La numérotation Sosa, la recherche des ancêtres,... Quelques bases pour bien comprendre comment cela fonctionne.
Une présentation de la terre de nos origines, et les grandes ligne de l'histoire de notre famille au fil du temps...
Explications sur les différents calendriers utilisés dans l'Histoire.
Convertir une date du calendrier républicain vers le calendrier grégorien
Pour situer une date dans l'Histoire.
Quelques mots sur l'origine des noms de famille.
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Les ABRIBAT viennent du département de l’Ariège, au pied des Pyrénées dans la région Occitanie. Il existe une constante particulière dans cette région : les patronymes sont issus des lieux-dits où vivent les individus.
Il en résulte que les ABRIBAT sont nombreux dans et autour de 3 villages, Fabas, Tourtouse et Bédeille, qui se situent à 20 kilomètres au nord de Saint-Girons. Il faut d'ailleurs noter que Abribat est un lieu-dit de Tourtouse, dont nous allons beaucoup parler ici.
Ce nom est peut-être issu du participe passé du verbe occitan et catalan "abrivar" qui signifie se hâter : on peut supposer qu'il a été utilisé pour qualifier une personne impatiente, qui agit souvent dans l'urgence.
Nous commençons la saga de la famille ABRIBAT, qui vit à Tourtouse en ce début de XVIIème siècle. L'activité principale de cette région, dite du Volvestre, est l'agriculture. On y cultive le maïs, le blé, la pomme de terre ainsi que de la vigne. Mais les habitants sont aussi des bergers : les propriétaires de troupeaux ovins peuvent louer les services des "petites gens" pendant l'hiver pour mener la transhumance dans les pâturages des alentours.
Le textile est également une activité importante, avec notamment la culture du lin, utilisé pour le tissage. Les ouvriers agricoles du Volvestre travaillaient souvent, en supplément de leur activité des champs, pour une bourgeoisie de négociants en textile. Cela leur permettait de gagner ainsi un peu plus d'argent.
Comme beaucoup de communes du Volvestre, Fabas, Tourtouse et Bédeille sont de petits villages constitués par un bourg et par des hameaux dispersés sur un vaste territoire de champs et de forêts. Ils sont situés dans le pays gascon du Couserans, une province historique des Pyrénées. C'est dans ce triangle que se trouve le berceau de la branche que nous allons découvrir ici.
C'est d'abord à Tourtouse que commence notre histoire. Sous l'Ancien régime, ce village fait partie du diocèse de Couserans, sur la partie ouest de l'actuel département de l'Ariège, établi entre Comminges et Comté de Foix. La carte ci-contre, réalisée par Zorion (Wikimedia Commons), vous situe ces comtés géographiquement. Mais au XIIème siècle, les comtes de Comminges veulent conquérir et annexer le Couserans : devant cette menace, un château et un donjon fortifié sont construits pour défendre ce diocèse.
Au XVIIème siècle, l'évêque de Couserans, Bruno de RUADE tente à Saint-Lizier de réformer autoritairement son chapitre, c'est-à-dire l'ensemble des clercs appelés chanoines et attachés à la cathédrale. En effet, ceux-ci jouissaient de droits et de privilèges, et se montraient peu assidus aux prières. Par cette volonté de remettre de l'ordre, il s'attire ainsi nombre de persécutions de la part des chanoines !
L'évêque est donc contraint de se réfugier au calme à Tourtouse, parmi les paysans. Il se construit un château avec les pierres du château médiéval situé à proximité, fait rebâtir l'église brûlée durant les guerres de religion, installe des greniers à blé, et prend possession de nombreuses métairies. Il reste évêque jusqu'en 1641, date à laquelle il se retire dans la chartreuse de Toulouse ; il y décèdera en 1645.
C'est dans ce contexte que notre ancêtre Martial ABRIBAT 3968 naît vers 1620 à Tourtouse. Martial rencontre une jeune fille qui répond au doux nom de Raymonde DUPONT 3969 , et qui est née vers 1627 à Tourtouse également : leur mariage a lieu le 29 juin 1649 dans l'église Notre-Dame-de l'Assomption de la paroisse. Le couple a 9 enfants :
Le benjamin de la fratrie, Jacques 1984 , exerce la profession de brassier, c'est-à-dire un ouvrier agricole qui travaille de ses bras. Son papa Martial 3968 décèdera chez lui le 18 novembre 1680.
A Tourtouse, je ne trouve pas le décès de Raymonde DUPONT, après 1668. Mais il manque les années 1695 à 1700.
Si ce n'est pas à Tourtouse (les archives commencent en 1634), chercher à Fabas (commence en 1681) ou à Bédeille (commence en 1662).
La famille PARIS vit, elle, dans le village voisin de Fabas. Le nom de Fabas signifie "champ de fèves". Au début du XVIIème siècle, une branche de l'illustre famille de FOIX acquiert les trois quarts de la seigneurie : ce sera la maison des FOIX-FABAS. Ils construisent ce petit village qui prend la forme d'un carré, et le fortifie pour le protéger des protestants qui se soulèvent contre l'autorité royale.
Enfin, quand je parle de la famille PARIS, je devrais dire une première famille PARIS ! Car ici, nous sommes en présence de 2 branches homonymes, dont je ne sais pas très bien si elles ont un lien ou non. La difficulté réside dans le fait que l'époque étudiée est relativement ancienne, et que les registres ne remontent jamais aussi loin qu'on le voudrait ! La limite des sources étant un mur infranchissable, il faut nous contenter de ce que veulent bien nous dévoiler les archives, et accepter d'ignorer ce qu'elles nous cachent... Après cet intermède philosophique, voyons ce qu'on peut dire sur la première famille PARIS.
Elle commence avec Mathieu PARIS 3970 , qui est né vers 1631 à Fabas, tout comme son épouse Marie TOUSSAU 3971 née elle vers 1647. Dans l'acte de naissance de son futur petit-fils Mathieu ABRIBAT, duquel il sera parrain, il est dit "travailleur", c'est-à-dire travailleur de la terre, brassier, laboureur. Mathieu et Marie ont au moins ces 2 filles :
En fait, je sais peu de choses sur cette famille, si ce n'est que Marie TOUSSAU 3971 décède à Fabas, le 8 mai 1702, à l'âge de 54 ans environ. Son époux Mathieu PARIS 3970 est mort 9 ans après, le 30 août 1711, à peu près à l'âge de 80 ans, à Fabas également.
A Fabas, les registres commencent en 1681. Il est donc impossible de trouver la naissance de Mathieu PARIS vers 1647, la naissance de Marie TOUSSAU vers 1647 aussi, leur mariage avant 1670, et la naissance de Marie PARIS vers 1672.
On ne sait pas trop non plus dans quelle paroisse Jacques ABRIBAT 1984 épouse Marie PARIS 1985 , car ce n’est ni à Fabas (lieu de naissance de la mariée, ce qui est pourtant une tradition), ni à Tourtouse. Il se peut que ce soit à Bédeille car on a retrouvé leur contrat de mariage daté du 24 mai 1695. Par ce contrat, le père de la future mariée, Mathieu PARIS 3970 , donne une partie de ses biens à sa fille et son futur gendre, mais qui ne seront à eux qu'au décès de celui-ci. La constitution de ces biens s'élève à 450 livres. De même, la mère de la fiancée, Marie TOUSSAU 3971 , lui constitue 50 livres en son nom propre, somme payable également après sa mort. En échange, le jeune couple doit habiter chez les parents de Marie PARIS 1985 après la noce, et Jacques ABRIBAT 1984 doit travailler sur tous les biens de ses beaux-parents, autant ceux qui leur sont donnés que les autres. Le travail est bien sûr agricole ; je ne sais pas quelles cultures pratique cette famille, mais il y a fort à parier qu'il s'agisse de maïs et de blé.
Cest pourquoi Jacques ABRIBAT 1984 quitte Tourtouse et part s’installer à Fabas avec son épouse Marie PARIS 1985 . Ils vont y avoir 8 enfants :
A Bédeille, où les registres commencent en 1662, je ne trouve pas non plus le mariage de Jacques ABRIBAT et Marie PARIS vers 1695. Pourtant j'ai la copie de leur contrat de mariage à Bédeille en date du 24 mai 1695. Par acquit de conscience, j'ai aussi cherché à Fabas et à Tourtouse : rien dans la première, et pour la seconde il manque les années 1695 à 1700...
A noter qu'au baptême de Louise ABRIBAT en 1699, son parrain est Jean "Massot" PARIS (le père de la future femme de son frère Mathieu), et sa marraine est Louise DUPONT (dont la famille se liera plus tard à Jean-Paul ABRIBAT). Toutes ces familles vivent dans un périmètre restreint et se connaissent toutes parfaitement !
Mais cette petite famille connaîtra un drame. Marie PARIS 1985 la maman décède à 41 ans, le 12 novembre 1713 à Fabas : l’aînée a 16 ans et le benjamin seulement 2 ! Son mari Jacques ABRIBAT 1984 devra les élever seul, jusqu’à son propre décès, le 1er décembre 1729 à Fabas, à l’âge de 64 ans.
Comme annoncé plus haut, une seconde famille PARIS entre ici dans la danse. Pierre PARIS 3972 , est né vers 1638 mais je ne peux pas préciser où. Il doit cependant être originaire de Fabas, car il porte un curieux surnom. Ses amis et sa famille l'appellent "Massot". Or, Massot est le nom d'un hameau de Fabas, tout proche d'un ruisseau qui porte le même nom et qui forme une limite naturelle entre la paroisse de Fabas et celle de Tourtouse. S'il n'en est pas originaire, on peut au moins supposer qu'il y habite !
Pierre "Massot" PARIS 3972 rencontre une jeune femme de Bédeille, nommée Catherine CAZAUX 3973 , qui est née vers 1633 : la noce a lieu le 3 février 1665, bien sûr dans l'église de Bédeille, avec pour témoin noble Emmanuel DINCAMPS, et maître Jean PARIS , sans doute le frère du marié, qui est dit écolier (escholier) : ce dernier ne va donc pas tarder à devenir prêtre et officier dans l'église de Fabas ! Après cette union, le jeune couple n'aura qu'un fils : Jean PARIS 1986 . Il devient brassier, et devinez quoi ? Celui-ci prendra lui aussi le surnom de "Massot" !
Je n'ai pas encore la naissance de Jean "Massot" PARIS 1986 . Est-il né à Bédeille ou à Fabas ? Car à un moment donné de leur vie, ses parents et lui-même viennent vivre dans cette seconde paroisse. C'est d'ailleurs là, à Fabas, qu'ils décèderont tous les trois. D'abord, Catherine CAZAUX 3973 meurt à environ 70 ans le 1er décembre 1703. Ensuite, c'est son fils Jean "Massot" qui disparaît assez jeune, le 21 septembre 1707. Enfin, son mari Pierre "Massot" PARIS 3972 décède lui aussi vers 70 ans, le 30 octobre 1708.
A Tourtouse vit une autre famille, dont le chef est Dominique DUSENTI 3974 et son épouse Bernarde PARIS 3975 (née vers 1636). Je n'ai pourtant pas trouvé leur mariage à Tourtouse, mais c'est bien là qu'ils se sont établis. Ils ont ensemble 9 enfants :
Bernarde PARIS 3975 décède le 11 octobre 1708, alors âgée de 72 ans. Je n'ai pas trouvé le décès de Dominique DUSENTI 3974 à Tourtouse.
