Généalogie de la famille DUCOS - PONTET

La famille du côté d' Amiet DUCOS

Son grand-père paternel : Bertrand DUCOS

Vous êtes ici   :   Les origines des DUCOS     Bertrand DUCOS     Paul "Charles" DUCOS     Pierre "Amiet" DUCOS     Mon père     Moi

Se repérer dans l'espace :

Dans le temps :

Quartier AQuartier BQuartier CQuartier D
Bertrand
DUCOS
Marie
FATIN
Louis
ROSSIGNOL
Louisa
LALLEMAGNE
Jules
GUIBERT
Suzanne
LAROCHE
Julien
PONS
Dorothée
CAREL
Alcide
PONTET
Ma
BOUSCARRUT
Richard
JUFORGUES
Arnaudine
RAYMOND
Jeantil
GOFFRE
Estelle
MONNEREAU
Emile
JUSTE
Alice
ABRIBAT
Charles
DUCOS
Louise
ROSSIGNOL
Charles
GUIBERT
Joséphine
PONS
René
PONTET
Lucienne
JUFORGUES
Henri
GOFFRE
Henriette
JUSTE
Amiet
DUCOS
Marcelle
GUIBERT
Henri
PONTET
Yvette
GOFFRE
Mon père Ma mère
Moi

 

Les jeunes années


Carte des villages de Listrac-Médoc

 

 

Né le 5 mars 1837 dans la propriété familiale de Libardac, petit village de la commune de Listrac dans le Médoc, Bertrand DUCAUTS  16 y grandit en compagnie de ses 2 frères (tous deux prénommés François pour l'état civil mais dont les prénoms utilisés en famille me sont actuellement inconnus) et de sa soeur Jeanne.

Bertrand apprend de son père le difficile métier de vigneron, comme cela se fait depuis plusieurs générations. Mais la famille cultive également de quoi se nourrir, comme sans doute des pommes de terre, et élève des cochons, des brebis, des vaches et des poules.

 

Listrac-Médoc
La propriété de Libardac. Photo : Christophe Ducos

 

Il croise aussi peut-être un jeune garçon né 3 ans après lui, et qui vient vivre vers 1846 chez son oncle à Peyrelebade, non loin de Libardac. Ce petit garçon a 6 ans quand il se prend de passion pour la peinture. Les paysages, la lumière et les couleurs de la campagne listracaise le fascinent au point qu'il s'essaie au fusain pour retranscrire les émotions qu'il ressent au contact des champs, des vignes et des forêts. Ce petit artiste connaîtra par la suite une carrière prodigieuse : il s'agit d' Odilon REDON.

 

Listrac-Médoc
Peyrelebade - Huile d'Odilon Redon vers 1897, musée d'Orsay à Paris

 

Le service militaire

Le service militaire est une étape très importante dans la vie des jeunes hommes quand ils atteignent leurs 20 ans. Pour chaque individu, il symbolise en quelque sorte le passage de l'enfance à l'âge adulte. Mais surtout, il permet à chaque paysan (ceci n'est pas un terme péjoratif, la grande majorité de nos ancêtres vient du monde paysan) de quitter son lieu de naissance, son village, sa campagne, sa montagne ou son littoral, pour rencontrer d'autres jeunes de son âge mais issus de milieux totalement différents. Ainsi le viticulteur du Médoc pouvait se lier d'amitié avec un forgeron du Calvados, un étudiant en architecture natif de Marseille ou un fils de notaire parisien.

Cette institution du service armé permet donc le brassage de la société, et donne à chacun l'occasion de découvrir, outre de nouvelles têtes, des gens aux modes de vie totalement différents. De plus, ces rencontres se font dans des lieux entièrement inconnus de chaque jeune recrue, en France ou à l'étranger. Pour beaucoup, le service militaire est la seule occasion de voyager dans toute leur vie, et plus tard, le souvenir de cette période demeure indélébile dans la mémoire de l'ancien soldat.

