La numérotation Sosa, la recherche des ancêtres,... Quelques bases pour bien comprendre comment cela fonctionne.
Une présentation de la terre de nos origines, et les grandes ligne de l'histoire de notre famille au fil du temps...
Explications sur les différents calendriers utilisés dans l'Histoire.
Convertir une date du calendrier républicain vers le calendrier grégorien
Pour situer une date dans l'Histoire.
Quelques mots sur l'origine des noms de famille.
Qu'est-ce que c'est ?
Se repérer dans l'espace :
Dans le temps :
Le patronyme JUSTE est un dérivé de JUST, nom de baptême d'origine latine (Justus = le juste), très fréquent chez les chrétiens pour sa valeur symbolique et qui a été popularisé par plusieurs saints. On connaît surtout les saints Just et Pasteur, martyrs espagnols décapités en Castille alors qu'ils n'étaient que des enfants. Un autre saint Just fut évêque de Lyon à la fin du IVème siècle.
Le patronyme est porté dans de nombreuses régions. C'est dans la Loire, l'Yonne et la Haute-Vienne qu'il est le plus fréquent.
Mais nos JUSTE à nous sont originaires du Médoc, plus précisément de la commune d' Avensan.
Dans cette branche, nos ancêtres les plus anciens vivent à Avensan, au village du Pont, en ce début de XVIIIème siècle.
Une petite famille de vignerons peine à sa tâche quotidienne : il s'agit de Pierre JUSTE 1920 (né vers 1694) et d' Elisabeth DUBORD 1921 (née vers 1695). Elisabeth porte un surnom en famille, on l'appelle La Piche ! C'est pour elle un second mariage, mais j'ignore encore le nom de son premier époux.
Avec son second mari, par contre, je sais qu'elle vit au lieu du Pont avec leurs enfants dont :
Travailler de ses bras dans les champs et les vignes d' Avensan n'est pas de tout repos, et tôt ou tard le corps se venge... On ne connaît pas la maladie qui frappe Pierre JUSTE 1920 , mais il a 66 ans quand son âme s'envole, le 7 février 1760. Quant à La Piche, la maladie la prend elle aussi, à l'âge de 77 ans, le 20 janvier 1772, dans le domicile familial du Pont.
C'est à Romefort, un autre village situé dans la même commune, que vivent le vigneron Jean BARRAU 1922 (né vers 1703) et sa femme Marie BRETHON 1923 (née vers 1707). Si Jean BARRAU est vigneron, il est aussi sacristain dans l'église d' Avensan : c'est lui qui prépare les objets liturgiques dont le curé aura besoin pour la messe, et qui s'occupe de la sacristie. Ils ont pour fille Marie BARREAU ou BARRAUT 961 , qui voit le jour le 27 novembre 1732 à Romefort.
Marie BRETHON 1923 décède à 55 ans le 12 octobre 1762 à Avensan, et Jean BARRAU 1922 le 31 janvier 1783 au même village de Romefort, à l'âge de 80 ans.
A Avensan, chercher la naissance de François JUSTE avant 1738, le mariage de ses parents Pierre JUSTE et Elisabeth DUBORD, le mariage de Jean BARREAU et Marie BRETHON. Mais les registres d'Avensan aux A.D. de la Gironde ne commencent qu'à partir de 1737.
François JUSTE 960 est brassier dans les vignes avensannaises, mais il est lui aussi sacristain. De ce fait, il rencontre souvent Jean BARREAU 1922 dans l'église d' Avensan, ainsi que sa fille Marie BARREAU 961 qu'il trouve tout-à-fait à son goût... Et c'est dans cette église qu'il connaît si bien, que François JUSTE 960 épouse la jolie Marie BARREAU 961 le 20 janvier 1758. Après leur union, ils s'installent eux aussi au village du Pont, où ils ont 3 enfants :
On sait juste (bien vu le jeu de mot !) que Marie BARREAU 961 décède à 49 ans seulement, le 29 mars 1782, certainement de maladie, avant même le mariage de ses enfants. François JUSTE 960 , lui, disparaît à 66 ans le 11 décembre 1795, tous deux à Avensan.
Ici nous rencontrons Loüis DEJEAN 962 , dont la courte histoire est relatée dans la page Nos implexes paragraphe DEJEAN. En effet, ses parents sont des implexes, et lui-même va se lier à la famille METAYET.
Le village de Primat se trouve lui aussi dans la paroisse d' Avensan, c'est même le voisin direct de Pelin puisque ces deux lieux se situent à 500 mètres l'un de l'autre ! A Primat vivent le brassier Timothée dit Argoulet METAYET 1926 , né vers 1711, et son épouse Jeanne METAYET 1927 , née elle vers 1708. Argoulet est déjà veuf d'une première épouse dont le nom ne m'est pas encore connu. Je n'ai pas non plus la date de ce second mariage, aussi n'ai-je trouvé que ces 3 enfants :
Mais ces enfants ne connaîtront malheureusement pas leur mère très longtemps : Jeanne METAYET 1927 décède le 7 novembre 1763 à Primat à seulement 55 ans... Son pauvre veuf Timothée "Argoulet" METAYET 1926 lui survit 18 ans, avant de mourir à son tour le 13 juin 1781.
Loüis DEJEAN 962 , en grandissant, apprend lui aussi le difficile métier de laboureur. Nous avons vu que de Pelin à Primat, la distance est suffisamment petite pour permettre à ce jeune homme de rencontrer Pétronille METAYET 963. Il a 23 ans, elle 22 : le mariage est alors un projet qui se réalise rapidement. Le père de l'époux, Estienne DEJEAN 1924 , est bien présent à la cérémonie, mais sa mère Pétronille GUITTON 1925 est par contre déjà décédée. Concernant la jeune mariée, ses deux parents Timothée METAYET 1926 et Jeanne METAYET 1927 , qui vivent aussi à Avensan, sont bien là pour assister à la cérémonie de mariage, qui a lieu le 11 février 1763.
C'est aussi à Avensan que naît leur 5 enfants :
Loüis DEJEAN 962 travaille la vigne avensannaise à Pelin jusqu'à ses 70 ans, et décède chez lui le 9 février 1810. Un peu moins de 3 ans plus tard, c'est Pétronille METAYET 963 qui quitte ce monde le 18 août 1813, âgée de presque 73 ans.
A Avensan, je n'ai pas trouvé les mariages d'Etienne DEJEAN et Pétronille GUITTON, ni celui de Thimothée METAYET et Jeanne METAYET, tous d'Avensan, avant 1743 et jusqu'en 1737. Un Thimothée METAYET s'est bien marié le 7 janvier 1741 à Avensan, mais avec Pétronille BRANAS, et après la naissance de Pétronille METAYER leur fille en 1740... Un autre fait des enfants avec Catherine DUCLERC... Ca devient compliqué !
Cette limite de 1737 m'empêche de trouver le premier mariage d'Etienne DEJEAN et celui de Timothée METAYET. Mais Mariages33, encore lui, me donne 2 dates. Thimotee METAYET épouse Catherine PARANEL le 1er février 1724 à Avensan, puis il se marie le 2 août 1732 avec Jeanne METAYET à Avensan également. Reste à vérifier tout ça.
Le village n'est pas bien grand, et la rencontre entre les deux jeunes gens est inévitable. A l'âge de 22 ans, Jean JUSTE 480 , qui est vigneron brassier, épouse Jeanne DEJEAN 481 . Le mariage a lieu 24 janvier 1788... bien sûr à Avensan !
Puis, pendant la Révolution française, ils s’installent au bourg de la commune, où ils ont leurs 3 premiers enfants ; ensuite ils vont vivre au Pont, où naîtra la seconde Elizabeth en 1801. Enfin, ils s'établissent définitivement à la métairie de Saint-Genès, dépendante d’Avensan. Voici donc leurs 5 enfants :
Pierre JUSTE 240 devient lui aussi brassier, à la fois vigneron et laboureur dans le village familial. La métairie de Saint-Genès voit aussi le décès de sa mère Jeanne DEJEAN 481 , déjà veuve, le 18 juin 1844, à l'âge de 76 ans.
Nous trouvons ici une autre branche HOSTEN, en la personne de Pierre HOSTEN 964 et de son épouse Jeanne DEVIDAS 965 (née vers 1719). Ce couple vit à Barreau, qui est aujourd'hui un village de la commune d'Avensan, mais qui avant la Révolution française était une annexe de Moulis. C'est d'ailleurs dans l'église de Moulis qu'ils font baptiser leur fils Bastian ou Sébastien HOSTEN 482 , le jour même de sa naissance le 20 octobre 1760.
Jeanne DEVIDAS 965 a environ 63 ans quand elle décède le 13 juillet 1782, dans ce village de Barreau qu'elle n'a jamais quitté. Elle venait juste d'être nommée marraine de son premier petit-fils Pierre HOSTEINS le 22 décembre 1781 !
Les familles qui suivent sont, elles, bien originaires d'Avensan, même avant 1789 ! André BERTAUT 1932 et Anne ARDILEY 1933 mettent au monde dans cette paroisse un petit Pierre BERTAUT 966 . J'ignore par contre la date de naissance de ce fils, et dans quel village d'Avensan vit cette petite famille. Je ne m'arrête pas sur les multiples orthographes du patronyme, qui tantôt se termine par un "T", tantôt par un "D", des fois les deux "DT", parfois même "CH", et une fois sans rien ! Mais il semble majoritairement se dégager un son de consonne dentale à la fin de ce nom de famille. Devenu adulte, Pierre devient brassier, et principalement travaille la vigne.
C'est dans le village de Landa à Avensan, que vivent Pierre dit "Pauquet" TAYAC 1934 , né vers 1672, son épouse Jeanne VENSAC 1935 , née vers 1680, et leur fille la petite Marie TAYAC 967 , née vers 1715. Tout ce beau monde est réuni le 24 mai 1746 dans l'église d'Avensan pour célébrer le mariage de Pierre BERTAUT 966 et Marie TAYAC 967 , en présence du chirurgien du bourg de la paroisse, Monsieur PEDELUPE. Le jeune couple s'installe au lieu de Matha et fonde une famille de 4 enfants :
Si l'année 1747 est celle de la naissance de leur premier enfant, elle demeure néanmoins une année douloureuse pour la famille, en particulier pour la jeune maman Marie TAYAC 967. En effet, elle perd sa mère Jeanne VENSAC 1935 le 16 août 1747 à Landa. Elle avait alors environ 67 ans. Le père de Marie, le dit Pauquet TAYAC 1934 , vient alors vivre avec elle et son mari au Matha, mais il tombe malade. Pauquet décède lui aussi le 2 décembre de la même année, âgé de 76 ans.
Sébastien HOSTEN 482 grandit et devient vigneron. Il rencontre une voisine, qui se nomme Pétronille BERTAUT 483 , et l'épouse le 20 mai 1779 à Avensan. Mais suite à une grave maladie, ses parents trouvent la mort alors qu'elle est encore mineure. Pétronille n'a pas tout-à-fait 18 ans quand sa mère Marie TAYAC 967 meurt le 6 septembre 1775 à environ 60 ans ; puis son père Pierre BERTAUT 966 disparaît 2 ans après, le 29 juillet 1777, à seulement 45 ans. Elle est alors confiée à son beau-frère Raymond DURAND qui devient son curateur, et qui donne volontiers son consentement au mariage.
Je cherchais à Avensan le mariage de Pierre HOSTEN et Jeanne DEBIDAS avant 1760, et je ne le trouvais pas. Du coup, Mariages33, formidable site toujours très utile, m'a donné la date et le lieu de ce mariage : 14 décembre 1733 à St-Estèphe ! Pourtant, aucune mention de ce lieu dans les actes postérieurs. Méfiant, j'ai quand même cherché le décès de l'un des deux à Moulis... et je l'ai trouvé ! Une Jeanne de VIDAS, épouse de Pierre HOSTEIN, est bien morte à St-Estèphe le 10 avril 1789, mais la nôtre est morte à Moulis le 13 juillet 1782 ! Pas de chance, il y a bien 2 couples homonymes et différents. La piste de St-Estèphe est donc bien une fausse piste...
J'ai donc cherché à Moulis les frères et soeurs de Sébastien HOSTEN : je n'ai rien trouvé. Mariages33, encore lui, donne 2 dates pour Pierre HOSTEN et Jeanne BILA à St-Laurent (Benon) : fiançailles le 18 octobre 1755 et mariage le 8 novembre 1755. Cette Jeanne BILA a pour parents Arnaud BILA et Marie BOUQUET. Les 2 actes ne précisant pas les âges, je décide de vérifier si une Jeanne BILA est bien née à Benon vers 1719, année calculée d'après son acte de décès. Mais les registres de Benon ne remontent pas plus loin que 1725... Alors je me rabats sur les registres du bourg de St-Laurent qui prennent en compte les actes des habitants de Benon avant cette date. Et je trouve une Jeanne BILA, fille de Arnaud BILA et Jeanne BOS, née le 18 octobre 1819 ! L'âge correspond avec son acte de naissance, mais le nom de se mère n'est pas le meme.
Après ce mariage de 1755, je n'ai pas trouvé d'enfants nés du couple Pierre HOSTEIN et Jeanne (DU)BILLA à St-Laurent paroisse de Benon jusqu'en 1767, ni à St-Laurent même, ni à Moulis, ni à Listrac, ni à Avensan, ni à Brach, ni à Cussac, ni à Lamarque. Je sais que ce n'est pas St-Estèphe, mais du coup, où chercher ?
Je ne trouve pas le décès de Anne ARDILEY entre 1737 et 1746, ni celui d'André BERTAUT à Avensan jusqu'en 1770.
Pourquoi je ne trouve pas non plus le décès de Pierre HOSTEIN à Moulis ? A Moulis ou Avensan (ils habitent Barreau !). Rien à Avensan jusqu'à l'an XII. Pas à Moulis après 1779 ni sur les TD.
Mariages33 donne le mariage de Pierre TAYAC et Jeanne AVENSSAN (BIENSAN ?) le 28 février 1702 à Avensan, mais le registre n'est pas en ligne.
Etonnant cet écart d'âge entre Pierre BERTAUT et son épouse Marie TAYAC. L'acte de décès de Pierre (qui cite son épouse, c'est donc bien le bon) en 1777 dit qu'il a 45 ans : il serait né vers 1732, aurait 17 ans de moins que sa femme Marie TAYAC, serait marié à 14 ans en 1746 et père à 15 ! A vérifier quand le registre sera en ligne, mais je pense que le curé a du se tromper en donnant son âge au décès.
Sébastien HOSTEN 482 et sa femme Pétronille BERTAUT 483 s'établissent alors au village de Barrau, ont 6 enfants :
Pétronille BERTAUT 483 ne fait pas que mettre des enfants au monde : elle participe comme son mari à tous les travaux agricoles, et elle poursuivra cette activité toute sa vie. Mais le 10 janvier 1819, alors qu'elle a environ 60 ans, elle décède chez elle à Barrau. A 59 ans, Sébastien HOSTEN 482 , qui est devenu propriétaire de son logement, et sans doute d'un peu de vignes, porte le deuil en cette période si douloureuse. Mais il retrouve goût à la vie car il rencontre Suzanne LESCOUTRA, une veuve moulissoise de 3 ans sa cadette. Les deux âmes en peine décident d'unir leurs solitudes, et c'est ainsi que le 14 décembre 1822, Sébastien HOSTEN 482 et Suzanne LESCOUTRA se remarient devant le maire de Moulis. Il a 62 ans, et elle 59 ! L'amour n'a pas d'âge !
