Généalogie de la famille DUCOS - PONTET

La famille du côté d' Amiet DUCOS

Les origines des ROSSIGNOL

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Charles
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JUFORGUES
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GOFFRE
Henriette
JUSTE
Amiet
DUCOS
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GUIBERT
Henri
PONTET
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GOFFRE
Mon père Ma mère
Moi

 

Branche ROSSIGNOL

Carte Bordeaux-ListracGirondeLe patronyme ROSSIGNOL est certainement issu d'un surnom que l'on a donné un jour à une personne qui sifflait aussi parfaitement que l'oiseau. Ce surnom lui est resté et s'est transmis à ses enfants ("c'est le fils du rossignol !") jusqu'à se fixer durablement chez ses descendants ("c'est le fils Rossignol.").

Ce nom ROSSIGNOL peut aussi être attribué à un individu qui habite un lieu nommé Le Rossignol. Il est très courant dans toute la France, surtout en Auvergne et en Bourgogne, mais aussi dans une moindre mesure dans le Médoc.

C'est pourtant là, entre Listrac et Moulis, dans ce Médoc qui est notre localité de prédilection, que nous découvrons les familles de cette branche à la toute fin du XVIIème siècle. L'étendue de ces 2 villages est de 8 000 hectares, dont seulement 1 000 hectares de vignes à cette période-là.

Le reste, outre les habitations, est couvert par des forêts de pins maritimes, de bois de chênes et de fougères, des prairies, des jardins et des champs d'autres cultures. Car le paysan n'est pas que viticulteur, il est aussi sylviculteur, éleveur, chasseur, pêcheur, un peu tout cela à la fois ! Le bon sens du campagnard lui interdit de mettre tous ses oeufs dans le même panier...

De ce fait, nos chers Listracais et Moulissois cultivent bien sûr la vigne, mais élèvent également des vaches, des moutons, des chèvres, et des animaux de basse-cour. Ils vont chercher les cèpes, qui poussent dans le secret à l'ombre humide des chênes, cultivent des céréales, vont chasser en novembre la grive, l'alouette et le chevreuil, et pêchent des aloses et des pibales dans l'estuaire de la Gironde. La vie des paysans n'est certes pas facile, à la merci des caprices de la météo et des maladies de la vigne, mais elle est diversifiée et permet de véritables valeurs de partage, de convivialité et de festins lors des fêtes de village, un bon verre de vin à la main.

Maintenant, plongeons-nous dans l'étude du rossignol sur la branche, euh... je veux dire, de la branche ROSSIGNOL !

 

Listrac et Moulis
Listrac et Moulis (Gironde)

 

Tout d'abord, nous avons Guillaume ou Guilhem ROSSIGNOL  576 qui épouse Marguerite HOSTEINS  577  le 9 février 1694. Ils vivent au village des Lamberts à Listrac jusqu'entre 1712 et 1715. Puis ils partent rejoindre la paroisse voisine de Moulis, un temps pour être métayer chez le sieur GRACH dans le lieu-dit Saint-Genès qui à l'époque dépend de cette paroisse. Le Château de Saint-Genès est très ancien : la tradition le fait remonter au Prince Noir, pendant la Guerre de Cent ans. Puis il passe entre autres sous la propriété de la famille de FOIX-CANDALE, puis à la famille DONISSAN, puis à Marcelin CLAUZEL. En tout, et si je n'en ai pas perdu en chemin, ils ont 6 oisillons :

Jean ROSSIGNOL  288  devient laboureur, brassier et bouvier. Ce dernier métier consiste à entretenir et soigner les bœufs, et à les conduire lors des travaux agricoles, comme les charrois (transports en attelage) et les labours. Il aide ainsi son père à la métairie de Saint-Genez.

 

Moulis-en-Médoc
Château de Saint-Genès, Moulis - Gravure de Dufflo
Pour remonter plus loin...

Ici, il faut tout retrouver à Listrac : les actes de naissance des 3 derniers enfants dont Jean ROSSIGNOL 288 vers 1717, ainsi que son mariage le 21 février 1735 à Moulis. Mais rien n'est en ligne avant 1737.

J'ai trouvé la naissance de Jean ROSSIGNOL, non à Listrac mais à Moulis ! On peut donc chercher à Moulis pour remonter les ROSSIGNOL.