Jean dit Massot PARIS 1986 , qui vit à Fabas, et Marie DUSENTI 1987 , qui vient, elle, de Tourtouse, se marient le 5 juillet 1689 à Fabas, et décident de s'y installer. Ils ont alors 7 enfants :
Y a-t-il eu un accident ? Une grave maladie ? On ne saura certainement jamais ce qui a pu se passer pour que le père de cette famille, Jean "Massot" PARIS 1986 , décède à un âge relativement jeune. Il meurt effectivement à Fabas le 21 septembre 1707, c'est-à-dire moins d'un mois avant la naissance de son dernier enfant... Comme nous l'avons déjà vu, il décède même un an avant son propre père, Pierre "Massot" PARIS 3972 ! D'ailleurs, le vieux laboureur de 70 ans, sentant sa mort prochaine, fait venir non pas ses enfants, mais son notaire Maître Marc BONIN pour rédiger son testament. Celui-ci se rend donc le 1er octobre 1708 au domicile de Pierre "Massot" PARIS 3972 , alité dans son mazage de Baloussères, et note consciencieusement ses dernières volontés. A ce jour, son fils unique Jean "Massot" PARIS 1986 est déjà mort, et seuls 3 de ses petits-enfants ont survécu : Bernard, Germain et Jeanne Marie PARIS 993 . Pour la fille, qui a alors 10 ans, le grand-père donne la somme de 100 livres, payable sur 10 ans à partir du jour où elle se mariera à raison de 10 livres par an. Les deux garçons se partagent l'ensemble des biens, tant ceux de leur père que ceux de leur grand-père, en excluant totalement leur mère Marie DUSENTI 1987 qui ne peut prétendre à aucun bien, y compris ceux de son défunt mari.
Une fois ce testament couché sur papier, Pierre "Massot" PARIS 3972 trouve encore l'énergie et la volonté d'échanger des terres, 25 jours plus tard devant le même notaire. L'idée est d'éviter le morcellement des parcelles, d'en échanger certaines pour regrouper les terres autant que faire se peut et d'en faciliter le travail à ses petits-enfants. Massot cède donc une pièce de terre labourable située au Clauset, lieu de Fabas, d'une contenance de 4 "mesures". En contrepartie, l'autre contractant Pierre ESTRADE lui échange une pièce de terre labourable au lieu du Boudiguas, d'une contenance d'environ 3 "mesures", ainsi qu'une pièce de terre inculte située au Goutet de Gairi, d'une contenance de 6 boisselades (environ 3 300 m², puisqu'une boisselée vaut 550 m²). Si les unités de mesure utilisées ici restent floues, elles témoignent néanmoins du fait que nos ancêtres PARIS possèdent des terres, et ne sont pas seulement des travailleurs de la terre dépendants du bon-vouloir des propriétaires.
Son travail étant maintenant terminé, Pierre "Massot" PARIS 3972 peut s'éteindre l'esprit tranquille le 30 octobre 1708. La veuve de Jean "Massot", la pauvre Marie DUSENTI 1987 vit encore 34 ans seule avec ses enfants, avant de s'éteindre à son tour le 17 février 1741 dans la maison familiale.
Mathieu ABRIBAT 992 devient d’abord laboureur à Fabas, puis voiturier. Il ne s'agit évidemment pas de conduire des automobiles à moteur essence ou diesel ! En ce tout début de XVIIIème siècle, le voiturier est un transporteur de marchandises sur une charrette tirée par des chevaux. Il rencontre Jeanne Marie PARIS 993 , la petite dernière de la famille, et l’épouse dans ce même village le 26 juin 1725.
On ne sait pas encore si la femme de Mathieu, Jeanne Marie PARIS, est de la même famille que sa mère Marie PARIS, qui portent toutes les deux le même patronyme. Marie PARIS 1985 et Massot PARIS 1986 étaient-ils frère et soeur, cousin et cousine plus ou moins éloignés ? Seule l'étude de leurs ascendances permettra de le définir.
Et Bernarde PARIS ? Si elle n'est pas mariée à Tourtouse, elle l'est peut-être à Fabas ? Mais les registres de Fabas commencent en 1681, alors que le mariage a lieu avant 1657.
On peut consulter le site de l'Entraide Généalogique du Midi Toulousain par Téléarchives Brozer. Il faut s'inscrire. Ce généanaute a aussi des choses sur les PARIS.
Et concernant ce fameux Bernard PARIS... J'ai trouvé les enfants de Jean Massot PARIS et de Marie DUSSENTI, mais pas de baptême au nom de Bernard PARIS, qui sera plus tard co-héritier de son grand-père avec son frère Germain. J'ai cherché si Bernard n'était pas né à Bédeille ou à Tourtouse : chou blanc. Et en regardant de plus près les actes que j'avais, j'ai vu qu'au baptême de Dominique, son parrain s'appelait... Bernard DUSSENTI ! L'enfant étant censé prendre le prénom de son parrain (pour un garçon), je pense que c'est celui qu'on appelait Dominique qui est en vérité notre Bernard ! Le prêtre s'est-il trompé en écrivant Dominique, ou bien était-ce bien le prénom qu'on voulait lui attribuer au début, et puis l'usage a fait que c'est Bernard qui a pris le dessus ? On n'en saura jamais le fin mot...
Mathieu ABRIBAT 992 et Jeanne-Marie PARIS 993 ont 8 enfants :
Mais là aussi, un sombre destin va frapper cette petite famille. Mathieu ABRIBAT 992 décède à Fabas, le 21 janvier 1745, 2 jours seulement avant son 42ème anniversaire... Là aussi, la mère de famille Jeanne-Marie PARIS 993 devenue veuve doit élever seule ses enfants pendant 21 ans ; elle meurt chez elle à Fabas le 22 octobre 1766, alors âgée de 68 ans.
Nous restons dans ce périmètre entre Tourtouse et Fabas pour cette branche, car le premier couple sorti des registres est Pierre CAZAUX 994 , natif de la première paroisse, et Magdeleine MANAUD 995 , originaire de la seconde. Concernant le jeune homme, j'ai très peu de choses sur lui. Il est laboureur à Tourtouse, et porte le surnom de "Courreau". Stop.
Concernant les MANAUD, j'en sais un peu plus. Là aussi, un brassage de population entre Tourtouse et Fabas a lieu le 12 août 1683, lorsque Guilhem MANAUD 1990 , qui a vu le jour à Fabas, épouse dans l'église de sa paroisse Marie COUTANCEAU 1991 , qui elle est née à Tourtouse ! La question que je me pose est celle-ci : quel métier peut bien exercer Guilhem MANAUD ? Je n'ai pas encore la réponse, mais cette interrogation me vient du fait que le jeune homme sait parfaitement signer de son nom avec une écriture plutôt aisée, comme vous pouvez le constater ci-dessous :
Guilhem MANAUD 1990 et Marie COUTANCEAU 1991 s'établissent alors à Fabas, où ils voient grandir leurs 5 enfants :
C'est cette dernière que Pierre "Courreau" CAZAUX 994 épouse en plein été dans l'église de Fabas le 19 août 1727. Un Jean PARIS est d'ailleurs témoin à leur union, ce qui laisse supposer que des liens entre ces familles se sont tissés, et verront des alliances futures entre elles.
Pierre CAZAUX est originaire de Tourtouse, donc en garçon discipliné que je suis, j'ai cherché sa naissance à Tourtouse. Malgré la "banalité" (qu'il me pardonne l'expression) du prénom et du nom, j'en ai trouvé 2. L'un né en 1688, l'autre en 1682. A son mariage en 1727, l'un aurait eu 39 ans, l'autre 45. Je n'en ai pas trouvé de plus jeune ! Mais certaines années sont lacunaires dans les registres, je pense que le baptême de notre ancêtre est passé entre les gouttes. Il faudra se tourner vers des contrats de mariage ou des testaments pour avoir plus d'informations à son sujet.
Par contre, pour Magdeleine MANAUD, sauf erreur ou omission je n'en ai trouvée qu'une à Fabas. Je n'ai nulle part le nom de ses parents pour confirmer, mais je considère que c'est elle puisque c'est la seule. Pour sa mère Marie COUTENCEAU, elle est censée être née à Tourtouse mais je ne trouve rien dans les registres jusqu'en 1648... On trouve beaucoup de COUTENCEAU à Le Fossat, à 40 km de Fabas, mais leurs registres ne commencent qu'en 1714.
Pierre et Magdeleine ont 4 enfants tous nés à Fabas :
Pierre "Courreau" CAZAUX 994 décède à Fabas le 29 novembre 1752. Magdeleine MANAUD 995 décède le 25 octobre 1765 à Fabas. Son acte de décès ne nous précise ni son âge, ni le nom de son mari pour nous confirmer qu'il s'agit bien d'elle. Si c'est le bon, elle allait avoir 68 ans.
Dominique ABRIBAT 496 reprend le métier de son père après son décès et devient voiturier, ce qui ne l'empêche pas de labourer aussi la terre ariégeoise. Le 28 février 1755, à Fabas, il épouse Jeanne-Marie CAZAUX 497 , elle-même cultivatrice. On remarque que le même jour, Guilhem CAZAUX, le frère de Jeanne Marie né en 1733, épouse Jeanne ABRIBAT, la soeur de Dominique née en 1731 !
Pour fixer les conditions de ces 2 mariages, les 4 fiancés et leurs mères (les deux papas sont déjà décédés) passent devant Pierre BONIN, le notaire royal, le 28 mars 1754 à Fabas. Pour cet événement, Jeanne-Marie CAZAUX 497 reçoit de sa mère la somme de 1 300 livres, dont 1 000 seront payées en espèces le jour des noces, les 300 livres restantes devant être payées chaque année à raison de 40 livres par an, donc sur une durée de 7 ou 8 ans. Sa mère lui donne aussi les dotalices (aussi appelé "trousseau", ce sont les cadeaux de mariage) suivantes : un lit garni d'une couette et d'un coussin de plumes, un tour de lit de cadis venant de Saint-Gaudens, 4 draps (linceuls) neufs et 2 usagés, une couverture au prix de 12 livres, une robe de burat noir (étoffe grossière et épaisse) avec son dessous fait en une étoffe plus convenable pour la peau délicate de la jeune femme, une douzaine de serviettes et une nappe. Tous ces biens en nature sont évalués au prix de 80 livres. En ce qui concerne le futur marié Dominique ABRIBAT 496 , sa mère lui donne la moitié de ses biens, dont il pourra jouir après le décès de celle-ci. Le contrat ne précise malheureusement pas le détail de ces biens.
L'autre contrat de mariage, celui de Guilhem CAZAUX et Jeanne ABRIBAT , le frère et la soeur, se passe chez le même notaire et le même jour. Jeanne ABRIBAT reçoit en dot 200 livres sur les biens qu'elle a reçus au décès de son père, mort sans avoir fait de testament, plus 20 livres données par sa mère Magdeleine MANAUD 995. De plus, Dominique ABRIBAT 496 , le frère de la future mariée, promet de lui donner 780 livres, ce qui porte la somme à 1 000 livres. Ainsi, les deux futures jeunes mariées apporteront à leurs mariages respectifs une dot du même montant. Pour compléter l'égalité entre ces deux unions, la mère de Guilhem CAZAUX lui donne les mêmes dotalices que celles qu'elle fournit à Jeanne-Marie CAZAUX 497 , d'une valeur de 80 livres également. Pour finir, Magdeleine MANAUD 995 fait de son fils Guilhem son héritier : il reçoit la moitié des biens de sa mère à son mariage, et pourra jouir de l'autre moitié au décès d' "icelle".
Après leurs noces, Dominique et Jeanne-Marie s'installent à Fabas, dans le hameau (dit "quartier") de Baloussères. Ils font 8 enfants :
Jean Paul ABRIBAT 248 n'aura pas connu sa grand-mère Magdeleine MANAUD 995 , car elle décède le 25 octobre 1765 à Fabas. Son acte de décès ne nous précise ni son âge, ni le nom de son mari pour nous confirmer qu'il s'agit bien d'elle. Dominique ABRIBAT 496 meurt le 3 juin 1808, dans sa maison de Baloussères, à l'âge de 80 ans. Sa veuve Jeanne-Marie CAZAUX 497 en a 77 quand elle décède en son domicile le 12 février 1809.