Et grâce à ce second mariage, on a la signature que Sébastien a posé au bas de l'acte, unique témoignage écrit de sa main :
Le couple retourne à Barrau, à Avensan, pour finir ses jours. Néanmoins, Suzanne LESCOUTRA garde son domicile à Moulis, et il semble même que chacun soit resté vivre chez soi. Après tout, à leurs âges, ils n'étaient pas obligés de faire vie commune ! Mais les jours de Sébastien HOSTEN 482 se terminent le 8 avril 1846, à l'âge de 85 ans. Ses chères vignes trouveront à être taillées et vendangées par ses descendants.
Jean HOSTEIN, frère de Pétronille Marguerite 241, est listé par Mémoire des Hommes dans les archives militaires, registres napoléonniens (code source SHD/GR 20 YC 50). Né le 15 janvier 1788 à Avensan, il est au Régiment de fusiliers chasseurs, 1806-1814 (20 novembre 1809-23 mars 1814 (matricules 3 667 à 7 630). Voir le document, page 250. Il est aussi au Dépôt des conscrits chasseurs, Levée du 18 avril 1809, 29 mai 1809-17 novembre 1809 (matricules : 1 à 2 979). Voir le document, page 245. Je ne peux pas trouver son acte de naissance, car les registres passent de février 1786 à mai 1788...
Parmi eux se trouve Pétronille Marguerite HOSTEN 241 . C'est justement elle que Pierre JUSTE 240 épouse le 3 juin 1820, dans l'église d'Avensan. Les jeunes mariés s'installent au village du Pont, également à Avensan. Ils ont 5 enfants :
L'acte notarié de 1859, dont je reparlerai plus bas, donne une description assez précise de leurs possessions. La famille JUSTE habite une maison basse composée de 2 chambres, une en façade au sud et l'autre à l'arrière au nord, avec un four et un toit à porcs, le tout d'un seul tenant. Cette maison est située au lieu de Barreau à Avensan. A l'est de cette maison, un terrain dont la nature n'est pas précisée leur appartient aussi, avec le mur séparant les deux biens. La façade de la maison est au bord d'un chemin, alors qu'à l'arrière, à 1,34 m de la maison, se trouvent 2 jardins : celui de gauche appartient au voisin, André CAZENAVE, et celui de droite appartient à la famille JUSTE.
La branche FAURE, ou FAURES, est basée sur la rencontre entre deux villages voisins, Listrac et Moulis. Tout d'abord, à Listrac naît François FAURE 968 vers 1701. Il y passe toute son enfance, et devenu grand, il apprend un métier difficile : il est charpentier de haute futaie. Il travaille le gros bois de charpente, taille dans les grands arbres et réalise les travaux lourds pour l'édification de grands bâtiments, comme les églises, les cathédrales et les châteaux. François est ses collègues sont aussi appelés charpentiers de grande cognée, par opposition aux charpentiers de petite cognée qui sont ébénistes ou menuisiers, et qui réalisent des ouvrages plus fins.
A Moulis, qui en ce temps-là s'appelle Moulix, une petite fille du nom de Marie SEGONNES 969 voit le jour vers 1708. Sous l'Ancien Régime, Moulix est l'un des 10 archiprêtrés du diocèse, le second du diocèse médocain après Lesparre. "Archiprêtre" est un titre honorifique attribué au curé d'une église importante, à la tête d'un ensemble de paroisses. Dans le cas de Moulis, l'archiprêtré regroupe les 28 paroisses d' Arcins, Arsac, Avensan, Blanquefort, Brach, Bruges, Cantenac, Carcans, Castelneau, Cussac, Eysines, St Jean d’Illac, Labarde, Lamarque, Listrac, Ludon, Macau, Margaux, Martignas, Mérignac, Moulis, Parempuyre, Le Pian, St Aubin, St Médard en Jalles, Salaunes, Soussans, et Le Taillan.
François FAURE 968 et Marie SEGONNES 969 se rencontrent sans doute dans une fête de village, et de fil en aiguille le mariage devient un projet qui ne demande qu'à être concrétisé. Le 10 novembre 1731, TIMBAUDY, l'archiprêtre de Moulis, célèbre alors leur union dans son église de main de maître. Mais après leur mariage, ils s'installent à Listrac, mais pas trop loin de Moulis... En effet, le jeune couple s'établit dans le lieu de Médrac, qui est situé juste à la "frontière" entre les deux paroisses ! C'est là qu'ils ont 6 enfants :
Mais l'année 1775 va porter un coup fatal dans l'épanouissement de cette famille. Le 17 mai de cette année-là, Marie SEGONNES 969 décède chez elle à Médrac âgée d'environ 67 ans. Il était sans doute écrit que son mari François FAURE 968 ne devait pas lui survivre six mois, car lui aussi meurt à Médrac à 74 ans le 27 novembre 1775.
A Listrac, chercher la naissance de François FAURE vers 1701. Je ne trouve pas la naissance de Marie SEGONNES vers 1708 à Moulis ; elle doit être née ailleurs, puis a grandi à Moulis avant de s'y marier. Peut-être est-elle native de Listrac elle aussi ? Je n'ai pas non plus la naissance des premiers enfants car le registre de Listrac ne commence qu'en 1737 en ligne aux AD33.
A Moulis toujours, vit une autre famille, Pierre HUGON 1940 et Marie LAGRAVE 1941 . Ils résident plus exactement dans le bourg du petit village de Barreau. Dans ce cocon familial, ce couple a 4 enfants nés chez eux :
Plus tard, ils déménageront mais sans tout-à-fait quitter Moulis : ils s'installeront dans la paroisse de St-Genès de Meyre qui est une annexe de celle de Moulis. C'est là que Guillaume et ses frères apprendront le difficile métier de laboureur, et plus précisément celui de bouvier, laboureur à boeufs.
Dans la même période, à Avensan, vit une autre famille : il s'agit de Pierre BRASQUESSAC 1942 , de son épouse Marie SEGONNES 1943 , et de leurs 2 enfants (mais peut-être y en a-t-il d'autres) Pierre BRASQUESSAC et Françoise BRAQUASSAC 971 (née vers 1733).
Les frères et soeurs HUGON et BRASQUESSAC se retrouvent souvent et partagent de bons moments ensemble, et des sentiments naîssent entre des jeunes gens... Si bien que le même jour à Avensan, le 7 février 1755, Guillaume HUGON 970 épouse Françoise BRAQUASSAC 971 , et Pierre BRASQUESSAC épouse Jeanne HUGON.
Dans le couple qui nous intéresse, celui de Guillaume et Françoise qui s'établissent aussi à Barreau, 3 filles viennent au monde :
Mais le malheur frappe cette petite famille le 23 février 1773 : Françoise BRAQUASSAC 971 décède à seulement 40 ans. Ce doit être de maladie, car elle a quand même le temps de recevoir les sacrements de pénitence et d'extrême-onction. Elle est en cela suivie par son mari Guillaume HUGON 970 qui meurt le 26 février 1776 à l'âge de 48 ans. Ils sont tous les deux enterrés dans l'église de Barreau, qui est à l'époque une annexe de celle de Moulis.
A Moulis, je ne trouve pas le mariage de Pierre HUGON et Marie LAGRAVE avant 1727. Pas connu sur Mariages33.
Je ne trouve pas le décès de Marie SEGONNE entre 1737 et 1748 à Avensan ni à Moulis. En fait, il y a 2 Marie SEGONNE, celle (1708-1775) mariée à François FAURE, et celle mariée à Pierre BRAQUESSAC. Et pourtant ce n'est pas la même personne : elles ont des enfants dans la même période de leurs maris respectifs.
On imagine facilement dans quel état d'esprit se déroule la noce du brassier listracais de 32 ans, Bernard FAURE 484 , et de Anne HUGON 485 , qui a lieu seulement un petit mois après le décès du père de la jeune épouse, le 23 mars 1776 à Moulis. Le jeune couple a pourtant demandé une permission aux vicaires généraux pour se marier pendant la période du Carème, chose qui est interdite. La dispense a sans doute été accordée vu l'état de santé de Guillaume HUGON qui ne lui laissait que peu de temps pour assister au mariage de sa fille. Il n'en aura malheureusement pas eu le temps...
Bernard FAURE 484 et Anne HUGON 485 s'installent néanmoins à Barreau et y ont 6 enfants :
Mais Anne HUGON 485 , disparaît le 3 novembre 1792. Je ne sais pas la raison du décès, mais je sais qu'elle avait 35 ans. En disparaissant, elle laisse ses 6 enfants seuls avec leur père ; ils ont entre 14 et presque 2 ans. Bernard FAURE 484 refera sa vie quelques années après, et à 56 ans il épousera Jeanne POUDENS 487 , veuve elle aussi, le 7 août 1799 à Castelnau. Si cette seconde épouse porte elle aussi un numéro Sosa, c'est que nous la retrouverons un peu plus loin dans le paragraphe POUDENS.
Bernard FAURE 484 décède à Barreau le 27 avril 1826 à 82 ans ; un certain Sébastien HOSTEN 482 , habitant aussi Barreau et qui se trouve être le voisin de Bernard, est témoin sur l'acte de décès. Oui, il s'agit bien du Sébastien que nous avons vu dans le paragraphe HOSTEN ! Et pas une seconde ils n'imaginent, l'un et l'autre, que deux de leurs petits-enfants se marieraient ensemble 19 ans plus tard, par un beaau jour de 1845... Mais n'anticipons pas trop !
D' Arnaud FAURE 242 , on sait aussi très peu de choses. Il est né à Barreau, qui est à l'époque un lieu-dit de Moulis, mais quand il se marie le 8 juillet 1799, il est dit habitant à Barreau, commune d' Avensan. Géographiquement, ce lieu-dit se situe à égale distance du bourg de Moulis et de celui d' Avensan. On parle de seulement 2 ou 3 kilomètres ! De ce fait, entre la naissance et le mariage de notre ancêtre, la Révolution est passée avec son redécoupage administratif et le lieu de Barreau a tout simplement changé de commune !
La branche VIGNAU est assez difficile à suivre du fait de ses multiples orthographes et approximations sonores. On a bien sûr VIGNAU, VIGNEAU, mais aussi VIGNAUD, VIGNEAUT, BINIAU et même DUVIGNAU, DUVIGNEAU, etc... Dans notre branche, nous avons Bertrand VIGNAU 1944 qui naît vers 1693, et son épouse Marie VIGNEAU 1945 née vers 1703 ! Oui, deux VIGNAU pour le prix d'un ! Ils ne semblent pas nés à Listrac, bien qu'on trouve dans les registres de cette paroisse un bon nombre de porteurs de ce patronyme.
C'est pourtant à Listrac qu'ils vivent (ils y sont peut-être mariés), on peut même préciser qu'ils sont laboureurs au lieu du Tris, et qu'ils ont parmi leurs enfants ces 2 garçons :
Arnaud est d'ailleurs leur dernier enfant, car Bertrand VIGNAU 1944 meurt un mois et demi après cette naissance, le 17 mai 1738, dans son lit au Tris, seulement âgé de 45 ans. Sa veuve Marie VIGNEAU 1945 lui survit 23 ans, mais elle ne se remariera pourtant pas. Elle quittera Listrac avec ses enfants pour habiter à Carcans, où elle décèdera le 3 décembre 1763 à 60 ans environ.
A Saint-Laurent, le couple formé par Jean DRUILLET 3894 et Françoise LANIER 3895 donne naissance à Marie DRUILLET ou DRUILHET 1947 par un beau jour de 1694. Cette jeune fille, devenue grande et en âge de se marier, jette son dévolu sur un laboureur de Carcans, Raymond LAGRAVE 1946 . Ce jeune homme est né à Carcans vers 1691, où il a grandi en compagnie de ses frères Arnaud et François LAGRAVE.
Le mariage de Raymond LAGRAVE 1946 et de Marie DRUILLET 1947 est ainsi célébré le 3 février 1728 dans l'église de Carcans. Ils choisissent de s'installer dans un des lieux-dits de cette paroisse, celui de Devinas, situé presque à mi-chemin entre le bourg de Carcans et celui de Lacanau. C'est là qu'ils vont avoir 6 enfants :
Mais dans cette famille aussi, on meurt relativement jeune. Le pauvre Raymond LAGRAVE 1946 n'a qu'une cinquantaine d'années quand il reçoit les derniers sacrements : il décède à Devinas le 19 novembre 1741, soit 9 mois après sa dernière née. Y a-t-il un problème d'insalubrité dans le logement de ce lieu traversé par les crastes, les eaux plus ou moins stagnantes et leurs cortèges de moustiques ? Il y a tout lieu de le penser... Huit ans plus tard, c'est au tour de Marie DRUILLET 1947 de quitter ce monde, le 25 octobre 1749, vers l'âge de 55 ans aussi et semble-t-il dans les mêmes conditions...
Pierre VIGNAU 972 a grandi, et il est devenu laboureur et même métayer. Il travaille donc pour un propriétaire de Carcans et cultive sa terre en échange d'une partie de ses récoltes. Et quand il rencontre Marguerite LAGRAVE 973 , sans doute à l'occasion d'une fête de village, le mariage s'impose vite comme un évidence. Cette union a lieu de 11 janvier 1752, dans l'église St-Martin de Carcans, et il envisagent la suite de leur vie à... Devinas ! C'est donc dans la maison qui a vu mourir ses parents que la jeune mariée va mettre au monde ses 2 enfants :
Il n'y aura pas plus d'enfant pour ce couple, car une fois encore le malheur frappe à la porte. Marguerite LAGRAVE 973 meurt elle aussi, le 1er juin de cette funeste année 1761, à seulement 31 ans. Pierre VIGNAU 972 , touché de plein fouet par ces 2 deuils rapprochés, doit absolument se remarier et il ne tarde pas à le faire. En effet, il épouse en secondes noces Pétronille ROUX à Carcans, le 8 octobre 1761 ! Quatre mois après le décès de sa première femme, et un mois après le décès de sa fille, Pierre VIGNAU 972 père convole avec sa nouvelle épouse, une Listracaise de 30 ans qu'il emmène vivre avec lui à Devinas (!) et avec qui il a 2 filles :
La situation ne se répète plus, elle béguaie... Car Pétronille ROUX, qui sans doute tombe malade à cause de l'insalubrité des lieux, décède à son tour le 18 novembre 1771... à 40 ans. Dix ans après la mort de sa première femme, Pierre VIGNAU 972 perd sa deuxième épouse sans doute de la même cause. Il se marie une troisième fois avec Marie GASTAUT, une veuve de 41 ans surnommée Cariaut, le 28 juillet 1772 à Carcans. Je ne leur ai pas trouvé d'enfants, mais Marie "Cariaut" GASTAUT meurt le 12 février 1787, à l'âge de 56 ans, à... Devinas !
Je n'ai pas trouvé le décès de Pierre VIGNEAU prère, veuf de Marie GAUSTAUD à Carcans après 1787.
