La numérotation Sosa, la recherche des ancêtres,... Quelques bases pour bien comprendre comment cela fonctionne.
Une présentation de la terre de nos origines, et les grandes ligne de l'histoire de notre famille au fil du temps...
Explications sur les différents calendriers utilisés dans l'Histoire.
Convertir une date du calendrier républicain vers le calendrier grégorien
Pour situer une date dans l'Histoire.
Quelques mots sur l'origine des noms de famille.
Qu'est-ce que c'est ?
Se repérer dans l'espace :
Dans le temps :
Dans cette page, nous allons de nouveau faire un voyage ! Car la branche CHARDON n'est pas elle non plus originaire de notre département. En effet, le laboureur Jean CHARDON 4000 et son épouse Michelle DIARD 4001 et leur fils Jean CHARDON 2000 , viennent de la paroisse de Amilly, à 10 kilomètres à l'ouest de Chartres, dans le futur département de l'Eure-et-Loir. Nous sommes en fait dans la région de la Beauce, plaine très fertile d'environ 600 000 hectares du bassin parisien. Ce "grenier de la France" est constitué de vastes champs de blé, d'orge, de maïs, de colza, de pois, de féverolle, de lupin, de betterave sucirère ainsi que de pomme de terre. Les laboureurs sont donc une main-d'oeuvre très demandée, et nos ancêtres vont y amener tout leur savoir-faire.
De ce que j'ai pu trouver, Jean CHARDON 4000 et son épouse Michelle DIARD 4001 ont au moins ces 6 enfants :
Jean CHARDON 4000 décède le 11 octobre 1694 chez lui à Amilly (je n'ai pas non plus son âge). Pendant les presque 6 ans qui suivent, sa veuve Michelle DIARD ou GUIART 4001 décide de vivre dans la paroisse voisine de Cintray, où elle a sans doute de la famille. Mais quand, atteinte de maladie, elle doit décéder le 26 mars 1700, elle demande à être inhumée dans le cimetière d' Amilly pour reposer près de son mari. C'est ce qui sera fait avec la permission du prêtre de Cintray.
Le nom d' Amilly vient du propriétaire de cette terre à l'époque romaine, Amillius. Une voie romaine reliant Chartres et Courville traversait ce domaine. Mais nos ancêtres ne vont pas rester dans cette ville, car Jean CHARDON 2000 projette de s'établir dans la paroisse située juste à côté : Saint-Aubin-des-Bois. Le nom de cette paroisse provient du nom d' Aubin, moine d'origine bretonne nommé évêque d' Angers en 529.
C'est là que Blaize CHRISTOPHLE 4002 (oui, avec un "L" !), vigneron et laboureur né vers 1628, et sa femme Jeanne BAUDE 4003 , née vers 1642, ont élu domicile, plus spécifiquement au lieu de Chazay, en plein centre de la paroisse. Un acte de naissance daté de 1668 d'un enfant de leur connaissance, et dont Jeanne est la marraine, me donne le surnom de Blaize : on l'appelle "Lanneguas". Je leur connais 9 enfants :
Cette Marie CHRISTOPHLE 2001 est bien sûr la cause du déménagement d'un membre de la famille CHARDON, puisque c'est elle que Jean CHARDON 2000 épouse le 5 juillet 1694 dans l'église de Saint-Aubin-des-Bois, et c'est avec elle qu'il s'installe dans ce village. Il faut cependant dire que Marie CHRISTOPHLE 2001 a déjà perdu ses parents avant son mariage. Sa mère Jeanne BEAUDE 4003 est morte à 50 ans le 3 juin 1692, et son père Blaize "Lanneguas" (aucun rapport avec Kaamelot) 15 jours avant le mariage, le 18 juin 1694, âgé de 66 ans, tous les deux à Saint-Aubin. De plus, c'est pour elle un second mariage : elle est alors veuve de Louis GERVAIS.