Une Magdeleine MANAUD est née à Fabas le 14 janvier 1686, mais elle ne peut pas être notre ancêtre, car elle aurait eu 49 ans à la naissance de son dernier enfant en 1735. Il n'y en a pas d'autres née à Fabas. Le curé dit pourtant bien qu'elle y est née, mais il s'est peut-être trompé. Un généanaute indique une naissance à Tourtouse vers 1705, ainsi qu'un Pierre CAZAUX vers 1710 à Tourtouse également. Ces 2 pistes sont à vérifier.
A Fabas, je cherchais le décès de notre Pierre CAZAUX, mais je savais qu'il y en avait 2. J'ai trouvé un décès en 1752 sans aucun détail pour me permettre de l'identifier, ni le nom de sa femme, ni son âge, rien. Puis j'ai trouvé une naissance d'un enfant de l'autre Pierre CAZAUX en 1754, ce qui me conforte dans l'idée qu'il s'agit bien du bon.
Les familles qui vont maintenant se rattacher à nos ABRIBAT viennent du village voisin de Bédeille, toujours dans le comté de Couserans : c'est la branche DUPONT. Comme dans les albums d' Hergé, on trouve des DUPONT (T) et des DUPOND (D) ! Mais la majeure partie du temps, c'est la lettre finale T qui est transcrite dans les actes. Il ne fait mystère pour personne qu'à l'origine, le nom désigne quelqu'un qui habite près d'un pont...
Gabriel DUPONT 1992 est sans doute né à Bédeille vers 1680, et grandit en travaillant la terre de cette paroisse. Tous les individus de cette branche et celles qui s'y rattachent, hommes et femmes, sont désignés en tant que "travailleurs", c'est-à-dire qu'ils passent des journées physiquement épuisantes à faire tous les travaux d'agriculture nécessaires pour cultiver les céréales, les pommes de terre ou le lin.
Ce courageux travailleur agricole rencontre une jeune femme, non pas de Bédeille, mais d'une paroisse située à une trentaine de kilomètres vers le sud, qui se nomme Cescau. Aujourd'hui, on dirait que Bédeille et Cescau sont dans le même département, l' Ariège ; à l'époque, on disait qu'elles appartiennent toutes deux au diocèse de Couserans. Mais bien que la distance entre les deux villages soit de nature à freiner les rencontres entre les jeunes générations de ce tout début de XVIIIème siècle, ce n'est pas le cas dans cette histoire ! Car Gabriel DUPONT 1992 et Magdelaine DARBON 1993 se rencontrent, même si l'occasion m'échappe, et s'épousent le 8 juin 1705 dans l'église de Bédeille.
Parmi leurs enfants, Jean DUPONT 996 est né à Bédeille le 4 juin 1708. Celui-ci rencontre Catherine PARIS 997 , une jeune femme née vers 1712 à Montardit, village situé à 10 kilomètres à l'est de Bédeille. Ils ont respectivement 30 et 25 ans quand ils se marient le 19 novembre 1737 devant le prêtre de Bédeille. C'est aussi dans cette paroisse qu'ils s'établissent avec les 10 enfants qui naîtront bientôt :
Les parents de toute cette marmaille vont pourtant mourir à seulement 6 jours d'intervalle. Jean DUPONT 996 décède le premier, le 1er février 1784 à 75 ans, et Catherine PARIS 997 le 7 février de la même année à environ 72 ans, certainement de la même maladie.
Catherine PARIS est de la paroisse de Montardit d'après son acte de mariage. Mais les registres de Montardit ne révèlent aucun baptême de ce nom entre 1706 et 1723. Je pense qu'elle n'y est pas née, mais que ses parents y ont déménagé avec elle après sa naissance. Alors, où est-elle née ? Rien trouvé à Fabas ni à Tourtouse ni à Lasserre. J'en ai trouvé une à Bédeille, née le 16 mai 1718, fille de Raymond PARIS et de Marie AUDUIN. Si c'est elle, elle aurait 19 ans à son mariage en 1737, et non 25 comme dit sur l'acte. 6 ans d'écart, ça commence à faire. Par contre, les parrain et marraine à son baptême sont de Montardit. Alors, que penser ? La piste est trop fragile, je ne la suis pas. Ce généanaute a trouvé, par son contrat de mariage du 20 janvier 1737 chez Me Marc BONIN à Tourtouse, qu'elle est fille de Dominique PARIS et Magdeleine MACAU, sans avoir sa véritable date de naissance. A vérifier.
A Bédeille, j'ai cherché les décès de Jean DUPONT, Catherine PARIS, Jean SUERE et Marie CORET. Une Catherine PARIS est morte le 6 mars 1793 à Bédeille, mais son mari est Barthélémy SUERE et non Jean DUPONT. J'ai trouvé 2 autres Catherine PARIS, une le 26 juillet 1776, l'autre le 7 février 1784, mais sans précision sur l'âge ni le nom des maris... Donc aucune certitude, juste le fait d'avoir trouvé le décès de Jean DUPONT, et celui de Catherine PARIS 6 jours après. Cette coïncidence est la seule, bien faible je l'avoue, piste qui me conduit à choisir les dates écrites dans ce récit. Mais à prendre avec des pincettes, des gants, un masque FFP2 et une combinaison intégrale. Je n'ai pas trouvé Marie CORET.
Je ne trouve bizarrement pas de f&s à Jean DUPONT né en 1708. Ont-ils déménagé après cette naissance ? Peut-être à Cescau, annexe de Castillon diocèse de Couserans, mais pas de registres disponibles sur cette période. Je ne trouve rien non plus à Barjac. Chercher à Montardit ?
Je n'ai pas les naissances de Gabriel DUPONT et de Gilles SUERE. J'ai 3 familles DUPONT candidates pour être les parents de Gabriel : Jean DUPONT et Françoise PUJOL (3 enfants : Catherine en 1665, Marie en 1668 et Joseph en 1670), Pierre DUPONT de Barjac et Catherine GRAND (mariés en 1667, 1 fils Jean en 1667), et Jean DUPONT de Barjac et Catherine GRAND (les frère et soeur des précédents, mariés le même jour, 2 enfants Magdelaine en 1672 et Mathieu en 1687). Mais sans sa naissance, je n'ai pas de piste sérieuse. J'ai voulu vérifier s'il n'était pas né à Barjac, mais la numérisation catastrophique des registres ne permet aucune avancée. St-Girons est cité dans l'acte de mariage, mais il n'y a pas de registres pour l'époque qui nous intéresse. Quand ça veut pas...
Je n'ai pas trouvé les décès de Gabriel DUPONT, Magdeleine DARBON et Marie ROBERT (morte avant 1738) à Bédeille. Ca fait beaucoup de monde qui manque à l'appel...
De son côté, Gabriel SUERE 3992 est un jeune laboureur de Bédeille. Il est d'abord surnommé "Jeune" par rapport à son frère aîné, aussi dénommé Gabriel SUERE, mais lui surnommé "Vieux". Leur nom est parfois écrit SUERO, ce qui peut indiquer une origine de par delà les Pyrénées : en effet, "suero" veut dire "sérum" ou "petit lait" en espagnol. Notre Gabriel (le Jeune) fait la connaissance de Gabrielle COUSINET 3993 , jeune femme née vers 1642 à Montardit, paroisse située à 10 kilomètres à l'est de Bédeille. Les deux Gabriel(le) se marient le 13 septembre 1667 dans l'église de Bédeille ; dans l'acte de mariage, le patronyme de la jeune mariée de 25 ans est féminisé en COUSINETTE ! Une fois unis devant l' Eternel, les Gabriels s'établissent à Bédeille, au lieu de Bernard-Blanc. Ils ont au moins ces 4 enfants :
Avec la naissance de ses enfants, Gabriel SUERE 3992 est désigné par un autre surnom : on l'appelle simplement "Le Père". Je ne sais pas encore quand il décède, mais c'est avant sa femme : Gabrielle COUSINET 3993 , elle, meurt le 5 avril 1722 dans son domicile bédeillais du Bernard-Blanc, alors âgée de 80 ans environ. Suivant sa volontée exprimée dans son testament, elle est enterrée le lendemain dans le cimetière de Barjac, paroisse voisine de Bédeille.
En ce qui concerne leur métier, c'est bien simple : ce sont eux aussi des "travailheurs" ! Le fiston Gilles SUERE 1996 ne va pas épouser une jeune femme de la même paroisse, mais s'oriente sur Marie ROBERT 1997 qui est originaire de Barjac. Avec l'accord du vicaire de ce dernier lieu, les jeunes gens se marient dans l'église de Bédeille le 9 octobre 1698. Je leur ai trouvé 4 enfants :
Gilles SUERE 1996 décède le 29 octobre 1744 à Bédeille.
Je ne trouve pas le décès de Marie ROBERT à Bédeille, ni à Barjac où elle est née avant le début du registre (1689).
La branche COURET qui vient se greffer ici nous fait changer de département. En effet, le couple formé par Antoine COURET 1998 et son épouse Marguerite SALES 1999 (née vers 1685) vit dans la paroisse de Francazal, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Bédeille, en Haute-Garonne. Enfin, je devrais dire pour ce début de XVIIIème siècle dans le comté de Comminges ! Le patronyme se décline parfois en CORET, COUREIT ou COUREST. Ce couple met au monde au minimum ces 6 enfants à Francazal :
C'est à environ 68 ans que décède Marguerite SALES 1999 le 2 décembre 1753 dans sa maison de Francazal, paroisse dans laquelle elle sera enterrée. Son veuf Antoine COURET 1998 meurt le 20 août 1762, également dans son domicile, mais lui sera enseveli dans le cimetière de Mercenac, paroisse ariégeoise où habitent certains de ses enfants.
Je n'ai pas la naissance de Marie CORET à Francazal, car trou dans le registre entre 1692 et 1724. C'est peut-être là que se sont mariés ses parents, mais impossible à prouver. Sur Généanet, beaucoup d'arbres recopiés en boucle partent sur la piste de Cazavet, commune d'Ariège mais frontalière avec celle de Francazal, où on trouve effectivement un Antoine COURET né le 16 novembre 1697, fils de Guillem COURET et Marie CLAUSTRE. L'acte de mariage de ses parents dit que le marié vient de Francazal, ce qui pourrait coller. Mais je n'ai rien trouvé dans les actes postérieurs à Antoine faisant référence à Cazavet : seul Francazal est cité. Les lacunes des registres de Francazal empêchent de vérifier qu'il est y bien né, mais avant 1692, on trouve au moins 2 familles COURET qui ont fait des enfants. Je ne suivrai donc pas cette piste de Cazavet, même si elle permettrait de remonter bien plus loin, car je n'ai aucun élément qui m'indique qu'elle est plausible. Trouver le contrat de mariage d'Antoine COURET et Marguerite SALES permettrait de lever le doute...
Le Bédeillais Jean SUERE 998 va trouver femme en la personne de Marie CORET 999 , qui vient de Francazal. Mais alors, où célébrer le mariage ? Eh bien, ce ne sera ni chez l'un, ni chez l'autre ! Leur union se réalise le 12 février 1738 dans l'église de Barjac, mais par le vicaire de Lasserre qui officie dans ces deux paroisses ! Après tant de voyages (je plaisante, tous ces villages sont limitrophes), le jeune couple décide de s'installer à Bédeille, au lieu-dit le Bernard-Blanc. Ils y ont 6 enfants :
Alexis DUPONT 498 et Marie SUERE 499 ont beaucoup de points communs. Déjà, leurs parents respectifs se sont mariés à 3 mois d'intervalle, et les enfants des deux couples alternent dans les actes de baptême du registre de Bédeille. Ensuite, ils grandissent en voisins dans le même village, et par la même se rencontrent fréquemment. Il n'en fallait pas plus pour que des affinités se créent, et qu'à l'âge de 25 ans, cette relation se concrétise par un mariage entre les deux jeunes gens, le 23 janvier 1772 dans l'église de Bédeille. Pour marquer le coup, le même jour, Jean SUERE le frère de Marie, et Marguerite DUPONT la soeur d' Alexis, se marient également dans la même église Saint-Michel !