Mariages33 me donne le mariage de Pierre VIGNEAU et Marguerite LAGRAVE le 11 janvier 1752 à Carcans, mais le registre en ligne saute de décembre 1751 à juin 1752 !
Pas trouvé non plus les naissances de Bertrand VIGNAU ni de sa future femme Marie (DU)VIGNAU à Listrac entre 1694 et 1699. Il y a bien une Marie VIGNEAU née le 30 janvier 1696, mais elle est morte le 6 décembre 1696 ; ce n'est donc pas elle.
Nous nous déplaçons temporairement au Porge pour découvrir cette nouvelle famille, car Estienne ou Esteve POUDENS 3896 y est né dans les environs de l'année 1666. Sa famille et ses amis le surnomment "Roulan". Il semble aussi être de 5 ans plus jeune que son épouse Marie MARIAN 3897 , qui serait donc née vers 1661 à Devinas dans la paroisse de Carcans. C'est en tout cas ce que laissent à penser leurs actes de décès respectifs. Ce nom de famille vient-il de la paroisse de Poudenx, dans ce qui sera un jour le département des Landes, à près de 200 kilomètres au sud de Carcans ? Cela est très probable : j'ai trouvé sur 2 actes différents ce patronyme écrit avec un "X" final.
Estienne POUDENS 3896 et Marie MARIAN 3897 se marient donc ensemble le 25 janvier 1695 dans l'église de Carcans. Leur fils Pierre POUDENS 1948 nait à Carcans, mais à une date que j'ignore encore. Il devient laboureur et cultive toute la journée les terres de cette paroisse. Pierre perdra sa mère Marie MARIAN 3897 le 28 août 1723 à 62 ans, et son père Esteve "Roulan" POUDENS 3896 5 mois plus tard le 16 janvier 1724 à 58 ans.
Non loin d'ici, à Lacanau, vit une autre famille de laboureurs. Il s'agit de Jean ou David MALHEYRAN 3898 , de sa femme Marguerite FOURTON 3899 (née vers 1665), et de leurs enfants parmi lesquels :
Jean ou David MALHEYRAN 3898 meurt très tôt, car il n'assiste à aucun des mariages de ses enfants. Je n'ai pas son acte de décès, mais c'est avant 1708. Quant à Marguerite FOURTON 3899 , elle décède le 23 juillet 1740 chez elle à Lacanau, alors âgée de 75 ans.
Concernant les parents de Gillette MALEYRAN, il y a un sac de noeuds... L'acte de mariage dit que ce sont Jean MALEYRAN et Marguerite FOURTHON, de Lacanau. Or on trouve sa naissance au 23 novembre 1692 avec pour parents David MALEYRAN et Marguerite GOURRIOU. Suivant son acte de décès, elle serait née vers 1688. L'acte de 1692 pourrait correspondre, à la rigueur, en tolérant l'écart de 4 ans, mais les noms des parents sont différents, ce qui me freine à mort. Pourtant, au mariage de son frère Jean MALEYRAN le 20 août 1708, le nom de sa mère est bien Marguerite FOURTHON mais celui de son père, David ! Il semble donc bien que David et Jean MALEYRAN soient une seule personne, et que la mère s'appelle bien FOURTHON et non GOURRIOU.
Je ne trouve pas le décès de Jean David MALEYRAN avant 1708 à Lacanau. J'aurais bien cherché à Ste-Hélène, mais pas en ligne aux AD entre 1697 et 1736...
Pierre POUDENS 1948 épouse alors cette jeune femme nommée Jeanne ou Gillette MALEYRAN 1949 , le 24 janvier 1713 à Lacanau où a grandi la mariée. Ils s'installent cependant à Devinas (Carcans) où ils ont 6 enfants :
Je n'ai pas encore trouvé le décès de Pierre POUDENS 1948 qui a lieu avant 1753. Sa veuve Gilette MALEYRAN 1949 a environ 65 ans quand elle décède le 5 novembre 1753. Elle ne meurt cependant pas à Devinas, mais dans le village de Berron aussi situé à Carcans.
Je ne trouve pas la naissance de Pierre POUDENS, ni au Porge (registres jusqu'en 1698) ni à Carcans (trou entre 1697 et 1701, et après 1704), non plus que son décès entre 1751 (mariage d'Arnaud) et 1753 (décès de Gillette), ni à Carcans, ni à Lacanau, ni à St-Laurent (Bourg et Benon), ni à Hourtin, ni à Castelnau. Voir ce généanaute.
Le lieu de Troussas est aussi situé à Carcans, et c'est le lieu de vie de Pierre LESTAGE 1950 qui y est né vers 1691. Nous avons une autre famille LESTAGE, dont on trouvera l'histoire dans la page Les origines des GOFFRE. Mais cette famille-là est originaire de Saint-Sauveur, alors que celle qui nous intéresse ici est de... Carcans ! Seul point commun entre les 2 branches : une curiosité dans la prononciation. Les LESTAGE de Saint-Sauveur semblent prononcer leur nom LESTAGGE ou LESTAIGE. Ici, le patronyme est plusieurs fois écrit LESTAAGE avec 2 "A", comme si l'on devait s'attarder un peu sur la deuxième syllabe.
Pierre LESTAGE 1950 est tisserand. Il doit sans doute porter de beaux habits faits de ses mains quand il rencontre une jeune femme née vers 1699 à Lacanau, Marguerite PEREY 1951 . Autant séduite par le contenant que par le contenu, elle accepte de l'épouser le 26 novembre 1715 dans l'église de Carcans, sous l'oeil bienveillant de son papa Guillem PEREY 3902 . Etabli à Troussas, le couple a 5 enfants :
Mais le papa de ces chérubins, Pierre LESTAGE 1950 , n'a que 42 ans quand il décède le 21 mai 1733 à Troussas. Sa veuve Marguerite PEREY 1951 n'a pas d'autre choix que de se remarier : elle va alors choisir un autre tisserand, un certain... Pierre DORAT ! Celui-ci habite Carcans bien sûr, mais il est natif de Listrac... L'avez-vous reconnu ? Oui, il s'agit du frère de Jean DAURAT 632 , tisserand listracais dont je parle dans la page Les origines des LALLEMAGNE ! Le monde est petit, non ? De ce fait, Pierre DORAT qui est déjà un colatéral, épouse la veuve d'un autre ancêtre et ouvre une autre branche colatérale ! Le mariage a lieu à Carcans le 4 août 1733, avec pour témoins deux des frères de Marguerite, qui sont Arnaud et Jean PEREY. Ils s'installent aussi à Troussas, choix ô combien judicieux, et ont 3 enfants :
Mais comme pour les LAGRAVE et les VIGNAU qu'on a vu précédemment, l'insalubrité des lieux ne laisse aucune chance à ce jeune père de famille de 40 ans : Pierre DORAT s'éteint le 20 mars 1744 dans ce lieux maléfique de Troussas. Marguerite PEREY 1951 , 2 fois veuve, atteint miraculeusement l'âge de 62 ans avant d'y mourir le 24 novembre 1761.
Arnaud POUDENS 974 est laboureur à Devinas. Françoise LESTAGE 975 habite au lieu de Troussas. A se voir tous les dimanches dans l'église de Carcans, il leur vient forcément une idée ! Que cette église soit le lieu de leur union pour la vie... Les jeunes amoureux se marient alors le 9 février 1751, à 25 et 19 ans. Puis ils vont abriter leur amour à Devinas, lieu qui verra naître 4 enfants :
Entre 1760 et 1780, la famille déménage pour s'installer dans le bourg de Carcans. L'air y est sans doute plus sain que dans les marais, mais le mal a déjà fait son oeuvre. Car c'est là que le père de famille Arnaud POUDENS 974 décède le 30 mars 1780, seulement âgé de 55 ans. Pour Françoise LESTAGE 975 , je n'ai pas son décès qui a lieu après.
Après Pierre VIGNAU 972 le père, je voudrais Pierre VIGNEAU 486 le fils ! Ce dernier épouse une jeune femme née vers 1760 à Carcans également, Jeanne POUDENS 487 . Cette jolie demoiselle a alors 20 ans. Le mariage est célébré le 1er février 1780, et après la cérémonie, le jeune couple s'installe à Carcans, mais au bourg de la paroisse ! Le fiston voulait-il améliorer son confort quotidien et son hygiène de vie en s'approchant du centre-ville, contrairement à ses parents ? En tout cas, très vite 2 enfants viennent au monde :
Hélas, malgré la sage précaution qu'il a prise pour lui et sa famille, Pierre VIGNEAU 486 décède le 19 février 1782, soit 9 mois avant la naissace de son deuxième et dernier enfant. Le pauvre homme n'avait pas 24 ans... Sa jeune veuve Jeanne POUDENS 487 ne peut pas rester seule avec ses 2 bébés, il lui faut un nouvel époux. Elle le trouve en la personne de Jean BAQUEY, un pasteur qui vit à Brach et qui est veuf lui aussi. Le mariage a alors lieu dans l'église de Brach le 12 janvier 1784. Malheureusement pour elle, ce nouveau prince charmant devait également mourir jeune, en la laissant une nouvelle fois dans la solitude. Elle fait alors un troisième mariage, cette fois avec quelqu'un que nous connaissons déjà ! Il s'agit de Bernard FAURE 484 , que nous avons vu au paragraphe précédent. Leur mariage a lieu le 7 août 1799 à Castelnau. Comme le monde est petit ! Mais je ne leur ai pas trouvé d'enfants, en tout cas pas qui nous concernent. Ce nouveau couple s'établit définitivement à Barreau, désormais commune d' Avensan, où il coule des jours qu'on espère heureux. Bernard meurt le 27 avril 1826 dans sa maison, et Jeanne POUDENS 487 y décèdera 6 ans plus tard, le 25 avril 1832, âgée d'environ 72 ans.
Bernard FAURE se remarie en secondes noces avec Jeanne POUDENS en 1799, et Françoise VIGNEAU née en 1781 est la fille de Jeanne POUDENS... Ne serait-ce pas la même personne ? Si c'est le cas, son mari Pierre VIGNEAU est décédé avant 1799, et Bernard FAURE, devenu lui aussi veuf, aurait alors épousé la mère de sa belle-fille ! Mais dans l'acte de mariage de Bernard FAURE et Jeanne POUDENS, elle est dite "veuve en dernières noces de Jean BACQUEY, fille d'Arnaud POUDENS et Françoise LESTAGE, née à Carcans et habitant Brach". Du coup, j'ai cherché... Et j'ai trouvé ! Tous les éléments trouvés dans les différents actes valident bien ma théorie, et le puzzle s'assemble parfaitement !
Le mariage d' Arnaud FAURE 242 a lieu à Castelnau, et l'heureuse élue s'appelle Françoise VIGNEAU 243 . Avant son mariage, elle vivait avec sa mère et son beau-père à Brach. Arnaud et Françoise se retrouvaient fréquemment à Castelnau où ils avaient semble-t-il leurs habitudes et leurs amis communs, puisque les 4 témoins à leur mariage sont tous non-parents des époux, et habitent tous ladite commune de Castelnau.
Arnaud FAURE 242 et Françoise VIGNEAU 243 restent cependant vivre au village ancestral de Barreau, où Arnaud exerce les métiers non moins ancestraux de laboureur et de vigneron. Ils ont alors 7 enfants :
Après avoir vu toutes ces naissances, la maison familiale de Barreau est hélas aussi le lieu de décès des deux parents. Arnaud FAURE 242 est le premier à s'en aller le 26 février 1857 alors qu'il a 74 ans. Sa veuve Françoise VIGNEAU 243 s'éteint à son tour trois ans plus tard, le 3 juin 1860, à l'âge de 79 ans.
Christophe JUSTE 120 devient aussi cultivateur, et entre 1825 et 1836, il quitte le lieu du Pont pour s'installer dans la maison de Barreau à Avensan avec ses parents. C'est ainsi qu'il rencontre sa voisine Françoise FAURE 121 qu'il épousera bientôt, le 30 janvier 1845.
Le papa Pierre JUSTE 240 décède presque 2 ans après le mariage de son fils, le 5 décembre 1846, à l'âge de 49 ans seulement. Il n'a pas eu le temps de connaître son petit-fils, qui naîtra 6 mois plus tard et qui sera prénommé comme lui...
Sa désormais veuve, Marguerite HOSTEN 241 , se trouve alors dans une situation financière délicate : elle n'a plus les moyens de faire les réparations urgentes dont a besoin sa maison. Les murailles sont dégradées, la charpente a besoin d'être changée, les carrelages doivent être refaits, les portes et fenêtres changées,... Pour faire face à ce problème, et faciliter la transmission à ses enfants, elle fait une donation entre vifs à titre de partage anticipé, le 14 février 1859, devant Me LANDARD, notaire à Castelnau. Par cet acte, la mère de famille donne la maison dans l'état où elle se trouve à ses 4 enfants, se réservant toutefois l'usufruit d'une chambre et la propriété du terrain situé à l'est de la maison ainsi que du jardin de derrière. Le notaire évalue le revenu de cette maison à 30 francs.
Mais la maison étant en indivision, les 4 enfants procèdent à la licitation du bâtiment de la manière suivante : Christophe, Pierre et Jeanne vendent leurs 3 parts à leur frère Guillaume JUSTE, qui reste le seul propriétaire. Cette vente est faite au prix de 600 francs, c'est-à-dire 200 francs pour chaque cédant, que Guillaume paie en espèces devant le notaire. Guillaume deviendra aussi propriétaire du jardin à la mort de sa mère, qui surviendra le 1er juillet 1869, à Barreau, à l'âge de 74 ans.
Pour notre ancêtre Christophe JUSTE 120 qui a vendu à son frère ses parts de la maison familiale, il doit maintenant se trouver un nouveau logement et ainsi fonder son foyer à lui ! Le 9 février 1851, alors âgé de 28 ans, Christophe utilise l'argent de sa vente pour acheter un bien à un cultivateur du Pont, Guillaume MEYRE. La maison basse qu'il acquiert se situe à Barreau, comprenant une chambre côté sud-ouest, avec un emplacement à l'ouest de celle-ci, d'une largeur de 6,33 m, et une place au sud de la chambre, d'une longueur de 12 m et de la largeur de la chambre. Le prix de cette vente est de 300 francs.
Christophe JUSTE 120 , son épouse Françoise FAURE 121 et leur fils Pierre JUSTE 60 (né le 30 juillet 1847 dans la maison familiale de Barreau) peuvent alors s'installer chez eux. Plus tard, ils auront aussi une fille, Françoise JUSTE, qui naît le 26 juillet 1861. Celle-ci épousera le tonnelier Jean ROBIN et ils s'installeront à Avensan.
Vingt-deux ans plus tard, le 30 mars 1873, Christophe JUSTE 120 achète à un horticulteur de Castelnau, 7 règes de vigne situées au lieu de Garbajac, dans la commune de Moulis. Cette vente est faite au prix de 200 francs.
Le fils Pierre JUSTE 60 est appelé en famille Germain. Il devient vigneron, et cultive entre autres les quelques vignes de son père. Mais surtout il est le premier de la saga JUSTE qui apprend à lire et à écrire. Malheureusement, le petit Pierre n'a que 18 ans quand il perd sa mère le 29 octobre 1865, alors qu'elle n'avait que 46 ans.