( suite )

 

Branche POUJEAUX

De leur côté, Jean POUJEAUX  578  et sa femme Jeanne DEJEAN  579  vivent eux aussi à Moulis. Je devrais même dire Moulix, car pendant longtemps c'est le nom qui est réellement utilisé pour cette paroisse jalonnée de nombreux moulins, à vent sur les plus hautes collines, et à eau sur les jalles, c'est-à-dire les rivières.

Il est probable que cette branche soit issue du lieu même de Moulis, car la commune regroupe entre autres 2 lieux-dits appelés Grand-Poujeaux et Petit-Poujeaux. En occitant, "pujo" (qui vient du latin "podium") signifie "colline", "hauteur", "montagne arrondie", et pour cause : le Grand-Poujeaux est le point culminant du village ! Le nom de famille est sans aucun doute tiré de ce lieu-dit.

Ce n'est pourtant pas à Poujeaux que vit le couple, mais dans le lieu-dit Barreau. Bien qu'étant un tout petit village, Barreau était une paroisse puisqu'elle avait sa propre église, mais le nombre de paroissiens était trop faible pour qu'elle soit une paroisse indépendante ; elle fut donc annexée à celle de Moulis. Aujourd'hui et depuis la Révolution, ce lieu est situé dans la commune d'Avensan.

Vers 1715 (je n'ai pas encore la date exacte), Jean POUJEAUX  578  et son épouse ont une fille qu'ils nomment Marie POUJEAUX  289 .

Pour remonter plus loin...

A Moulis, il faut trouver la naissance de Marie POUJEAUX vers 1715 sans doute, et si possible le mariage de ses parents Jean POUJEAUX et Jeanne DEJEAN. Pas en ligne.

Trouver aussi leurs décès, à Moulis certainement.

Moulis-en-Médoc
Moulis-en-Médoc - Photo satellite

 

Un beau jour, le laboureur et bouvier Jean ROSSIGNOL  288   rencontre Marie POUJEAU  289 , sans doute à l'occasion d'une fête de village, et les affinités entre les deux jeunes gens sont telles qu'ils se marient le 21 février 1735 à Moulis, lieu de naissance de la mariée. Le jeune couple s’installe d'abord à Bouqueyran, où ils sont valets chez Monsieur BISTON entre 1737 et 1740. "Valets" signifie ici qu'ils travaillent les terres et les vignes de ce propriétaire moulissois. Puis entre 1740 et 1745, Jean est toujours valet, mais cette fois au château Citran à Avensan, à 5 kilomètres à l'est de Bouqueyran, où la famille va vivre.

 

Moulis-en-Médoc
Château Citran, Avensan - Gravure tirée de l'annuaire du Sud-Ouest 1911

 

Enfin, après 1745, ils vont vivre au lieu Saint-Genès dans la paroisse de Barreau qui est elle aussi une annexe de la paroisse de Moulis. Ils auront en tout 6 enfants :

Guillaume ROSSIGNOL  144 devient vigneron journalier, c'est-à-dire qu'il est payé à la journée et que chaque matin, il doit chercher du travail chez les différents propriétaires des alentours pour avoir de quoi le faire vivre, lui et sa famille.

Son papa Jean ROSSIGNOL  288  a 45 ans quand il décède à Barreau, le 16 septembre 1762. Marie POUJEAUX  289 sa veuve vit 13 ans de plus, puis meurt à 60 ans le 10 décembre 1775.

( suite )

 

 

Branche FOURTHON

Nous avions déjà une branche FOURTHON qui se rattachait à la famille DUCOS, que vous pouvez retrouver dans la page Les origines des DUCOS. Nous en découvrons ici une seconde, issue du village de Moulis, bien que peu d'informations ne me soient encore parvenues.

 

Nous savons que Michel FOURTON  580 (né vers 1683) et son épouse Marie CAZEAUX  581 (née vers 1699) ont au moins 2 enfants :

Michel FOURTON  580 a environ 60 ans quand il meurt le 11 septembre 1743 à Moulis. Son épouse Marie CAZEAUX  581 en avait 64 à sa mort le 31 janvier 1763, elle aussi à Moulis.