Le jeune couple s'établit également à Bédeille, mais dans le lieu-dit Espuise. Je leur connais ces 3 enfants :
Par ce triste matin du 26 mai 1814, Marie SUERE 499 décède chez elle, à l'âge de 57 ans ; c'est son veuf Alexis DUPONT 498 qui se rend lui-même à la mairie pour déclarer cette disparition. Lui-même meurt 13 ans plus tard, le 18 février 1827 également dans son domicile d' Espuise, à 79 ans.
C'est cette jeune demoiselle que le laboureur Jean dit "Paul" ABRIBAT 248 rencontre un beau jour à Bédeille. Entre Paul qui a 30 ans, et Anne DUPONT 249 , qui en a 25, c'est une vraie passion qui se dessine, à tel point que la jeune femme tombe enceinte... Il ne sont pas mariés, et la situation devient angoissante pour les deux familles. Que vont penser les gens ? Comment soutenir le regard des autres pour cette future fille-mère ? En ce matin du 16 mars 1797, une sage-femme d'une cinquantaine d'années aide la pauvre Anne DUPONT 249 à donner naissance à cet enfant, installée dans le domicile de ses parents à Bédeille. Alexis DUPONT 498 , le papa d'Anne, donne à l'enfant le prénom de Joseph Dedieu, comme on surnomme souvent les enfants nés sans père. C'est la sage-femme qui va déclarer cette naissance à la Maison Commune de Bédeille (la mairie) en tant qu'enfant naturel de la Patrie...
Paul ABRIBAT 248 ne doit pas se sentir bien dans ses sabots. Est-il rongé par la culpabilité et le remord ? Peut-être aussi que le bruit court, dans les rues du village, qu'il est le père de cet enfant, et l'on commence sans doute à jaser sur son manque de courage... Ou bien, peut-être n'est-il pas le vrai père, mais il ne veut pas laisser la belle Anne subir l'opprobe générale... Quelle que soit la raison, Paul se décide à se rendre lui-même en la Maison Commune de Bédeille, le 4 juillet 1797, pour déclarer vouloir donner son nom à l'enfant. Ce dernier devient alors officiellement Joseph Dedieu ABRIBAT, fils de Paul ABRIBAT 248 et de Anne DUPONT 249 !
Après cet épisode difficile, les deux parents doivent maintenant légaliser leur union : Paul ABRIBAT 248 et Anne DUPONT 249 se marient à Bédeille le 17 juillet 1798. Ils s’installent d’abord à Bédeille, au lieu de Puise, où naitra leur première fille, puis ils partent vivre à Fabas, dans le quartier de Baloussères, où Paul ABRIBAT 248 est marchand de verre. Ils ont en tout 3 enfants :
Le jeune Jean devient terrassier. Venu faire son régiment dans le Médoc, il s'y plaît et voit déjà que son avenir se situe plutôt ici. Chez lui en Ariège, la neige qui couvre toute la montagne en hiver interdit aux braves travailleurs de gagner leur pain. Il devient alors un "montagnols", c'est-à-dire un ouvrier agricole des montagnes qui descend en plaine pour y trouver plus facilement du travail en hiver. Mais après la mauvaise saison, Jean prend finalement la décision de quitter l' Ariège pour s’installer définitivement en Médoc, plus précisément dans la commune d’Avensan.
Le 21 février 1816, Jean a 13 ans quand il perd sa maman, Anne DUPONT 249 . Elle n'en avait pourtant que 42 ! Quant à son père, le négociant verrier Paul ABRIBAT 248 , il décède à 70 ans le 16 avril 1838 chez lui à Baloussères.
Pour cette branche, nous revenons dans notre département de la Gironde, plus particulèrement aux portes du Médoc. L'entrée dans cette langue de terre coincée entre l'estuaire de la Gironde à l'est et l'océan Atlantique à l'ouest se fait par la paroisse de Ludon-Médoc, située à 18 kilomètres au nord de Bordeaux. Cette commune portait le nom de Ludedon au XIVème siècle, qui fait référence aux marécages qui peuplent le bord de la Rivière.
C'est donc là, à Ludon, que vit le couple Nicolas CADET 2008 , né vers 1704, et sa femme Françoise REY 2009 . Le chef de famille est tisserand, et avec son épouse ils ont pour fils Arnaud CADET 1004 , qui naît vers 1730. Je ne sais malheureusement pas grand-chose de plus, car les registres de Ludon ont de très importantes lacunes, et il faudra se tourner vers les archives notariales. Cependant, je sais que Françoise REY 2009 décède jeune, et que Nicolas CADET 2008 doit se remarier avec une femme du nom de Marie LAVILLE. Avec sa nouvelle épouse, ils ont une fille, Marguerite CADET, qui elle-même épousera le 19 juin 1756 Jean SUDRES, un jeune homme natif du Pian-Médoc. Quant à notre tisserand Nicolas CADET 2008 , il meurt le 11 janvier 1773 à Ludon, âgé de 69 ans.
Juste à côté dans la paroisse d' Arsac, c'est un autre couple qui attire notre attention : il s'agit de François MOREAU 2010 et Marie DOUAT 2011 . Lui est tonnelier, et on peut supposer que dans cette région viticole du Bordelais, il doit avoir beaucoup de travail ! J'ai trouvé 5 enfants à ce couple :
Devenu grand, Arnaud CADET 1004 commence à gagner sa vie en tant que brassier, comme une très grande partie de la population : il vend ses bras aux propriétaires terriens des alentours pour tous les travaux agricoles, du moins quand ceux-ci ont du travail à lui proposer. Puis il se tourne vers la profession de son père et devient tisserand.
Le 4 février 1758, il épouse Elisabeth MOREAU 1005 à Arsac, à environ 8 kilomètres au sud-est d' Avensan, sur la route de Macau. Car c'est là qu'ils se sont installés, dans le lieu-dit du Guithon.
A Arsac, le couple a au moins ces 3 enfants dont des jumeaux :
A Ludon, je ne peux trouver ni la naissance d'Arnaud CADET, ni le mariage de ses parents Nicolas CADET et Françoise VERN? (ni son décès à elle), car gouffre abyssal entre 1691 et 1742 !
Les archives d'Arsac présentent eux aussi un gros trou entre 1700 et 1737. Je n'aurai pas le mariage de François MOREAU et Marie DOUAT avant 1737. Je ne trouve pas non plus le décès de François MOREAU, entre 1741 et 1757, ni celui de Marie DOUAT à partir de 1760. Je ne trouve plus d'autres enfants d'Arnaud CADET et Elisabeth MOREAU à Arsac après 1763, mais pas non plus à Avensan.
Devenu adulte, Elie CADET 502 se forme lui aussi au métier de tisserand. C'est donc au moins la 3ème génération à exercer cette profession. Il rencontre une fille d' Avensan du doux nom de Pétronille VIALARD 503 . Ils se marient donc à Avensan le 11 mars 1780, et c'est là que la famille CADET s'installe désormais, au village des Gombaudins. Leur naissent au moins ces 7 enfants :
J'ai encore quelques zones d'ombre concernant leur vie, en particulier le décès de Pétronille VIALARD 503 qui doit survenir assez tôt après la naissance de leur dernier enfant, puisqu'à une date que j'ignore également, Elie CADET 502 se remarie alors avec Marie PITRES. Le tisserand décède enfin le 19 mars 1825 dans son domicile des Gombaudins.
A Avensan, je ne trouve pas le décès de Pétronille VIALARD après 1811. A part la naissance de Thérèse VIALARD en 1753, je ne trouve pas d'autres enfants du couple Pierre VIALARD-Marie JOLIBERT à Avensan, non plus celle de Pétronille. Où donc ont-ils vécu avant de revenir mourir à Avensan ? J'ai cherché sans résultat à Castelnau, à Moulis, à Margaux, à Lamarque, à Cantenac et à Listrac.
Puisqu'on est à Avensan maintenant, eh bien restons-y ! Dans le village de Villeranque de cette paroisse naît Jean VIALARD 4024 vers 1678. Cet enfant va grandir et devenir laboureur. Je ne connais pas le nom de son épouse, mais vers 1700 il va avoir pour fils Pierre VIALARD 2012 . C'est vers 66 ans que le papa Jean décède le 20 mars 1744 chez lui à Villeranque.
Pierre VIALARD 2012 épouse Clémence NOMARD 2013 , et ensemble ils deviennent les heureux parents d'un petit Pierre VIALARD 1006 qui a vu le jour vers 1724. Celui-ci est pasteur au village des Gombaudins. Pasteur est évidemment à prendre ici au sens de berger, celui qui fait paître les troupeaux. J'ai peu d'informations certaines, mais il semble que la jeune mère de famille Clémence NOMARD 2013 décède assez jeune. Pierre VIALARD 2012 (le père) se remarie alors avec Pétronille PONTET à une date qui m'échappe. Il décède le 24 novembre 1777, à environ 77 ans.
La branche JOLIBERT qui arrive ici commence sa saga dans un flou géographique. Si je sais qu'ils sont bien d' Avensan, je n'arrive pas à situer plus précisément leur lieu de fixation. Toujours est-il que c'est dans ce lieu mystérieux que vit ce couple de laboureurs, tous deux nés vers 1678 : Bertrand JOLIBERT 4028 et Pétronille SEGUIN 4029 .
Ces braves travailleurs ont sûrement plusieurs enfants, mais je n'en connais qu'un seul : Jean JOLIBERT 2014 , qui prendra bientôt le surnom de "Le Biche". Les parents JOLIBERT disparaissent à 2 ans d'intervalle : Bertrand JOLIBERT 4028 le 28 mai 1741 à l'âge de 63 ans, et Pétronille SEGUIN 4029 le 24 octobre 1743 âgée de 66 ans.
Jean JOLIBERT 2014 vit aussi à Avensan, et sans doute dans le même village que ses parents ; il y exerce successivement les professions de tailleur d'habits, puis de brassier (la première ne devait pas être suffisamment nourrissante !). Il rencontre Catherine POUINEAU 2015 , fille de Pierre POUINEAU 4030 née vers 1695 et originaire de la paroisse de Cantenac. Les deux jeunes gens tombent amoureux et se marient le 12 janvier 1726 à Avensan.
J'ai cet acte de mariage à Avensan. Cependant sur le site de GenHiLib, j'ai des fiançailles d'un ? JOLIBERT et d'une Catherine POINEAU le 19 novembre 1725 à Cantenac, d'où est native notre Catherine POUINEAU. Des homonymes ?
Ensemble, Jean JOLIBERT 2014 et Catherine POUINEAU 2015 ont au moins 2 enfants :
La famille s'établit ensuite au village de Villeranque. Mais vers l'âge de 55 ans, Catherine POUINEAU 2015 tombe gravement malade. Son état de santé empirant, le prêtre vient rapidement lui donner les sacrements. Elle meurt le 19 décembre 1750 dans son domicile de Villeranque. Après la mort de sa femme, Jean JOLIBERT 2014 va s'installer dans le village des Gombaudins, à seulement 2,5 kilomètres de Villeranque. Est-ce une façon pour lui de prendre un nouveau départ ? Peut-il seulement, alors qu'il approche de la soixantaine, espérer refaire sa vie ? Eh bien c'est pourtant ce qui va arriver !
