La numérotation Sosa, la recherche des ancêtres,... Quelques bases pour bien comprendre comment cela fonctionne.
Une présentation de la terre de nos origines, et les grandes ligne de l'histoire de notre famille au fil du temps...
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La branche des DEMANDE Sieur de MARCON semble originaire de la commune de La Sauve, près de Créon, en Gironde. Il existe d'ailleurs un lieu-dit de La Sauve qui s'appelle Marcon. Ce village, qui est une bastide de l'Entre-Deux-Mers, tire son nom du latin "sylva major" qui signifie la "grande forêt" car elle a été fondée en plein milieu des bois par Saint Gérard, en 1079.
C'est là que Jean DEMANDE 16208 (décédé après 1617) et son épouse Claude ROUAULT 16209 ont pour fils François DEMANDE 8104, qui est comme son père écuyer, et Sieur de MARCON. A l'origine, l'écuyer est un noble qui accompagne un chevalier et lui porte son écu. Mais par la suite, à l'époque moderne où vivent nos ancêtres, le terme d'écuyer qualifie plus simplement un aristocrate qui n'est pas chevalier.
Le cas de François DEMANDE 8104 est très intéressant. En effet, plusieurs affaires le concernant ont été retrouvées dans les archives. D'abord, on découvre qu'en 1616, François DEMANDE 8104 est malade et n'a plus les moyens de vivre. Du fait, le 29 avril 1616, il fait une donation de ses biens à Germain ALLEGRET 16210 , écuyer, Sieur de Roziers, qui habite à Cabarra, un petit village à 17 kilomètres au nord-est de La Sauve, près de Branne.
En contrepartie, François doit épouser la fille de Germain et de Isabeau DARTIGUE 16211 , la jeune Jeanne DALLEGRET 8105 . Le contrat de mariage est passé le 22 février 1617, et le mariage à une date qui reste encore à déterminer.
Pourtant, la santé de François semble s'améliorer car il fait à sa femme Jeanne au moins 3, voire 4 enfants :
Le recueil des "Actes de l'Académie Nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux" Edition 1877 (p.417), nous apprend qu'en 1622, François DEMANDE 8104 est mêlé à une affaire d'enlèvement ! En effet à cette époque, Françoise d'AGAR, Dame de Sauvagnac et de Rebeillide, est une riche héritière très convoitée par les jeunes seigneurs du pays. L'un d'eux, Léonard de CADOUIN, est sans doute éconduit par la jeune femme, par manque d'amour ou de convenance de fortune. Alors le jeune homme s'entoure de 7 comparses, dont notre ancêtre François DEMANDE, pour organiser le rapt de Françoise d'AGAR. Le père de la victime, Artus d'AGAR, prend sur lui d'aller chercher sa fille, et met les criminels en fuite. Ne voulant pas en rester là, Artus les attaque devant le tribunal du comté de Blaignac, siègeant à Branne. La sentence est prononcée le 5 mars 1622 : Léonard de CADOUIN et François DEMANDE sont, seuls, condamnés à verser chacun 600 livres, puis à être trainés sur une clie devant la maison noble de Sauvaignac, où François sera "rompu et brisé, corps et membres, à coup de maillet jusqu'à ce que mort s'en suive". Mais finalement, les coupables ne sont pas exécutés. Artus porte l'affaire devant le Parlement de Toulouse en 1628, et obtient enfin réparation. L'histoire ne dit pas quel est le montant de l'amende dont François a dû s'acquitter pour avoir la vie sauve, mais elle doit être faramineuse !
On sait que son épouse, Jeanne DALLEGRET 8105 décède avant 1654, année de mariage de sa fille Isabeau DEMANDE. Le 1er juillet 1667, François vend (quoi, ce n'est pas précisé. Est-ce sa propriété de La Sauve ?) . Toujours est-il qu'un abbé (je n'ai pas son nom), qui est seigneur foncier de la paroisse, et notamment du Couloumey (ancien nom du lieu-dit Marcon), réclame à François les taxes qu'il estime être en droit de recevoir. L'affaire du rôle des dépens présentée par l'abbé est jugée le 16 avril 1668. Il faudra s'en procurer une copie pour en connaître la teneur.
