Généalogie de la famille DUCOS - PONTET

La famille du côté d'Henri PONTET

Pierre "Henri" PONTET

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(raconté par Yvette Goffre)

Pierre "Henri" PONTETL'enfance

 

Mon mari Pierre dit Henri PONTET  6  est né le 28 octobre 1920 à 22 heures, à Lestage, commune de Listrac, où vivent ses parents. Il va à l’école à Listrac, où il est toujours dans les premiers, jusqu’au certificat d’études qu’il obtient le 16 juin 1933 avec la mention Bien.

Sa signature : Signature Henri Pontet

 

Henri Pontet     Henri Pontet     Henri Pontet
Henri PONTET - en 1928, 1932, et en premier communiant en 1932

 

Il prend des cours de solfège et de saxophone avec M. MEYRE, professeur de musique, et joue à l’harmonie de Listrac, puis dans les bals. En 1934, il obtient un diplôme de 1ère mention de solfège 2ème division, décerné par la société musicale « Harmonie l’Union de Listrac-Médoc ». Malheureusement, il vendra son saxo à un ami musicien plus jeune que lui, dans les années 1940, quand il aura arrêté de jouer dans les bals.

Il joue aussi au football, au club des Merles Blancs. Avant la guerre, il travaille à Saransot, puis à la scierie HOSTEIN & LAVAL à Listrac où il est bucheron et scieur de long.

 

Henri Pontet
Henri PONTET - vers 1938

 

La préparation militaire

Vers 1938, il fait sa préparation militaire à Castelnau, car il veut être dans les chars. Avec son petit 1,60 mètre, il obtient son Brevet Sportif Populaire 3ème échelon, le 7 mai 1939. Ce diplôme, créé en 1937 par Léo LAGRANGE dans la lignée de la politique du Front Populaire, vise à rattraper les retards en matière de sport scolaire vis-à-vis des états totalitaires encadrant le pays. En effet, le niveau du sport français était peu reluisant comparé aux modèles étrangers...


Mais malgré une excellente condition physique, Henri n’a pas encore fait son service en 1939 et n’est donc pas mobilisé au début de la Seconde guerre mondiale. Alors que l'année suivante, âgé de 20 ans, il aurait dû être mobilisé, l'armistice du 22 juin 1940 va changer la donne : les accords entre le maréchal KEITEL, représentant du IIIème Reich allemand, et le général HUNTZIGER, représentant le gouvernement de Philippe PETAIN, prévoient que les armées françaises doivent être démobilisées, et le service militaire supprimé.

 

C'est dans ce contexte que le 5 juillet 1941, Henri m'épouse, moi Yvette GOFFRE 7 , à Moulis.

 

Henri Pontet et Yvette GOFFRE
Henri PONTET et Yvette GOFFRE - en 1941

Engagé dans la guerre

Pierre "Henri" PONTETEn 1945, un copain à lui est appelé, et bien que marié et père de 2 fillettes, Henri le suit à l'âge de 25 ans en s’engageant avec son beau-frère Robert GOFFRE auprès des armées de la France libre. Lors de son départ pour la guerre, sa mère Lucienne, très inquiète, lui dit : " Je ne te reverrai jamais, mon chéri ! ". En effet, elle avait déjà perdu son premier mari pendant la Première guerre mondiale, et craignait de revivre le même drame avec son fils...

Mais Henri est décidé, et il part. Engagé volontaire le 25 janvier 1945 pour la durée de la guerre, il entre au 68ème Régiment d' Artillerie blindé. Il arrive au corps d'instruction 3/68 RADB le 3 février, où il est classé 3ème groupe, 9ème batterie. Le 68ème Régiment d'Artillerie d'Afrique fait partie de la 1ère Division Blindée (68e RAA / 1eDB). La 1ère D.B., surnommée la division Saint Louis, est l'une des composante de la 1ère armée du général DE LATTRE DE TASSIGNY. Elle est formée en 1942 en Tunisie, où le roi Louis IX (Saint-Louis) est venu mourir en 1270. Cette division est équipée avec du matériel moderne américain, et se compose de 3 groupements tactiques, les Combat Command (CC 1, CC 2 et CC 3), comprenant chacun 4 000 à 4 500 hommes pour un bon millier de véhicules.