Après 13 ans de veuvage, Jean JOLIBERT 2014 épouse en secondes noces Françoise RAMBAUT, le 24 novembre 1763 à Avensan. L'heureuse élue est native de Salaunes, et veuve elle aussi. Ensemble ils s'installent dans un autre lieu mystérieux d' Avensan : la seule indication que j'ai trouvée est Tousson ou Tourson, mais j'ai beau chercher un lieu évoquant ce toponyme dans la commune, je ne vois rien qui puisse même s'en approcher. De toutes façons, leur bonheur ne dure que 5 mois : Jean "Le Biche" JOLIBERT 2014 décède le 24 avril 1764, et son acte de décès ne mentionne pas son âge.
Une fois atteint l'âge de 25 ans, le jeune Pierre VIALARD 1006 épouse Marie JOLIBERT 1007 le 18 février 1749, à Avensan également. Pierre et Marie auront 2 filles :
Je ne trouve pas la naissance de Pétronille VIALARD à Avensan entre 1749 et 1764, après avoir épluché les registres. Elle est forcément née ailleurs, mais où ? Essayer peut-être Moulis (pas en ligne) ?
Les registres en ligne d'Avensan ne commençant qu'en 1737, il sera très difficile de trouver la naissance de Pierre VIALARD avant 1729, le mariage de ses parents Pierre VIALARD et Clémence NOMARD, la naissance de Marie JOLIBERT avant 1733. Si sur place, on remonte dans ces périodes-là, il faudrait y faire un tir groupé.
A Avensan, j'ai trouvé le décès d'un Pierre VIALARD le 24 novembre 1777 : il est dit habitant des Gombaudins, âgé de 77 ans, veuf de Pétronille PONTET, et non de Clémence NOMARD. Mais je n'ai pas trouvé le décès de Clémence NOMARD avant 1749, et donc pas d'éventuel remariage de son mari. Les registres d'Avensan démarrant en 1737 en ligne, tout ceci a donc eu lieu avant cette date.
Une chose plutôt étonnante va alors se produire.
La mère d' Elie, Elisabeth MOREAU (ou MOUREAU) 1005 , vient à disparaître le 28 octobre 1776, à Arsac. Trois ans après, le beau-père d'Elie (le père de Pétronille), Pierre VIALARD 1006 , décède lui aussi vers 55 ans le 23 août 1779 à Avensan.
Arnaud CADET 1004 , alors veuf, doit régler les détails du mariage de son fils, avec Marie JOLIBERT 1007, la mère de la future mariée qui est du coup également veuve. La préparation a certainement dû se réaliser dans une très bonne ambiance puisque des affinités vont se créer entre le père de l'un et la mère de l'autre...
A tel point qu'un an après l'union des enfants Elie CADET 502 et Pétronille VIALARD 503 , toute la petite famille assiste au mariage des parents Arnaud CADET 1004 et Marie JOLIBERT 1007, le 15 février 1781 à Avensan ! Ils ont alors 50 ans tous les deux, et prévoient même de faire un contrat de mariage chez le notaire de Castelnau, Me MARTIN. Il n'est évidemment pas question ici d'implexe ni de consanguinité, puisque le père d' Elie et la mère de Pétronille se sont mariés après avoir eu leurs enfants respectifs.
Et quand on aime, on a toujours 20 ans ! Ensemble, les "jeunes mariés" quinquagénaires s'installeront aux Gombaudins, à Avensan, pour 10 ans de bonheur. En effet, Marie JOLIBERT 1007 décède dans leur maison le 4 février 1791, à environ 60 ans. De nouveau veuf, Arnaud CADET 1004 ne lui survivra qu'un an, et s'éteindra lui aussi le 3 avril 1792, à environ 62 ans.
Nous retrouvons ici Pierre CHARDON 500 et Marie Anne DECHAMPS 501 , dont l'histoire est relatée dans la page Les origines des CHARDON. Notre couple s'installe à la métairie de St-Genès, dépendante d'Avensan, où le papa change de métier pour devenir laboureur. Le fis Pierre Augustin "Luperce" CHARDON 250 grandit là avec ses frères et soeurs, et apprend le dur métier de bouvier laboureur. Il a environ 7 mois de moins que Marie CADET 251 , ce qui n'est en rien un frein à leur mariage qui a lieu le 7 janvier 1811, bien sûr à Avensan. Pierre CHARDON 500 , le père, décède à la métairie le 28 frimaire de l'an XII, ce qui équivaut au 20 décembre 1803, à seulement 58 ans. Sa veuve Marie Anne DECHAMPS 501 va alors vivre avec son fils Luperce CHARDON 250 au château Citran, comme on va le voir un peu plus loin : c'est là qu'elle meurt le 19 novembre 1827, à l'âge de 71 ans.
Peu après leur mariage, Luperce CHARDON 250 et Marie CADET 251 quittent Avensan pour s'installer à Soussans, à environ 7 kilomètres à l'est d' Avensan, plus précisément dans le petit village de L'abbé Gorce. En effet, le jeune couple habite là pour une raison très simple : c'est dans ce village que vit l'employeur de Luperce, qui est le maire de Soussans, Barthélémy BENOIST. Ce dernier le loge chez lui pour le faire travailler sur ses terres. Leur fille Marie CHARDON 125 naît alors à L'abbé Gorce le 12 mars 1814. Mais ce n'est que pour un temps... La proximité des deux communes Avensan et Soussans et la nécessité du travail font que la famille revient souvent à Avensan, et plus précisément au château Citran. C'est d'ailleurs là que naît leur second enfant, Louis Paul Victor CHARDON, le 3 février 1819 ; celui-ci, marié et veuf de Marie METAYET, décèdera à 47 ans le 1 novembre 1866 au village du Haut à Avensan.
Citran est à l'origine un château fort bâti au XIIIème siècle. Cette seigneurie avensannaise est la propriété de la famille DONISSAN de CITRAN jusqu'en 1832. Nos ancêtres assistent alors au "passage de témoin", quand l'héritière de la famille historique vend le château et le domaine viticole à l'homme d'affaires Monsieur Benjamin CLAUZEL. Un nouveau château est construit dès 1861 en lieu et place du château médiéval, par l'architecte Pierre-Charles BRUN, sur la propriété de 410 hectares : c'est le château actuel, qui sera inscrit au titre des monuments historiques en 2012. Mais pour l'instant, nous sommes au XIXème siècle, et nos ancêtres, Luperce CHARDON 250 le premier, travaillent en tant que laboureurs, bouviers et ouvriers agricoles dans ce prestigieux domaine. Marie CADET 251 décède dans le château le 13 septembre 1842 à l'âge de 60 ans. Quant au valet bouvier Luperce CHARDON 250 , il meurt à 67 ans le 15 avril 1850, lui aussi dans son domicile de Citran.
A Avensan, je ne trouve pas le décès de Pierre CHARDON après 1866.
Jean ABRIBAT 124 , qui à 26 ans est terrassier de profession, rencontre Marie CHARDON 125 , qui n'en a que 16, à Citran. Il faut croire que les 10 ans d'écart ne gênent en rien ce professionnel du bâtiment, car ils commettent un acte que la bienséance m'empêche de préciser plus avant. Mais voici que 9 mois plus tard, un bébé montre le bout de son nez ! Le 23 août 1830, la (très) jeune femme met au monde une petite fille. Les parents de Jean ABRIBAT 124 , qui vivent dans le lointain département de l' Ariège, sont-ils seulement au courant des actes inconséquents de leur fils ? En tout cas, cette situation ne met pas en joie les parents de Marie CHARDON 125... Bien qu'ils ne soient pas mariés, l'enfant prendra le nom du père, et s'appellera Marie ABRIBAT : c'est le père de la jeune maman, Pierre Augustin CHARDON 250 , qui va déclarer cette naissance et ce nom à la mairie d' Avensan. Dans un second temps, il faut absolument préparer le mariage, pour ne pas dire qu'il faut le précipiter !
En effet, c'est 3 semaines après la naissance de cette petite fille, le 15 septembre 1830, que Jean ABRIBAT 124 épouse Marie CHARDON 125 à Avensan. Le père du marié, Paul ABRIBAT 248 , vivant à Fabas dans les Pyrénées, ne peut pas être physiquement présent au mariage de son fils. Il se fait alors représenter par le forgeron d' Avensan Raymond ROBERT suivant une procuration passée devant Me Bertrand BOUDRILLE, notaire à Saint Girons (dans le département de l' Ariège), le 1er septembre. Après la noce régularisant enfin la situation, Jean ABRIBAT 124 et sa désormais femme s’installent d'abord au lieu de Citran, et y ont 3 enfants :
La famille déménagera ensuite au lieu de Mallet, à Avensan également. Jean ABRIBAT 124 y décèdera à l'âge de 66 ans le 10 janvier 1870, et Marie CHARDON 125 le 2 novembre 1891.
Leur fils Pierre ABRIBAT 62 naît le 20 mars 1847 à 10 heures du matin au village de Pelin (Avensan). Pierre (photo ci-contre) devient cultivateur et travaille au château Citran.
Ce beau jeune homme est brun aux yeux bleus, mesure 1,71 m, et sait lire et écrire. Quand vient l'heure du service militaire, il est affecté au 13ème Régiment d'Artillerie et part faire son instruction à Toulouse du 15 décembre 1868 au 30 mars 1869. Mais son père Jean ABRIBAT 124 meurt le 10 janvier 1870, alors que Pierre est encore sous les drapeaux. Etant à présent devenu fils unique de veuve, il est classé parmi les militaires de la réserve le 31 janvier suivant.
La guerre franco-prussienne de 1870 se déclare le 19 juillet de cette année-là, et Pierre y est appelé le 23. Il arrive au corps le lendemain avec le n° 5845. Le régiment part combattre en Moselle sous les ordres du maréchal BAZAINE, et perd rapidement du terrain : les troupes se réfugient dans Metz, que les armées prussiennes tiennent en siège. La faim et les maladies font des ravages dans la ville, où l'on mange les chevaux et les rats pour survivre. La seconde armée française, commandée par le maréchal de MAC-MAHON, est elle aussi piégée par les armées allemandes lors de la bataille de Sedan dans les Ardennes, le 2 septembre 1870. L'empereur Napoléon III est fait prisonnier, BAZAINE capitule et se rend aux prussiens le 27 octobre. Metz est prise : la Lorraine devient allemande.
La perte de l' Alsace et de la Lorraine laisse un sentiment de frustration et une volonté farouche de revanche dans l'esprit d'un grand nombre de Français. Qu'est-ce que Pierre a bien pu penser de cette situation ? A-t-il lui aussi basculé dans le nationalisme revanchard, ou bien voulait-il simplement rentrer chez lui ? Nous ne le saurons jamais, mais quoi qu'il en soit, sa campagne dure du 29 août au 11 septembre 1871, soit 14 jours ! Il passe dans la réserve de l'armée active le 12 septembre 1871, puis dans l'armée territoriale le 30 juin 1877, alors qu'il a 30 ans.
Dans le bourg du village voisin de Moulis, vit et travaille un jeune homme nommé Jean BEYRIES 4040 . Né vers 1635, il devient "hoste" dans le centre de la paroisse, c'est-à-dire qu'il tient un hôtel ou une auberge, dans lequel il loue des chambres à des voyageurs pour un certain nombre de nuitées, gîte et couvert. La gestion de cet établissement implique pour Jean qu'il sache lire, écrire, et surtout compter ! C'est pourquoi on peut trouver ci-dessous sa signature. Il faut noter que le patronyme peut ici s'écrire indifféremment BEYRIES avec un "B" ou VEYRIES avec un "V" : ces deux consonnes sont très proches dans le patois occitant au point qu'à la prononciation elles se confondent. Aussi, ne vous étonnez pas de trouver ces deux variantes parfois mélangées dans une même cellule familiale !
