Généalogie de la famille DUCOS - PONTET

La famille du côté d' Yvette GOFFRE

Marie-Jeanne "Yvette" GOFFRE

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(raconté par Yvette Goffre)

 

L'enfance

 

 

Marie-Jeanne "Yvette" GOFFRE

 

Moi, Marie-Jeanne dite Yvette GOFFRE  7  , je suis née le 5 octobre 1922 à 7 heures du matin, à Mauvesin (commune de Moulis), mais je pars habiter à Barreau (commune d'Avensan) avec mes parents à l’âge de 2 ans.

 

Je vais à l’école à Avensan, en faisant 2,5 kilomètres à pieds en sabots ferrés, comme beaucoup d'enfants à l'époque. J'obtiens mon Certificat d’Etudes (mention Bien), à 12 ans et demi, âge auquel j'arrête ma scolarité. Enfant, je joue aussi au basket au club "Les Merles Blancs" de Listrac.

 

Sa signature : Signature Yvette Goffre

 

Yvette Goffre
Yvette GOFFRE - en 1932

 

L'usine Clerc

Puis je travaille à l’usine Veuve CLERC & Fils, la Bonneterie d' Avensan où ma mère a également travaillé, manufacture qui fabrique des vêtements de laine : j’ai d’abord travaillé à la cuisine, puis dans la chambre, dans le chai, et dans le garage, au fur et à mesure que l’usine se développe. Pendant la guerre de 1939-1945, l’usine est mobilisée pour fabriquer des vêtements pour les soldats. Après la guerre, je pars de l’usine, mais j’y retournerai vers 1954, jusqu’à sa fermeture.

 

Yvette Goffre
Annonce de la Bonneterie Clerc - Source : La Petite Gironde du 13 novembre 1941

 

Yvette Goffre
Yvette GOFFRE - en 1940

 

La famille

Je rencontre Henri PONTET  6 à l’occasion d’un bal, dans le bistrot de ma cousine Lucie ROBIN, à Avensan, vers 1938-1939. On se marie le 4 juillet 1941 à Moulis, et on va au mariage à bicyclette parce que l’essence est réquisitionnée par les Allemands !

Pour remonter plus loin...

A Moulis, trouver le mariage de Henri PONTET et Marie-Jeanne Yvette GOFFRE le 4 juillet 1941.

Yvette Goffre
Henri PONTET et Yvette GOFFRE - en 1941

 

 

L'installation à Codres

Juste après notre mariage, on habite à Listrac (au lieu-dit Codres situé derrière l'église) chez Lucienne JUFORGUES  13  et René PONTET  12  , les parents de mon mari qui nous hébergent un temps. C'est là que naissent nos deux filles :

Mais rapidement, on s’installe au Fourcas quelques années, jusque vers 1948-1950. La maison est extrêmement humide, et il n'est pas rare de trouver de l'eau sur les vitres, côté intérieur de l'habitation. Ce n'est pas à cause de la salle de bains puisqu'il n'y en a pas ! Henri construit alors une douche avec un réservoir d'eau au-dessus, et une tirette qui, par l'intermédiaire d'une corde, laisse s'écouler l'eau chaude ! Le plus contraignant est de monter l'eau chauffée devant la cheminée dans le réservoir...

Puis nous nous établissons à Chaupineau en location. Enfin, vers 1957-1958, nous nous installons à côté de chez Lucienne et René, sur la propriété de Codres achetée par Alcide PONTET et Ma BOUSCARRUT  25  . Cette maison est plutôt grande, et avec quelques aménagements, les 2 couples peuvent cohabiter. Alcide et Ma occupent la partie gauche de la maison, Henri et moi la partie droite. C'est encore Henri qui s'occupe des travaux.

 

La maison de Codres à Listrac
La maison de Codres, à Listrac

 

Yvette GOFFRE
Yvette GOFFRE - vers 1955

Lors de la donation-partage faite par ma mère Henriette JUSTE  15 , le 3 octobre 1961, je reçois le 2ème lot :

Yvette GOFFREHabitant Listrac, j'hérite des biens que ma mère avait dans cette commune, ainsi qu'une partie des bois de Léogean. Le total de mes biens est évalué à 24 375 nouveaux francs, à l'identique de celui de mon frère et de mes soeurs.

Mais ma vie est bien à Listrac, où Henri travaille la vigne et où la famille s'agrandit. Mes filles se marient et les premiers petits-enfants viennent au monde. J'en aurai 6 au total, et la joie de les accueillir chez nous pour le week-end ou les vacances est immense.

Le 23 mars 1984, je procède à un échange avec Abel René DOUAT, propriétaire natif d' Avensan, de parcelles contiguës. Par cet échange, je reçois la parcelle de taillis et semis à Léogean cadastrée section D n°89, d'une superficie de 24 ares et 79 centiares, et celle n°1348 de 47 ares et 66 centiares. Je cède par contre la parcelle de taillis de Léogean n°100 (36 ares et 90 centiares) et celle n°103 (27 ares et 56 centiares). Les parcelles échangées sont estimées à 1 000 francs par le notaire.