Henri fait rapidement ses classes en apprenant l'essentiel de ce qu'un soldat doit connaître sur le service intérieur, l'armement, la topographie, la mécanique automobile, celle des chars, et l'utilisation de la radio. Alors qu'il ne possédait que le permis de conduire des véhicules de tourisme, il passe en plus un brevet militaire (n°3789) pour la conduite de véhicules militaires, qu'il obtient le 23 février : le 2ème classe PONTET peut désormais conduire les camions et les tracteurs chenillés, puis le 24 septembre les pelles sur chenilles Caterpillars M7.

Henri est alors pris en compte au recrutement d'Oran le 26 mars, avec le numéro matricule (au recrutement) LM 1748. Il fait admirablement la démonstration de ses capacités en se classant 3ème sur 37 au peloton 1B, avec une moyenne plus qu'honorable de 16,625 !

 

Insigne du 68é RADB   Insigne de la 1ère Division Blindée
Insigne du 68ème Régiment d'Artillerie en 1945, et insigne de la 1ère Division Blindée (la croix de Saint Louis)

 

Après ses classes, Henri est tout-à-fait opérationnel pour la campagne d'Allemagne. Son numéro matricule (au corps) est maintenant le 6546. A la fin du mois de mars 1945, Henri rejoint la 1ère D.B. qui se trouve à Strasbourg : la campagne d' Allemagne va enfin commencer. En tant que deuxième cannonier, il fait la guerre sur un char observatoire qui va scruter les positions allemandes, avec André LAROCHE, son chef de char et ami. Une amitié qui devait durer bien au-delà du conflit mondial, puisqu'elle continuera toute leur vie durant. Entre deux combats, Henri écrit à sa mère pour la rassurer : " Ne t'inquiète pas, maman, je suis dans le char du Capitaine ". Lucienne était un peu apaisée à la lecture de ces quelques mots ; le Capitaine devait certainement se trouver à l'arrière pour coordonner les manoeuvres... En réalité, c'était le contraire : le char du capitaine était le premier à aller au combat, en première ligne ! Lucienne ne le saura qu'après le retour de son héros de fils...

 

Le parcours de la III/68ème
En rouge, le parcours d'Henri avec la III / 68ème.

 

La Division franchit la frontière allemande le 5 avril, et traverse le Rhin le 6 avril à Ludwigshafen-Mannheim (ces deux villes sont juxtaposées, simplement séparées par le fleuve).

Elle descend sur Karlsruhe, et le 8 avril à Ittersbach, la 9ème batterie détruit une batterie de 88 Flak et une batterie de 40, sous les ordres du capitaine LECOULS. La prise de cette position permet à 2 détachements blindés d'avancer. Le capitaine écrit : "Les tirs sont exécutés avec une rapidité et une précision qui font l'admiration de tous". L'armée progresse vers Ottenau, s'empare de Baden-Baden le 13 avril, et Le Hornisse Grinde, au sommet de la Forêt Noire. Puis le 19 avril, elle traverse Freudenstadt, et par Rottweil, elle atteint, en tête de la 1ère Armée, le Danube qu'elle traverse à Tuttlingen le 21. Elle achève, à Stockach, au nord du Lac de Constance, l'encerclement des forces ennemies qui résistent encore en Forêt Noire.

Sans désemparer, la Division à la croix de Saint-Louis pousse le long du Danube vers le nord-est, par Sigmaringen, jusqu'à Ulm dont elle s'empare le 24 avril, en liaison avec la VIlème Armée américaine venue du Nord. Pendant ce temps, le service des essences et l'atelier qui sont restés près de Liptingen, parviennent à assurer le ravitaillement du groupe malgré les attaques ennemies. Cela permet à la Division de descendre alors vers le sud, et de progresser vers Laupheim, Leutkirch (le 28) et Kempten (le 30).

Le groupe s'empare ainsi d' Immenstadt (30 avril) et franchit le même jour la frontière autrichienne, dans les Alpes du Tyrol. Il arrive alors à Mittelberg, dans l' Algau bavarois, à 7 kilomètres à l'intérieur de la frontière autrichienne. C'est là que toute la Division apprend, le 7 mai 1945, que l'ordre de cesser le feu est donné car l' Allemagne capitule. C'est la Victoire ! De Nartelle en Provence jusqu'à Mittelberg en Bavière, le III/68ème a poursuivi l'ennemi sur près de 3 000 kilomètres, tiré 90 000 coups de canon et fait 1 733 prisonniers.