Jean épouse une jeune femme d' Avensan , Françoise DUGA 4041 (née vers 1635 également), et l'épouse dans l'église de Moulis le 1er décembre 1668. Ainsi installés au bourg de cette paroisse, sans doute au sein même de leur établissement, Jean BEYRIES 4040 et Françoise DUGA 4041 font au moins 3 enfants :
Mais entre 1675 et 1679, la famille va quitter le bourg de Moulis pour habiter au village du Poujeau, dans la même paroisse. Malheureusement, il existe le Grand-Poujeau et le Petit-Poujeau à Moulis, et les différents documents en ma possession ne me permettent pas de préciser duquel il s'agit ! En tout cas, il s'agit pour nos BEYRIES de distinguer le lieu d'habitation et celui de l'établissement professionnel, car leur hôtellerie reste bien située au centre de la ville. Et c'est bien au Poujeau que décède Jean BEYRIES 4040 le 23 mars 1710 à l'âge de 75 ans environ. Françoise DUGA 4041 meurt au même âge, 4 mois après son mari le 24 juillet 1710.
Le jeune Jean BEYRIES 2020 grandit donc au Poujeau, et observe ses parents officier dans les métiers de l'hôtellerie. Une fois arrivé à l'âge de travailler, il devient marchand, la question qui reste est de savoir ce qu'il vend. Trois actes (un de 1690, un de 1694 et un de 1699) dans lesquels Jean BEYRIES est parrain, sans que je puisse savoir s'il s'agit bien du nôtre, nous indiquent qu'il est "marchand régretier", c'est-à-dire l'ancêtre de l'épicier. Même si je ne peux pas en être sûr, je prends cette piste au sérieux car ce serait un complément indispensable de l'activité de ses parents : eux fournissent le gîte aux clients, lui fournirait une part importante du couvert. Une excellente symbiose du travail en famille !
Alors qu'il a moins de 20 ans, Jean épouse d'abord une jeune femme, Jeanne TRAMON, à une date que je n'ai pas encore identifiée. Ils s'installent ensemble au Poujeau dans le but de fonder une grande famille. Mais malheureusement, la jeune épouse décède très jeune, elle aussi, le 29 octobre 1695. Jean BEYRIES 2020 se retrouve donc veuf, à 20 ans.
Dans la paroisse voisine de Listrac, vit une autre famille dont le chef est lui aussi marchand. Il s'agit de Louis RAMON 4042 , surnommé "Bourq", et de son épouse Marie MARTIN 4043 . Ce couple a plusieurs enfants à Listrac, mais je n'ai pu retrouver que deux filles :
C'est peut-être dans sa boutique de Moulis que Jean BEYRIES 2020 rencontre Marie RAMON 2021 ; peut-être aussi que la profession de marchand a rapproché les deux familles et favorisé cette rencontre dans un cadre d'abord professionnel. Bien évidemment, ce rapprochement va bientôt se faire dans un cadre plus privé... De par sa profession, le jeune marié sait lui aussi lire et écrire, et signer son acte de mariage qui a lieu le 28 février 1696 à Moulis.
Le jeune couple va faire le contraire des parents BEYRIES en vivant au Poujeau dans un premier temps, de leur mariage jusque vers 1700, puis en s'établissant définitivement au bourg de Moulis. Ils mettent au monde 9 enfants :
La naissance de ce 9ème et dernier enfant est fatal pour sa pauvre mère. Marie RAMON 2021 n'a que 40 ans quand elle meurt le 22 août 1714, soit 17 jour après l'accouchement qui a dû se passer dans des circonstances dramatiques. Jean BEYRIES 2020 , lui, disparaît 25 ans après sa pauvre épouse, le 7 décembre 1739 à Moulis, à l'âge de 65 ans.
Louis BEYRIES 1010 grandit donc à Moulis et devient charpentier de barrique, c'est-à-dire tonnelier. Il rencontre une jeune fille d' Avensan, Jeanne BRETHON 1011 (née vers 1706), qu'il épouse à 32 ans dans l'église de cette paroisse le jour de la Saint-Valentin, le 14 février 1730. Ils s'installent au bourg d'Avensan, près de l'église où Louis sera bientôt sacristain. Le jeune couple a 8 enfants :
Mais Louis BEYRIES 1010 tombe malade dans le courant de l'année 1749. Il n'a pas tout-à-fait 51 ans quand il succombe le 30 octobre dans son domicile du bourg d'Avensan.
L'acte de décès supposé de Jean BEYRIES père (4040) dit qu'il avait 75 ans quand il est mort en 1710, soit né vers 1635. Son acte de mariage dit qu'il habite Moulis avant l'union (pas qu'il y est né mais bon). J'ai donc cherché à Moulis entre 1609 et 1650, et je n'ai rien trouvé. Il n'est donc pas né à Moulis, et je ne peux pas dire où à l'heure actuelle.
Marie RAMON est née vers 1674, mais à Listrac donc pas de registre. De même, Jeanne BRETHON est née vers 1706 à Avensan donc pas de registre non plus. Louis RAMON et Marie MARTIN sont morts après 1700 à Listrac.
A Avensan, je ne trouve pas de naissances de f&s de Jean BEYRIES après 1675.
Chercher la naissance de Jeanne BRETHON le 30 mars 1709 à Avensan (dixit ce généanaute) (voir ce généanaute).
J'ai trouvé un acte déchiré, sur le décès de la femme (je crois) de Louis VEYRIES, agée d'environ 38 ans, qui décéda le 19 mars 1727 à Moulis. Se serait-il marié une première fois avant Jeanne BRETHON en 1730 ? Je n'ai trouvé ni mariage ni enfant avant cette date à Moulis...
C'est donc à Avensan, le 13 janvier 1776, que Pierre DÉJEAN 504 épouse Marie BEYRIES 505 . L'ascendance du jeune marié est racontée dans la page Nos Implexes, au paragraphe DEJEAN. Malheureusement, le joie de la noce sera de courte durée, car la maman de la jeune mariée, Jeanne BRETHON 1011 , doit décéder un mois plus tard, le 18 février 1776, à l'âge d'environ 70 ans.
Le couple s'installe au bourg d' Avensan, où Pierre DÉJEAN 504 est tonnelier. Mais en même temps, il tient une auberge avec son épouse. Le "centre-ville" d' Avensan est sans doute un lieu de passage suffisamment fréquenté pour leur permettre de vivre de cette activité. Ensemble, ils ont au moins ces 4 enfants :
Pierre DÉJEAN 504 , le père, disparaîtra le 21 janvier 1812 chez lui au bourg, à l'âge de 69 ans. Sa veuve Marie BEYRIES 505 meurt à son tour presque 5 ans plus tard, le 9 décembre 1816, alors âgée de 66 ans.
En ce qui concerne les SIMEON, on peut remonter à la fin du XVIIème siècle, époque où vivent André SIMEON 4048 et sa femme Marie SEGUIN 4049 . Ce couple de laboureurs s'est marié le 13 juin 1679, le même jour que Jean SEGUIN, frère de Marie, avec Jeanne SIMEON, soeur d'André. Ils passent leurs journées à travailler la terre dans la paroisse d' Avensan. Le 13 septembre 1687 leur naît un fils qu'ils appellent Philippe SIMEON 2024 .
En grandissant, Philippe apprend le métier de son père qui sera aussi le sien. Dans un premier temps, il épouse Françoise Marguerite MEYRE, mais la jeune femme décède prématurément. Il se consolera en se remariant, à l'âge de 25 ans, avec Françoise DANGO 2025 , le 12 février 1709 à Avensan. La jeune mariée est née aux alentours de 1684 ; elle est la fille d'un autre couple de laboureurs avensannais, Jean DANGO 4050 et Marie DUBOSQ 4051 .
Au détour d'un acte que je ne cherchais pas, j'ai découvert que Philippe SIMEON 2024 savait signer son nom. Bien qu'un peu maladroite, on trouve sa signature au bas de l'acte de naissance de l'un de ses petits-fils dont il est le parrain, Philippe LAGUNE, fils de sa fille Jeanne SIMEON, né le 30 mars 1759.
A Avensan, chercher la naissance de Philippe SIMEON vers 1684, et le mariage de ses parents André SIMEON et Marie SEGUIN. Idem avec la naissance de Françoise DANGO avant 1685, et le mariage de ses parents Jean DANGO et Marie DUBOSQ. A voir en mairie car rien en ligne.
Philippe SIMEON 2024 et Françoise DANGO 2025 ont 4 enfants :
Ce sera d'ailleurs dans leur maison de Pelin, et en plein hiver, que disparaîtront les deux parents à 4 mois d'intervalle. En effet, Françoise DANGO 2025 quitte ce monde vers 81 ans, le 23 janvier 1764, suivie par Philippe SIMEON 2024 qui s'éteindra le 1er mai de la même année, à l'âge de 80 ans.
Le 16 février 1743, à Avensan, Pierre SIMEON 1012 épouse donc cette jeune fille de très bonne famille (du moins sur le papier !), Jeanne Elisabeth de MANDE de MARCON 1013 . Son ascendance est retracée dans la page Les origines des DE MANDE DE MARCON. Le père de la mariée, le Sieur Jérôme de MANDE de MARCON, n'a pourtant pas pu assister au mariage de sa fille. En effet, sur l'acte de mariage, on a la surprise de découvrir qu'il est " absent du royaume pour crime d'homicide " ! Quel crime a-t-il commis, pour quelle raison, et où a-t-il été exilé ? Autant de questions, encore aujourd'hui sans réponse, mais qui méritent une petite enquête...
Le laboureur Pierre SIMEON 1012 et son épouse Jeanne Elisabeth de MANDE de MARCON 1013 se sont installés au village de Pelin à Avensan, où ils ont 10 enfants :
Notre ancêtre Philippe SIMEON 506 devient laboureur à Avensan. Son père Pierre SIMEON 1012 s'éteindra le 30 septembre 1792 dans son domicile de Pelin à Avensan, à l'âge de 79 ans.
Où et quand est décédée Jeanne Elisabeth de MANDE de MARCON ? De façon certaine, après 1779, année de mariage de son fils Philippe où elle et son mari sont présents et habitants d'Avensan. Mais je ne trouve rien à Avensan après cette date. Elle n'est pas mentionnée du tout au décès de son mari en 1792.
François BRETHON 4058 épouse Catherine DÉJEAN 4059 (née vers 1626) le 4 février 1660 à Avensan. Ensemble ils s'installent au bourg du village et ont 3 enfants :
François le père décède avant sa femme Catherine, qui elle meurt à l'âge de 75 ans environ, le 18 octobre 1701.
Nous restons toujours à Avensan, au lieu-dit "Le Haut" où habitent le laboureur Jean JOYEUX 2028 (né vers 1658) et cette fameuse Jeanne BRETHON 2029 qui est devenue son épouse. Ce couple a 2 enfants :
Jeanne BRETHON 2029 meurt à 71 ans le 30 juin 1732. Quant à son mari Jean JOYEUX 2028, on trouve son décès à 86 ans à Avensan, le 2 décembre 1744. Mais dans ce second acte de décès, ni sa femme ni ses parents ne sont mentionnés, ce qui m'empêche d'avoir la certitude qu'il s'agit effectivement de lui. Mais il n'y a pas de traces d'autres Jean JOYEUX dans les registres, ce qui rend très vraissemblable la possibilité que ce soit bien notre ancêtre.
A Avensan, chercher le mariage de Jean JOYEUX et Jeanne BRETHON, avant 1695. Pas en ligne avant 1737.