Non loin de ce couple, vivent Jean VIALARD  582 et sa femme Jeanne HUGON  583 (née vers 1694 et décédée à 45 ans le 11 octobre 1739), ainsi que leur fille, Jeanne VIALARD   291 , sans doute à Moulis.

Pour remonter plus loin...

A Moulis, il faut chercher à Moulis la naissance d'Antoine FOURTHON vers 1723 ou avant, et le mariage de ses parents Michel FOURTHON et Marie CAZEAUX. Si je ne trouve rien, il faut voir à Listrac (d'où viennent nos autres FOURTHON).

Faire de même avec la naissance de Jeanne VIALARD, née vers 1725 ou avant, et le mariage de ses parents Jean VIALARD et Jeanne HUGON.

Je n'ai pas trouvé le décès de Jean VIALARD qui doit être mort avant 1737. Ou alors à Avensan ?

Jeanne VIALARD est morte après 1756 et avant le 27 janvier 1770, date du matiage de son fils Jean avec Marie FAURE, où elle est dite 'feue". Mais je n'ai pas trouvé son acte de décès à Moulis. Antoine FOURTHON, lui, est mort après 1775, mais je n'ai rien trouvé non plus à Moulis jusqu'en 1793 ; je pense que le couple a fini ses jours ailleurs. Rien à Listrac.

Moulis-en-Médoc
Château Duplessis, Moulis

 

La rencontre entre les deux jeunes gens débouche sur un mariage qui a lieu justement à Moulis : Antoine FOURTON  290 épouse Jeanne VIALARD   291 le 15 janvier 1743.

Ils s'installent dans cette paroisse, au village du Maine, où Antoine est vigneron. Travailllant à la journée, il est valet chez Madame DUPLESSIS, dont le mari tient le fameux château moulissois du même nom. Ce château est un ancien pavillon de chasse de François Armand de VIGNEROT du PLESSIS, petit-neveu du Cardinal RICHELIEU.

Notre ancêtre exécute donc des travaux agricoles dans ces prestigieuses vignes. Avec sa jeune femme, ils font 7 enfants :

Des liens amicaux semblent s'être noués entre la famille FOURTON et Madame DUPLESSIS, puisque 2 des enfants sont nés chez elle, et un y est décédé.

Pour remonter plus loin...

Chercher la naissance de Jean FORTHON, né vers 1746, mais pas à Moulis, ni à Listrac, ni à Avensan.

Chercher plus profondément dans l'histoire du château, et de cette Madame DUPLESSIS, qui elle est plus précisément, son prénom, le prénom de son mari, sa vie...

 

Moulis-en-Médoc
Moulis-en-Médoc - L'église Saint Saturnin (Dessin : Yves Courtioux)

 

 

Guillaume ROSSIGNOL  144 et Marie FOURTHON  145 ont donc grandi tous les deux entre Avensan et Moulis, peut-être en voisins... Ce qui devait arriver arriva, et après les fiançailles célébrées le 21 octobre 1775, les deux amoureux se marient le 2 décembre de la même année dans l'église Saint-Saturnin de Moulis.

La noce se déroule cependant sans le père du marié, Jean ROSSIGNOL  288 , disparu en 1762 à Listrac, et sans la mère de la mariée, Jeanne VIALARD   291 , également décédée avant le mariage mais à une date que je n'ai pas encore. Par contre, selon l'acte de fiançailles, les deux parents encore vivants habitent tous deux (mais pas ensemble bien sûr !) dans la paroisse de Moulis.

Guillaume  144  et Marie  145  s'installent à Bouqueyran, le village le plus à l'ouest de la commune de Moulis, que traverse le "grand chemin" qui va de Bordeaux à Lesparre (aujourd'hui la route départementale D1215). L'ancien nom de ce village était "Becoyran" (bien prononcer le "y" : bé-co-ï-ran). Guillaume et Marie ont 9 petits siffleurs :

Marie FOURTHON  145 décède à 61 ans le 30 décembre 1813 à Bouqueyran. Elle n'aura pas vu le mariage de ses deux fils Saturnin et Jean...

Pour remonter plus loin...

Les tables décennales de Moulis donnent le décès d'un Guillaume ROSSIGNOL au 18 avril 1807, mais le registre n'est pas en ligne... De toutes façons le décès de Guillaume ROSSIGNOL a eu lieu après 1816 (vivant au mariage de son fils), mais pas à Moulis, ni à Listrac, ni à Avensan.. Rien dans les TD de Moulis ni dans les TD de Listrac. Il serait donc mort ailleurs ?