 

Henri Pontet

Henri Pontet
Henri PONTET sur le char Reichshoffen, et sur le char Sainte Barbe - en 1945

Sainte Barbe

Le nom du char "Sainte Barbe" ne doit rien au hasard. C'est le nom de la sainte patronne des artilleurs, qui vécut au Vème siècle. La légende raconte que son père, Alipyus, était expert en chimie. Barbe s'intéressait énormément aux travaux de son père, à tel point qu'elle y prenait part. Ensemble, ils mirent au point un puissant explosif dans leur laboratoire d'Hippone, en Numidie (au nord de l'actuelle Algérie). Puis Barbe entra au couvent de Sainte Perpétue.

Mais en l'an 430, les vandales arrivèrent pour envahir Hippone. Barbe quitta son couvent pour aider son père à défendre la ville, mais celui-ci fut tué d'un coup de flèche. Barbe, seule dépositaire des secrets des explosifs, continua le combat et résista 14 mois par l'usage de feux de Bengale. Mais les vandales finirent par prendre Hippone et pillèrent la ville. Barbe avait auparavant bourré le couvent d'explosifs ; quand les assaillants pénétrèrent à l'intérieur, le bâtiment explosa emportant vandales et religieuses.

 

Mais revenons à Henri. Pour lui, la guerre n'est pas encore finie ! Son régiment rejoint alors sa nouvelle zone d'occupation : le Palatinat (PC à Spire puis à Landau). Le 1er juillet, un premier détachement part à Berlin où l'Etat-major et le CC 2 doivent le rejoindre. Le stationnement de la Division est alors le suivant : Bad-Kreuznach et Berlin (Etat-major et éléments hors CC), Wittlich (CC 1), Alzcy (CC 2) et Trèves (CC 3). Pendant plus d'un mois, Henri est employé au service des subsistances et vivres du 11 juillet au 19 août. Puis le 18 septembre 1945, Henri est nommé au grade de brigadier par ordre n°84 du Chef d'escadron BERTRAND commandant le 3/68. En ce mois de septembre, la Division est désignée pour rentrer enfin en France. Après avoir traversé l' Alsace, l' Allemagne, et être allé jusqu’en Autriche, Henri est alors démobilisé le 27 septembre 1945 en vertu des prescriptions de la D.M. 14/4/EMA/711. Il peut alors rentrer chez lui dans le Médoc, à la grande joie de sa famille !

Le 68ème Régiment est cité pour la 3ème fois à l'ordre de l'Armée le 1er octobre 1945. Voici le texte de cette citation :

« 3ème Groupe du 68ème régiment d’artillerie d’Afrique, groupe d’une valeur exceptionnelle, digne des plus belles traditions de l’artillerie, sans cesse sur la brèche depuis la Provence (15 août 1944) jusqu’à l’armistice le 8 mai 1945, a sous les ordres des chefs hors pairs le commandant ELIET puis le commandant BERTRAND, pris part à toutes les opérations de la 1ère armée française. Peypin, Anse, La Chapelle de Ronchamp, Delle et Mulhouse sont autant de victoires qui ont été possibles grâce à la précision et à la puissance de ses tirs, et à la hardiesse de son personnel. En janvier 1945, appuyant différentes unités en Alsace, inflige de lourdes pertes à l’ennemi, au cours de contre-attaques, par la soudaineté de ses tirs, et permet le maintien des positions conquises. Enfin, pendant la campagne d’Allemagne, affirme à nouveau sa force et ses qualités manoeuvrières, tant dans la bataille de rupture, à Karlsruhe et Itterbach, que dans l’exploitation de Freudenstadt, en Autriche. Commandants de groupe, de batteries, observateurs, batteries échelons, Piper-Cub, tous mêlés dans la bataille avec les autres armes, ont fait du 3ème groupe un groupe légendaire, sans lequel aucune victoire n’eût été possible ».

Signé : Charles de GAULLE

De Gaulle 

La 1ère D.B. peut justifier son orgueilleuse devise: "Nomine et virtute prima" (La première par le nom comme par la valeur). Sur la photo ci-dessus, on voit le général de GAULLE passer le régiment en revue fin 1945.