Le cas du sieur de MANDE de MARCON n'est pas pour nous un cas isolé (voir à ce sujet la page Les origines des DE MANDE DE MARCON). Dans notre arbre généalogique, nous trouvons également un sieur Philippe DARLAS 2030 , ou D'ARLAS. Il est marchand, je ne sais pas de quoi, mais il possède des domestiques à son service dans son domaine à Avensan. La situation sociale élevée de Sr D'ARLAS ne l'empêche pas de séduire sa servante, une jeune femme du nom de Jeanne SIMON 2031 , et de lui faire un enfant ! Cette petite fille naît le 11 avril 1704, et sera prénommée Catherine DARLAS 1015 . Car le papa prend quand même la peine de reconnaître sa fille naturelle ! Les parrain et marraine de Catherine sont d'ailleurs un couple de domestiques de Philippe D'ARLAS, remplissant parfaitement leurs rôles lors du baptême de l'enfant le lendemain de sa naissance.
Il semble que cette passion n'était pas une simple "polissonnade", puisque 2 ans plus tard, le bourgeois et sa servante finissent par s'unir devant Monsieur le curé d' Avensan le 4 juin 1706.
Catherine DARLAS 1015 grandit alors dans un cadre certainement très confortable matériellement, mais à un moment pour l'instant indéterminé, la vie de la famille va basculer. Quand à 14 ans, la jeune Catherine épouse Pierre JOYEUX 1014 , le 2 juillet 1718 à Avensan, il est écrit sur l'acte de mariage que le "Sr Darlas est mort civilement et absent du royaume" ! Qu'a bien pu faire Philippe D'ARLAS 2030 pour mériter une pareille punition ?
Le terme de "mort civile" désigne l'extinction de tous les droits civils pour une personne donnée. Bien que physiquement toujours vivant, le père D'ARLAS a été banni et privé de tous ses droits, très certainement suite à une condamnation à une peine de prison à perpétuité ou aux galères. Cette loi de mort civile sera abolie le 31 mai 1854, en vertu du fait qu'elle porte atteinte à la dignité de la personne humaine.
Mais en ce début de XVIIIème siècle, notre pauvre D'ARLAS y a droit !
Les précisions manquent à son sujet, d'autant plus que le contrat de mariage entre Pierre JOYEUX et Catherine DARLAS, censé être passé le 20 juin 1718 devant le notaire EGLOT de Castelnau, est introuvable aux Archives Départementales de la Gironde...
Si notre DARLAS a bien été envoyé aux galères, il faudrait aller voir sur le site Genehisto.com dans la page relative aux galères.
Une Généanaute a trouvé le décès de Jeanne SIMON 2031 à Avensan le 16 juillet 1720. A vérifier sur place en mairie, car pas de registre en ligne. Autre point, sur son acte de mariage son frère Jean SEMION vit à Soussans : peut-être le lieu de naissance de Jeanne ?
Il serait aussi intéressant de chercher les f&s de Catherine DARLAS après 1706 à Avensan, sur place bien sûr...
Pour revenir à nos agneaux, Pierre JOYEUX 1014 et Catherine DARLAS 1015 s'installent au village de Landa, dans la paroisse d' Avensan, où Pierre est laboureur.
Ils ont 9 enfants (du moins 9 identifiés !) :
C'est cette dernière que Philippe SIMEON 506 épouse le 13 février 1779, à Avensan. Jeanne avait déjà été mariée une première fois, 10 ans auparavant, avec Pierre GUITTON décédé depuis.
Catherine DARLAS 1015 décèdera à 63 ans le 28 avril 1767, à son domicile du Landat, à Avensan. Un an plus tard, c'est au tour de son mari Pierre JOYEUX 1014 de disparaître le 1er septembre 1768 à l'âge de 73 ans, "de mort soudaine" indique son acte de décès sans toutefois en préciser la cause, peut-être de crise cardiaque.
Philippe SIMEON 506 et Jeanne JOYEUX 507 ont 3 enfants au village de Pelin à Avensan, où la famille vit déjà depuis plusieurs générations :
C'est ici, semble-t-il, que le patronyme SIMEON se transforme en SEMION. Car par la suite, c'est ce second nom que porteront tous les descendants de cette branche. Jeanne JOYEUX 507 s'éteindra le 25 frimaire an XI, soit le 16 décembre 1802 à 57 ans seulement. Son mari Philippe SIMEON 506 lui survivra 17 ans avant de disparaître le 2 novembre 1819 à l'âge de 72 ans, également dans sa maison de Pelin.
Pierre DEJEAN 252 et Marie SEMION 253 se marient donc à Avensan le 27 juillet 1809. Ils vivent à Pelin, dans cette même commune, avec leurs 5 enfants :
C'est dans sa maison de Pelin que Pierre DEJEAN 252 s'éteint le 7 octobre 1840, à l'âge de 58 ans. Marie SEMION 253 décèdera aussi au domicile familial le 8 novembre 1851, à environ 67 ans.
Tout ce paragraphe se déroule à Avensan, mais dans différents villages de la paroisse, puis commune. Tout d'abord, au village de Mallet, près du bourg, vivent Pierre JOUANNEAU 2032 qui est laboureur, et son épouse Marie VIDAU 2033 , qui est née vers 1677, sans doute déjà à Avensan. Elle décèdera le 15 février 1747 à Mallet, âgée de 70 ans environ. Le patronyme est écrit sous différentes formes selon les actes (JOUANEAU, JOYNAU, JOANNEAU...), mais il ne s'agit que de retranscriptions aléatoires qui ont toutes la même prononciation. Ce nom de famille est tout simplement un diminutif de "Jean", même s'il est plus long que le prénom original !
Parmi leurs enfants, Philippe JOUANNEAU 1016 voit le jour vers 1707. Sur cette terre viticole du Médoc, il est normal que Philippe devienne vigneron. Sa mère Marie VIDAU 2033 , déjà veuve, décède de maladie le 15 février 1747 dans son domicile de Mallet à environ 70 ans.
Dans le village de Primat, tout proche de Mallet, vit un autre couple dont les deux membres sont nés vers 1683. Il s'agit de Bertrand DUBOSQ 2034 , surnommé Vitalet, et de sa femme Jeanne ROBIN 2035 . Leur patronyme varie un peu plus dans les actes : tantôt ils sont nommés DUBOSQ (parfois DUBOSCQ), tantôt simplement DUBOS. La signification est cependant la même, elle désigne celui qui habite dans le "bos", c'est-à-dire le bois. Mais cette branche-là a quitté la forêt pour exercer la profession de regrattier : Vitalet et son épouse font le commerce de denrées alimentaires au détail, comme des légumes, des fruits et des épices. Une de leurs filles est Jeanne DUBOSQ 1017 , dont je n'ai pour l'heure aucune précision.
Suite à une mauvaise maladie, Bertrand "Vitalet" DUBOSQ 2034 meurt vers 82 ans le 22 août 1765 à Primat. Treize ans après, c'est sa veuve Jeanne ROBIN 2035 qui décède de maladie le 8 janvier 1778 au domicile familial, à environ 95 ans.
A Avensan, chercher la naissance de Philippe JOUANNEAU vers 1707, et celle de Jeanne DUBOS née avant 1718.
Le 16 février 1734, à Avensan, Philippe JOUANNEAU 1016 épouse Jeanne DUBOSQ 1017 . Sitôt après leur union, ils s'installent au village de Mallet, à Avensan, avec les parents du jeune marié. Ils ont 6 enfants :
Philippe JOUANNEAU 1016 décède le 15 mai 1754 chez lui à Mallet, approximativement à l'âge de 47 ans, ce qui peut laisser supposer que sa mort fait suite à une maladie. Ses pauvres enfants n'ont alors que 17, 7, 5 et 1 an. Sa veuve Jeanne DUBOSQ 1017 est inconsolable pendant 3 ans, mais elle se remarie le 8 janvier 1757 avec Pierre GUITON, un brassier d'Avensan veuf lui aussi. Je n'ai pas la date de naissance de la "jeune" mariée, mais selon toute vraissemblance elle doit avoir entre 45 et 50 ans à son second mariage ! Inutile de préciser qu'elle n'aura pas d'autres enfants.
A Avensan, je ne trouve pas le décès de Jeanne DUBOS après 1754.
A St-Aubin, chercher la naissance de Nicolas AULANET avant 1688, et le mariage de ses parents François AULANET et Pétronille FAU. Rien en ligne avant 1802...
La branche AULANET semble venir de Saint Aubin de Médoc, vers la fin du XVIIème siècle ; c'est en effet là que vivent François AULANET 4072 , sa femme Pétronille FAU 4073, et son fils Nicolas AULANET 2036 . On ne connait pas encore la date de naissance de Nicolas, mais on sait qu'il devient pasteur, c'est-à-dire berger, et brassier, c'est-à-dire ouvrier agricole.
Nicolas AULANET 2036 épouse Jeanne BERLAN le 27 novembre 1708 à Saint Aubin, où le couple s'installe. Ils auront une petite fille, Jeanne AULANET, qui naît le 6 janvier 1710 mais qui mourra 2 jours plus tard. La maman aussi décède pour une raison inconnue, peut-être des suites de cet accouchement.
Cinq ans plus tard, Nicolas rencontre alors Marie CONSTANT 2037 , fille du brassier de Cantenac Jean CONSTANT 4074 et de Marie BLANCHET 4075 (mariés le 20 juin 1695 à Avensan). Nicolas AULANET 2036 et Marie CONSTANT 2037 passent d'abord un contrat de mariage le 1er mai 1715 devant Sr JAUTARD, notaire royal à Castelnau, se fiancent le même jour à Avensan, puis enfin se marient le 1er août 1715 (date à confirmer, car presque effacée sur l'acte). Ils auront 2 fils :
A Avensan, chercher la naissance de Jean AULANET entre 1715 et 1723, la naissance de Marie CONSTANT entre 1695 et 1699, la naissance de Jean CONSTANT avant 1675, et celle de Marie BLANCHET avant 1679. Pas en ligne.
De son côté, le laboureur Jean VIALARD 2038 naît vers 1678 dans le village avensannais de Villeranque. Il est déjà veuf quand il épouse Marie BOMARD 2039 (née vers 1682), fille du brassier de Listrac François BOMARD 4078 et de Jeanne BRAQUESSAC 4079 , le 26 février 1718 à Avensan. Cette union se déroule après avoir passé un contrat de mariage le 10 février devant Sr EGLOT, notaire royal à Castelnau. Jean VIALARD 2038 et Marie BOMARD 2039 ont une fille, Clémence VIALARD 1019 , née vers 1719. Mais Jean VIALARD 2038 meurt le 20 mars 1744 à Villeranque, alors qu'il a 66 ans. La mère de Clémence, Marie BOMARD 2039 , décède 9 ans plus tard le 23 octobre 1752, à environ 70 ans.
Où Jean VIALARD est-il né ? A Listrac, à Avensan ou à Castelnau, ou ailleurs ? Chercher d'abord à Avensan, c'est là qu'il habitait avant son 2ème mariage. Et quand ? Avant 1695 en tout cas, mais ça peut être bien avant...
Marie BOMARD est née à Listrac vers 1682, on ne peut rien trouver dans les registres qui comment en 1703.
A Avensan, chercher la naissance de Clémence VIALARD vers 1719.
Jean AULANET 1018 , qui est aussi laboureur, et Clémence VIALARD 1019 s'épousent le 15 janvier 1743 à Avensan. Ils s'installent au village de Villeranque, à Avensan également, où ils ont au moins 2 enfants :
C'est à Villeranque que le papa Jean AULANET 1018 décède, âgé d'environ 64 ans, le 17 mai 1778. Quant à Clémence VIALARD 1019 , elle meurt 8 ans après, à 67 ans le 16 février 1786 dans son domicile de Villeranque à Avensan.