Avec une taille de 1,63 m, Germain est châtain avec un front découvert, le teint coloré et les yeux marrons. Le jeune vigneron sait également lire et écrire. Quand vient le moment de faire son service militaire, il se rend devant le Conseil de Révision, le 6 juin 1868. A cette époque-là, les jeunes hommes doivent participer à un tirage au sort pour déterminer la forme que prendra leur service militaire. S'il tire un mauvais numéro, il devra aller dans l'armée active pour une durée de 7 ans. S'il en tire un bon, il sera incorporé dans la garde nationale mobile, c'est-à-dire dans une armée de réserve, dont le rôle est principalement le maintien de l'ordre intérieur, la défense des villes, des places stratégiques et des frontières.
Germain tire donc son numéro de conscrit : le 26. Ce numéro doit l'envoyer dans l'armée active, et ce n'est pas ce qu'il souhaite. Mais il existe une possibilité d'y échapper : il peut se faire remplacer par un autre appelé, volontaire pour le service actif. L'administration trouve pour lui ce volontaire : il s'agit de Jean Luc SCHLEGEL, un jeune de son âge mais qui vit à Westhalten, près de Colmar dans le département du Haut-Rhin. Cet Alsacien a sans doute envie de combattre l'ennemi prussien, dangereux voisin qui menace directement sa région. C'est donc Jean Luc qui partira pour le service actif ; il sera affecté au 3ème Régiment d'Infanterie de Marine à Vannes.
Quant à Germain, il devient donc un "moblot", un garde mobile, et ce pendant 5 ans. Il est alors affecté dans l'artillerie, corps d'armée utilisant les armes lourdes comme les canons, avec le numéro 4234. Il est bien sûr en activité du 24 août 1870 au 1er mars 1871, lors de la Guerre franco-prussienne qui mettra fin au Second Empire. Son service se termine le 1er juillet 1873, date à laquelle il retourne à la vie civile et au travail de la vigne.
Du 25 au 29 septembre 1875, il fait une période d'exercices dans le 28ème Bataillon de chasseurs à pied, puis passe dans l'armée territoriale le 30 juin 1877 dans le 140ème Régiment territorial d'Infanterie. Après une autre période d'exercices du 20 mai au 1er juin 1878 (n°306 du contrôle spécial), il est enfin libéré des obligations militaires le 30 juin 1893.
Comment donc, encore une branche HOSTEIN ? Mais, on vient d'en voir une pas plus tard que y a pas longtemps, 4 paragraphes juste au-dessus ? D'accord, elle s'écrivait HOSTEN, mais quand même ! Effectivement, ce nom HOSTEN, HOSTEIN, HOSTENS, OUSTEN et plusieurs orthographes sont possibles, est très courant en Gironde comme dans le département du Nord. Le suffixe en "-ens" tend à trahir une origine germanique, du temps des Grandes invasions où les Wisigoths envahirent l'Aquitaine. Le "s" final est parfois perdu (HOSTEN, HOSTEIN, OSTEN) et parfois conservé (HOSTENS, HOSTEINS, OSTENS).
Alors, ce nom, signifie-t-il l' "hôte", le tenancier d'une auberge accueillant les voyageurs ? Désigne-t-il plutôt une personne originaire du village d' Hostens, entre Belin-Bélier et Saint-Symphorien, en Gironde mais à la limite des Landes ? Ou est-ce une référence, comme dit Ernest NEGRE et repris par Jean TOSTI, au nom germanique latinisé AUSTINDUS, dit Saint Ostent, archevêque d' Auch au XIème siècle ? Les linguistes n'étant pas tous d'accord entre eux, je me garderai bien d'affirmer quoi que ce soit !
Et quoi qu'il en soit, ce patronyme, sous ses différentes formes, est très porté dans notre département. Mais la branche dont je retrace l'histoire quelques paragraphes au-dessus est originaire de la ville de Moulis. Elle n'a pas de rapport avec celle dont il est ici question, car cette nouvelle branche nous vient de la commune de Saint-Laurent-Médoc, à l'époque dite paroisse de Saint-Laurens, dans le hameau de Corconnac.
Ce petit village de Corconnac est le lieu de vie de Pierre HOSTEN 1952 , né vers 1687, qui y est laboureur, et de son épouse Françoise RAYMOND 1953 , née vers 1685. Ils ont 5 enfants :
Le 13 mars 1748, le destin décide qu'il est temps pour Françoise RAYMOND 1953 de partir, alors âgée d'environ 63 ans. Son veuf Pierre HOSTEN 1952 survit 11 ans de plus, avant de décéder à son tour, le 23 septembre 1759 aussi à Corconnac, à l'âge de 72 ans environ.
A St-Laurent, je cherchais la naissance des f&s de Pierre HOSTEN fils de Pierre HOSTEN et Françoise RAYMOND, avant 1719. Mais je n'ai rien trouvé avant cette date : ils doivent être mariés à Listrac, où on a beaucoup de familles RAYMOND, mais dont les registres ne sont pas en ligne pour cette période. Mariages33 indique un mariage de Pierre HOSTEN et Françoise RAYMOND le 17 février 1705 à Listrac : c'est sûrement eux. Le même jour, mariage entre Raymond HOSTEIN et Marie RAYMOND aussi à Listrac : sûrement les frère et soeur. A confirmer lors d'un prochain passage à Listrac.
Remontons encore plus loin dans le temps, vers la fin du XVIème siècle. Cette fois nous sommes dans la paroisse de Moulis, où une autre famille voit aussi ses enfants grandir. Il s'agit de Jean de LESCOUTERA 31266 , né vers 1587, et qui fabrique des galoches, c'est-à-dire des sabots. Sur certains actes de naissance de ses enfants, il est même écrit "gallochier"...! Avec son épouse Jeanne PITHON 31267 , ils vivent dans le petit village de Guitignan, non loin du bourg de Moulis. Ils ont au moins 5 enfants :
C'est âgé de 70 ans que Jean de LESCOUTERA 31266 , père et grand-père comblé, décède le 15 mai 1657 entouré des siens.
Vous remarquerez qu'ici, aucun enfant n'a de numéro Sosa. En fait, je ne sais pas exactement quelle est notre ancêtre dans la fratrie : cela peut être Jeanne ou Peyronne. Explication.
Pour remonter au-delà de Jean AMANIEU 7816, j'ai des soucis car son acte de mariage à Moulis avec Françoise BERNARD ne mentionne pas ses parents. Mais sur l'acte de baptême de leur fils François en 1663, la marraine est Peyronne de LESCOUTRA ayeule paternelle, ce qui nous donne le nom de sa mère. J'ai donc cherché dans les mariages de Moulis un mariage ? AMANIEU-Peyronne de LESCOUTRA, et je n'ai pas trouvé. J'ai trouvé par contre une union Jean AMANIEU-Jeanne de LESCOUTRA, le 233 septembre 1631. Est-ce le mariage de la soeur de Peyronne, qui aurait aussi épousé un AMANIEU, ou bien le prêtre s'est-il simplement trompé sur le prénom de l'épouse ? Je n'ai pas la réponse... J'ai aussi trouvé le mariage d'une Peyronne de LESCOUTRA le 9 février 1649, mais avec Pey de LHOMME, et non avec un AMANIEU (un "Jean AMANIEU beau-frère" est cité comme témoin, le mari de Jeanne certainement). A moins qu'elle ne soit originaire de St-Laurent, et qu'il faille chercher le mariage là-bas ? Autre piste : le 21 janvier 1746, une Marguerite ? a obtenu un congé à Moulis pour aller épouser un MANIEU à Soussans.
Pour garder une continuité dans le récit, je pars sur l'hypothèse de Peyronne, mais sans aucune garantie !
Le 23 septembre 1631, un mariage s'apprête à être célébré. Il va unir Jehan AMANIEU, un laboureur venant de la paroisse voisine de Listrac, avec Jeanne de LESCOUTERA que nous venons de voir. Avec ce doute tenace dont je viens de parler, je ne peux pas dire s'il s'agit du mariage de nos ancêtres 15632 et 15633 , ou bien de leurs frère et soeur ! En partant de l'hypothèse que le mariage de 1631 est celui qui nous intéresse, on peut dire que Jehan AMANIEU 15632 et Jeanne de LESCOUTERA 15633 s'installent aussi à Guitignan où ils ont plusieurs enfants :
Après le décès de Jehan AMANIEU peut-être 15632 , Jeanne de LESCOUTERA peut-être 15633 se remarie le 27 novembre 1649 avec un autre laboureur listracais, Louïs BIBEYRAN. Leur union n'est permise que par une dispense obtenue de l'Archevêque de Bordeaux, ce qui semble indiquer qu'ils ont un lien de parenté relativement récent. Elle décède le 28 août 1691 à Moulis, et l'archiprêtre nomme son mari Jean BIBEYRAN au lieu de Louïs... Cette manie de se tromper de prénom n'est pas pour me simplifier la tâche ! La seule et maigre chose dont je sois sûr, c'est que notre couple d'ancêtres véritables a pour fils Jean AMANIEU 7816 . Pour le reste, ne vous fiez pas trop à l'arbre-fragment ci-contre !
Je n'ai pas le décès de Jean AMANIEU 15632, qui a lieu entre 1645 (naissance de son dernier fils) et 1649 (remariage de sa veuve Jeanne de LESCOUTRA), car les registres de décès à Moulis manquent entre juillet 1645 et janvier 1650.
A Listrac, le laboureur Menaud BERNARD 15634 , qui a vu le jour aux alentours de 1597, et sa femme Jeanne VIBEYRAN ou BIBEYRAN 15635 , née vers 1600, mettent au monde ces 3 enfants :
Mais au cours de leur vie, ils déménagent pour aller vivre à Moulis, mais contrairement aux AMANIEU et aux LESCOUTERA, eux s'installent dans le village de Médrac. Du couple, c'est Jeanne BIBEYRAN 15635 qui décède la première, le 8 janvier 1660 à environ 60 ans. Deux ans plus tard, son veuf Menaud BERNARD 15634 disparaît lui aussi, le 20 janvier 1662 vers l'âge de 65 ans, tous deux à Médrac.
Jean AMANIEU 7816 , également laboureur, épouse Françoise BERNARD 7817 le 26 avril 1661 dans l'église de Moulis. Lui vient de cette paroisse, il a grandi au village du Bourdieu. Elle est listracaise, et a vécu dans le village de Médrac. Entre ces deux villages, la distance n'est que de 1,4 kilomètre ! Leur union est tellement prévisible qu'elle s'accompagne d'une seconde : Pey BERNARD, frère de Françoise 7817 , épouse le même jour Peyronne AMANIEU, la soeur de Jean 7816 ! Tout ceci sous le regard attendri et fier de la mère des mariés AMANIEU, Peyronne de LESCOUTRA 15633 .
Jean AMANIEU 7816 et Françoise BERNARD 7817 s'établissent dans la maison familiale du jeune homme, au Bourdieu. Ce lieu est parfois écrit Bourdiu dans les registres : sa prononciation doit se situer quelque part entre "bourdieu" et "bourdiou". Il est est également ainsi du patronyme AMANIEU, qui est parfois écrit "AMANIU". Ainsi installés, le laboureur et sa femme font 9 enfants :
Si l'on parle du bon, Jean AMANIEU 7816 (mais peut-être n'est-ce pas lui !) décède au Bourdieu le 5 juin 1693 : il aurait alors 54 ans. Françoise BERNARD 7817 meurt 7 ans après son époux, le 31 décembre 1700.
Bien évidemment, le destin de leur fils Pey AMANIEU 3908 est déjà tout tracé : il sera laboureur au Bourdieu comme papa et les autres garçons survivants de la famille. Pey ne tarde pas à se marier avec Marie JULLIAC 3909 , dont je ne sais encore rien. Même leur date de mariage m'échappe pour le moment. Par contre, il est certain qu'après leur union, ils s'installent aussi au Bourdieu avec leurs 5 fils :
Mais la croissance de cette famille va s'arrêter net par la mort de Marie JULLIAC 3909 le 22 février 1702. L'acte de décès ne précise malheureusement pas son âge, mais je suppose qu'elle est encore très jeune. Le deuil de son veuf dure 8 mois, après quoi il se marie une seconde fois, avec la listracaise Peyronne ADEMA, le 24 octobre 1702. Cette nouvelle épouse, qui est elle aussi veuve, vient donc vivre au Bourdieu et élève les enfants survivant nés du premier lit de son tendre époux. Mais pas que ! Effectivement, ils vont ensemble donner naissance à 7 autres enfants :
Le papa de toute cette marmaille, Pey AMANIEU 3908 , qui totalise 12 enfants et 2 épouses, meurt lui aussi assez jeune, le 24 septembre 1719, alors qu'il n'a que 54 ans.
Je ne trouve pas à Moulis le mariage de Pey AMANIEU et Marie JULLIAC. Par Mariages33, encore d'une aide précieuse, je cherche où on peut trouver des JULLIAC dans le Médoc : il me retourne Jau-Dignac-et-Loirac, et Verteuil. Je cherche à Jau-Dignac, Vensac, St-Estèphe, Pauillac : rien. A Valeyrac, Queyrac, Bégadan, Vendays-Montalivet, Gaillan, Civrac, Couquèques, St-Christoly, St-Yzan, Blaignan, Prignac, Ordonnac, St-Germain-d'Esteuil, St-Seurin-de-Cadourne, Vertheuil, Cissac, St-Sauveur, les registres ne sont pas en ligne avant 1692. A Lesparre, c'est compliqué mais dans ce que je vois, je ne trouve rien. J'ai eu une fausse joie en trouvant le mariage de Pierre MANIEU et Marie ROUVERE à St-Estèphe le 1er février 1689...
Jean MANIEU 1954 né vers 1697 à Moulis : j'en ai trouvé 2 qui peuvent correspondre. Un né le 13 octobre 1696, fils de Pey MANIEU et de Marie JULLIAC, l'autre né le 26 août 1698 fils de Jean AMANIEU et de Marie CASTAING. J'ai donc cherché les décès de ces 4 parents, puisque sur l'acte de mariage de Jean en 1724, il est écrit "sans père ni mère". Effectivement, seuls sont décédés Marie JULLIAC (1702) et Pierre MANIEU (1719), ce qui élimine l'autre possibilité
Revenons sur Saint-Laurent car c'est là que vit Pierre DEYMERIC 3910 . Celui-ci est un bourgeois puisqu'il est marchand. Les actes ne précisent pas ce qu'il vend, si ce n'est qu'il devient bientôt prévôt de Lamarque. Elu parmi les marchands, il est un magistrat municipal (sous l'Ancien Régime) qui s'occupe des affaires de la commune : il faut approvisionner la ville, gérer les travaux publics, percevoir l'impôt... Toutes ces occupations lui laissent quand même le temps d'épouser Marie SACRISTE 3911 dans l'église de Saint-Laurent le 19 février 1703. Puis le couple s'installe dans le bourg de la paroisse, avant de déménager vers 1706 dans le village de Bardouillan. Sept enfants leur viennent au monde, mais seulement deux survivent :
Après la naissance de leurs enfants, la famille (seules les deux filles aînées ont survécu) change une nouvelle fois de domicile et va vivre dans le village du Drap, situé également à Saint-Laurent. Et c'est dans sa maison du Drap que Pierre DEYMERIC 3910 fait de Sa Majesté la Mort la rencontre, comme dit Brassens, le 24 mai 1724.
