La numérotation Sosa, la recherche des ancêtres,... Quelques bases pour bien comprendre comment cela fonctionne.
Une présentation de la terre de nos origines, et les grandes ligne de l'histoire de notre famille au fil du temps...
Explications sur les différents calendriers utilisés dans l'Histoire.
Convertir une date du calendrier républicain vers le calendrier grégorien
Pour situer une date dans l'Histoire.
Quelques mots sur l'origine des noms de famille.
Qu'est-ce que c'est ?
Se repérer dans l'espace :
Dans le temps :
Dans les périodes de sa vie :
Marie dite Ma BOUSCARRUT 25 est née le 3 octobre 1875 au village de Lestage à Listrac. Elle est la dernière enfant d'une fratrie de 7, et la seule à être née à Listrac : en effet ses 6 frères et sœurs ont tous vu le jour à Lacanau, à environ 30 kilomètres à l'ouest de Listrac, lieu d'origine de sa famille depuis 4 générations. Trouver du travail étant la préoccupation première de tout bon chef de famille, son père Thomas BOUSCARRUT 50 doit se résoudre à quitter sa ville natale pour trouver à Listrac un emploi de bouvier, c'est-à-dire d'ouvrier agricole s'occupant des bœufs.
Mais au cours de son enfance, Ma et ses parents partent s'installer à Castelnau. Ils demeurent alors au numéro 6 de la rue de l'Isle dans cette commune (recensement 1891), où le chef de famile est "gardeur", c'est-à-dire berger. Dans l'école de Castelnau, Ma apprend avec les enfants de son âge à lire et à écrire, connaissances que ses parents n'ont jamais eu l'occasion d'acquérir. Effectivement, la gratuité absolue de l'enseignement primaire dans les écoles publiques ne commence que le 16 juin 1881 avec la loi de Jules FERRY. Mais alors qu'elle a 15 ou 16 ans, Ma arrête ses études et retourne à Listrac pour travailler : elle entre alors au service de la propriété du Château Lestage comme ouvrière agricole.
Ma est toute jeune quand elle rencontre Jean dit Alcide PONTET 24 , qui est vigneron au Château Lestage. C'est sans doute là qu'ils se rencontrent d'ailleurs, puisqu'elle y travaille aussi ! La jeune femme n'a que 19 ans quand elle épouse le bel Alcide, le 15 novembre 1894 à Castelnau. Ils habitent un temps au lieu-dit Berniquet, à Listrac, mais très vite ils vont changer de domicile. En effet, la famille propriétaire du château y héberge les cultivateurs et les cadres travaillant pour leur domaine. Alcide et Ma s'établissent donc à Lestage : ils sont ainsi sur place pour aller travailler !
Au cours de sa carrière qui va s'avérer fulgurante, Alcide passera de vigneron à régisseur et homme d'affaires du Château Lestage. Ma travaillera elle aussi toute sa vie au château avec dévouement : elle obtiendra d'ailleurs un diplôme de médaille d'argent et la somme de 50 francs, offerts par la Société d'Agriculture de la Gironde, pour ses 38 ans de service le 22 juillet 1928. Elle est à ce titre citée dans un article de "La Petite Gironde" du 25 juillet 1928 ("Mme Pontet née Bouscarrut").

Le jeune couple a 3 enfants, tous nés à Lestage :
André Pierre PONTET dit Nanin, né le 5 septembre 1900. Son surnom provient d'une déformation de sa nièce, qui est aussi sa filleule ; quand elle était enfant, elle prononçait "nanin" au lieu de dire "parrain" ! Par la suite, ce surnom lui est resté, même si les actes notariés disent qu'en famille il est appelé Pierre. Il mesure 1,57 mètre et a les cheveux châtains. Avant son mariage, Nanin est lui aussi cultivateur à Lestage.
Bien qu'ayant fait son service militaire (des photos de famille en attestent), je ne trouve rien sur Nathaniel PONTET dans les registres de matricules militaires. Les fiches numérisées aux AD33 vont jusqu'en 1921, et Natha étant né en 1902 doit être de la classe 1922... A quand la suite ?!

Pendant qu' Alcide travaille à Lestage, lui et Ma habitent sur place dans la propriété du prestigieux château. Mais avant qu' Alcide ne prenne sa retraite vers 1931, le couple achète une propriété à Listrac (chais, hangar, vignes et la maison d’ouvriers), au lieu-dit de Codres, à un propriétaire de Cussac. Marguerite, la sœur de Ma qu'elle surnomme Titioy ( « petite sœur » en patois), achète en même temps la maison d’à côté, qui est aujourd’hui celle de son petit-fils Guy BIBIAN. Ces deux maisons sont très proches de celle occupée par Nanin et Tatie Camilla, située à droite sur la photo ci-dessous. Quand sonne l'heure de la retraite d' Alcide, Ma et lui quittent alors Lestage et s'établissent définitivement à Codres.

Mais la "retraite" d' Alcide est bien courte, car il décède en 1936. Pourtant, sa veuve fait elle-même et toute seule une dernière acquisition le 13 mars 1944. Ma achète une parcelle de vignes en friche non loin de la propriété de Codres à Pétronille Cécile BIBIAN, veuve de Pierre RAYMOND. Cette parcelle, d'une superficie de 3 ares 70 centiares, donne sur le chemin de Codres, mais est aussi voisine de 2 parcelles, l'une appartenant à son fils Nanin PONTET et l'autre à son autre fils René PONTET 12 . Elle est numérotée 421 de la section D sur le cadastre de Listrac-Médoc de l'époque. La vente est réalisée au prix de 370 francs.
La propriété de Codres est assez grande, même trop grande pour un seul couple, et cela doit certainement faire partie d'un plan. Le projet est de réunir autant que possible la famille. Nous avons déjà vu que Nanin et Tatie Camilla vivent à quelques dizaines de mètres, et que Titioy est la voisine de gauche ! L'idée de Ma est alors de faire venir son fils René PONTET 12 et son épouse Lucienne JUFORGUES 13 pour vivre dans le logement libre à côté de chez elle. Ces deux habitations sont intégrées dans le même corps de bâtiment, et leurs intérieurs sont symétriques l'un par rapport à l'autre. René et Lucienne logent dans la maison de gauche, Ma dans l'autre à droite, et encore à droite se trouve le hangar où est entreposé le matériel pour travailler la vigne, ainsi que la cheminée. Mais René meurt en 1948, et Lucienne reste seule à vivre dans sa petite maison.
A la fin des années 1950, la famille de Ma se regroupe un peu plus car sa propriété va maintenant accueillir son petit-fils Henri PONTET 6 et sa femme Marie-Jeanne dite Yvette GOFFRE 7 . Le jeune couple va pouvoir s'installer dans la partie située encore à droite du hangar, mais pour cela, le bâtiment doit subir de grosses transformations. Ces travaux seront intégralement réalisés par Henri lui-même : la cuisine, la salle à manger, une chambre et le garage vont bientôt prendre forme.
Une fois les travaux finis, en 1960, Henri et Yvette peuvent enfin s'installer à Codres avec leurs deux filles. Mais la fin de vie de Ma est très difficile... surtout pour Yvette ! En effet, c'est elle qui doit s'occuper de la grand-mère de son mari, la nourrir, lui faire sa toilette, et supporter son caractère irascible ! Cette cohabitation va durer 7 annnées, aussi pénibles que longues... Puis, 31 ans après son mari, Ma décède le 18 février 1967 dans sa maison de Codres ; à 91 ans, elle laisse derrière elle la propriété de Codres, et son caractère bien trempé.


Vers son fils René PONTET