Voilà donc nos deux amoureux qui fondent foyer dans cette paroisse de Saint-Aubin-des-Bois. Jean CHARDON 2000 et Marie CHRISTOPHLE 2001 y ont 5 enfants :
Mais alors qu'elle n'a que 39 ans, Marie CHRISTOPHLE 2001 décède subitement (et à "l'impourvu", dit l'acte !) le 7 septembre 1712, probablement de crise cardiaque. Ses pauvres enfants ont entre 15 et presque 4 ans... Un malheur n'arrivant jamais seul, la fille aînée Marie CHARDON disparaît elle aussi, 4 mois après sa mère. Il est impératif pour le jeune veuf de se remarier. Jean CHARDON 2000 épouse alors en secondes noces une jeune veuve, Michelle VARANNE, le 30 mai 1713 dans l'église de Saint-Aubin-des-Bois. Il a alors 48 ans, et je n'ai pas trouvé d'enfant pour ce second lit. Dans son acte de décès, Jean est dit "laboureur et gager", et ce second mot m'intrigue... Est-ce "gager" dans le sens qu'il paie des domestiques pour travailler pour lui ? Car Jean CHARDON 2000 sait signer son nom sur les actes originaux (je n'ai hélas que les grosses sur lesquelles sa signature ne figure pas), démontrant qu'il vient d'une famille d'un rang social éduqué. Les futurs mariages des enfants seront des alliances avec d'autres familles de gens aussi lettrés, ce qui indique que nous nous trouvons en milieu bourgeois. Cependant, sur les dernières années de sa vie, Jean CHARDON 2000 perd la raison, et même si on ne parle pas encore d'Alzheimer, la situation devient certainement très compliquée pour son entourage proche. Il décède le 9 décembre 1730 à environ 65 ans.
Déplaçons-nous à présent à 23 kilomètres au nord de Chartres, sur la route allant vers Dreux : nous arrivons au village de Mignières, où nous attendent Guillaume YZAMBERT 4004 , un laboureur né vers 1645, et Mathurine BEAUDOIRE 4005 son épouse née vers 1646. Guillaume a au moins 3 frères : Noël, Jean et un autre Guillaume. Les deux derniers savent signer leurs noms au bas des actes, ce qui indique qu'une éducation a été donnée à ces jeunes gens, et qu'ils sont d'une famille plus ou moins aisée financièrement. Ce couple met au monde au moins ces 8 enfants :
Le jeune Guillaume ISAMBERT 2002 perd lui aussi ses parents assez tôt : sa mère Mathurine BEAUDOIRE 4005 n'a qu'entre 40 et 50 ans quand elle meurt de maladie le 4 juin 1691 à Mignières, et son père Guillaume YZAMBERT 4004 décède le 19 octobre 1705 à environ 60 ans. Si le chemin pour rejoindre Saint-Aubin-des-Bois est plus long pour lui, il va quand même faire le trajet, avec son dernier frère Claude ISAMBERT. Est-ce pour le travail, eux qui sont laboureurs ? Est-ce parce que plus rien ne les retient à Minières maintenant qu'il sont orphelin ? Est-ce par amour ? La question reste en suspend.
Mais à Saint-Aubin vit également la famille des vignerons Quentin ROCQUET 8012 et de Charlotte JULIENNE 8013 (elle née vers 1628). Ces braves gens ont des enfants parmi lesquels les 3 suivants :
Le manque de connaissances sur la totalité des enfants et leurs dates exactes de naissance vient du fait que les registres de Saint-Aubin-des-Bois ne commencent qu'en 1668. Je ne peux affirmer de certitude que sur les décès des parents, qui ont lieu dans cette même paroisse : Quentin ROCQUET 8012 meurt le 8 mars 1672, et Charlotte JULIENNE 8013 le 27 juin 1694 à l'âge de 66 ans environ.
En ces temps reculés où les sources sont trop rares, on peut quand même dessiner les contours de l'histoire de la famille SORIN, qui est originaire de la paroisse voisine appelée Fontaine-la-Guyon. Ce lieu tient son nom, d'une part de la fontaine Saint-Gorgon qui est réputée pour guérir les douleurs, et d'autre part de "Guidonis" en hommage à Gui, maire de ce domaine. Au Moyen-Age, le terme de "maire" en Beauce désigne un officier rural du Chapitre qui exerce les fonctions de juge de paix, de commissaire de police, d'administrateur local et collecteur d'impôts. Au XIIème siècle, ces maires voient leurs fonctions devenir héréditaires, leur permettant ainsi de régner en maîtres sur leurs administrés. La paroisse est appelée Fons-Guidonis en 1220, puis Fons-Guyonis, pour enfin devenir Fontaine-la-Guyon en 1279. Auparavant, un aqueduc gallo-romain qui prenait l'eau de la rivière Eure pour l'acheminer vers Chartres passait par ce lieu, tout comme il traversait Chazay, Cintray et Amilly, paroisses dont nous avons parlé plus haut dans cette page. A l'époque de notre récit, le roi Louis XIV lui-même décide de détourner le cours de l' Eure pour les besoins en eau des domestiques et des jeux d'eau à Versailles, et commence des travaux entre 1685 et 1688. Mais ce projet du canal de l' Eure sera vite abandonné au profit d'une prise d'eau de la Seine. Néanmoins, c'est dans ce contexte de grands travaux que vivent nos ancêtres de Fontaine-la-Guyon.
