La numérotation Sosa, la recherche des ancêtres,... Quelques bases pour bien comprendre comment cela fonctionne.
Une présentation de la terre de nos origines, et les grandes ligne de l'histoire de notre famille au fil du temps...
Explications sur les différents calendriers utilisés dans l'Histoire.
Convertir une date du calendrier républicain vers le calendrier grégorien
Pour situer une date dans l'Histoire.
Quelques mots sur l'origine des noms de famille.
Qu'est-ce que c'est ?
Se repérer dans l'espace :
Dans le temps :
La branche BUROT nous arrive du pays nantais, aujourd'hui dans le département de la Loire-Atlantique. Mais à l'époque où commence notre récit, le berceau de cette branche de notre famille se situe dans les Marches d' Anjou et de Bretagne, c'est-à-dire que la paroisse est dépendante du diocèse de Nantes (eh oui, Nantes en Bretagne !), mais relevant partiellement de l' Anjou.
Pour être tout-à-fait précis, nous sommes à la frontière entre 2 départements actuels : la Loire-Atlantique que je viens d'évoquer, et le Maine-et-Loire. Près de cette limite géographique, on trouve en particulier 4 paroisses qui nous intéressent au premier plan, tous placés à une quarantaine de kilomètres à l'est de Nantes. Nous avons :
En Loire-Atlantique :
Dans le Maine-et-Loire :
Tous ces villages sont situés dans un périmètre assez restreint d'une quinzaine de kilomètres.
Nous débutons notre histoire par Jullien BUROT 4080 , qui est né vers 1654 dans la paroisse de Vallet. L'origine de ce nom de famille n'est pas certaine. Il peut provenir de la "bure", étoffe grossière portée par les moines au Moyen-Age, et par extension celui qui la fabrique. Mais selon le Glossaire des toponymes d'André Pégorier, "burot" peut avoir le sens de "creux", et désigner ainsi un lieu en forme de cuvette. Quoi qu'il en soit, Jullien est laboureur au lieu-dit La Roussière, situé à l'est de cette paroisse. Ce lieu-dit est même plus proche de Tillières (5 kilomètres) que du bourg même de Vallet (6 kilomètres) !
On peut dire que le prêtre de la paroisse St-Louis de Vallet a le sens de l'optimisation... Lorsqu'il procède au mariage de Jullien BUROT 4080 et de Marguerite FLEURENCE 4081 , le 7 février 1682, il le fait avec 12 autres couples ! On peut même remarquer que parmi les autres couples de mariés, on trouve un Claude FLEURENCE, sans doute un frère de Marguerite, qui épouse Mathurine BRAUD (si je lis bien !). Après cette union ultra-mutualisée, les jeunes mariés (du moins, ceux qui nous intéressent) vont s'installer dans cette métaierie de La Roussière pour y fonder foyer. Je ne connais pas le nom du propriétaire de cette ferme pour qui Jullien travaille, mais selon le système de métaierie, notre ancêtre exploite la propriété pour le compte son propriétaire, auquel il donne une partie de sa production ou de ses ventes, et se garde l'autre partie pour faire vivre sa famille. A propos de bouches à nourrir, Jullien et Marguerite font 6 enfants :
Mais le travail pénible, et sans doute la maladie, vont affliger cette jolie famille d'un drame cruel. Le père de tous ces enfants, Jullien BUROT 4080 , décède 13 mai 1699 alors qu'il n'a que 45 ans. Je ne sais pas ce qu'il advient de Marguerite FLEURENCE 4081 et de ses enfants après cet événement, à l'exception du fils aîné.
A Vallet, je ne trouve pas la naissance de Jullien BUROT entre 1681 et 1687, car les registres manquent entre 1683 et 1686.
Dans la ville toute proche de Tilliers vit un laboureur du nom de François DOUESI 4082 . Ce patronyme peut avoir plusieurs variantes orthographiques, comme DOUESI, DOUESY, DOUEZI, DOUEZY, DOEZY, avec des trémas sur les "U" ou sur les "E" suivant les actes. Il peut être dérivé de "douet", c'est-à-dire une mare ou un lavoir. Notre ancêtre semble être originaire de cette paroisse, au lieu-dit Le Rafou, une localité limitrophe de Vallet, située à seulement 5 kilomètres de La Roussière ! Cette proximité annonce discrètement les rapprochements qui vont arriver d'ici peu...
François DOUESI 4082 épouse une jeune femme également native de cette paroisse de Tilliers, du nom de Jacquine CHEVALLIER, le 10 janvier 1671. Ils ont ensemble 5 enfants :
Mais entre 1681 et 1690 (la fourchette est large !), la jeune maman Jacquine CHEVALLIER décède, sans doute de maladie.