A St-Laurent, chercher la naissance de Pierre DEYMERIC et de Marie SACRISTE, vers 1680... Rien ni pour l'un ni pour l'autre jusqu'en 1663. Il y a plusieurs familles DEYMERIC ou EYMERIC à St-Laurent, mais pas d'enfant nommé Pierre ou Pey. Pour les SACRISTE, on en trouve à St-Estèphe : cette généanaute a trouvé 2 soeurs nommées Marie, une née le 8 août 1669, l'autre née le 27 novembre 1674, les deux de Arnaud SACRISTE et Hélène MADERAN. Le nom DE MADERAN se retrouve très largement dans les actes des enfants DEYMERIC-SACRISTE, il est très tentant de faire un lien, même si rien ne l'indique dans leur acte de mariage. Mais pas assez solide pour lancer les recherches de ce côté-là.
A St-Laurent, je n'ai pas trouvé le décès de Marie SACRISTE entre 1724 et 1752 (il y a un trou dans les registres entre 1737 et 1742).
Son fils Jean AMANIEU 1954 , également laboureur, épouse Marie DEYMERIC 1955 le 1er février 1724. Mais le jeune marié n'est pas originaire de Saint-Laurent : il est né vers 1697 à Moulis, "sans père ni mère" nous précise son acte de mariage. La première lettre de son nom disparaît parfois, de sorte qu'il se dise juste "MANIEU". Lors de cette union, le père de la jeune mariée, dit simplement 'Sieur DEYMERIC", signe très lisiblement son patronyme ; est-il bourgeois ou aristocrate ? Il est encore trop tôt pour le dire. Par contre, on constate que ce nom est lui aussi malmené dans les registres : il est parfois déformé en EYMERIC ou MERIC. La jeune épouse semble être née vers 1706 à Saint-Laurent.
Jean AMANIEU 1954 et Marie DEYMERIC 1955 s'installent au village du Drap, où ils font 6 enfants :
L'année 1748 est décidément terrible, car 2 mois après le décès de Françoise RAYMOND 1953 , c'est Marie DEYMERIC 1955 qui meurt le 6 mai 1748 à environ 42 ans. Son mari Jean MANIEU 1954 vit 15 ans de plus qu'elle, avant de s'éteindre le 1er octobre 1763, à 66 ans, chez lui au Drap.
Le jeune Pierre HOSTEIN 976 , qui est brassier, rencontre et épouse Marie MANIEU 977 le 10 février 1754 dans l'église de Saint-Laurent où ils avaient déjà sans doute l'habitude de se rencontrer tous les dimanches à la messe. Ils s'installent chez les parents MANIEU au village du Drap, où naissent 3 de leurs 4 enfants :
Malheureusement, la jeune mère de famille Marie MANIEU 977 décède le 29 septembre 1767, à l'âge de 41 ans, dans son domicile au Drap. Devenu veuf à 39 ans, Pierre HOSTEIN 976 père décide de se remarier. Ce sera avec une jeune femme de Saint-Laurent également, Jeanne MARTIN, mais la cérémonie a lieu dans l'église de Listrac le 9 janvier 1768. Après le mariage, il retourne avec sa nouvelle épouse vivre à Corconnac, jusqu'à ce qu'il atteigne l'âge de 57 ans. En effet, le 20 avril 1786, il y décède entouré de ses proches.
A St-Laurent, je cherchais les enfants de Pierre HOSTEIN et Marie MANIEU avant 1765 et leur mariage. Les registres passent de 1752 à 1756, et je ne trouve rien avant 1752. Ils ont dû se marier entre ces 2 années-là. Sans l'acte de mariage, pas de nom des parents, et donc vue la quantité de Pierre HOSTEN, pas de possibilité de remonter au-delà à priori... J'ai quand même cherché, par acquit de conscience, la naissance de Pierre HOSTEN vers 1726, puisque mort en 1786 à 60 ans. J'en ai trouvé 3, l'un né le 16 février 1724, un autre le 10 août 1725, le dernier le 1er juillet 1727, mais les 3 des mêmes parents Thomas HOSTEN tisserand et Pétronille CROIZIN ; n'en trouvant aucun autre, je considère que l'un des 3 est le bon, de préférence celui du milieu mais de façon totalement arbitraire, et que les parents sont aussi nos ancêtres. Ce généanaute a trouvé le décès de Thomas HOSTEN au 11 mars 1756, mais le registre de cette année-là commence au 20 octobre, je ne peux donc pas le vérifier.
J'ai trouvé le mariage au 10 février 1754. Les parents du marié : Pierre HOSTEN et Françoise RAYMOND, ceux de la mariés : Jean MANIEU et Marie EMERIC tous de St-Laurent. Mariages33 m'indique qu'ils se sont mariés à Listrac le 17 février 1705. Tout ce que j'ai trouvé avant est faux. Je n'ai pas trouvé d'enfants du couple HOSTEN-RAYMOND à St-Laurent, puisqu'ils semblent s'y être installés, avant 1719.
Une nouvelle famille de laboureurs coule des jours paisibles, c'est celle formée par Pey LAFOURCADE 3914 et son épouse Thomase BOS 3915 . Lui vient de Listrac et elle de Moulis ; c'est pourquoi ils se marient le 26 avril 1689 dans l'église de Moulis. Mais ils s'établissent à Listrac où ils ont plusieurs enfants dont :
Côté LAFOURCADE, Jean BOS et Jeanne LAFOURCADE ayant eu lieu à Moulis, j'y ai cherché la naissance de Jeanne LAFOURCADE vers 1688. J'ai trouvé le mariage de Pey LAFOURCADE et Thomase BOS le 26 avril 1689, mais aucune naissance après. Par contre des naissances d'enfants de ce couple à Listrac, d'où vient Pey LAFOURCADE d'après l'acte de mariage. Malheureusement, à Listrac, les registres en ligne vont de 1692 à 1699 : la naissance de Jeanne LAFOURCADE doit se situer entre 1690 et 1691 à Listrac, mais je ne l'aurai pas. Je n'ai même pas la preuve que ce soit bien ses parents, car j'ai aussi trouvé une autre famille : Raymond FOURQUADE et Peyronne FOURTHON avec leur fille Marguerite née le 3 novembre 1696 ! Mais ici, le lien avec Moulis ne semble pas exister, donc je ne retiens pas cette possibilité.
On a déjà constaté dans notre généalogie les interactions qui existent entre Listrac, Moulis, et Saint-Laurent. Ce constat va se vérifier une fois de plus ici. Dans la paroisse voisine de Listrac, au village de Donissan se sont établis Jean BOS 1956 , né vers 1683, et Jeanne LAFOURCADE 1957 , née vers 1684. Ils se sont pourtant mariés dans la paroisse de Moulis, le 19 septembre 1729. Ce n'est pas le premier mariage pour lui, car il est alors veuf de Pétronille SAINTOUT. Jean BOS 1956 exerce la profession de tailleur d'habits. De ce second lit sont nés plusieurs enfants dont :
C'est vers 60 ans que décède Jeanne LAFOURCADE 1957 dans sa maison de Donissan, le 16 juillet 1748. Le mois suivant, son veuf Jean BOS 1956 meurt à son tour le 22 août 1748 au domicile familial, alors âgé d'environ 65 ans.
Attention piège ! J'ai trouvé dans les registrtres de Listrac 2 autres enfants de Jean BOS et Jeanne LAFOURCADE. Il y a un autre Jean BOS né le 11 avril 1740, et un Saturnin BOSQ né le 13 mars 1744, mais décédé le 18 avril 1745 à 13 mois. Eh bien il n'est pas possible que ces deux enfants soient des frères de notre Jean BOS 978 ! Pourquoi ? Parce que leur mère Jeanne LAFOURCADE, née vers 1684 (suivant son acte de décès) aurait eu à leurs naissances respectives 51 et 55 ans ! Je n'y crois que modérément... De plus, leur père est dit laboureur, alors qu'il est en réalité tailleur d'habits (suivant aussi son acte de décès). Certes il peut changer de profession entretemps. Mais autre indice ne collant pas : ces deux enfants sont nés à Bernones, alors que la famille BOS-LAFOURCADE vit à Donissan. Il s'agit donc, pour moi, d'un couple homonyme, peut-être des colatéraux (peut-être Jeanne LAFOURCADE née en 1698, soeur de la nôtre ?), mais absolument pas les mêmes individus.
Or à Saint-Laurent, Jean MARTIN 1958 , fils de Pierre MARTIN 3916 et de Jeanne ONERIE 3917 (je ne suis pas sûr du nom de sa mère, tellement il est mal écrit sur l'acte), rencontre Elizabeth ou Isabeau RALLE 1959 , fille de Pierre RALE 3918 et de Jeanne ANEY 3919 . Sont-ils voisins, ou se sont-ils rencontrés lors d'une fête de village ? Peu importe, leur union a lieu le 2 mars 1734 dans l'église de Saint-Laurent, et plusieurs enfants font bientôt leur apparition :
Jean BOS 978 monte à Saint-Laurent pour épouser Elizabeth MARTIN 979 dans l'église de la paroisse le 10 février 1759. C'est bien sûr un jour de fête, bien que les deux parents du marié et le père de la mariée soient déjà décédés. Seule Elizabeth RALLE 1959 est présente pour donner son consentement et sa bénédiction à l'union de sa chère fille. Union très prolifique car le jeune couple va avoir 11 enfants, une fois installés dans le village de Donissan, à Listrac. Mais malheureusement, 8 d'entre eux décèderont en bas-âge :
Je n'ai pas encore parlé du métier du père de famille. Je devrais dire des métiers, car Jean BOS 978 a plusieurs cordes à son arc. Il commence sa vie comme brassier, ouvrier agricole, dans la commune de Listrac mais sans doute aussi dans les alentours. Puis il se spécialise dans le travail de la vigne vers 1763 (quoi de moins étonnant à Listrac !). Puis entre 1766 et 1769, il quitte les champs et les vignes pour un travail moins physique mais plus délicat : il devient tailleur d'habits. Il ne quitte pourtant pas Donissan, car c'est là qu'il décède le 5 septembre 1805, ou 19 fructidor an XIII, âgé de 77 ans. Son épouse Elizabeth MARTIN 979 meurt 10 ans plus tard, le 10 juin 1815, à 80 ans.
En remontant les enfants de Jean BOS et Elizabeth MARTIN à Listrac, j'ai trouvé leur 1er enfant Guilhem en 1759, puis plus rien. Pas de mariage, non plus que sur Mariages33. Je me suis alors posé la question : où ont-ils bien pu se marier ? J'ai cherché des indices sur les actes de naissance des enfants, et justement sur celui de Guilhem, j'ai vu "la marraine Elizabeth ralle ayeulle maternelle". Ca veut dire que les parents d'Elizabeth MARTIN sont un couple MARTIN-RALLE. Un coup d'oeil sur Mariages33, qui m'indique 2 couples avec ces patronymes : Jean MARTIN et Isabeau RALLE mariés le 2 mars 1734 à St-Laurent-de-Médoc, et un autre couple marié lui aussi à St-Laurent ! Donc j'ai cherché à St-Laurent avant 1759, et j'ai trouvé mon mariage Jean BOS et Elizabeth MARTIN ! Belle illustration d'un contournement de difficulté.
A Listrac, je voulais chercher les naissance de Jean BOS (vers 1728) et Elizabeth MARTIN (vers 1735), ùais rien en ligne avant 1737... Mais Mariages33 me dit que leurs parents Jean BOS et Jeanne LAFOURCADE sont mariés à Moulis le 19 septembre 1729, et Jean MARTIN et Isabeau RALLE sont mariés à St-Laurent le 2 mars 1734. Là, on peut remonter !
Pierre HOSTEIN 488 fils devient vigneron, laboureur, et il est même parfois dit "manoeuvrier", c'est-à-dire ouvrier agricole travaillant à la journée, la main d'oeuvre la plus basse que l'on puisse trouver ! Cela ne l'empêche pas de rencontrer une charmante fille de Listrac, qui vit au village de Donissan : Marie BOS ou BOSC 489 . C'est cette délicieuse créature que Pierre HOSTEIN 488 épouse à Listrac le 8 février 1785.
Après leur mariage, ils vont s'installer à Saint-Laurent, entre le village de Mouralet et celui de Corconnac, où naîtront leurs 3 enfants :
L'aîné de la fratrie va suivre les traces de son père et travailler lui aussi la vigne. Mais à 20 ans, Jean va connaître la douleur de perdre sa mère : Marie BOSC 489 s'éteint le 6 septembre 1808, à seulement 46 ans. Cela voudrait-il signifier que son veuf Pierre HOSTEIN 488 ne connaisse plus l'amour ? Eh bien non ! Cinq ans après le décès de sa première femme, et alors qu'il a 56 ans, il épouse une veuve de 38 ans, Jeanne GAUBERT. Cette seconde union se déroule le 2 mars 1813 devant le maire de Saint-Laurent. Les deux "jeunes" tourtereaux reviennent vivre à Corconnac. C'est là que Pierre HOSTEIN 488 décède le 9 octobre 1825, âgé de 69 ans.
Les LOUBANEY sont une vieille famille de Listrac. Fait très rare, pour ne pas dire unique, nous avons 2 branches LOUBANEY qui se retrouvent à des générations proches l'une de l'autre, mais pour lesquelles il n'est pas encore possible de déterminer si elles sont reliées. Commençons donc par la première.
Nous sommes à Listrac, entre la fin du XVIIème et le début du XVIIIème siècle. Jean LOUBANEY 1960 (né vers 1679) et Jeanne RAYMOND 1961 (née vers 1681) sont un couple de laboureurs qui vivent et travaillent sur les terres listracaises, à Donissan, en compagnie de leurs enfants. Parmi eux, leur fils Valentin LOUBANEY 980 (né vers 1711) devient lui aussi laboureur. La maman Jeanne RAYMOND 1961 décède à 60 ans environ, chez elle à Donissan, le 7 mai 1741. Son veuf lui survit pendant 19 ans à Donissan : Jean LOUBANEY 1960 y reçoit les derniers sacrements avant de mourir le 1er février 1760, âgé de 81 ans.
Valentin LOUBANEY 980 va bientôt rencontrer la femme de sa vie, qui vient du village de Devidas (il est écrit dans les registres "Dividas") dépendant de la paroisse de Benon au sud de Saint-Laurent-Médoc. Ce village de Devidas est aussi le plus proche de Listrac, ce qui a sans doute facilité le rapprochement entre les deux jeunes gens ! L'heureuse élue s'appelle Catherine PAGAN 981 , et elle est aussi fille d'un couple de laboureurs, Jean PAGAN 1962 (né vers 1691) et Marie LAMBERT 1963 (née vers 1702). Mais pour une raison qui m'échappe, peut-être à cause d'une grave maladie, les parents PAGAN meurent tous les deux relativement jeunes. Jean PAGAN 1962 disparaît à 57 ans le 3 mars 1748, et Marie LAMBERT 1963 décède le 18 avril 1750, alors qu'elle n'a que 48 ans.