Le couple formé par André SORIN 16030 et Jeanne GEORGES 16031 donne naissance à un certain nombre d'enfants à Fontaine-la-Guyon, non défini aujourd'hui, mais dont on a trace des deux qui suivent :
Anne SORIN 8015 connaît d'abord un premier mariage : le 20 février 1651, elle épouse Simon ESNAULT dans l'église de Fontaine-la-Guyon. De ce premier lit, elle a 2 enfants :
Mais le père de ces enfants décède le 12 juin 1654, et Anne SORIN 8015 se retrouve veuve. L'année suivante, elle se remarie avec Jean BEAUNAIS 8014 le 26 juillet 1655, également à Fontaine-la-Guyon. Ils s'établissent par contre à Saint-Aubin-des-Bois, d'où semble être originaire le jeune marié, et ont 3 enfants :
Mais là aussi, Anne SORIN 8015 perd son deuxième mari, à une date et un lieu que je n'ai pas encore. C'est à Saint-Aubin qu'elle contracte un troisième mariage le 15 septembre 1670, avec François MITHOUARD, un vigneron né vers 1625 à Ardelles, et lui aussi veuf. Mais avec lui, Anne n'aura pas d'enfant, étant sans doute arrivée à un âge trop avancé. Son dernier époux décède 5 ans plus tard des suites d'une maladie, à une cinquantaine d'années le 1 octobre 1675, à Chazay. Veuve pour la troisième fois, Anne SORIN 8015 retourne vivre ses vieux jours dans son village natal de Fontaine-la-Guyon. Elle s'y éteindra le 31 mars 1681.
Quand Quentin ROCQUET 4006 rencontre Jeanne BEAUNAIS 4007 , il leur devient évident qu'ils doivent s'unir pour la vie. Leur mariage est célébré le 23 mai 1678 dans l'église de cette paroisse d'où ils sont tous deux originaires. Mais seules leurs mères à tous les deux sont présentes à cette union, les deux pères étant déjà décédés. Après s'être établis eux aussi à Chazay, ils ont 6 enfants :
La maladie emporte Quentin ROCQUET 4006 , le 1er juillet 1694, alors qu'il a environ 35 ans, et sa dernière fille Jeanne disparaît à la fin du même mois. Le 11 août de cette triste année 1694, c'est le domestique de la famille, un jeune homme d'une vingtaine d'années seulement, qui disparaît. Cet acte prouve que la famille ROCQUET est d'un niveau de vie plutôt élevé, certainement propriétaire de ses terres et de ses vignes, et qu'elle possède des valets, des gens de maison et des cultivateurs qui travaillent pour son compte. Maintenant veuve, Jeanne BEAUNAIS 4007 est libre, et sans doute un très bon parti ! Elle se remarie alors avec le laboureur Claude BILLON, originaire de la paroisse voisine de La Fontaine-Laguion, le 22 novembre 1694 dans l'église de Saint-Aubin-des-Bois. Mais à près de 44 ans, elle n'aura pas d'autres enfants. C'est vers 73 ans que la dame décède le 9 juin 1723, chez elle à Saint-Aubin.
Parmi les nombreuses filles de la famille, Jeanne ROCQUET 2003 est née aussi en 1684, mais ce n'est pas spécialement cette coïncidence qui va la rapprocher de Guillaume ISAMBERT 2002 ! Toujours est-il que les deux jeunes gens se marient le 22 novembre 1707 à Saint-Aubin. Le jeune homme est dit laboureur, et lui aussi sait signer son nom. Après cette union, ils ont 6 enfants :
Le 11 juillet 1747, Jeanne ROCQUET 2003 décède vers l'âge de 63 ans, des suites d'une grave maladie. Guillaume ISAMBERT 2002 atteint l'âge de 72 ans avant de quitter ce monde le 21 décembre 1756 à Saint-Aubin-des-Bois.
Jean CHARDON 1000 et Geneviève ISAMBERT 1001 se marient le 30 janvier 1731 dans l'église de Saint-Aubin-des-Bois. Si le chef de famille est bien dit "laboureur" sur les registres de la paroisse, il n'est pas dit "homme de peine" comme pour d'autres, ce qui laisse à penser qu'il appartient à une famille où l'on ne travaille pas la terre soi-même. Famille aisée, peut-être même riche ? Un indice sur l'acte de naissance de Gabriel CHARDON en 1747, où le parrain de l'enfant est "Gabriel GUERIN, chartier chez Jean CHARDON", et la marraine "Marguerite GODARD, servante chez ledit CHARDON". Si on parle bien du même, Jean CHARDON 1000 est un propriétaire terrien qui emploie des ouvriers agricoles pour exploiter son domaine. On se rend compte à mesure que les actes se succèdent, que ses frères aînés Jean, Nicolas et François savent écrire leurs noms, ce qui ajoute à la théorie de la famille aisée et éduquée. La famille de Guillaume ISAMBERT 2002 n'est pas en reste, puisque lui aussi, ainsi que son fils Charles, savent signer.