Malheureusement, je n'ai rien pu trouver sur le service militaire de Bertrand DUCAUTS  16 , ni l'arme dans laquelle il a servi, ni les lieux où il est allé, ni même s'il était apte à l'effectuer.

Pour remonter plus loin...

Je n'ai encore aucune information concernant le service militaire de Bertrand. En effet, étant né en 1837, il doit effectuer son passage sous les drapeaux l'année de ses 20 ans, soit en 1857. Or, les premiers registres matricules répertoriés sur les Archives Départementales de Gironde datent de 1859, et ne sont même pas en ligne (uniquement à partir de 1867). A 2 ans près, c'est ballot...

Par contre, le recensement de la population de Listrac-Médoc est accessible en ligne de 1820 à 1926 !

 

Un premier mariage

Bertrand est un fringant jeune homme de 21 ans, quand il rencontre une jeune listracaise née le 16 juillet 1841, elle aussi fille de cultivateur. Il tombe alors sous le charme de cette demoiselle de 17 ans, qui répond au doux nom de Marie NOMARD. Ses parents, le cultivateur Pierre NOMARD et son épouse Pétronille PICQ, sont très certainement des voisins de la famille DUCAUX.

Bien que toute jeune, Marie NOMARD sait lire, écrire et compter, ce qui n'est pas le cas de Bertrand. Cependant, l'idée du mariage s'impose vite aux amoureux, comme s'ils sentaient qu'ils n'auraient pas toute la vie devant eux...

 

En préambule à cette union, ils se rendent le 17 février 1859 chez le notaire de Castelnau, Maître Louis BONNET, pour passer un contrat de mariage.

 

Puis le grand jour arrive : le 24 février 1859, Bertrand DUCAUTS épouse Marie NOMARD à Listrac. Pas de grand faste pour la cérémonie : nous sommes entre paysans, entre vignerons qui ne gagnent que ce dont ils ont besoin pour vivre au quotidien. Cela ne les empêche pas de profiter pleinement du bonheur de cette union, et d'espérer que l'avenir sera heureux et prospère.

 

 

Pour débuter leur vie commune, Bertrand DUCAUTS et Marie NOMARD reçoivent de leurs parents un lit de bois avec couvertures, garnitures, rideaux et 14 draps, 14 serviettes, 14 essuie-mains, une armoire en bois de noyer, et 12 brebis. L'ensemble est évalué par le notaire à 140 Francs (100 Francs du côté des parents de la mariée, et 40 Francs du côté des parents du marié). Les NOMARD semblent un peu plus fortunés que les DUCAUTS !

De ce premier mariage, Bertrand a un fils, Pierre "Marcelin" DUCAUTS ou DÉCAUX, qui naît le 27 février 1860 à Libardac. Cet enfant ne fait pas partie de nos ancêtres, mais ouvre une branche colatérale que l'on va découvrir plus loin. Il est intéressant de constater qu'à partir de Marcelin, son patronyme et celui de tous ses descendants s'est transformé : de DUCAUTS, il passe progressivement à DÉCAUX (avec un accent sur le "e").

Après l'arrivée de cet enfant, le jeune couple s’installe alors à Ludeye, un autre village de Listrac. Malheureusement, le temps de joie qui suit cette naissance ne sera que de courte durée. En effet, un mois après la naissance de l'enfant, le 2 avril 1860, Marie meurt subitement alors qu’elle n’a que 18 ans ! Il est très probable que lors de l'accouchement, quelque chose ne se soit pas passé normalement. La jeune maman a dû souffrir pour mettre son bébé au monde, dans ce fameux lit de bois de sa maison de Ludeye, et cela sans aucune assistance médicale. Nous ne connaîtrons jamais la cause exacte de ce triste décès, mais cependant on réalise parfaitement la douleur qu'a dû ressentir Bertrand à la perte de son épouse, et l'immense chagrin du petit Marcelin qui n'aura jamais connu sa maman.