La naissance de la petite dernière, Elizabeth ROSSIGNOL, a été trouvée sur Généanet, mais je ne retrouve pas l'acte dans le registre correspondant. On passe du 12 janvier au 29 mai 1791. L'acte est sans doute placé ailleurs dans le registre, mais où ?

Moulis-en-Médoc
Moulis-en-Médoc - Château Moulis

Jean ROSSIGNOL  72  s’installe près de chez ses parents à Bouqueyran. Il y travaille en tant que vigneron. Grâce à sa fiche militaire, on sait qu'il mesure 1,69 m ; il a les cheveux châtains, les yeux gris, et un visage rond au teint vermeil. Il est aussi marqué qu'il a une grande bouche, ce qui est à prendre au sens propre...

Conscrit de l'an 1807, il doit faire son service militaire et arrive au Corps le 19 novembre 1808, au 43ème Régiment d'Infanterie de ligne, sous le numéro matricule 6620. Il reste simple soldat tout au long de son service, en tant que fusilier. Je n'ai pas beaucoup de détails de ses déplacements, si ce n'est qu'il est envoyé en Espagne. Replongeons-nous dans le contexte.

En 1807, Napoléon Ier essaie de profiter de la crise de succession d' Espagne pour placer son propre frère, Joseph, sur le trône espagnol. Le peuple de Madrid se soulève contre l'Empereur et les troupes françaises, vite rejoint par toute l' Espagne, le Portugal et l' Angleterre. Alors que l'armée napoléonienne connaît sa première grande défaite le 18 juillet 1808, Napoléon décide d'aller sur place en personne mettre de l'ordre, et reprend le contrôle de la situation. C'est à ce moment que notre ancêtre Jean ROSSIGNOL  72 est envoyé en renfort en Espagne. Mais si la victoire militaire sourit à nouveau à l'armée française, la guérilla pratiquée par les Espagnols provoque l'enlisement du conflit. Les soldats français sont constamment harcelés par de petits groupes de résistants espagnols qui refusent de se soumettre.

Lors de l'invasion du Portugal dirigée par le maréchal Jean-de-Dieu SOULT, les troupes françaises arrivent en vue de la ville de Braga le 18 mars 1809. La confrontation avec l'armée portugaise se produit 2 jours plus tard. L'armée française marche sur les positions ennemies qui tirent, sans riposter aux attaques ! Ce mouvement risqué mais réglé métronomiquement fait douter les Portugais qui finalement s'enfuient juste avant le début du combat. Les Français prennent alors la ville de Braga, et massacrent les soldats ennemis sans ménagement. Malgré la victoire française, les Portugais ne relâchent pas le combat, et employant la technique de la guérilla, ils réussissent à capturer un certain nombre de soldats français. C'est au cours d'une de ces embuscades que notre Jean ROSSIGNOL  72 est lui-même fait prisonnier de guerre, le 21 mars 1809. Son sort n'est qu'un avant-goût de la défaite des armées de Napoléon qui repasseront les Pyrénées dans l'autre sens en 1813. Pour notre ancêtre, une fois libéré, il rentre au dépôt le 1er janvier 1810. Il est enfin affecté au 17ème Bataillon de la 3ème Compagnie le 1er avril 1811.

 




En haut : "Scène de guerre" de Francisco GOYA, musée des Beaux-Arts de Buenos-Aires. - En bas : Carte de la bataille de Braga.

Soldat de Napoléon

En 1857, Napoléon III instaure la "Médaille de Sainte-Hélène", qui récompense les 405 000 soldats encore vivants à cette date, qui ont combattu aux côtés de Napoléon Ier pendant les guerres de 1792-1815. Parmi eux, 2 militaires attirent particulièrement mon attention :