Avec son épouse, ils ont 10 enfants dans ce village :
Après avoir mis au monde tant d'enfants, Geneviève ISAMBERT 1001 décède à presque 41 ans, le 7 octobre 1749. Deux ans et demi après cette disparition, son veuf Jean CHARDON 1000 meurt lui aussi, le 8 avril 1752, à seulement 52 ans. On ne peut pas s'empêcher de remarquer qu'il y a beaucoup de morts dans cette famille entre 1743 et 1752. Les 7 décès sont probablement liés à une maladie contagieuse, qu'il reste à identifier.
Bien que dans l'acte de décès de Michelle DIARD, il est dit qu'elle est originaire de Cintray, je n'ai rien trouvé sur ce patronyme en remontant jusqu'en 1618 (mais avec des lacunes quand même). Les registres d'Amilly ne remontent, eux, que jusqu'en 1670. Si vous la voyez passer, dites-lui que je la cherche !
A Saint-Aubin-des-Bois, les registres commencent en 1668. Anne SORIN vient de la Fontaine-Le Guyon (ce généanaute). Ce registre page 50 en avançant. Voir ce généanaute.
Déplaçons-nous un instant dans la commune voisine de Digny, à environ 30 kilomètres à l'ouest de Chartres. Jamais famille de laboureurs n'a aussi bien porté son nom ! Effectivement, nous allons parler de la branche DESCHAMPS, et en premier lieu du couple formé par Pierre DES CHAMPS 16032 et son épouse Michelle BEDOIRE 16033 . Car le patronyme DESCHAMPS vient bien, comme son nom l'indique, des champs ! C'est pourquoi les premiers porteurs de ce nom sont écrits dans les registres du XVIIème siècle en deux mots séparés. Et ne cherchez pas leur métier ailleurs que dans les champs, puisqu'ils sont bien évidemment laboureurs, souvent même dits "hommes de peine". Je leur ai trouvé (avec beaucoup de difficultés) ces 6 enfants :
Pierre a d'ailleurs encore plus de peine lors du décès de sa femme Michelle BEDOIRE 16033 le 17 mars 1653. Lui-même décèdera le 18 juillet 1656 (si l'acte de décès, qui se résume en une seule ligne et ne donne que la précision de "l'aîné", le concerne bien).
Nous rencontrons à présent Sebastian PREVOST 16034 et sa femme Marie LESCHALARD 16035 , dont bien sûr je ne sais presque rien, si ce n'est qu'ils ont ces 4 enfants nés à Digny :
Le 22 juillet 1653, alors que Jehan DES CHAMPS 8016 a déjà 36 ans, il se marie avec une jeune femme au prénom original : Foy PREVOST 8017 . Ce prénom vient d'une vierge martyre vivant au IIIème siècle, et signifie "confiance", "foi", "loyauté". Le mariage entre les deux jeunes amoureux se produit 4 mois après le décès de la mère de Jehan. Je leur ai trouvé 2 enfants :
Jehan DES CHAMPS 8016 décède seulement 4 ans après son mariage, le 14 avril 1657 : il a seulement 40 ans.
A Digny toujours, un autre "homme de peine" passe sa vie dans les champs pour en travailler la terre. Il s'agit de Marin BARBIER 8018 , un laboureur né vers 1615. Avec son épouse Aubinne ou Aulbine ROUSSEAU 8019 née vers 1623, ils font 5 enfants dont seule notre ancêtre survit :
Marin BARBIER 8018 meurt le 4 août 1680 alors âgé d'environ 65 ans. Après 15 ans de veuvage, Aubine ROUSSEAU 8019 décède à son tour le 24 février 1695, alors âgée de 72 ans.