C'est donc tout naturellement dans l'église de Benon que Valentin LOUBANEY 980 épouse Catherine PAGAN 981 le 14 janvier 1749. Après leur union, ils s'installent à Devidas où viennent au monde leurs enfants, dont :
Tellement forts qu'à un moment donné de leur vie, les LOUBANEY retournent sur les terres ancestrales de Donissan, très précisément au lieu de Padousten, pour s'y établir définitivement. C'est à 66 ans que Valentin LOUBANEY 980 trouve la mort dans ce village de Listrac le 21 décembre 1777. Onze ans plus tard, sa veuve Catherine PAGAN 981 décède elle aussi dans le domicile familial, le 3 décembre 1788 à environ 70 ans.
A Listrac, je cherchais le décès de Jeanne RAYMOND avant 1749 ; j'en ai trouvé un le 7 mai 1741, sans mention du mari (ou plutôt du veuf) mais âgée de 60 ans. Est-ce la bonne ? Je n'en suis pas sûr, mais le fait qu'elle soit décédée à Donissan m'incite à penser que oui.
Mariages33 me dit que le mariage de Jean PAGAN et Marie LAMBERT a lieu à Listrac le 3 juin 1719, donc pas vérifiable en ligne...
Raymond LOUBANEY 490 devient lui aussi laboureur, et valet bouvier. C'est lui qui s'occupe des boeufs utilisés pour les travaux agricoles de force, en particulier le labour. Après la mort de son père Valentin, le jeune Raymond LOUBANEY 490 quitte Listrac : il part vivre et travailler à Labarde à 15 kilomètres de là, entre Margaux et Macau, sur les bords de la Garonne. Ce nom de Labarde vient de "la barde", qui signifie la boue : en effet, les bords de Garonne sont à cette époque de grands marécages plutôt inhospitaliers ! Aujourd'hui, le Marais est un site naturel de promenade réaménagé et mis en avant comme lieu touristique par la commune.
A 34 kilomètres de là, vers le nord, sur l'estuaire de la Gironde (appelé autrefois la Rivière), se trouve la paroisse de Saint-Estèphe dans le Bas-Médoc. Cette paroisse est indissociable de son port, important lieu d'échanges de marchandises dès l'époque gallo-romaine. Ce trafic commercial favorise l'essor de la ville, et de nombreuses villas romaines sont construites autour des marais. Malheureusement, la facilité d'échanges permise par le port implique aussi une facilité de débarquement pour les barbares qui envahissent régulièrement le pays. Plus tard, la paroisse prend le nom de son église, Saint-Etienne, peu-à-peu déformé en Saint-Esteve-de-Calones. Avant le XVIIIème siècle, tout le Bas-Médoc est constitué de différentes îles, et une ancienne église aujourd'hui détruite, l'église Notre-Dame-entre-Deux-Arcs, trônait entre deux esteys (ruisseaux évacuant l'eau des terres vers la Rivière) qui dessinaient deux arcs de cercle autour d'elle. Puis, après l'assèchement des marais, cette église est démolie pour construire le port actuel. Le nom de Saint-Esteve évolue à nouveau pour devenir Saint-Estèphe.
C'est la branche SEURIN qui va nous intéresser ; le nom est parfois écrit SURIN, et parfois SEÜRIN, ce qui semble signifier qu'on prononce le "U" séparé du "E" comme ceci : "Sé-ou-rin". Ce patronyme pourrait provenir d'une déformation du prénom Sévère, évoluant en Séverin, puis en Seurin. Les SEURIN seraient-ils plus anciennement originaires de la paroisse voisine de Saint-Seurin-de-Cadourne, comme leur nom l'indiquerait ? Aucune preuve pour l'instant, mais l'idée de ce rapprochement est plutôt tentante.
Pour la période qui nous intéresse, fin XVIIème siècle, nous sommes donc à Saint-Estèphe. Arnaud SEURIN 1964 y est né vers 1689, et il exerce la profession de tisserand, mais celle-ci ne devant pas le nourrir au quotidien, il est également brassier et vigneron. Il trouve femme en la personne de Marguerite LUCEYRAN 1965 , qui est née vers 1691. Il semble que ce couple soit d'abord établi dans le lieu dit L'Hôpital de Mignot (ou Miot), dans le sud de Saint-Estèphe, avant de s'installer plus tard au village du Pez, situé dans l'ouest de cette même paroisse. Ils ont au moins ces 7 enfants, tous nés, et c'est bien normal, à L'Hôpital :
Le décès de Marguerite LUCEYRAN 1965 a dû survenir rapidement et surprendre tout le monde. Alors qu'elle n'a que 57 ans, elle meurt à son domicile de L'Hôpital le 2 juillet 1748 après avoir reçu le sacrement de pénitence, mais elle n'a pas eu le temps de recevoir les deux autres (extrême-onction et Eucharistie donnée en viatique). Son veuf Arnaud SEURIN 1964 meurt, lui, le 11 décembre 1764, également dans la maison familiale, à l'âge de 75 ans.
A St-Estèphe, je n'ai pas trouvé les naissances de Arnaud SEURIN et Marguerite LUSSEYRAN vers 1690. A Vertheuil, les registres n'existent pas aux AD33.
Dans la paroisse d' Arcins vit la famille de Jean DEJEANS 1966 et son épouse Françoise GASTAUT 1967 . Le chef de famille est laboureur mais pas que... Il est aussi valet dans une maison très importante de la paroisse, chez mademoiselle Marie Anne DEBIDAS. C'est d'ailleurs à Arcins que naissent ses 5 premiers enfants. Mais vers 1740 ou 1741, cette collaboration va cesser, et notre ancêtre valet va déménager dans le bourg de Saint-Estèphe pour se mettre au service de Monsieur de BASTEROT. La famille de Gabriel de BASTEROT , puis son fils Barthélémy après lui, possède des vignes à Valeyrac, Dignac et Saint-Estèphe depuis la fin du XVIIème siècle. Des hommes d'affaires et des valets sont à leur service pour gérer les domaines, engager les journaliers pour travailler leurs vignes et les payer en conséquence. Monsieur de BASTEROT est également conseiller au Parlement de Bordeaux. Plus tard, la famille de BASTEROT se liera avec celle de SEGUR, est constituera un vignoble de 32 hectares à Saint-Estèphe. Notre ancêtre Jean DEJEANS 1966 occupe donc ce poste de valet, et bientôt maître valet vers 1744, chez M. de BASTEROT pour le domaine stéphanois. Cinq autres enfants y naissent, amenant le total à 10 :
Je ne sais pas si Jean DEJEANS 1966 a travaillé pour Monsieur de BASTEROT jusqu'à la fin de sa vie ; il est toutefois décédé à 70 ans le 6 juillet 1773, dans son propre domicile au village du Pez. Sept ans plus tard, c'est sa veuve Françoise GASTAUD 1967 qui meurt au même âge, le 27 juin 1780.
Suivant les actes, Jean SEURIN 982 est tour à tour dit journalier, brassier ou vigneron, ce qui veut sensiblement dire la même chose ! Il rencontre très régulièrement Marie DEJEAN 983 à la messe le dimanche et aux fêtes de village, et l'idée d'un mariage commence à germer dans leurs esprits. D'autant plus qu'en 1755, Bernard SEURIN, frère de Jean, épouse Jeanne DEJEAN, soeur de Marie ! Quoi de plus normal alors que l'union de Jean SEURIN 982 et de Marie DEJEAN 983 se concrétise le 20 février 1759 dans l'église de Saint-Estèphe pour la plus grande joie de leurs parents et amis. Ils ont auparavant fait rédiger un contrat de mariage par le notaire royal Me CHEVALIER résidant à Saint-Seurin-de-Cadourne. Puis le jeune couple s'établit au Pez pour y mettre au monde leurs 8 enfants :
J'étais bloqué à la naissance de Jeanne SEURIN à Labarde, d'après son acte de mariage en 1759. Mais pas de trace d'aucun SEURIN dans les registres de cette paroisse avant cette époque. Mariages33 toujours me donnait 2 possibilités : une à St-Estèphe et une à Jau-Dignac-et-Loirac. Il fallait donc trouver une famille avec une Jeanne SEURIN et un Guiraud SEURIN frère et soeur, puisque Guiraud SEURIN est parrain de Marguerite LOUBANEY, fille de Jeanne SEURIN, en 1786 à Labarde en tant qu'oncle de la baptisée. J'ai cherché tous les frères et soeurs, j'ai bien trouvé Jeanne, mais pas de Guiraud... Puis en regardant plus attentivement l'acte de naissance de Guillaume, le frère aîné de Jeanne SEURIN, j'ai vu que son parrain était un autre Guillaume SEURIN, mais qu'il avait signé Guiraud ! Du coup, Guillaume SEURIN frère de Jeanne s'appelle aussi Guiraud. J'étais bien sur la bonne piste !
A St-Estèphe, je ne trouve pas les décès de Jean SEURIN et Marie DEJEAN après 1786. Pour le mariage des parents de Marie, Jean DEJEAN et Françoise GASTEAU, Mariages33 donne le 5 août 1730 à Arcins ; les AD33 n'ont pas de registres pour cette paroisse avant 1737.
Je ne trouve pas le mariage de Arnaud SEURIN et Marguerite LUCEYRAN avant 1714, ni à St-Estèphe (mais il y a des manques), ni St-Laurent, ni à Pauillac, ni Vertheuil, ni Lesparre. Pas en ligne à Cussac, ni St-Seurin-de-Cadourne, ni Cissac, ni St-Sauveur, ni St-Trelody. Mais le mariage de Laurent SEURIN en 1746 à St-Estèphe dit que les parents sont de la paroisse de L'Hôpital de Mignot. J'ai d'abord pensé bien sûr à Grayan-et-l'Hôpital, où aux AD33 on n'a que les registres concernant Grayan... Mais en observant plus précisément la carte, je me suis aperçu qu'un lieu-dit de St-Estèphe s'appelait "L'Hôpital", à la limite avec Cissac... Ce lieu était-il donc une paroisse indépendante, avant d'être rattachée à celle de St-Estèphe ? Rien de tel aux AD33. Aujourd'hui, un château L'hopital de Mignot existe à St-Estèphe : on explique que l'hôpital était un lieu de repos pour les pèlerins de St-Jacques-de-Compostelle, et qu'il appartenait aux chevaliers de Saint Jean de Jérusalem. C'est pourtant sans doute là que se trouve la naissance de Marguerite LUCEYRAN, et son mariage. Et peut-être aussi la naissance de Jean SEURIN 982 que je ne trouve pas à St-Estèphe.
C'est ainsi que Raymond LOUBANEY 490 rencontre une jeune labardaise nommée Jeanne SEURIN 491 , née vers 1761. Elle est fille de Jean SEURIN 982 et de Marie DEJEAN 983 . Ni une, ni deux, les voilà déjà mariés le 18 juillet 1786 dans l'église de Labarde. Ils vont rester quelques temps dans cette paroisse, jusqu'au début de la Révolution française qui frémit déjà. Ils ont alors ces 2 filles :
Malheureusement, Raymond LOUBANEY 490 meurt prématurément, à une date et d'une cause que j'ignore encore. J'estime sa mort vers 1792, alors que sa fille Marie LOUBANEY 245 n'avait que 4 ou 5 ans. Sa veuve Jeanne SEURIN 491 et ses enfants reviennent vivre à Donissan, fief listracais des LOUBANEY, à moins qu'ils n'y soient revenus du vivant de Raymond (sans l'acte de décès de ce dernier, je ne peux rien affirmer). Jeanne SEURIN 491 est encore jeune, elle n'a que 32 ans : elle s'éprend alors d'un autre vigneron listracais, Jean PERROT, qu'elle épouse le 25 septembre 1793 à Listrac. Elle vivra à Donissan jusqu'à ses 70 ans, le 30 novembre 1831, entourée de ses filles et ses gendres.
Je ne trouve pas d'enfants de Raymond LOUBANEY et Jeanne SEURIN après 1787, ni à Labarde, ni à Listrac... Jeanne remariée avec Jean PERROT à Listrac le 25 septembre 1793, pourquoi ne trouvé-je pas le décès de Raymond LOUBANEY ? A Labarde, il manque les registres de 1791 et 1792, il est peut-être dedans... Je ne l'ai trouvé ni à Listrac, ni à St-Laurent, ni à Moulis.
Comme son père est venu trouver femme à Listrac, Jean HOSTEIN 244 fait de même en choisissant Marie LOUBANEY 245 qui, bien que née dans la commune de Labarde, vit maintenant dans celle de Listrac. Les amoureux s'épousent alors le 24 février 1810 à Listrac, et c'est dans cette même commune, au village de Donissan d'où était originaire la mère de Jean, que les jeunes mariés vont s'installer. Ils auront 5 enfants :
Ce Jean HOSTEIN 122 devient lui aussi vigneron. Il a la particularité d'épouser une femme qui a le même nom que sa mère : Marie LOUBANEY 123 ! Nous ouvrons ainsi la seconde branche LOUBANEY dont je parlais au début de ce paragraphe.
Nous avons vu précédemment une première famille LOUBANEY, avec Jean LOUBANEY 1960 comme tête de file, vivant à Donissan. Etudions maintenant la seconde. Le premier couple a sortir des registres paroissiaux de Listrac est celui formé par un autre Jean LOUBANEY 1968 et Marie SAINTOUT 1969 . Je dis bien "un autre", car ils n'ont pas la même épouse ! Bien qu'ils habitent le même lieu de Donissan, ce sont bien deux personnes différentes.
"Ce" Jean LOUBANEY 1968 est né vers 1679, alors que Marie SAINTOUT 1969 est née, elle, vers 1694. Leur mariage à tous les deux a lieu en l'église de Listrac, à une date que je n'ai pas encore.
Je me suis (encore) arraché des cheveux sur ce cas ! Il existe bien un acte de mariage le 9 février 1706 à Listrac entre Pierre LOUBANEY et Marie SENTOUT. Ainsi, le marié s'appelle Pierre et non Jean LOUBANEY. Mais l'acte de mariage de leur fils André LOUBANEY, en 1737, donne bien pour son père le prénom de Jean. Donc Jean LOUBANEY et Pierre LOUBANEY sont 2 personnes distinctes, l'un vivant à Donissan, l'autre à Touleron, même si les deux ont épousé chacun une Marie SAINTOUT (nom et prénom très courants) à Listrac ! Cette homonymie concernant leurs épouses est une sacrée cause d'erreurs. Pour trouver la vérité, j'ai cherché les actes de décès de Jean LOUBANEY (époux de Marie SAINTOUT), de Pierre LOUBANEY (époux aussi de Marie SAINTOUT), et 2 actes de décès des deux Marie SAINTOUT (l'une épouse de Jean, l'autre épouse de Pierre LOUBANEY). Ca m'a pris du temps, mais j'ai fini par trouver ! Une Marie SAINTOUT est morte le 13 juillet 1750 à Touleron (épouse de Pierre LOUBANEY, celle mariée en 1706), et une autre le 8 janvier 1779 à Donissan (épouse de Jean). Celle morte en 1750 ne peut pas être notre ancêtre : au baptême de Marie LOUBANEY, fille d'André, le 1er mai 1752, sa marraine est son "ayeule paternelle Marie SENTOUT". C'est donc bien la deuxième qui est notre ancêtre : il faut alors trouver le bon acte de mariage à Listrac, sans doute après 1720.