 

Revenons juste un instant sur un épisode de la fin de la guerre. Lors de la bataille des Ardennes, le 16 décembre 1944, un certain nombre de soldats allemands ont été capturés à Bastogne. L'un d'eux s'appelait Willy MOHR. Il avait été enrolé de force dans la Wermarcht à l'âge de 16 ou 17 ans. Pendant cette bataille, qu'il ne voulait pas faire, il fut dans les premiers à lever les bras pour se rendre. Ce prisonnier de guerre s'est alors retrouvé à Listrac. A la fin du conflit, il a été libéré et a tenté de rentrer chez lui en Allemagne. Malheureusement pour lui, sa famille l'a rejeté, notamment sa mère. Il a donc décidé de revenir dans ce village du Médoc, où il avait noué des relations amicales ; il s'y est marié avec Jacqueline DURAND, dite Liline, et a travaillé à la même scierie qu' Henri ! Un jour, alors que Willy s'apprêtait à sortir sa gamelle pour manger son repas du midi, un chien s'invita et vola son déjeuner avec une grande vivacité. Un de ses collègues lui dit : "Ce midi, tu vas faire tintin !". Peu habitué aux expressions françaises, Willy lui demanda "Je vais faire quoi ?". "Tintin !" lui rétorqua-t-on. De ce fait, Willy fut désigné par le surnom de Tintin par les Listracais. Lui et Henri sont ainsi devenus des amis intimes. Il y eut en tout 6 prisonniers allemands à Listrac, et 3 d'entre eux ont préféré y rester après la guerre !

 

 

Retour à la vie civile

De retour de la guerre, Henri travaille un temps chez TERRIEUX, à Castelnau, mais préfère retourner à la scierie HOSTEIN à Listrac, avec son copain Tintin. Il habite alors au Fourcas avec sa femme et ses 2 filles.

Le 19 février 1949, Henri se retrouve devant le notaire. En effet, son père René PONTET  12 est mort 5 mois auparavant, et une attestation d'hérédité est nécessaire pour établir qu' Henri, en tant que fils unique, est son seul héritier. La succession est constituée de la totalité des biens que René a reçu de ses parents le 11 avril 1934, à savoir :

La valeur de tous ces biens est évaluée à 52 982 francs. Henri possède donc environ 45 ares de vignes ; toutefois, il conserve son travail à la scierie, où il reste jusqu’à sa retraite en 1980. En parallèle, il travaille sa vigne héritée de son père. Ce dernier décide de céder toute sa production à la cave coopérative de Listrac, comme son père René le faisait avant lui.

Henri Pontet
Henri PONTET après la guerre

Le 23 mars 1953, le réserviste est de nouveau appelé à rejoindre l'armée, au district portuaire et aéroportuaire de Bordeaux, au camp Guynemer (BA 246), unité M-987. Ce camp se trouve près de la place Ravezies, sur l'actuelle allée de Boutaut. Il y est inscrit sous le numéro matricule 2758. On a retrouvé son fascicule de mobilisation, mais aucune mention n'est portée sur son livret militaire. Je suppose qu'il y a effectué une période de quelques jours dans cette base, mais je n'ai pas de détail supplémentaire.

 

Codres
Le chemin de Codres - Croquis de Pierre DUCOS (site : Pierre DUCOS Artiste-peintre)

Le 1er mars 1952, Henri, sa mère et sa femme, procèdent devant notaire à un échange de parcelles avec la veuve de Pierre Louis BIBIAN et ses deux fils. Par cet échange, Henri acquiert

Malheureusement, l'acte ne précise pas de quelles parcelles les JUFORGUES-PONTET ont dû se séparer lors de cet échange. La valeur estimée de chaque ensemble, de part et d'autre, est estimé 2 500 francs. Ainsi Henri regroupe ses parcelles de façon à ce qu'elles soient moins éparpillées.

 

Vers 1959, à Codres, Henri transforme l’écurie, à côté de l’ancienne maison de sa grand'mère Ma BOUSCARRUT  25 , en 2 petites chambres, et rebâtit le reste de la maison. Nous y emménageons en 1960.

Le croquis ci-dessus représente le chemin qui mène à notre maison de Codres, bordé à sa gauche par la garenne, et à sa droite par le mur de la propriété d' Henri BIBIAN, reprise un temps par le footballeur Jean TIGANA.

Le 10 juin 1961, Henri PONTET  6 achète 3 parcelles à 3 propriétaires différents, dont Ma :

Ces parcelles sont voisines d'autres qui lui appartiennent déjà, toujours dans un souci de regroupement. Pour ces 3 acquisitions, Henri débourse 112,32 nouveaux francs. Le travail ne manquera pas pour lui !

 

Repas de vendanges
Repas de vendanges à Codres - en 1962

 

L'époque des vendanges, en plus de la récompense du travail fourni tout au long de l'année, donne lieu à d'importants repas où toute la famille se retrouve. La famille et les amis, notamment André LAROCHE, son chef de char pendant la guerre qui reviendra tous les ans revoir son frère d'arme.