François DEMANDE 8104 part ensuite s'installer à 8 kilomètres de là, à Sadirac où son fils Marc-Antoine DEMANDE sieur de MARCON, écuyer, épousera Marguerite LEDOUX 4053 le 25 (ou le 29) novembre 1671. Le papa de Marguerite, Jean LEDOUX 8106 , est avocat ; on apprend également par l'acte de mariage de sa fille qu'il est aveugle. Sur l'acte de naissance d'une Françoise LE DOUX, qui pourrait être la soeur de Marguerite, le 14 décembre 1664, on apprend le nom de sa mère qui pourrait être Catherine BONNET 8107 . Ce dernier point sous toutes réserves !
Une Jeanne ALLEGRET est décédée le 7 juillet 1671 à Sadirac, sans son âge ni mention de son mari. Je ne pense pas qu'il s'agit de la nôtre, car elle devrait déjà être morte en 1654 où se marie sa fille. J'avais noté cette information mais je n'ai pas l'acte de mariage pour le vérifier.
Voici une liste de documents répertoriés aux AD33, à rechercher sur place :
a) Dans "Titres de famille" :
b) Dans "Clergé régulier", "Abbaye de La Sauve" :
Marc-Antoine et Marguerite ont d'abord une fille, Elizabeth, dont le baptême semble très mouvementé... Celle-ci est née le 25 mai 1673 à Sadirac, mais s'avère malade, et le baptême est organisé pour le lendemain. La mortalité infantile étant très élevée à cette époque, les parents se doivent de baptiser leurs enfants le plus tôt possible, l'idéal étant le jour même de la naissance, afin de permettre à l'âme du bébé qui meurt l'accès à la Résurrection. La maladie de l'enfant fait qu'à sa naissance, elle est dans un état critique et ne peut pas être transportée à l'église. Lors de la cérémonie du 26 mai, le prêtre de Sadirac verse donc simplement l'eau sur la tête de l'enfant, pour qu'elle soit au moins ondoyée en cas de décès. Le complément de la cérémonie doit s'effectuer un peu plus plus tard.
Mais on trouve dans les registres de Sadirac une "ordonnance", soit dit en passant aussi difficile à déchiffrer que si elle avait été écrite par un médecin ! Il semble que le prêtre découvre, à ce moment-là, que la mère de l'enfant, Marguerite LEDOUX 4053 , n'est elle-même pas baptisée ! On peut alors supposer que comme Marc-Antoine et elle se sont mariés "sans empêchement canonique" par ledit curé, Marguerite a dû mentir sur son baptême... Il renvoie donc les parents d' Elizabeth comparaître devant l'archevêque de Bordeaux, Henri III de Béthune, Primat d'Aquitaine et neveu du duc de Sully, et sa congrégation, pour décider de ce qu'il convient de faire. Le 12 juillet, l'archevêque rédige alors cette fameuse ordonnance, déclarant que l'enfant doit être baptisée, ainsi que la mère dans la quinzaine qui suit.
L'ordonnance prévoit aussi de mettre en place une clôture autour du cimetière de l'église pour empêcher les chevaux de paître au milieu des tombes ! On devine sans effort que les chevaux en question sont ceux du Sieur Marc-Antoine de MANDE de MARCON qui décidément n'a pas l'air de beaucoup aimer les curés.
Le curé de Sadirac achève alors la cérémonie du baptême d' Elizabeth (onction du saint-chrême) le 16 juillet 1673. Mais on ne trouve pas de trace du baptême de Marguerite après cette date dans le registre de Sadirac, ni de baptêmes d'autres enfants. La famille a peut-être déménagé juste après le baptême d' Elizabeth, pour effacer la honte ainsi jetée sur l'ensemble de la famille... D'ailleurs, Jérôme de MANDE de MARCON 2026 , le frère d' Elizabeth né après elle, n'est pas non plus baptisé à Sadirac, ni à Beychac. Plus étonnant, on trouve la mention d'une naissance d'une Marie DEMANDE, aux alentours du 10 mars 1680 à Sadirac, mais uniquement dans la marge du registre ! L'acte en lui-même n'est pas écrit, l'espace est laissé vide ! Cela me fait supposer que le curé est au courant de cette naissance, mais que la famille n'a pas voulu porter l'enfant à l'église pour la faire baptiser. On peut dire alors que la guerre est totale entre les DEMANDE et le clergé !