Jean DESCHAMPS 4008 et Michelle BARBIER 4009 se rencontrent en voisins, habitant tous deux la même paroisse. Ils s'épousent dans l'église de Digny le 7 juin 1678, et s'installent à proximité de leurs parents respectifs pour faire 7 enfants :
A Digny, je ne trouve pas les décès de Foy PREVOST (après 1656) et de Madelaine BEAUPERE (avant 1693), ni ceux de Jean DESCHAMPS avant 1702, et de Michelle BARBIER après 1702. Les registres comportent un énorme trou entre 1702 et 1736... Pour les actes de décès qu'on trouve, le manque d'informations sur les personnes décédées rendent très difficile leur identification au vu des nombreux homonymes. Les actes sont souvent rédigés en une seule ligne mentionnant uniquement le nom du défunt et la date de son enterrement.
Par exemple, pour Pierre DES CHAMPS, comme il y en a plusieurs à cette époque j'ai trouvé 3 décès. L'un le 18 juillet 1656, où on n'a aucune précision sur qui il est si ce n'est qu'il est dit " l'aîné ". L'autre le 21 septembre 1678, où on n'a pas non plus le nom de son épouse, mais il est dit homme de peine, et âgé d'environ 64 ans. Le second serait donc né vers 1614, soit environ 3 ans plus jeune que son propre fils Jean né vers 1617 ! Cela ne peut donc pas être lui. Le 3ème est mort le 15 janvier 1670, âgé de 75 ans, donc né vers 1595 : il aurait 19 ans à la naissance de son fils Pierre vers 1614, ce qui est possible mais peu plausible. J'opte pour le 1er, le second devant être un de ses fils, frère de Jean. Pour le 3ème, je n'ai aucune idée si ce n'est un cousin.
Je n'ai pas la naissance de Jean DESCHAMPS fils de Pierre et Michelle BEDOUAIRE : manquent les années 1605 à 1626.... Attention : les actes avant 1637 sont en latin ! Sinon c'est pas rigolo...
Deux autres familles de Digny viennent ici compléter le tableau. Tout d'abord, la famille de Jacques ROZEAU 16040 , dont le nom semble être une déformation du patronyme plus classique ROUSSEAU. En effet, si leurs descendants portent le nom de ROSEAU ou ROZEAU, un de leurs enfants voit le sien écrit ROUSSEAU. C'est ce qu'on constate parmi les rejetons que Jacques a avec son épouse Marie ?OURBON 16041 (il me manque la première lettre !) :
L'autre famille est celle de François BEAUPERE 16042 et de sa femme Gelette ou Marguerite LE ROY 16043 . Le patronyme BEAUPERE vient sans doute du lien familial portant sur le père de l'épouse, ou sur le mari de la mère. Le plus amusant est qu'à cette époque à Digny, il y a un autre nom de famille qui est BEAUFILS ! Ce couple-là a au moins ces 3 enfants :
Citer ces 2 familles n'a pas d'autre but que de les unir ! Jacques ROZEAU 8020 , qui est devenu marchand, doit penser qu'il est temps pour François BEAUPERE 16042 d'allier son patronyme avec son statut familial, et épouse sa fille Magdaleine BEAUPERE 8021 le 5 juillet 1650 à Digny ! Une fois la noce faite, ils s'installent eux aussi à Digny et ont au moins 4 enfants :
Jacques ROZEAU 8020 a environ 50 ans quand il perd la vie le 22 mai 1679.
Une autre famille de Digny fait ici son entrée, c'est Michel HAMELIN 8022 , journalier né vers 1623, et sa femme Simone THOURAILLE 8023 née vers 1625. Ce couple a 9 enfants :
C'est à 70 ans environ que la mère de tous ces enfants, Simone THOURAILLE 8023 , disparaît le 20 avril 1695. Michel HAMELIN 8022 , son veuf, décède lui le 6 novembre 1703 à l'âge de 80 ans.
L'année 1662 est une année terrible pour les enfants. Chez les HAMELIN, 2 enfants sont morts dans le même mois, mais on constate que chez les BARBIER ce sont 3 enfants qui meurent entre janvier et novembre de cette année-là. Quelle maladie a pu faire autant de ravages dans ces familles ? Pour l'instant je n'en ai aucune idée.
Le 18 juillet 1684, Jacques ROZEAU 4010 et Simone HAMELIN 4011 se marient devant le prêtre de Digny. Le jeune marié est journalier, et doit chercher du travail payé à la journée dans les champs des propriétaires de Digny. Après leur mariage, Jacques ROZEAU 4010 et Simone HAMELIN 4011 restent vivre à Digny, au lieu du Plessis, et ont 8 enfants :
La naissance de Nicolas, le dernier de ces enfants, s'est malheureusement très mal passée, autant pour lui que pour sa pauvre mère. En effet, 3 jours après le décès de son bébé, Simone HAMELIN 4011 meurt elle aussi le 8 mars 1701 des suites de ses couches à Digny. Jacques ROZEAU 4010 disparaît 9 ans après sa femme, le 27 mai 1710 à l'âge de 50 ans.