 

Etiquette château Bibian-TiganaEn 1987, le château Pierre BIBIAN, qui se trouve juste à côté de chez nous, est mis en vente suite au décès en 1983 du maire de Listrac, Henri BIBIAN, qui en est le propriétaire. L'identité de l'acheteur a surpris toute la famille. Notre nouveau voisin se trouve être Jean TIGANA, l'exceptionnel milieu de terrain des Girondins de Bordeaux, 5 fois champion de France, vainqueur de l'Euro 1984 et 52 fois international !

Sa gentillesse et sa volonté de produire un bon vin lui a permis de parfaitement s'intégrer dans le milieu listracais. Fort de ses 24 hectares, il produit le cru bourgeois Bibian-Tigana, un vin d'une excellente qualité. Ce n'est que 12 ans plus tard, en 1999, qu'il revendra le château à la famille MEYRE, pour acheter un autre domaine près de Cassis dans les Bouches-du-Rhône, la Dona Tigana.

 

 

Yvette passe toute sa vie à Codres. Très bonne cuisinière, elle prépare les repas des travailleurs, famille et amis, qui viennent prêter main forte à la période des vendanges.

Le 16 octobre 1990, un nouvel échange est fait avec Abel René DOUAT, comme ce fut le cas 6 ans plus tôt. Cette fois, DOUAT cède une parcelle de taillis à Léogean cadastrée section D n°1347, d'une superficie de 1 hectare 74 ares et 66 centiares, confrontant de tous les côtés à des parcelles appartenant à Yvette. En échange, cette dernière laisse la parcelle de taillis de Léogean n°91 (1 hectare 50 ares et 79 centiares).

Mais le décès de son mari Henri PONTET en 1992 l'atteint profondément. Se sachant gravement malade, Henri avait pris la peine de couper un maximum de bois, pour que Yvette puisse se chauffer pendant l'hiver suivant, quand il ne serait plus là. Cette abnégation qui lui fit passer ses derniers jours de vie à travailler pour celle qu'il aimait reste une leçon de grandeur d'âme pour l'ensemble de la famille.

Après la mort d' Henri, Yvette pleure tellement qu'elle en devient aphone quelques temps. D'autant plus que l'année suivante, c'est au tour de sa mère Henriette et de sa soeur Lydie de s'en aller.

Quand les humains disparaissent, les maisons se vident. Celle de Barreau, à Avensan, qui est la propriété de la famille depuis 1851, année où Christophe JUSTE  120 , arrière-arrière-grand-père d' Yvette l'acheta, se trouve bien abandonnée depuis le décès d' Henriette. Les enfants héritiers, René "Néné" JUSTE, Lucette GOFFRE-MARIAN, Lydie GOFFRE-PIAT, Anne Cécile JUSTE-MARTIN et Yvette GOFFRE-PONTET, doivent se résoudre à la vendre. Le 7 mai 1997, l'acte de vente est signé à un jeune couple dans une agence immobilière de Margaux. La maison en pierre, cadastrée section A n°1565 et 1566 pour une superficie de 3 425 m², plus section A n°1572 (surface 141 m²), est à rénover entièrement après avoir accompagné la vie de la famille pendant 146 ans. C'est pourquoi le prix de la vente est diminué à 220 000 francs.

Ces blessures indélébiles seront accompagnées des conséquences de la canicule de 2003. Cette année-là, l'été bat tous les records de chaleur sur toute l' Europe, dépassant allègrement les 40°C. Outre le décès des personnes fragiles ou âgées, cette incroyable chaleur a fait s'affaisser le sol par endroits, et certains murs se sont trouvés fragilisés sur leurs fondations. Ce fut le cas pour la maison de Codres. D'inquiétantes fissures apparaissent sur les murs, et menacent la sécurité de sa désormais unique habitante.

 

Dans un premier temps, Yvette est hébergée chez sa seconde fille et son gendre à Castelnau-de-Médoc. Mais bientôt la décision est prise de la placer dans une maison de retraite, plus apte à assurer sa sécurité et son confort. Ce sera l' EHPAD Méduli, à Castelnau-de-Médoc, où elle est pensionnaire de la chambre 404.

 

Yvette GOFFRE
Yvette GOFFRE - 2010

Que faire alors de cette maison de Codres, qui a vu tant de joies, de rires d'enfants, de travail, de courage et de tendresse ? Yvette a désormais contracté Alzheimer, étant maintenant dans l'impossibilité mentale de s'occuper de ce genre d'affaires. C'est donc aux deux filles d'en décider. Christiane souhaite la garder, parce que les souvenirs qui s'y rattachent sont trop forts. Maryse souhaite la vendre, car elle est inhabitable et coûte cher en taxe foncière. Après quelques années de réflexion, il faut se résoudre à vendre la propriété. Au grand dam de Christiane, la vente a lieu le 16 décembre 2014 ; l'acquéreur souhaite démolir une grande partie de la maison, et construire à la place 3 appartements pour les mettre en location. Ainsi va la vie...

Celle d' Yvette se termine le 17 mars 2015, dans sa chambre à Méduli. Après plusieurs semaines à mal se nourir et à somnoler tout au long de la journée, son dernier sommeil commence peu après midi, achevant une vie de 92 ans de dynamisme et d'amour.

 

 

Vers son époux        Pierre "Henri" PONTET