Il semble donc que Marc Antoine de Mande de Marcon n'aimait pas beaucoup les curés... A moins qu'il ne soit protestant ! J'ai même l'impression qu'il ne voulait pas du tout que sa fille Elisabeth soit baptisée, mais que le curé ait quand même réussi à l'ondoyer au vu de sa maladie. Mais s'il a fallu passer par une ordonnance, c'est bien que Marc Antoine ne voulait pas achever le baptême. Je me demande même s'il n'a pas volontairement "oublié" de faire baptiser son fils Jérôme, ce qui expliquerait que je ne retrouve son acte de baptême nulle part... Si vous le trouvez, merci de m'en informer !
A Beychac, chercher le décès de François De MANDE, après 1671, et la naissance de Jérôme de MANDE. Chercher dans ce registre 1609-1701 tout de ce a trait aux DEMANDE, LECOMTE et MONTFORT, page 200 en avançant. Je ne trouve rien à Faleyras.
A La Sauve, chercher le décès de Jeanne DALLEGRET avant 1654, la naissance de Marc Antoine DE MANDE après 1617, le mariage de François DE MANDE et de Jeanne DALLEGRET en 1617. Rien en ligne avant 1758.
Restons à Sadirac pour évoquer la famille BOUGES. Nous sommes au XVIIème siècle, et les écrits de l'époque ne précisent pas souvent les accents sur les "e". Mais à mon sens, il faut lire ce patronyme "Bougès", et non "Bouge", car sinon pourquoi ce "s" final à chaque occurrence du nom ? Le métiers, ou titres, ne sont pas non plus cités dans les actes paroissiaux. De ce fait, je sais très peu de choses sur cette branche, sinon ce qui suit.
Jacques BOUGES 16218 et sa femme Jheanne CHALOUBIE 16219 sont établis à Sadirac, où ils ont ces 3 enfants :
J'au fouillé toutes les pages des registres de Sadirac aux AD33 de 1619 à 1699 ; pour info, elles sont toutes reliées dans le désordre ! Je n'y ai pas trouvé la mariage de Jean LEDOUX, ni celui de Lancelot LECONTE et Marguerite BOUGES (avant 1643, ces 2 derniers ne sont pas nés non plus à Beychac paroisse St-Marcel, vérifié jusqu'en 1609), ni la naissance de Marc Antoine DEMANDE, ni celle de Marguerite LEDOUX, et ni les décès de François DEMANDE, Jeanne d'ALLEGRET, Jean LEDOUX, Lancelot LECOMTE ni Marguerite BOUGES.
De leur côté, une autre grande famille coule des jours heureux à Beychac, situé entre Bordeaux et Libourne, à environ 18 kilomètres au nord de La Sauve. Il s'agit de Lancelot Le CONTE 8108 , écuyer. D'où vient sa famille ? Quel titre porte-t-il ? Je l'ignore par manque de sources. Un document précise qu'il habite rue Gascogne, mais je ne connais pas cette rue à Beychac ; ce doit être un ancien nom de rue.
Lancelot Le CONTE 8108 épouse Margueritte BOUGES 8109 , et avec elle il a 5 enfants nés à Beychac dans la paroisse Saint-Marcel :
Concernant ce fameux Lancelot, on trouve sur le site des Archives départementales de la Gironde le libellé d'un document : "LE COMTE (Lancelot) écuyer demeurant rue Gascogne § Déclaration par Lancelot LE COMTE ayant charge expresse de Jh. LE COMTE chevalier baron de Beyssac relatif à un arrêt obtenu au conseil Privé annulant un arrêt du Pt de Bordeaux du 16-1-1632 et dont le procès fut renvoyé au Pt de Racines". Ce document, daté du 22 janvier 1633, porte la côte MC/ET/XXXIV/56, mais n'est pas disponible en ligne. Le lieu cité, Beyssac, est une "déformation" mal orthographiée de Beychac. Voir sur le site des Archives Nationales s'il est possible d'avoir une copie de l'acte.
On trouve un autre document concernant Lancelot Le CONTE, sur le site Yumpu : "1628-1636 - Audiences. - Procès entre Jacques Gobineau, seigneur du Temple, et Lancelot Lecomte, pour cinq quartiers de pré à Gorget. Registre B. 1841 - In-4°, papier, 317 feuillets". Le Gorget est un village situé en Eure-et-Loir, près de Chartres. Serait-ce le lieu d'origine de cette branche ?