Mais bientôt, Nanin, ne pouvant plus physiquement travailler, envisage de donner une partie de ses propres possessions à son neveu Henri. Nous sommes le 7 avril 1971, et Nanin va sur ses 71 ans. Devant le notaire de Castelnau, il cède à Henri 2 parcelles dont il a hérité lors du fameux partage entre les 3 frères en 1934 :

La vente se réalise au prix de 1 650 francs. Puis le 13 mai 1978, Nanin vend de nouveau à Henri une parcelle de vigne toujours située au Champ de Codres ouest, de 2 ares et 7 centiares (section D, n°165), pour 500 francs. Nanin décèdera un an et demi plus tard à Bordeaux, le 3 décembre 1979.

Le 2 avril 1980, c'est à un échange qu' Henri va procéder cette fois, avec André Pierre BLANC. Il cède la parcelle de terre au Champ de Codres ouest, de 10 ares 36 centiares (section D, n°152), pour obtenir la parcelle de terre au Champ de Codres ouest, de 8 ares 28 centiares (section D, n°166). Ainsi, chacun des deux échangistes regroupe encore un peu plus ses terres.

Nanin disparu, sa veuve Catherine Camilla RAYMOND, qu'on appelle Tatie Camilla, vend à Henri deux emplacements situés au bourg de Listrac, le 26 août 1981 :

Ces biens appartenaient à son défunt mari depuis le partage de 1934, mais comme le couple n'a pas eu d'enfant, elle ne privait aucun héritier en consentant à cette vente. Celle-ci est réalisée au prix de 6 505 francs.

 

Henri sur son tracteur
Henri PONTET sur son tracteur - années 1980

Dans un monde qui devient de plus en plus moderne, il faut maintenant posséder une voiture. Henri en achète une, assez chère, pour les déplacements du quotidien. Mais la ligne de la voiture ne plaît pas à Yvette ! Et c'est bien à contre-coeur que, sous l'insistance continue de sa femme, il se résoud à revendre cette voiture, à un prix bien sûr moins élevé. Yvette voudrait avoir un autre modèle, bien plus cher que le premier. Toujours trop gentil, comme à son habitude, Henri achète cette nouvelle voiture. Quand on lui dit qu'il a du laisser beaucoup d'argent dans l'affaire, il répond : "Le silence d'une femme n'a pas de prix" !

Un dernier achat a lieu le 23 juin 1990. Cette fois, il s'agit de sa belle-soeur Lydie GOFFRE et son mari René PIAT qui vendent à Henri une parcelle de sol après coupe, au lieu-dit La Prise à Léogean. Ce bien fait 34 ares et 48 centiares (section D, n°90), et il est contigu à une autre appartenant à son épouse Yvette. Cette vente se fait pour 2 000 francs, prix identique à celui payé par René PIAT quand il l'a acheté 5 ans auparavant. On ne fait pas de bénéfice sur le dos de la famille !

Mais à l'aube de ses 70 ans, Henri développe un cancer du foie. Ses années de travail dans la scierie, au contact de substances chimiques multiples et sans protection adéquate, entrainent le développement de cette maladie détectée malheureusement trop tard. Se sachant gravement atteint, il coupe assez de bois pour que sa femme n'en manque pas pendant l'hiver qui arrive.

Puis vient l'heure d'entrer au Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux, 311 boulevard du Président Wilson. A l'époque, il s'agit de la clinique Dubourg qui a fermé ses portes en 2004, le C.H.U. ayant déménagé place Amélie Raba-Léon. Il doit déjà savoir qu'en entrant dans cette clinique, il n'en sortirait pas vivant. Et malheureusement, c'est bien là qu' Henri décède le 6 mars 1992, à l'âge de 71 ans.

Ses vignes et possessions ont été vendues depuis, car les générations suivantes délaissent l'agriculture au profit de métiers souvent moins manuels. Il s'agit bien de la fin d'un monde, le monde de nos anciens qui mettaient des sabots pour sortir de chez eux, qui parlaient en roulant les "r", et qui aimaient la terre et la vigne au-delà de tout. Mais ce n'est pas la fin du monde, car les enfants et petits-enfants ont entre leurs mains, outre le sacro-saint téléphone portable, la promesse de nouvelles vies à bâtir dans de nouveaux décors par le biais de nouveaux moyens. De quoi donner bien du plaisir aux généalogistes du futur !

 

Vers sa femme        Marie-Jeanne "Yvette" GOFFRE