Pierre DESCHAMPS 2004 et Madeleine ROSEAU 2005 étant tous deux de Digny et de la même génération, les occasions de se rencontrer, puis de se fréquenter, sont multiples ! Si bien que les deux jeunes gens prennent la décision de s'épouser le 20 novembre 1714 devant le prêtre de Digny. L'on constate que bien qu'étant laboureur, Pierre DESCHAMPS 2004 sait ecrire son nom : cette instruction sera plus tard transmise à ses descendants.
Mais Pierre DESCHAMPS 2004 et Madeleine ROSEAU 2005 ne s'établissent pas à Digny comme leurs parents : ils projettent de faire leur vie à Saint-Luperce, à 20 kilomètres au sud-est, tout près de Chartres, toujours dans la région Centre. Le désormais chef de famille y trouve certainement une opportunité de travail plus intéressante que sur la terre de ses ancêtres. C'est donc à Saint-Luperce que ces braves gens font 6 enfants dont la trace n'est pas simple à retrouver :
Malheureusement, une grave maladie frappe la jeune maman de 42 ans. Elle a le temps de recevoir les derniers sacrements des mains du curé de Saint-Luperce, avant de décéder le 13 mai 1731 dans le domicile familial. Pierre DESCHAMPS 2004 meurt lui-même à l'âge de 59 ans, le 28 janvier 1744, à Saint-Luperce également.
A St-Luperce, chercher les f&s et ascendance de Marie Anne DESCHAMPS. D'abord le mariage de Louis DESCHAMPS et Anne CHRETIEN avant 1753. Pas à St-Luperce, pas à Fontaine-la-Guyon. .Ce registre page 410 en remontant.
Je ne trouve pas la naissance de Louis DESCHAMPS et de ses f&s à St-Luperce. Ils sont nés avant 1668, début des registres.
Je ne trouve pas le décès de Jean DESCHAMPS entre 1690 (naissance de sa fille Michelle) et 1702 (mariage de son fils Jean où il est dit décédé) à Digny, ni celui de Michelle BARBIER, après 1714.
Je n'ai pas trouvé d'autres enfants de Pierre CHARDON et Marie Anne DESCHAMPS à St-Georges-sur-Eure, après 1788. Sont-ils partis à Avensan juste après cette date, ou bien sont-ils allés dans un autre village avant ?
C'est dans la paroisse de Landelles, située presque à mi-chemin entre Digny et Saint-Luperce, que l'on trouve les premiers CHRETIEN. Non pas les disciples de Jésus, mais les porteurs de ce nom qui entrent maintenant en piste.
Jacques CHRESTIEN 8024 (oui, avec un "S") et son épouse Renée LEVÉE 8025 (née vers 1640) vivent des jours heureux à Landelles où ils ont élu domicile. Parmi tous leurs enfants, je n'ai pu identifier que leur fils Jacques CHRETIEN 4012 qui voit le jour le 1er mai 1671 à Billancelles, paroisse voisine de Landelles. Malheureusement, ce bonheur ne va pas durer : Jacques CHRESTIEN 8024 le père meurt en février 1672 à Landelles. L'acte de décès est tellement peu lisible que je ne peux pas déchiffrer le jour exact ! Il ne donne pas non plus son âge, qui doit se situer vers la trentaine. Tout ce qu'il précise c'est qu'à son inhumation étaient présents son frère, Charles CHRESTIEN, et le frère de sa veuve, Abraham LEVÉE.
Après son décès, Renée LEVÉE 8025 se remarie à 33 ans le 28 novembre 1673, avec François POIRIER un homme de loi, dans l'église de Landelles.
Mais c'est bien Jacques CHRETIEN 4012 , le fils, qui nous intéresse. Il devient laboureur à Landelles, sans doute comme son père l'était. Ayant épousé Marie GALETTE 4013 , une jeune femme originaire de Pontgouin et qui a à peu près le même âge, il a plusieurs enfants dont :
Le père Jacques CHRETIEN 4012 vit avec son épouse à Landelles, je l'ai déjà dit, mais plus précisément au hameau de La Touche. Pour lui, le glas sonne le 16 avril 1743, alors qu'il a environ 72 ans. Sa veuve Marie GALETTE 4013 décide alors de retourner vivre dans son village natal de Pontgouin et d'y finir ses jours. Elle a 88 ans environ quand elle décède le 15 mars 1759. Mais avant de mourir, elle a émis un souhait que personne n'a songé à ignorer : elle demandait à être enterrée, non pas à Pontgouin où elle est née et morte, mais à Landelles près de son défunt et bien-aimé mari. Le vicaire de Pontgouin et le curé de Landelles se sont alors entendus pour respecter sa volonté.