 

Malgré ce manque irremplaçable, le jeune Marcelin DÉCAUX grandit, élevé par son papa dans ce même village de Ludeye, où il devient lui aussi cultivateur. A 17 ans, il aura aussi le malheur de perdre son père Bertrand , en 1877.

Marcelin mesure 1,64 m, et sait lire et écrire. Jugé apte au service militaire actif, il entre le 16 novembre 1881 dans le 1er Régiment de chasseurs d'Afrique. Il participe alors aux campagnes d'Afrique du 17 novembre 1881 au 27 décembre 1885, où il fait partie des colonnes appelées à réprimer des mouvements insurrectionnels sur le territoire algérien entre novembre et décembre 1882. Il obtient un certificat de bonne conduite, et est envoyé en congé le 25 décembre 1885 en attendant son passage dans la réserve de l'armée active le 1er juillet 1886. Il passe alors dans la disponibilité du Régiment d'artillerie divisionnaire à Tarbes, où il fera 2 périodes d'exercice en 1887 et 1889.

 

Le 16 février 1887, alors qu'il a presque 27 ans, Pierre "Marcelin" DÉCAUX épouse Catherine NOMARD (née le 22 mai 1867), fille d'une autre famille de cultivateurs de Ludeye à Listrac. Le surnom de la demoiselle ne pouvait pas mieux tomber : elle s'appelle Marceline !

Si l'épouse de Marcelin porte le même nom de famille que sa mère, c'est parce qu'elles ont un lien entre elles : Pierre NOMARD est le grand-père de Marie NOMARD, et il est l'arrière-grand-père de Catherine NOMARD, comme on peut le voir dans la figure ci-contre. Cette branche colatérale comporte donc un cas d'implexe.

Pour remonter plus loin...

J'ai pu trouver les surnoms de Marcelin et de Marceline dans le recensement de Listrac, mis en ligne sur le site des Archives Départementales de la Gironde.

Reprendre les recherches à Listrac dans le registre 1737-1751, pour les naissances, à commencer par celle de Jean DAURAT le 25 novembre 1750.

Listrac-Médoc
Listrac-Médoc - La mairie (à l'époque...)

 

 

Une fois mariés, Pierre "Marcelin" et Catherine "Marceline" mettent au monde 3 enfants qui ont toujours habité Ludeye :

 

La signature de François "Camille" DÉCAUX : Signature Camille DECAUX

 

La signature de Pierre "Elie" DÉCAUX : Signature Elie DECAUX

 

Odilon Redon
L'automne en Médoc - Huile d'Odilon Redon, musée des Beaux-Arts de Bordeaux

 

Par la suite, Marcelin et sa famille habitent à Lambert. Lui est ouvrier agricole au château Lestage, où son fils Camille le rejoindra en tant que vigneron (recensement 1906-1911). Puis il devient viticulteur pour M. CAZEAUX (recensement 1921), pendant que Camille est métayer pour M. BERTIN, et Elie rentre vigneron château Lestage. Je n'ai pas encore la date de décès de Marcelin.

Marceline NOMARD disparaît, elle, à 74 ans, et sa mort est annoncée dans La Petite Gironde du 7 janvier 1942, dans l'article qui est reproduit ci-dessous. Dans la liste des décès, on trouve : "Catherine Nomard, veuve Decaux, 74 ans". Je suppose que son décès doit dater de la veille.

 

Odilon Redon
Avis de décès de Catherine Nomard - La Petite Gironde du 7 janvier 1942

 

Veuf de la pauvre Marie NOMARD, notre Bertrand DUCAUTS  16 revient vivre à Libardac chez ses parents, ce village où il est né et qu'il ne quittera plus. Trois ans plus tard, il épousera une autre Listracaise en secondes noces : Marie FATIN 17 .

 

 

Vers sa seconde femme        Marie FATIN