Vingt ans après son premier mariage, notre François DOUESI 4082 se marie une seconde fois avec une autre femme de Tilliers, Elisabeth FLEURENCE 4083 (née vers 1663), le 30 janvier 1691. Elisabeth porte le même nom que l'épouse de notre Julien BUROT 4080 : sont-elles soeurs, cousines ? Pour l'instant je n'ai pas la réponse à cette question. Ce qui est sûr, c'est que Elisabeth FLEURENCE 4083 est la fille de Pierre FLEURANCE 8166 , né vers 1620 et déjà mort au moment du mariage de sa fille (il est décédé le 1er janvier 1681 vers l'âge de 60 ans), et de Perrine CHEVALIER 8167 .
Avec sa seconde et jeune épouse, François DOUESI 4082 fait encore 5 enfants :
Mais François DOUESI 4082 est déjà bien "avancé en âge", comme dit son acte de décès. Le laboureur est fatigué, et meurt 2 ans après la naissance de son dernier fils, le 5 mai 1704 au Rafou. Après 29 ans de vie sans son époux, Elisabeth FLEURENCE 4083 décède vers l'âge de 70 ans, le 4 janvier 1733 dans son domicile de Tilliers.
Loüise DOUESI 2041 est toute jeune : elle n'a que 15 ans quand elle se marie une première fois avec Jullien RETAILLO (né vers 1683), le 16 novembre 1707, également àTilliers. Ensemble, ils ont une fille, Elisabeth RETAILLAU, née le 12 janvier 1713. Mais cette union ne dure que 6 ans, car Jullien RETAILLO décède vers l'âge de 30 ans, le 25 juin 1713, soit 5 mois seulement après la naissance de la petite qui ne connaîtra jamais son papa.
Une fête de village battant son plein permet aux jeunes gens de se rencontrer, de danser et de faire plus ample connaissance. C'est certainement ce qui arrive entre Julien BUROT 2040 , qui arrive de Vallet, et la Tillièroise Loüise DOUESI 2041 . Comme on peut s'en douter, le petit couple finit par se marier le 29 mai 1714 dans l'église de Tilliers. Et pour son aimée de 22 ans, Julien quitte son village natal pour s'installer avec elle au Rafou, et engendrer 6 enfants :
Malheureusement pour cette famille, la jeune maman de 45 ans, Loüise DOUESI 2041 doit décéder au Rafou en plein hiver le 2 janvier 1737, laissant ses enfants seulement âgés de 22 à 6 ans ! Le papa Julien BUROT 2040 ne se remarie pas après ce veuvage, mais il préfère déménager : il emmène ses enfants dans le village où il est né, à Vallet, et il s'installe au moulin du Bois Jambas. J'ignore cependant si par la même occasion, il est devenu meunier... Mais 17 ans plus tard, Julien BUROT 2040 meurt lui aussi, le 9 novembre 1754 au moulin, alors âgé d'environ 75 ans.
A Tillières, je ne trouve pas le décès de Jacquinne CHEVALIER, permière femme de François DOUEZY, car les registres passent de 1681 à 1690, et elle est morte dans cette période. Pas non plus le décès de Perrine CHEVALIER après 1691.
Non loin de là, Jullien LE GEAY 2042, fils de Guillaume LE GEAY 4084 et d' Anne RICHARD 4085, épouse Jeanne PAQUET 2043, née vers 1708, fille de Jacques PAQUET 4086 et de Françoise THEBAUD 4087, le 5 novembre 1731, à la paroisse St-Gilles de Clisson, à une petite dizaine de kilomètres au sud de Vallet, et à 27 kilomètres au sud-est de Nantes. Ce n'est pas que sous ma plume que cette famille porte un nom d'oiseau ! On peut imaginer que le premier de cette lignée se soit vu attribuer ce sobriquet à cause de son caractère vantard et beau-parleur, comme l'oiseau du même nom.
Clisson est d'abord une vallée creusée par la Sèvre nantaise, et au Moyen-âge elle fait partie du duché de Bretagne, qui comprend la Bretagne actuelle et une partie de la Loire-Atlantique. Le château de Clisson est construit au XIIème siècle par le seigneur Guillaume de CLISSON sur un éperon rocheux dominant la rivière. Son descendant Olivier V de CLISSON, né au château en 1336, est connétable de France et compagnon d'arme de Bertrand DUGUESCLIN.
Jullien LE GEAY 2042 exerce la profession de tisserand, et peut-être en compagnie de son frère qui fait lui aussi le même métier (à tisser). En effet, j'ai trouvé dans les registres un Guillaume LE GEAY qui a des enfants dans la même période que notre Jullien ; ce qui est plus étonnant est que l'épouse de ce Guillaume se nomme aussi Jeanne PAQUET... Il ne semble pas pourtant que Jullien et Guillaume soient la même personne. Sans doute les deux frères LE GEAY ont-ils épousé les deux soeurs PAQUET qui portent toutes deux le même nom de baptême.