Non loin de là, à Billancelles, une autre famille de laboureurs peine chaque jour à sa tâche. Thybault DAUPRÈS 8028 et son épouse Anne GRESIL 8029 , née vers 1636, ont au moins ces 2 enfants :
Thibaud DAUPRÈS 4014 fils est lui aussi laboureur. Il se marie une première fois avec une femme du nom de Perrine BOUTROU, qui est née vers 1661. Eux aussi s'installent à Billancelles, et ont ces 2 enfants :
Mais alors qu'elle n'a que 36 ans, la jeune maman Perrine BOUTROU meurt le 23 août 1697. Le jeune et déjà veuf Thibaud DAUPRÈS 4014 va devoir se trouver une nouvelle femme...
C'est sans doute chez une famille voisine qu'il va la trouver. Jean de MAYE 8030 est né vers 1629, et son épouse Anne BUTON 8031 vers 1634. Ils vivent également à Billancelles, dans le village de Meraubry, avec leurs enfants dont les 4 qui suivent :
Mais Anne BUTON 8031 décède le 28 mai 1694, alors qu'elle a juste la soixantaine. 6 mois plus tard, c'est au tour de sa fille Marie de partir vers un monde qu'on dit meilleur. Jean de MAYE 8030 , quant à lui, atteint l'âge de 76 ans quand il décède le 12 février 1705 à Billancelles.
Comme on pouvait s'y attendre, Thibaud DAUPRÈS 4014 se remarie avec Jeanne de MAYE 4015 le 23 novembre 1699 devant le prêtre de Billancelles. Le père du marié, Thybault DAUPRÈS 8028, est déjà mort avant ce mariage ; sa veuve Anne GRESIL 8029 , allait décéder 9 ans après, le 19 décembre 1708, à environ 72 ans.
Les jeunes amoureux s'établissent eux aussi à Billancelles où naissent leurs 4 enfants :
Son petit dernier n'a que 4 ans quand Jeanne de MAYE 4015 décède le 12 novembre 1712. Mais les enfants peuvent compter sur leur papa qui vivra jusqu'à ses 81 ans. En effet, après être tombé gravement malade, Thibaud DAUPRÈS 4014 meurt le 26 octobre 1740 dans sa demeure de Billancelles.
Là encore, les fêtes de village remplissent leur fonction de lieux de rencontre, et permettent à Jacques CHRETIEN 2006 , laboureur originaire de Landelles, et à Anne DAUPRÈS 2007 , native de Billancelles, de nouer des complicités, et de faire évoluer leur histoire en projet de mariage. Ce projet se concrétise le 23 novembre 1723 dans l'église de Billancelles. L'acte de mariage précise que les deux époux ont signé au bas de l'acte, signatures qui se trouvent dans la minute (l'acte original) mais non dans la grosse (copie de l'acte, et seule version disponible sur le site des Archives Départementales 28). Si la signature de Jacques se retrouve dans tous les actes concernant sa famille, celle d' Anne est malheureusement introuvable ailleurs. Néanmoins, on peut dire que leur éducation a été assez poussée pour leur permettre de maîtriser la lecture et l'écriture.
Mais Jacques CHRETIEN 2006 et Anne DAUPRÈS 2007 s'installent chez les parents du jeune homme, ou du moins près de chez eux, à Landelles, d'abord dans le hameau de Chastillon. Ils ont parmi leurs enfants :
La famille reste, semble-t-il, toujours dans la paroisse de Landelles, mais en se déplaçant à une période donnée dans le lieu de La Touche, situé également dans cette paroisse. C'est d'ailleurs là que le drame va se produire. Alors qu'elle n'a que 35 ans, la jeune maman décède, certainement de maladie puisqu'elle a le temps de recevoir les saints sacrements. Anne DAUPRÈS 2007 quitte alors ce monde le 19 janvier 1738 dans son domicile de La Touche. Jacques "Le Jeune" CHRETIEN 2006 cherche alors à se remarier.
Il va trouver la personne idéale dans la paroisse de Pontgouin, une Marie LEROY qui est elle aussi veuve. Leur union est alors célébrée devant le curé de Landelles le 24 novembre 1750, transformant deux solitudes en un nouveau départ dans la vie.