Jean LOUBANEY 1968 , qui est laboureur, et sa désormais tendre épouse Marie SAINTOUT 1969 ont au moins 3 enfants :
A l'âge de 65 ans, Jean LOUBANEY 1968 pousse son dernier soupir le 12 novembre 1744 dans son domicile de Donissan. Marie SAINTOUT 1969 , elle, décède vers 85 ans, le 8 janvier 1779 à Donissan également.
Déportons-nous une nouvelle fois à Saint-Laurent, pour évoquer deux autres familles qui ne sont pas de condition paysane, mais bourgeoise. Tout d'abord commençons par la famille FATIN. Tiens donc, des FATIN ici ! Je rappelle pour mémoire que nous avons déjà une branche FATIN assez conséquente, dont l'histoire est racontée dans Les origines des FATIN. Etrangement, comme la première branche FATIN, celle-ci trouve également résidence dans la paroisse de Saint-Laurent-Médoc. Il semble cependant ne pas y avoir de rapport direct entre les deux dynasties, puisque la première compte plutôt des artisans (sabotiers, tisserands, meuniers, ou scieurs de long), alors qu'ici nous sommes en présence de notaires ! Notre premier ancêtre est donc Ramond FATIN 15770 . Il est effectivement notaire royal, c'est-à-dire selon la définition de L'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert, "un officier dépositaire de la foi publique, qui garde les notes et minutes des actes que les parties passent devant lui", et qui certifie l'authenticité des documents qu'il rédige. A la différence d'un notaire seigneurial, qui est payé par le seigneur de la justice où il est reçu, le notaire royal est payé par le Roi, et peut ainsi traiter des affaires plus importantes. L'acte établi par le notaire royal est valable dans tout le royaume, contrairement à l'acte écrit par un notaire seigneurial, ou tabellion, qui n'est valable que dans le territoire dépendant du seigneur. Mais s'il exerce à Saint-Laurent, il a une autre charge : il est également procureur d'office de la juridiction de Lamarque. En clair, il représente le ministère public dans une justice seigneuriale (celle de Lamarque).
Ramond FATIN 15770 et son épouse Peyronne de SEGONNES 15771 vivent donc à Saint-Laurent, où ils ont 8 enfants :
Parmi les témoins aux baptêmes de ces enfants, on trouve des marchands, des praticiens, des greffiers au siège de Lamarque, qui savent bien sûr tous signer, et deux membres de l'Ordre de la Sainte-Trinité : Bertrand RABION, qui est provincial et religieux dans cet Ordre, et François SOUSSANS JEHAN grand ministre des rubans de l'Ordre. Le nom complet de cet ordre religieux est l'Ordre de la Très Sainte Trinité et de la Rédemption des Captifs. Il est fondé en 1194 par Jean de MATHA et par Félix de VALOIS, pour racheter les chrétiens captifs des musulmans. Ses membres sont appelés Trinitaires, ou Mathurins, et l'Ordre leur interdisant de monter à cheval, ils voyagent à dos d'ânes, ce qui leur vaut le surnom de "frères aux ânes". Ci-contre leur blason.
Par contre, le baptême de la petite dernière, Marguerite, se fait dans une ambiance bien triste : en effet, son papa Ramond FATIN 15770 meurt quelques mois avant sa naissance, vers 1618...
A St-Laurent, je ne trouve pas la naissance de Peyronne FATIN vers 1608 parce que les registres ont un trou entre 1608 (justement) et 1613.
Je n'ai pas trouvé non plus la naissance d'Arnaud DEMADERAN vers 1594 à St-Laurent. Les DEMADERAN viennent d'ailleurs. Les registres de St-Estèphe ne remontent pas jusque là (1630 seulement), et dans ceux de Lamarque je n'ai rien non plus.
La jeune Peyronne FATIN 7885 va faire connaissance d'un membre d'une autre famille, bourgeoise elle aussi : il s'agit de Arnaud DEMADERAN 7884 . Le patronyme DEMADERAN, qui va évoluer en de MADERAN, puis en MADERAN, est porté par plusieurs familles au milieu du XVIIème siècle à Saint-Laurent. D'ailleurs, à cette époque le prêtre et curé de la paroisse porte lui-même ce nom. Mais notre Arnaud DEMADERAN 7884, né vers 1594, exerce la profession de marchand à Saint-Laurent. Je n'ai pas encore le mariage de ces deux amoureux promis à un bel avenir, mais je sais qu'ils s'établissent dans le village de Marcillan, et qu'ils ont 7 enfants :
On se rend compte avec les actes de baptême de tous ces enfants, que certains DEMADERAN sont eux aussi procureurs d'office de la juridiction de Lamarque, des FATIN procureurs d'office à la juridiction de Sémignan, d'autres praticiens ou marchands. Peyronne FATIN 7885 ne vit que jusqu'à une cinquantaine d'années, car elle disparaît le 20 février 1658 dans son domicile de Marcillan à Saint-Laurent. Six ans plus tard, son veuf Arnaud DEMADERAN 7884 tombe gravement malade : il décède à son tour le 21 novembre 1664 alors âgé de 70 ans environ.
Le petit dernier de la fratrie, Arnaud DEMADERAN 3942 , devient lui aussi marchand, à la suite de son père, et va trouver femme en la personne de Delphine SACRISTE 3943 , une jeune fille bien sous tous rapports, née vers 1651. Ils s'installent aussi à Marcillan et font eux aussi 8 enfants :
La dernière née Catherine MADERAN 1971 ne connaîtra que très peu sa mère Delphine SACRISTE 3943 , puisqu'à 31 ans seulement, elle décède à cause d'une grave maladie le 6 avril 1682 chez elle à Marcillan. Son mari Arnaud DEMADERAN 3942 la suit 5 ans plus tard, le 16 septembre 1687, à 48 ans.
A St-Laurent, je ne trouve pas la naissance de Delphine SACRISTE vers 1651. Où est-elle née ?
Catherine MADERAN 1971 , qui a donc perdu très tôt ses parents, rencontre celui qui va devenir son époux, le laboureur Guillaume ou Guillem PELON. Le mariage est célébré le 16 novembre 1700 dans l'église de Saint-Laurent. Deux enfants viennent au monde à Bernos, dans la partie sud de cette paroisse, où le couple a élu domicile :
Mais cette jolie famille pleine de promesse ne s'agrandira pas plus, car le papa Guillem PELON meurt le 28 janvier 1709, sans doute de maladie puisqu'il a eu le temps de recevoir tous les sacrements nécessaires à son salut. Il n'avait que 37 ans ! Sa veuve porte le deuil 2 ans, puis se marie une seconde fois. Son dévolu se porte sur un autre laboureur, mais habitant de Listrac lui : Estienne GRAMOND 1970 . Cette union se concrétise devant le prêtre de Saint-Laurent le 10 février 1711. Qui plus est, Estienne quitte son Listrac pour vivre à Saint-Laurent avec son épouse. Ils vivent à Bernos, comme on pouvait s'y attendre, mais aussi à Cartujac, un autre lieu dit tout proche. Le laboureur étant au service de plusieurs propriétaires, il pouvait s'établir chez l'un d'eux avec sa famille pour être directement sur place. Estienne GRAMOND 1970 et Catherine MADERAN 1971 ont au moins 4 enfants :
Estienne GRAMOND 1970 , lui aussi, décède jeune de maladie. Il quitte ce monde le 13 août 1720 à l'âge de 40 ans seulement. Sa pauvre veuve Catherine MADERAN 1971 décède 14 ans après, le 4 mai 1734 dans sa maison de Cartujac, à 53 ans.
A St-Laurent, je ne trouve pas le mariage d'Arnaud DEMADERAN et Delphine SACRISTE avant 1667, naissance de leur 1er enfant. Ils ne m'ont pas envoyé de faire-part, pas un texto, rien... Je vois sur Mariages33 qu'il y a des SACRISTE en pagaille à Bordeaux mais rien trouvé sur les 10 paroisses bordelaises proposées dans cette période. Voir ce généanaute.
Nous avons déjà vu plusieurs fois que les jeunes gens de Listrac et ceux de Saint-Laurent se rencontrent fréquemment, souvent aux fêtes de villages qui rythment les saisons, et que les idylles n'y fleurissent pas qu'au printemps. Cela se vérifie une nouvelle fois entre le vigneron listracais André LOUBANEY 984 et la saint-laurentaise Jeanne GRAMOND 985 (née vers 1721), qui se marient dans l'église de Listrac le 23 février 1737. Ils s'installent dans cette paroisse, au village de Donissan, où ils ont 6 enfants minimum :
Jeanne GRAMOND 985 décède chez elle à Donissan, le 8 février 1784, âgée de 65 ans.
Lafon est un autre lieu-dit de Listrac, situé dans la partie est de la commune (pardon, de la paroisse), à touche-touche avec Lamarque. Ce nom vient de La font, c'est-à-dire la fontaine, un lieu ou l'eau coule abondamment, bienfait précieux et rare. C'est là, à 3 kilomètres seulement de Donissan, que s'établit un couple de vignerons, Pierre MANEY 1972 et Jeanne BERNADA 1973 . Pour l'instant, je ne leur connais qu'un fils, Bernard MANEY 986 né vers 1712. Celui-ci devient brassier et vigneron.
Au même lieu, la famille de Andrive ou André HOSTEN 1974 et Marie PREVOST 1975 (décédée le 21 mai 1743 à Lafon) comporte, parmi ses enfants, une fille nommée Marie HOSTEN 987 , née elle aussi vers 1712. De la même génération et vivant dans le même village, probablement même voisins, Bernard MANEY 986 et Marie HOSTEN 987 ne mettent pas longtemps pour vouloir se marier : c'est chose faite le 25 février 1743 devant le vicaire de Listrac. Ils fondent ensemble un foyer qui verra naître au moins 7 enfants à Lafon, mais dont beaucoup mourront en bas-âge :
Marie HOSTEN 987 atteint l'âge de 60 ans avant de mourir le 11 avril 1772 dans son domicile de Lafon. Bernard MANEY 986 lui survit 4 ans, avant de décéder le 27 novembre 1776, à environ 64 ans.
A Listrac, je n'ai pas trouvé les décès de Pierre MANEY et Andrive HOSTEN entre 1737 et 1743, ni celui de Jeanne BERNADA après 1743 (rien jusqu'en 1751). Un Pierre BANEY est décédé le 16 novembre 1739 à Listrac à 63 ans ; rien d'autre pour l'identifier, ce n'est sans doute pas lui.
Pierre LOUBANEY 492 , qui est vigneron, tombe amoureux de cette listracaise (tiens, lui n'est pas allé chercher du côté de Saint-Laurent !), Marguerite MANEY 493 . Cette jeune fille, tout comme son frère et ses soeurs, a eu un début de vie difficile. Elle a 14 ans quand elle perd sa mère, Marie HOSTEINS 987 , et 18 à la mort de son père Bernard MANEY 986 , de sorte qu'elle est recueillie par son parrain Mathieu GUITARD. C'est par le consentement de ce dernier que Marguerite MANEY 493 peut épouser Pierre LOUBANEY 492 le 10 janvier 1783 à Listrac.
A Listrac, je ne trouve pas le décès d'André LOUBANEY après 1784 (décès de son épouse). Pas non plus à St-Laurent Benon.
Les deux époux s'établissent à Listrac, au village de Donissan sur la route de Martinon, et y ont 6 enfants :
Jean LOUBANEY 246 devient laboureur et vigneron dans le village de ses parents, et le 21 septembre 1815, il épouse Anne LAMBERT 247 , la soeur de François LAMBERT qui épouse le même jour Marie LOUBANEY, la soeur de Jean ! Nous le verrons bientôt dans le paragraphe des LAMBERT.
Sa mère Marguerite MANEY 493 décède le 9 janvier 1829 dans la maison familiale de Donissan âgée alors de 72 ans environ. Sept ans après, c'est son veuf Pierre LOUBANEY 492 qui quitte ce monde le 12 février 1836 à 80 ans.
Nous voici en toute fin du XVIIème siècle, où nous faisons la connaissance de François LAMBERT 1976 , né vers 1689. Il vit à Listrac au village de Donissan, et cultive la vigne pour le compte de divers propriétaires. La mignonne Marie MIGNOT 1977 , née vers 1697, devient très vite son épouse, et ensemble ils s'installent à Donissan. Parmi leurs enfants on peut citer :
Marie MIGNOT 1977 atteint ses 50 ans environ avant de décéder le 11 août 1747 chez elle à Donissan. Alors veuf, François LAMBERT 1976 passe les douze années suivantes avec ses enfants et petits-enfants à Donissan : il meurt le 14 novembre 1759 à l'âge de 70 ans.
A Listrac vit aussi un couple composé de Vivian ou Bebian DUVILLA 3956 et de Peyronne LALANDE 3957 . En parcourant les registres, on se rend compte que le patronyme DUVILLA se transforme au gré des prêtres qui l'entendent et l'écrivent : parfois noté DUBILA, il peut aussi perdre le "DU" pour se raccourcir en VILLA ou VILA, ou pour se changer en BILLA, avec ce fort voisinage entre les consonnes V et B propre au patois. Ce couple a au minimum 5 enfants :
Non loin de là et dans la même période, Jean FILLON 3958 et Marguerite POUJAUX 3959 font eux aussi des enfants à Listrac, dont les 4 ci-dessous :
Bien que les informations sur cette branche soient très rares, je sais que François DUVILLA 1978 épouse Marie FILLON 1979 , et que leur fille se nomme Jeanne DUVILLA 989 . Malheureusement, pas beaucoup de dates à se mettre sous la dent...
A Listrac, j'ai cherché les origines des LAMBERT, mais j'ai trouvé 5 familles différentes, dont un François né en 1692. Le nôtre est censé être né vers 1689, et j'ai trop peu d'indices pour me prononcer sur ses parents.
Pour Marie MIGNOT qui devrait être née vers 1697, je ne l'ai pas trouvée. J'ai par contre trouvé 2 Marie VIGNAU, l'une née en 1693, l'autre née en 1697, de parents différents. Le "V" de VIGNAU se serait-il transformé en "M" de MIGNOT, ou bien est-elle née ailleurs qu'à Listrac ? Je ne sais point.
François DUVILLA n'a pas été lui-même trouvé, mais j'ai trouvé sa famille facilement car il n'y en a qu'une seule à Listrac entre 1692 et 1699 ! Même si elle comporte déjà les variantes BILA, DUBILA et VILA.
Enfin, Marie FILLON n'a pas non plus été trouvée, mais comme pour les DUVILLA on n'a qu'une famille FILLON présente à Listrac. Cette piste est confortée par le fait que la marraine de Peyronne FILLON, soeur de Marie, est Peyronne LANDE la mère de François DUVILLA !
Pierre LAMBERT 988 est devenu vigneron, et il épouse Jeanne DUVILLA 989 à Listrac le 26 janvier 1743. Eux aussi s'établissent au village de Donissan, et font 8 enfants :
Pierre LAMBERT 988 meurt sous la Révolution française, le 28 mai 1794. Il s'éteint chez lui dans sa maison de Donissan, alors âgé d'environ 73 ans.