  • Jean Lanty ROSSIGNOL, soldat au 43ème Régiment de Ligne pendant la période du 1er novembre 1808 jusqu’en 1814, vit à Listrac. Avec ce régiment, il part d'abord en Espagne et participe aux batailles de Medina de Iosece, Bilbao et Durango (1808), Santeter et Ronda (1809), à la prise de Ronda, Pampelune et Aspiro (1810), à la défense de Ronda, Villa-Nova-del-Duque et Osuna (1811). En 1812, il est à Olora, et en 1813 à Vitoria, il participe à la bataille de la Bidassoa. Malgré un immense courage face aux armées alliées, l'armée napoléonienne est forcée de se replier vers Sainte-Barbe, Nivelle puis Bayonne. Ceux qui étaient partis en Russie reculent devant l'armée du Tsar, et son régiment est appelé à porter renfort en Allemagne (1813) : Jean Lanty combat et remporte des victoires à Lützen et Bautzen, mais la faiblesse de sa cavalerie le conduit à une série d'échecs à Kulm, Leipzig et Hanau. La Grande Armée doit battre en retraite jusqu'au Rhin, mais les alliés sont aussi épuisés et ne peuvent pas poursuivre l'Empereur en France. En 1814, le régiment repart en Espagne avec la bataille d'Orthez contre les armées anglaises et portugaises, qui est une défaite, et la bataille de Toulouse que l'armée finit par laisser aux Anglais. La même année, pendant la campagne de France, les soldats de Napoléon tentent d'arrêter l'invasion de la France par les coalisés (Autriche, Russie, Prusse, Suède et Angleterre), mais sans succès : les alliés entrent dans Paris le 31 mars 1814, Napoléon abdique le 6 avril, et Jean Lanty rentre chez lui.

  • Saturnin ROSSIGNOL, soldat au 31ème Régiment de Ligne en 1814, qui est aussi Listracais, peut-être son frère.

 

Je n'ai pas encore la preuve irréfutable que ces deux ROSSIGNOL soient notre ancêtre Jean ROSSIGNOL  72 né en 1787 et son frère Saturnin ROSSIGNOL né en 1784, mais tout laisse à penser qu'avant leurs mariages, ils étaient bien des "grognards" de Napoléon. On peut voir ci-contre la tenue réglementaire des soldats d'Infanterie de ligne dans la période 1808 à 1812.

Pour remonter plus loin...

C'est sur le site des Médaillés de Sainte-Hélène, que l'on retrouve ces 2 personnages, sans malheureusement plus de précisions. Les listes ont été réalisées d'après les AD de la Gironde, sur les documents de la côte 1 M 973 à 980, qui ne sont pas en ligne. Il faudra aller aux AD pour en savoir davantage.

Mais gardons à l'esprit que les médaillés de Sainte Hélène ne répertorient que les soldats encore vivants en 1857, et non tous les soldats ayant combattu avec Napoléon et qui y ont laissé la vie. Le site de Généanet met en ligne une liste des soldats napoléoniens, qui n'est certes pas complète, mais qui en répertorie près d'un million. J'y retrouve Jean Lanty, et Saturnin mais sans précision supplémentaire. Il y a un Thomas ROSSIGNOL, matricule 1956, fils d'Arnaud ROSSIGNOL et de Marie LOUBANEY, né le 19 mars 1782 à Hourtin, qui a servi au 12ème Régiment d'Infanterie de ligne ; il ne s'agit pas d'un ancêtre à nous.

Le site d'Ancestramil donnait les soldats du 1er Empire 1800-1815 par régiment : il n'est plus en service actuellement.

Ce site de la BNF recense les 16 000 militaires français faits prisonniers de guerre ou hospitalisés ou morts en Russie, en Pologne ou en Allemagne, dans des listes publiées en 1825. Il y a 2 Pierre ROSSIGNOL : un qui est né à Morillon en Gironde (p.4) dans la liste de ceux qui sont décédés dans les hôpitaux d'Allemagne, l'autre dont on n'a aucune information (p.41).

( suite )

 

Branche SAUTS

La famille SAUTS, ou SAUX (voire même SAUTUE), est aussi une vieille famille de Listrac. Avec la façon d’écrire de l’époque, les S majuscules ressemblent très fortement aux F, ce qui fait que la dynastie SAUX a même donné une branche FAUX ! Le patronyme doit provenir de "saus" qui signifie "saule", et devait originellement désigner une personne habitant près d'un saule.