Ayant déjà perdu ses deux parents, Louis DESCHAMPS 1002 doit trouver une épouse. Il va la chercher non loin de là, dans la paroisse de Landelles : la jeune élue se nomme Anne CHRETIEN 1003 . Les familles respectives des jeunes époux se réunissent alors pour leur mariage le 18 juillet 1752 dans l'église de Landelles.
Mais une fois la cérémonie faite, Louis et Anne reviennent sur Saint-Luperce. Le jeune homme est comme son père laboureur dans ce village, mais on constate là aussi que tous les membres de cette famille, y compris les enfants, savent couramment signer leur nom. Louis DESCHAMPS 1002 et Anne CHRETIEN 1003 explosent les compteurs en faisant 11 enfants à Saint-Luperce :
Louis DESCHAMPS 1002 et sa grande famille va quitter Saint-Luperce, comme d'autres membres de la famille, pour aller à Saint-Georges-sur-Eure. C'est une paroisse voisine de celle de Saint-Luperce, dans laquelle un laboureur peut trouver encore plus de travail au début des années 1780. Mais pour Louis qui arrive à l'âge de 65 ans, la parcours de vie va bientôt s'arrêter. Il décède le 5 mai 1786 et est enterré dans l'église de Saint-Georges-sur-Eure.
Il est difficile de chercher les naissances des frères et soeurs d' Anne CHRETIEN, d'abord parce que la famille a changé de paroisse au cours de sa vie, et ensuite parce qu'il manque les années 1724 à 1726 dans les registres de Billancelles et de Landelles, c'est-à-dire après le mariage des parents (1723) et avant la naissance d'Anne (1728). Je n'ai rien trouvé à Landelles, où ils habitent pourtant, jusqu'au décès d'Anne DAUPRE en 1738. Je n'ai pas trouvé non plus le remariage de Jacques CHRETIEN fils avec Jeanne BOUVIER, censé avoir eu lieu à Chuisnes mais absent dudit registre (en plus, les années 1734 à 1736 sont lacunaires), comme à Courville-sur-Eure où j'ai eu la curiosité d'aller voir. Non plus le décès de Jeanne BOUVIER ni celui de Jacques CHRETIEN fils à Landelles ni à Pontgouin.
Chercher la naissance de Marie GALETTE à Pontgouin après 1669 : ce registre page 1 en avançant.
Pierre CHARDON 500 est d'abord chartier (il conduit une charrette), puis à partir de 1776 (entre la naissance de son aîné et son décès), il devient cabaretier, métiers qu'il exerce à Saint-Luperce. C'est là qu'il épouse Marie Anne DECHAMPS 501 le 17 mai 1774, et ensemble ils vont y avoir leurs 5 premiers enfants. Puis entre 1782 et 1784, ils s'établissent dans le village voisin Saint-Georges-sur-Eure, le temps de faire les 2 derniers :
La grande question est de savoir pourquoi, entre 1788 et 1792, Pierre CHARDON 500 et Marie Anne DECHAMPS 501 ont entrepris de traverser la moitié de la France, de franchir les quelques 560 kilomètres vers le sud pour rejoindre le Médoc ? Etait-ce une raison professionnelle, pour trouver du travail et assurer au mieux l'entretien de sa famille ? Etait-ce plus simplement pour y faire fortune ? Etait-ce une raison familiale, venaient-ils rejoindre un ou plusieurs membres de leur famille déjà installés à Avensan ? Pour l'instant, ces interrogations restent en l'état. Il est probable que le fait de passer de Digny à Saint-Luperce, puis à Saint-Georges-sur-Eure, de changer de domicile pour suivre le travail là où il se trouve, mais seulement pour quelques mois avant de déménager à nouveau, a dû exaspérer les DESCHAMPS et les CHARDON qui ont certainement rêvé d'une région où le travail serait à foison autour de leur habitation. Après le décès de Louis DESCHAMPS 1002 en 1786 et la naissance de la petite dernière Marie Angélique CHARDON en 1788, la décision de partir est prise. J'ignore cependant qui leur a parlé de la Gironde et du Médoc...
On peut cependant affirmer que c'est une grande partie des deux familles CHARDON et DESCHAMPS qui a entrepris ce long voyage. Le frère de Marie-Anne, Louis DECHAMPS, est également venu à Avensan pour devenir domestique laboureur chez Monsieur DONISSAN, au village de Citran. Il y décède d'ailleurs le 3 novembre 1792, à l'âge de 40 ans. Anne CHRETIEN 1003, aussi décède à St-Genès, dans la maison appartenant à la veuve DONISSAN, le 22 novembre 1799, à l'âge d'environ 85 ans.
Suite de l'histoire : vers Pierre "Luperce" CHARDON
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