A Listrac, je n'ai pas la naissance de François Lambert, né le 23 août 1790, car le registre de cette année-là ne couvre que le mois de décembre.
Je ne trouve pas non plus le décès de Jeanne VILA / BILA / DUVILLA jusqu'en 1817.
On retrouve la branche SAUTS à plusieurs repises dans notre arbre, parfois orthographiée SAUT ou SAUX. Quelle qu'elle soit, la ou les consonne(s) finale(s) se prononce !
C'est une famille de Listrac dont les plus anciens représentants connus à ce jour sont Pierre SAUTS 1980 (né vers 1701) et Marie GOFFRE 1981 (née vers 1703). Ils sont installés au village du Tris ; à l'époque où l'on parle, ce village est appelé Le Trix ! Mais n'oublions pas que la paroisse de Moulis s'est elle-même longtemps appelée Moulix. Le chef de famille est vigneron, et avec son épouse ils ont 3 enfants :
Marie GOFFRE 1981 décède le 23 mars 1763 dans sa maison au Tris, à environ 60 ans. Pierre SAUTS 1980 meurt le 22 janvier 1787, dans son village du Tris, à l'âge de 86 ans.
C'est également à Listrac que vivent Pey SENTOUT 3964 , son épouse Françoise BERNARD 3965 et tous leurs beaux enfants, dont :
Jean SENTOUT 1982 rencontre à Listrac Jeanne RAMOND 1983 , qui y voit le jour vers 1687. Cette dernière date de naissance estimée est déduite de son âge déclaré dans son acte de décès. Mais il semble quand même étonnant de voir que la jeune femme a 9 ans de plus que son futur mari ! Car ces jeunes gens se marient le 19 novembre 1715 dans l'église de Listrac. Après leur union, le laboureur et son épouse s'installent au lieu de Ludeye, dit à l'époque Ludée (mais qui n'est pas le village de Ludée à Sainte-Hélène), et ont au moins ces 3 enfants :
C'est à presque 72 ans que décède Jean SENTOUT 1982 le 18 novembre 1768 à Ludeye. Sa veuve Jeanne RAMOND 1983 ne lui survit que 7 mois, car elle meurt le 13 juin 1769 dans son domicile, à l'âge de 82 ans.
A Listrac, je n'ai pas les décès de François DUVILLA et Marie FILLON, qui doivent avoir lieu avant 1737.
Pierre SAUTS 990 et Anne SENTOUT 991 se marient alors le 4 février 1758 dans l'église de Listrac. Avant le mariage, il faut par convention afficher 3 bans devant la porte de l'église, pendant 3 dimanches consécutifs, pour annoncer à l'ensemble de la population le projet de mariage qui se profile. Or avant ce mariage, un seul ban a été publié, et le vicaire général du diocèse a donné une dispense pour les 2 autres. Il semble que ce mariage ait été précipité, peut-être à cause de la venue au monde imminente d'un enfant... Mais je n'ai pas trouvé de naissance aussi rapide, de même que je n'ai pas trouvé de lien de parenté entre eux.
Les jeunes mariés s'installent eux aussi au Tris. Notre couple a 8 enfants, dont deux couples de jumelles, fait assez rare pour être signalé :
Anne SENTOUT 991 , née à Ludeye, s'éteint au Tris le 23 novembre 1812 après une vie de 75 ans. Quatorze ans plus tard, c'est Pierre SAUTS 990 qui disparaît dans sa maison le 2 mai 1826, à environ 91 ans.
De Donissan au Tris, il n'y a qu'un pas, que le vigneron Bertrand LAMBERT 494 et Marie SAUTS 495 franchissent allégrement pour s'épouser le 20 avril 1787 à Listrac. Ils s'installent à Donissan et nous font 8 enfants tout aussi allégrement :
Nous retrouvons ici Anne et François LAMBERT, le frère et la soeur, qui épousent la soeur et le frère Marie et Jean LOUBANEY 246 , le 21 septembre 1815. On en parlait dans le paragraphe des LOUBANEY.
Le 16 novembre 1834, Marie SAUTS 495 décède dans sa maison à Donissan, à l'âge de 66 ans. Bertrand LAMBERT 494 meurt à son tour 5 ans plus tard, le 11 août 1839, dans le domicile familial à presque 78 ans.
Installés eux aussi à Donissan, où le travail se partage entre le labourage des terres et le travail de la vigne, Jean LOUBANEY 246 et Anne LAMBERT 247 ont ces 4 délicieux bambins :
Jean LOUBANEY 246 cultive la terre jusqu'à l'âge de 61 ans, âge où il meurt le 15 décembre 1856 chez lui à Donissan. Le domicile de la famille verra aussi le décès de sa veuve Anne LAMBERT 247 , le 3 mars 1874, à 85 ans.
Chercher la naissance des enfants de André LOUBANEY et Jeanne GRAMOND après 1737. Rien à Listrac, ni St-Laurent, ni Benon, ni Moulis, ni St-Julien. Mais continuer à Listrac après 1750 Ce registre page 226 en avançant.
Nous retrouvons ici notre cultivateur Jean HOSTEIN 122 qui à 32 ans épouse donc Marie LOUBANEY 123 , qui en a 27, le 19 février 1846 à Listrac. Ils ont 3 enfants nés à Donissan :
Jean HOSTEIN 122 n'est pas seulement cultivateur, il est aussi propriétaire, ce qui laisse entendre qu'il a un niveau de vie plus évolué que ce que lui et ses ancêtres ont connu. En effet, leur petite propriété de Donissan se compose d'une maison d'habitation, d'un chai, d'un cuvier, de plusieurs parcs, hangars, cours, jardins, de terres en labour, de vignes, de bois de pins ou landes, de prairies, etc... Côté mobilier, la famille dispose de 2 lits en bois avec couches et garnitures (estimés 100 francs), une armoire en bois de noyer (20 francs), une pendule (10 francs), 6 chaises (6 francs), 2 tables (10 francs), 12 draps de lit et 12 serviettes (20 francs), quelques poêles, poêlons et autres menus objets composant une batterie de cuisine (10 francs), soit une estimation totale de 230 francs (acte de donation-partage de 1887).
Mais en ce triste jour du 21 avril 1888, Marie LOUBANEY 123 décède en son domicile de Donissan où elle est née, agée de 69 ans. Son désormais veuf ne lui survit que 8 mois : Jean HOSTEIN 122 s'en va à son tour le 23 décembre de cette même année 1888 à 75 ans.
Le 29 octobre 1865, Françoise FAURE 121 , femme de Christophe JUSTE 120 , décède. Quatre ans après la mort de sa mère, le 25 avril 1869, Pierre "Germain" JUSTE 60 passe un contrat de mariage devant Me Théodore DUPUY, le notaire de Listrac, avec celle qui va partager sa vie, Marie HOSTEIN 61 . Si le futur époux déclare n'avoir aucun apport à se constituer, son père Christophe JUSTE 120 lui donne en avancement d'hoirie 12 draps de lit (estimés à 60 francs), 12 essuie-mains (6 francs), et 12 serviettes (12 francs), soit un total estimé à 78 francs. La future épouse n'apporte rien non plus personnellement, mais ses parents lui donnent un lit en bois de noyer avec ses couches, couvertures et garnitures (estimés à 200 francs), une armoire en bois de noyer (120 francs), 8 draps de lit (50 francs), 8 essuie-mains (4 francs), 8 serviettes (4 francs), pour un total de 378 francs. De quoi partir dans la vie avec une base solide !
Après ces dispositions, Germain épouse Marie le 3 mai 1869 à Listrac, et ensemble ils ont 2 fils :
Devenu veuf, Christophe JUSTE 120 vit alors seul avec son fils Germain 60 dans sa maison à Barreau, comme il est précisé dans son acte de décès. Il semble qu'à cette époque, Christophe n'aie plus la capacité de vivre seul. Cette cohabitation dure jusqu'au 22 mars 1879, date où il décède âgé alors de 57 ans. Une question se pose : où était la femme de Pierre, Marie HOSTEIN 61, pendant qu'il vivait avec son père ?
Il reste qu'après la mort de son père, Germain 60 hérite avec sa soeur Françoise de la maison de Barreau, mais aussi des dépendances de la maison, du jardin, prairies, vignes, terres et landes. Françoise lui vendra, le 20 janvier 1885, tous les droits lui revenant sur ses biens pour le prix de 5 000 francs. Germain se retrouve donc propriétaire de l'ensemble des biens que possédaient ses parents.
Un jour d'août 1880, Germain JUSTE 60 conduit sa charrette tirée par un cheval à travers une garenne (lieu boisé) située à Labore, commune d' Avensan, lors d'une journée de travail habituelle. Sait-il que cette garenne est la propriété d'un certain Guillaume HOSTEIN, et qu'en passant sur son terrain qui n'est soumis à aucune servitude de passage, il a causé des dommages importants ? Le sang de M. HOSTEIN ne fait qu'un tour, et le propriétaire demande à un huissier de Castelnau d'établir au nom de Pierre "Germain" JUSTE 60 une citation à comparaître devant le juge le 11 septembre suivant. Sur la citation, Guillaume HOSTEIN réclame une somme de 100 francs à titre de dommages et intérêts. Je n'ai malheureusement pas la conclusion de cette histoire, n'ayant pas retrouvé le jugement rendu, mais il est très probable que notre ancêtre a dû rembourser les dégâts causés.
Cette affaire n'est pas le seul litige qu'ait eu Germain ! Un problème s'est posé vers 1881 avec la veuve de la maison voisine, Mme COUSIN. Comme nous l'avons vu plus haut, la maison que Germain a hérité de son père à Barreau est mittoyenne de celle de Jean COUSIN et son épouse. Pendant plus de 30 ans, les JUSTE et les COUSIN ont établi un passage commun gravé entre l'entrée des deux maisons et le chemin qui passe au sud de celles-ci. Mais après la mort de Jean COUSIN, sa veuve a fait installer une barrière coupant ce passage en deux dans le sens de la longueur et fermée au niveau du chemin ! Germain demande alors la suppression de cette barrière qui le prive d'entrer et de sortir de chez lui. Là encore, je n'ai pas le délibéré du juge en charge de l'affaire, mais comme le droit impose une servitude de passage pour qu'un particulier puisse accéder librement à son domicile, je pense qu'il a forcément eu gain de cause.
Le 11 avril 1887, Jean HOSTEIN 122 et Marie LOUBANEY 123 , les parents de Marie HOSTEIN 61 , se trouvant "d'un âge avancé" (74 et 69 ans) veulent se débarrasser de l'administration de leurs biens et décident de faire une donation entre vifs à titre de partage anticipé entre leurs 3 enfants. De l'ensemble de leur propriété, ils gardent l'usufruit des objets mobiliers, d'une chambre, d'une cuisine, du jardin attenant à la maison, d'une place pour mettre leur vin dans le chai et d'une place pour mettre leur bois. Leurs enfants leur doivent une pension alimentaire de 9 kg de pain par semaine, 340 litres de vin rouge annuel, 225 litres de piquette, 225 bourrées de pin et 500 sarments, et la somme de 120 francs par an.
En contrepartie, les parents procèdent au partage de leur domaine entre Pierre, Anne et Marie. C'est le deuxième lot qui est attribué à Marie HOSTEIN 61 , et il comprend :
Marie reçoit aussi la moitié indivise avec sa soeur Anne de la partie ouest de la maison d'habitation de Donissan avec le jardin attenant. Enfin, son frère Pierre HOSTEN doit à Marie la somme de 200 francs à titre de soulte (complément pour ajuster la différence de valeur entre les lots), et la même somme à sa soeur Anne. Plus tard, le 11 décembre 1897, les deux soeurs vendront leur partie indivise de la maison à leur frère Pierre pour 800 francs.
De son côté, Germain JUSTE 60 , déjà propriétaire de sa maison et de vignes héritées de son père, veut lui-même acquérir de nouvelles pièces. C'est ainsi que le 12 mars 1892, il achète à Pierre HOSTEN, oncle de sa femme Marie, 7 règes de vigne perdue situées à Listrac au lieu de Mouchuguet, pour le prix de 150 francs. Puis le 18 mars de la même année, c'est à Elisabeth GRENIER, épouse de Pierre TARDIVIER, propriétaire à Avensan, qu'il achète 10 règes de vigne à Barreau, pièce voisine d'une autre qu'il possède déjà, pour 600 francs. Peu à peu, son "domaine" s'agrandit !
Mais Germain décède chez lui à Barreau le 17 février 1907 à 59 ans. Marie HOSTEIN 61, sa veuve, va lui survivre 19 ans. Elle procède d'abord à un échange avec le listracais Firmin COUNEAUD le 1er novembre 1921 : elle cède la pièce de terre au Champ du Fourcas d'une contenance de 6 ares, et acquiert 9 règes de terre de même superficie au Vigneau, près du moulin de Laborde à Listrac. La valeur de chacun des lots échangés est évalué à 100 francs. Puis le 20 novembre suivant, elle vend cette parcelle du Vigneau à Paulin BIBEYRAN, un autre propriétaire de Listrac, ainsi que celle dont elle a hérité de ses parents, pour la somme de 150 francs.
Enfin, le 2 mai 1925, Marie HOSTEIN 61 fait une donation-partage de tous ses biens meubles et immeubles entre ses 2 fils Louis et Emile devant le notaire de Castelnau Me FIGEROU. Les meubles sont composés d'un lit garni (estimé 100 francs), d'une armoire (60 francs), d'une table (10 francs) et de 6 chaises (30 francs), total 200 francs. Pour les immeubles, il s'agit de la maison d'habitation de Barrau, de chai, du cuvier, du parc à bétail, des dépendances et du jardin à Barreau, mais aussi de diverses vignes, prairie, terre en labour, bois, pins et landes, situés sur les communes d' Avensan, de Moulis et de Listrac. En contrepartie de la donation, les enfants doivent loger leur mère, la nourir, l'entretenir, la chauffer, l'éclairer, subvenir à tous ses besoins, et lui payer la somme de 240 francs annuels, soit 20 francs par mois. En fait, il a été décidé que ce sera Pierre dit Emile JUSTE 30 qui devra exécuter seul ces obligations, car c'est lui qui au final récupèrera la maison. Sa mère se réserve toutefois l'usage de la chambre située sur le côté est de la maison, avec la cheminée, et le droit de puisage au puits dépendant de la maison. L'estimation faite par le notaire est de 125 francs pour les meubles, de 5 615 francs pour les immeubles, et de 3 318 francs pour les biens partagés en dehors de ceux donnés.
Une fois toutes ces dispositions prises, Marie HOSTEIN 61 meurt un an plus tard, chez elle à 75 ans, le 1er mai 1926. Elle avait demandé l'année précédente à obtenir une concession perpétuelle de 5 mètres carrés dans le cimetière d' Avensan pour y fonder la sépulture particulière de sa famille. La commune lui a attribué la concession n°102, pour la somme de 125 francs. Elle peut maintenant y reposer en paix.
Suite de l'histoire : vers Pierre "Emile" JUSTE
Site réalisé par Fender33.