 

A Listrac, Pierre SAUTS  584 est né vers 1670. Il devient laboureur, et se marie une première fois avec une jeune femme dont j'ignore le nom. Mais il devient veuf, et retrouve l'amour en la personne de Suzanne GRAMOND  585 , qui elle est née vers 1680. Pour elle aussi, ce sera une seconde noce, puisqu'elle est veuve du brassier Pierre LOUBANEY. Je n'ai malheureusement pas la date de leur mariage, mais le couple s'installe au village de Baudan, situé à 2 kilomètres au nord-est du bourg de Listrac.

Leur fils Pierre SAUTS  292 y est né vers 1722. Comme beaucoup de ses amis et voisins, il est brassier, c'est-à-dire un ouvrier agricole qui travaille de ses bras, et qui est payé à la journée. Mais il est aussi tisserand.

Le père Pierre SAUTS  584 disparaît le 9 mai 1748 dans sa maison de Baudan ; il avait 78 ans. Quant à Suzanne GRAMOND  585 , elle ne vivra que 2 ans de plus, car sa mort survient à 70 ans environ, le 24 septembre 1750 dans le domicile familial.

 

C'est aussi à Listrac que vivent le laboureur Jean ROBERT  586  (né vers 1698) et son épouse Thoinette ou Antoinette CASTAING  587 , mais eux, dans le village de Lafont, à 4 kilomètres au nord-est du bourg. Ils ont 2 enfants connus :

 

C'est le 28 octobre 1752 que Pierre SAUTS  292 le fils épouse la jeune Anne ROBERT  293 à Listrac. Le père de la mariée, Jean ROBERT  586 s'éteindra chez lui à Lafont le 9 septembre 1768, à environ 70 ans. Puis ce sera au tour de Toinette CASTAING  587 de partir le 4 mars 1775.

Pour remonter plus loin...

A Listrac, il faut trouver la naissance de Pierre SAUTS vers 1732, et le mariage de ses parents Pierre SAUTS et Suzanne GRAMOND pour remonter. Mais les registres de Listrac ne sont pas en ligne avant 1737.

J'ai cherché l'acte de naissance de Jean ROBERT dans les registres de Listrac entre 1696 et 1699 : je ne l'ai pas trouvé. Il est peut-etre né après...

Faire de même avec la naissance de Anne ROBERT vers 1735, le mariage de ses parents. Pour le décès d'Anne ROBERT après 1786, j'ai cherché jusqu'en 1791 sans le trouver. Les archives manquent entre 1792 et 1809 (sauf l'an 12 - 1804).

Pierre SAUTS  292 et Anne ROBERT  293  s’installent d'abord au village de Taudinat, puis à celui de Baudan, les deux à Listrac.

Ils ont 6 enfants tous nés à Taudinat :

Pierre SAUTS  292 a environ 56 ans quand il meurt le 21 février 1778 dans sa maison à Taudinat.

 

( suite )

 

 

Branche RAYMOND

La famille RAYMOND, qui va bientôt s’apparenter avec les SAUTS, est aussi une famille de viticulteurs très bien implantée à Listrac. Mais ils ne sont pas liés aux RAYMOND de Saint-Julien qui se joindront plus tard aux JUFORGUES (voir Les origines des RAYMOND).

 

C'est dans le village de Sémeillan, à 1,6 kilomètres au sud-ouest du bourg de Listrac, que vit le couple formé par Raymond de RAYMOND  588  (né vers 1697), qui est brassier et vigneron, et par Jeanne MOUNIÉ  589 (née vers 1703). On trouve une drôle de particularité sur l'acte de naissance de leur fils en 1738 : Raymond s'appelle en fait "Pierre de Raymond de Raymon". Sur l'acte de naissance de sa soeur, le père est nommé "Raymond de Raymond" (sans le "Pierre"). Enfin sur son acte de décès, il est simplement indiqué Raymond RAYMOND  588 . Il semble qu'à un moment donné dans l'arbre généalogique, un Raymond a prénommé son fils Raymond également, et que ce dernier a été appelé Raymond de Raymond, sous-entendu Raymond fils de Raymond.

Je ne sais pas où ni quand ils se sont mariés, mais ce couple a au moins 4 enfants :

Jeanne MOUNIÉ  589 , la maman, décède le 23 février 1750, à seulement 47 ans, certainement d'une mauvaise maladie... Douze ans plus tard, son veuf Raymond de RAYMOND  588 meurt lui aussi à Sémeillan le 8 septembre 1762, chez lui, à l'âge de 65 ans.