A Clisson, paroisse St-Gilles, les registres sont très lacunaires : il manque 1707 à 1710, 1712 à 1727, et 1787 et l'an IV. De fait, je ne trouve pas la naissance de Jullien Le GEAY avant 1711, ni son décès après 1786 ; ni la naissance de Jeanne PASQUET un peu après 1711, ni le mariage de leurs parents Guillaume Le GEAY et Anne RICHARD, Jacques PASQUET et Françoise THEBAUD. Pas trouvé les décès de Anne RICHARD et de Jacques PAQUET après 1731.
Chercher peut-être les années qui manquent dans la paroisse St-Jacques, où le curé officie de temps en temps pour celui de St-Gilles. Reprendre à 1750.
Jullien LE GEAY 2042 et Jeanne PAQUET 2043 ont 6 enfants tous nés à Clisson :
Jeanne PAQUET 2043 aura l'occasion de s'occuper de ses enfants, de les voir grandir et bientôt quitter le nid familial. Elle décède le 1er avril 1779 alors âgée de 71 ans.
Sa fille Anne LE GEAY 1021 part vivre à Nantes même, dans le quartier Saint-Donatien, à partir d'octobre 1757. Elle rencontre Jullien BUROT 1020 le charpentier, qui a quitté Tilliers pour s'installer à Gorges, en banlieue nord-ouest de Clisson. Une grande affinité se crée alors chez les deux jeunes gens : leur mariage a lieu le 31 janvier 1758 dans l'église St-Gilles de Clisson. Ce même jour, Jeanne LE GEAY, la soeur d' Anne, épouse Jean BRETAUDEAU.
Après leur union, Jullien BUROT 1020 et Anne LE GEAY 1021 s'installent à Gorges, plus précisément à la Porte Palzaise. Aujourd'hui, ce lieu de la Porte Palzaise fait partie de la commune de Clisson, mais à l'époque de nos ancêtres, il dépendait de la paroisse voisine de Gorges. Cette porte permet l'entrée dans Clisson à travers le rempart qui marque la limite entre la ville haute et la ville basse.
Le 22 juillet 1760, le jeune couple met au monde un fils, Honoré BUROT 510 , puis un deuxième, Jacques Julien BUROT, né le 17 janvier 1763. Le bonheur que procure l'arrivée de ces deux enfants est vite terni par une sombre tragédie.
En effet, la jeune mère Anne décède le 9 novembre 1765 à Gorges, à l'âge de 31 ans, alors que l'aîné n'a que 5 ans. Après 6 ans de veuvage, Jullien se remariera avec Jeanne GOURAUD, le 12 novembre 1771, toujours à Gorges. Il aura avec elle 2 autres enfants mais qui ne survivront pas.
Comme son papa, Honoré BUROT 510 devient charpentier. Mais vers 1787, il décide de faire un grand voyage : il quitte sa Loire-Atlantique natale pour descendre en Gironde, dans le Médoc, à Avensan. Pourquoi ce déplacement et pourquoi dans le Médoc ? La réponse est bien souvent la même à chaque fois que le cas se présente : l'espoir d'un meilleur travail et d'une vie plus aisée. Le charpentier a-t-il du mal à trouver assez de travail dans le pays nantais pour pouvoir subvenir à ses besoins ? Il n'a pas 18 ans, ou bien peut-être juste, est-ce la fougue de sa jeunesse qui le pousse sans regret à quitter sa région natale ? D'ailleurs, est-il parti seul ou avec son père ? En tout cas, l'herbe lui semble plus verte dans le Bordelais, et c'est à l'aube d'une nouvelle vie que notre Honoré parcourt les quelques 270 kilomètres vers le sud.
Il était par contre bien temps de partir : en 1793, quand la Convention décide la levée en masse de 300 000 hommes, Clisson et ses voisines entrent en insurrection. Les Républicains entrent alors dans les villes occupées par les Vendéens, brûlent le château, les maisons et commettent des massacres. La ville de Clisson est totalement détruite, et désertée par ses habitants survivants. Elle renaîtra au siècle suivant.
A Gorges, paroisse St-Martin, je ne trouve pas le décès de Julien BUROT après 1790. J'ai l'impression qu'il n'est pas resté à Gorges après le décès de sa femme... J'ai cherché aussi à Avensan au cas où il aurait suivi son fils, mais rien là non plus.
Suite de l'histoire : vers Honoré BUROT