Notre ancêtre Jean Le COMTE 4054 est en fait Sieur de TALEYRAN. Il épouse Massée MONFORT 4055 , mais je ne sais pas encore si c'est à Beychac ou à Bordeaux que ce mariage a lieu. Car le couple va vivre quelques temps dans la capitale de l'Aquitaine ; puis entre août et novembre 1671, ils quittent Bordeaux pour revenir s'installer à Beychac. Il faut noter que Taleyran est un lieu-dit de Beychac ; Jean Le COMTE 4054 ne fait finalement que revenir dans son fief !
Et c'est sur ses terres que le couple a 7 rejetons :
Sieur Jean Le COMTE 4054 décède à l'âge de 74 ans, le 19 avril 1720 à Beychac, dans la paroisse St-Marcel. Le curé précise qu'il est enterré dans l'église entre le confessionnal et le coffre de l'oeuvre.
A Avensan, chercher la naissance de Pierre SIMEON après 1709 et avant 1723. Pas en ligne avant 1737...
Je ne trouve aucune trace des de Mande de Marcon à Sadirac entre 1673 et 1740. Le mariage de leur fils en 1719 dit pourtant bien que Marc Antoine est mort, et que Marguerite LEDOUX habite à Sadirac, mais les registres, en plus dans le désordre, restent désespérément muets... Marguerite LEDOUX aurait-elle suivi son fils à Avensan ?
Aux AD municipales de Bordeaux, on trouve le répertoire qui indique le mariage de Jean LE COMTE et de Massée MONFORT à Bordeaux paroisse St-Rémi le 3 septembre 1669. Mais il s'agit d'un répertoire, une simple table, il n'existe pas de registre contenant cet acte. Il n'y a pas non plus de registre de naissance entre 1669 et 1673 pour trouver les premiers enfants du couple.
D'abord, je ne trouve pas la naissance d'enfants de Jerosme de MANDE sieur de MARCON et Catherine LECOMTE entre 1719 et 1724 à Beychac (paroisses St-Marcel), ni à Sadirac, ni à Créon. A La Sauve, les registres commencent seulement en 1758. Dans "Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 [Gironde] : série E supplément, v. 01", j'ai trouvé page 166 : "Baptême de Marie, fille de Jérôme de Mande, écuyer (25 août 1720) Eglise St-Pierre d'Avensan". Ils sont venus donc directement à Avensan après leur mariage. Malheureusement les registres d'Avensan ne commencent qu'en 1737 en ligne ! Et je ne trouve pas le décès de Catherine LECOMTE après 1743 à Avensan.
J'ai fait une dépouille systématique des registres de Beychac paroisse St-Marcel entre 1719 et 1739. Continuer avant et après pour peut-être trouver des infos.
Beychac n'étant situé qu'à une quinzaine de kilomètres de Sadirac, Sieur Jérosme DEMANDE de MARCON 2026 , écuyer, et Dame Catherine LE COMTE 2027 étaient faits pour se rencontrer ! Le mariage a alors lieu dans l'église de Beychac, le 2 décembre 1719. Mais ils ne sont pas restés à Beychac, car la naissance de leur fille nous indique qu'ils se sont rapidement installés dans le Médoc, à Avensan.
Jérosme DEMANDE de MARCON 2026 et Catherine LE COMTE 2027 ont 3 enfants :
Sur le site "Mémoire des hommes", j'ai trouvé dans le registre de contrôle des troupes d'Ancien Régime, dans le Régiment d'infanterie du Béarn (côte GR 1 Yc 103), la liste des soldats servant dans la Compagnie de Valette. Ce registre est tenu, dit la première page, "en exécution de l'Ordonnance du Roy du 2 juillet 1716".
Page 64/157, il est écrit à son nom : "Philippes Demende dit Marcou. Fils de feu Jerome et de feu Catherine Lecomte, natif de la p(aroi)sse d'avinaut en Medoc J(uridicti)on de Bordeaux, 33 ans, 5p 3p 3lignes. Date de l'enrôlement : 13 mars 1759". La paroisse de naissance doit être Avensan.
Suite de l'histoire : vers Jeanne Elisabeth DE MANDE DE MARCON