Pour remonter plus loin...

Il faut trouver le mariage de Raymond DE RAYMOND et de Jeanne MOUNIE, avant 1737 à Listrac, quand le registre sera en ligne.

J'ai cherché l'acte de naissance de Raymond DE RAYMOND dans les registres de Listrac entre 1696 et 1699 : je ne l'ai pas trouvé. Il est peut-etre né après...

Pourquoi l'acte de naissance de Pierre RAYMOND indique le nom "Pierre de Raymond de Raymond" ? Est-ce pour rappeler le nom du père (ce serait Pierre (fils) de Raymond (le prénom) de RAYMOND (le nom) ? J'avoue que ça me perd un peu...

 

Le fils Pierre RAYMOND  294 porte un surnom en famille et avec ses amis. Au quotidien, tout son entourage l'appelle Caivillet. Ce surnom devait se prononcer : "kaï-vi-yette", ou "kaï-bi-yette". Par contre, je ne sais pas ce qu'il signifie. Cela évitait sans doute les répétitions "de Raymond de Raymond..." !

 

Valentin PREVOT  590  et Jeanne FOURTHON  591 sont un autre couple habitant, eux, au lieu de Devidas au sud de la paroisse de Saint-Laurent, limitrophe de celle de Listrac. Vers 1730, ils ont une fille qu'ils nomment Marie PREVOT  295 . Je ne sais pas encore si elle a des frères et soeurs. Mais malheureusement pour elle, ses parents décèdent alors qu'elle est encore jeune. La petite Marie part alors habiter au village de Bernones, situé à Listrac mais à seulement 3 kilomètres au sud de Devidas, où elle a sans doute de la famille.

Caivillet RAYMOND  294 et Marie PREVOT  295 vont très certainement à l'église Saint-Martin de Listrac pour assister à la messe tous les dimanches et écouter le sermon du curé BIRON. Ils se rencontrent aussi lors des fêtes qui rythment le calendrier, et des affinités apparaissent entre eux. Cette église de Listrac devient alors le lieu de leur mariage qui a lieu le 29 avril 1758. Elle a alors 28 ans, alors que son désormais mari en a 8 de moins !

 

 

Pour remonter plus loin...

Chercher la naissance de Marie PREVOT vers 1730. Voir à St-Laurent (native du lieu de Devidas sur son acte de mariage) : que ce soit pour la paroisse de St-Laurent ou celle de Benon, je ne trouve pas nos PREVOT dans les actes...

Une fois mariés, le brassier Pierre "Caivillet" RAYMOND  294  et Marie PREVOT  295  élisent domicile au village de Sémeillan, où ils ont 4 enfants dont l'originalité des prénoms vaut d'être soulignée :

 

 

Mais l'accouchement de son dernier enfant se déroule très mal, et la jeune mère Marie PREVOT  295 en subit les conséquences dramatiques 4 jours après. Elle décède le 12 avril 1772 à l'âge de 42 ans. Les 3 enfants survivants sont tous très jeunes quand ils perdent leur mère, puisqu'ils ont de 6 à 11 ans ! Son époux Caivillet RAYMOND  294 les élèvera seul jusqu'à son propre décès survenu 19 ans plus tard, le 20 septembre 1791, alors âgé de 53 ans.

A Listrac, le village de Baudan et celui de Sémeillan sont seulement séparés de 3,4 kilomètres, et rien n'empêche le vigneron Mathieu SAUTS  146 de rencontrer Jeanne RAYMOND  147 . Il se rencontrent tellement qu'ils finissent par se marier ensemble ! La cérémonie a lieu le 2 septembre 1786, et une fois mariés, le couple s’installe d'abord à Baudan, puis au village de Taudinat à Listrac. Ils ont 3 enfants :

 

 

Un point étonnant : à la naissance d' Anne SAUTS  73 , c'est sa soeur aînée, l'autre Anne SAUTX, déjà majeure, qui est témoin sur l'acte ! Si l'aînée était déjà majeure en 1796, c'est qu'elle avait au moins 25 ans, et donc qu'elle serait née avant 1771... soit au moins 15 ans avant le mariage de ses parents ! Or la soeur Anne (ne vois-tu rien venir ?) née en 1787 avait 9 ans seulement en 1796. Sa mère Jeanne RAYMOND  147 est née en 1766 : elle aurait donc eu sa fille aînée en 1771 à l'âge de 5 ans ! Ce n'est évidemment pas possible : je pense que le curé s'est trompé, la marraine est bien sa soeur aînée, mais elle n'était pas majeure...