A Avensan, je ne trouve pas la naissance de Jeanne AULANET entre 1743 et 1758.
Revenons à Timothée JOUANNEAU 508. Son prénom est parfois écrit "Monteye". Est-ce un diminutif de "Timothée", un surnom ? En tout cas, il s'agit bien de la même personne. C'est le 12 février 1774 à Avensan que Timothée JOUANNEAU 508 épouse Jeanne AULANET 509 . Si le jeune homme est brassier en général, et vigneron en particulier, la jeune femme est aussi une travailleuse du monde agricole et ne ménage pas sa peine. Le jeune couple a 4 enfants, qui naîssent dans leur domicile de Mallet à Avensan :
Jeanne AULANET 509 a environ 63 ans quand elle meurt le 4 août 1813 à Mallet. Onze ans plus tard, son veuf Timothée JOUANNEAU 508 décède lui aussi à Mallet, le 7 mai 1824 à l'âge de 74 ans.
L'histoire se poursuit donc à Avensan, au village de Pelin, où vivent Pierre MARTIN 2044 et Pétronille DEJEAN 2045 . Le chef de famille est marchand régratier ; j'ai déjà eu l'occasion d'expliquer ce métier dans plusieurs pages, il est marchand de denrées alimentaires de seconde main, un peu l'ancêtre de l'épicier. Son épouse est née vers 1693, dans un lieu qui reste à déterminer, et ensemble, ils ont au moins ces 3 enfants :
Le fils Pierre MARTIN 1022 devient par la suite charpentier, puis tonnelier... qui n'est rien d'autre qu'un charpentier de barrique ! Pétronille DEJEAN 2045 est déjà veuve quand elle décède le 31 juillet 1764 à Pelin des suites d'une maladie grave, à l'âge de 71 ans.
A Avensan, chercher la naissance de Pierre MARTIN, fils de Pierre MARTIN et Pétronille DEJEAN, et des autres enfants avant 1737. Le registre n'est pas en ligne.
Je ne sais pas encore où et quand est mort Pierre MARTIN 2044 , car je ne trouve pas son acte de décès entre 1746 (naissance d'Anne dont il est parrain) et 1764 (décès de sa femme) à Avensan. Du moins, j'en trouve un possible : le 13 mars 1748, un Pierre MARTIN, dont le nom de l'épouse n'est pas précisé, décède chez le laboureur Anthoine MAURIN. Ce Pierre MARTIN, natif de la paroisse de St-Laurent-en-Médoc, est valet meunier. Il est mort à 55 ans, ce qui le ferait naître vers 1693, également année de naissance présumée de sa femme. Par contre, son métier ne correspond pas. Tant que je n'aurais pas trouvé son acte de naissance à Avensan, je ne pourrais pas écarter l'hypothèse que ce soit lui.
A 8 kilomètres au sud-est d'Avensan se trouve la paroisse d'Arsac, où en ce début de XVIIIème siècle vivent Bertrand BOUSCARRUT 2046 , son épouse Françoise MEYRE 2047 (née vers 1686), et leur fille Jeanne BOUSCARRUT 1023 . La famille vit dans cette paroisse au village de Linas, près de la "grand'route" qui va de Bordeaux à Soulac (aujourd'hui la D1215). Mais la jeune fille va très vite perdre ses parents : d'abord son père, à une date que je n'ai pas, puis sa mère qui décède le 2 janvier 1741 à l'âge de 55 ans seulement.
L'Avensannais Pierre MARTIN 1022 rencontre l'Arsacaise orpheline Jeanne BOUSCARRUT 1023 à une date et un lieu que j'ignore, mais ils finissent par se marier le 19 juin 1745 dans l'église d'Arsac. Sitôt leur union officialisée, le couple s'installe chez les parents du jeune marié à Pelin. Ils ont 6 enfants :
C'est à 65 ans que Pierre MARTIN 1022 décède chez lui à Pelin le 9 septembre 1788.
A Arsac, je n'ai pas la naissance de Jeanne BOUSCARRUT, ni le décès de son père Bertrand BOUSCARRUT avant 1737, car registre en ligne absent entre 1700 et 1736.
Fraîchement débarqué de son pays nantais, Honoré BUROT 510 rencontre la jeune Jeanne MARTIN 511 à Avensan. Pour retrouver l'ascendance et le parcours d' Honoré avant son arrivée dans le Médoc, rendez-vous sur la page Les origines des BUROT. C'est respectivement à 30 et 29 ans qu'ils se marient le 9 janvier 1790. Ils s'installent eux aussi à Pelin où vont naître leurs 4 enfants :
J'ai déjà précisé qu' Honoré BUREAU 510 est charpentier, mais une mention sur l'acte de naissance de son fils Pierre révèle qu'il devient Maître charpentier avant l'année 1792. Cela signifie qu'il a la charge de former des apprentis dans l'art et les techniques de ce dur métier. Bien sûr qu'il faut des charpentiers pour assurer la structure des toitures des bâtiments et des maisons, même si, maintenant qu'il est dans le Médoc, il doit se rendre compte qu'ici, on a surtout besoin de charpentiers... de barriques ! Et comme nous allons le voir, c'est effectivement le métier de tonnelier que vont apprendre ses descendants à Avensan.
Honoré BUREAU 510 décède pourtant jeune : il n'a que 49 ans quand il trouve la mort le 19 décembre 1809, chez lui à Pelin. L'acte de décès ne donne évidemment pas d'explications sur la cause de ce décès prématuré ; est-ce de maladie ou suite à un accident ? Tout ce qu'on sait, c'est l'heure du décès qui survient vers 5 heures du matin. Le reste nous restera inconnu... Sa veuve Jeanne MARTIN 511 , quant à elle, lui survit pendant presque 40 ans ! Elle meurt le 9 septembre 1848, âgée de 86 ans, et elle aussi à Pelin.
Le tonnelier de Pelin, Jean JOUANEAU 254 , épouse Catherine BUREAU 255 le 1er février 1823, toujours à Avensan. Ils semblent n'avoir qu'une seule fille :
Le père Jean JOUANEAU 254 exerce son métier à Pelin jusqu'au jour de sa mort, le 1er avril 1864, alors qu'il a 72 ans. Dix ans après cette triste disparition, c'est au tour de Catherine BUREAU 255 de décéder à 77 ans, le 27 septembre 1874, à Pelin également.
Dans ce fameux village de Pelin, les familles de Jean JOUANEAU 254 et de Pierre DÉJEAN 252 sont voisines et amies. Cette proximité va bientôt jouer un grand rôle.
François DÉJEAN 126 est encore jeune lors du décès de son père en 1840. Il apprend alors le métier de tonnelier avec le voisin de sa mère, Jean JOUANEAU 254, le père de la jolie Jeanne. La rencontre inévitable entre les deux jeunes gens débouche sur un mariage : François DÉJEAN 126 épouse Jeanne JOUANEAU 127 le 2 février 1850 à Avensan.
Etrangement, il n'y a pas de naissances d'autres enfants du couple Jean JOUANNEAU-Catherine BUREAU après 1826 à Avensan. Ils semblent n'avoir eu qu'un seul enfant.
Le jeune couple s'installe également à Pelin. François DÉJEAN 126 épouse Jeanne JOUANEAU 127 donnent naissance à 3 enfants :
Jeanne JOUANEAU 127 décède à 63 ans, le 20 avril 1889, dans son domicile de Pelin. François DÉJEAN 126 en a 75 quand il meurt le 22 janvier 1902, lui aussi dans sa maison.
Pierre ABRIBAT 62 épouse alors Catherine DEJEAN 63 le 19 mai 1873, après avoir passé un contrat de mariage le 11 mai devant Me Jean Félix Landart, notaire à Castelnau-de-Médoc. Pierre et Catherine s’installent alors au village de Mallet (Avensan) où Pierre est propriétaire cultivateur. Ils ont 3 filles dont seules 2 survivent :
Le couple ABRIBAT possède une propriété à Mallet consistant en une maison d'habitation, un chai, un cuvier et d'autres dépendances, un jardin, une prairie, des terres en labour, des vignes, des bois de pins ou landes divisés en plusieurs pièces situées à Avensan, Listrac et Moulis. C'est donc une famille d'agriculteurs aisés.
Pierre décèdera à 51 ans seulement, le 10 septembre 1898. Je n'ai malheureusement pas la date de décès de Catherine. Mais le 2 mai 1924, elle fait une donation-partage de ses biens entre ses 2 filles qui sont déjà mariées, Marie avec Christophe dit Louis JUSTE, et Alice avec Pierre dit Emile JUSTE 30 . Ce partage est fait sous condition que l'aînée, Marie, loge sa mère et lui donne nourriture, chauffage, éclairage, entretien, et soins médicaux dans la maison familiale de Mallet dont Catherine garde l'usufruit d'une chambre et l'accès au puits pour le reste de sa vie. A la mort de sa mère, Marie gardera la maison, entre autres biens !
A Avensan, chercher le décès de Catherine DEJEAN, après 1924. Rien en ligne.
Un petit mot sur la raffinerie de sucre bordelaise ABRIBAT. Depuis le XVIIème siècle, le transport de produits exotiques venant des îles tropicales a pris ses habitudes dans le port de Bordeaux. Mais le sucre supporte mal le transport : il faut malaxer la canne à sucre sur place, pour transformer le sucre en mélasse épaisse, puis le cristalliser en blocs avant le transport. Une fois arrivé dans la capitale girondine, le sucre doit être raffiné. En 1633, les jurats autorisent la construction de raffinerie à Bordeaux. En 1840, il existait 35 raffineries de sucre à Bordeaux qui traitaient 12 000 tonnes de sucre de canne venu des Antilles et de La Réunion. Parmi elles, la raffinerie ABRIBAT est créée dans la rue Sainte-Croix, qui allait devenir la raffinerie Abribat, Cordes, Bordes et Cie, puis la raffinerie St-Rémi en 1850, avant d'être rachetée, bien plus tard, par le groupe Beghin-Say. D'après les sources que j'ai pu trouver, le fondateur de cette raffinerie serait Alfred ABRIBAT. Mais je ne sais pas encore s'il est rattaché à notre famille.
Ce généanaute a trouvé l'individu fondateur de cette raffinerie : il s'agit de Jean dit Alfred ABRIBAT, né le 31 octobre 1822 et décédé le 26 février 1904, tout à Bordeaux. D'après ses recherches, les ancêtres ABRIBAT de cet entrepreneur viennent bien d'Ariège, mais de la paroisse de Les Bordes-sur-Arize, à 30 kilomètres à l'est de Fabas d'où viennent nos ancêtres ABRIBAT. Y a-t-il un lien entre les 2 familles ? Il faudrait vérifier les recherches de l'internaute et les pousser plus loin pour vérifier l'existence d'un ancêtre commun. Son ancêtre le plus lointain est Charles ABRIBAT né vers 1727, alors que notre ancêtre Dominique ABRIBAT né en 1728 n'a pas de frère prénommé Charles. Mais je remonte 3 générations au-dessus : il faut faire de même pour ce Charles !
Ci-contre : Traite commerciale de la raffinerie. - Source : Abribat, Cordes , Bordes et Cie, “Raffinerie Saint-Rémy,” Petrocoria-num : Bibliothèque numérique patrimoniale de la ville de Périgueux.
N.B. : Un grand merci à Jean-Pierre ARNAUD pour son aide sur les CHARDON - CADET - DEJEAN - SEMION - BUROT - JOUANNEAU - AULANET , et d'avoir mis le doigt sur le mystère du Sieur MANDE DE MARCON !
Suite de l'histoire : vers Jeanne "Alice" ABRIBAT
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