 

 

Le peut-être ancien soldat napoléonien Jean ROSSIGNOL  72 devient cultivateur à Bouqueyran, commune de Moulis. Mais il rencontre la Listracaise Anne SAUTS  73  , et décide de l'épouser. Ce sera chose faite le 23 janvier 1816, à la mairie de Listrac. Dans un premier temps, ils s'installent à Bouqueyran, où leur naît un fils, Pierre ROSSIGNOL  36  , le 30 septembre 1824.

 

Puis la famille déménage pour s’installer définitivement au lieu de Cantegrit. Ce lieu de Cantegrit se trouve à 1,4 kilomètre au sud-est du bourg de Listrac, coincé entre le Château Lestage et le Château Clarke. Arrivé à l'âge d'homme, le fils Pierre devient lui aussi vigneron et charretier dans ce lieu formidablement bien entouré !

 

Jean ROSSIGNOL  72 meurt dans son domicile de Cantegrit le 4 août 1864 à l'âge de 77 ans, et Anne SAUTS  73  décèdera au même âge le 17 octobre 1873.

 

 

 

 

Le 11 septembre 1846, Pierre ROSSIGNOL  36   épouse Catherine FLOUX  37  , qui est occasionnellement marchande, à Listrac. Auparavant, ils avaient passé un contrat de mariage chez Maître Louis BONNET, notaire à Listrac, le 6 juin 1846. Ils s’installent d’abord à Taudinat où naissent leurs 2 premiers enfants, puis reviennent finalement à Cantegric, dans la maison d'enfance de Pierre, sans doute après la mort de son papa. C'est là que naissent les 3 derniers enfants :

Des 5 enfants, seuls les deux derniers, Saturnin ROSSIGNOL et Catherine ROSSIGNOL la jeune, savent lire et écrire, ainsi que les beaux-frères Saturnin FAUX et Désiré NIVAUD.

 

Vigne
Vigne en automne - Photo : Isabelle DUCOS

 

Pierre ROSSIGNOL  36  (le père) et Catherine FLOUX  37  (la mère) possèdent des biens dans plusieurs villages de Listrac : 5 pièces de vigne à Baudan, 5 autres à Cantegric, une pièce de vigne terre et lande (forêt de pins) à Bernones et une pièce de lande à Craste-Cypène. Ils possèdent de plus à Cantegric une pièce de vigne supplémentaire avec un jardin au nord (appelée "Les Onze"), et un terrain de 30 m² attenant à la maison occupée par Catherine, l'aînée des enfants et son mari, sur lequel existe un hangar servant de cuvier. Ces biens de Cantegric sont la possession de Catherine FLOUX  37 seule, hérités en propre de ses parents. Les autres ont été acquis par le couple. Ils possèdent aussi un tombereau (véhicule de transport de matériaux agricoles), une charrette, les harnais d'un cheval, des outils aratoires (pour travailler la terre), un pressoir, une cuve et 2 douils.

Le 29 novembre 1886, les parents font une donation devant notaire pour partager de leur vivant leurs biens entre les 5 enfants. L'ensemble des immeubles donnés est estimé par le notaire à 6 000 francs de valeur vénale, et à 200 francs de revenus annuels. Mais les parents donnent aussi leurs dettes qui s'élèvent à 6 605,10 francs ! Comme l'ensemble des biens, ce passif sera partagé par cinquièmes entre tous les enfants. Les lots sont alors tirés au sort.

Par cette donation, les parents reçoivent de leurs enfants une rente annuelle viagère qui comprend 285 litres de vin provenant des vignes données (eh oui, il faut bien vivre !), 570 litres de piquette, mille sarments, cent bourrées de chêne, et 400 francs d'argent. Ils conservent aussi la jouissance du jardin des Onze, jusqu'à la mort du dernier survivant. Pierre décède à presque 76 ans le 25 août 1900, et Catherine à 81 ans le 24 juin 1902, tous deux dans leur domicile de Cantegric.

 

 

Suite de l'histoire : vers        Pierre "Louis" ROSSIGNOL