Généalogie de la famille DUCOS - PONTET

6/5/2025

La famille du côté de Marcelle GUIBERT

Sa mère : Joséphine PONS

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Les jeunes années

 

Joséphine PONSLa mère de Marcelle, Joséphine Tarcisse Dorothée PONS  11  , fille de Pierre dit Julien PONS  22 et de Dorothée, est née le 3 octobre 1884 à Rodelle en Aveyron. Elle a 7 frères et soeurs, étant elle-même l'antépénultième de la fratrie.


Son 2ème prénom, Tarcisse, a toute une histoire. Il provient de la petite fille du roi de France mérovingien Clothaire Ier , née en 525. La légende dit qu’elle était aveugle. Ses parents lui préparaient un grand avenir en lui faisant épouser un riche noble. Mais Dieu lui dit de se réfugier dans une grotte pour échapper à ce mariage forcé. Là, dans cette petite grotte du Rouergue, au pied du château de Rodelle, elle vécut avec l’eau qui ruisselait dans sa grotte et en se nourrissant avec le lait d’une chèvre. Après sa mort, on emmena son corps vers Rodez, et croisant la dépouille d’un jeune homme, ce dernier ressuscita ! Depuis, on dit que l’eau de la grotte de Sainte-Tarcisse guérit les maladies des yeux.

 

Autel Sainte Tarcisse
Autel de la grotte de Ste-Tarcisse, en Aveyron

 

Sa signature : Signature Joséphine Pons

 

Joséphine 11 vit une enfance heureuse car elle s'entend bien avec ses frères et soeurs, jusqu'au premier grand drame de sa courte existence. Alors qu'elle n'a que 6 ans, sa maman Dorothée décède le 20 février 1880. Son père Julien, pauvre cultivateur, fait tout ce qu'il peut pour l'élever le plus correctement possible jusqu'à ses 12 ans, au lieu-dit les Moulinets Hauts dans la commune de Rodelle. A cet âge, elle est placée comme ses soeurs chez une famille aisée de Lanhac, un lieu-dit de Rodelle, et commence à travailler en tant que domestique. Elle apprend alors comment entretenir la maison de son patron le cultivateur Jacques BERTRAND, et à s'occuper des enfants de celui-ci, Marie qui a elle aussi une douzaine d'années, et le petit Albert âgé d'un an. Elle est ainsi listée dans la liste de recensement de Rodelle en 1896.

En 1901, alors âgée de 17 ans, elle est toujours servante mais cette fois au domicile d'un autre cultivateur nommé Amans ALBOUY et habitant Barriac, dans la commune de Bozouls. Ce patron de 39 ans accueille la jeune demoiselle dans son foyer, avec son épouse et ses 3 fils âgés de 8 à 14 ans. Mais cet emploi n'aura qu'un temps...

 

Départ pour la Gironde

Entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle, la vie à Rodelle est difficile. En effet, il n’est pas aisé de vivre de son travail en Aveyron, et les filles de la famille ne voient pas d’avenir dans cette région. Pour les soustraire à la faim, leur père cherche alors à les placer comme domestiques, non plus à Rodelle, mais dans des familles de Gironde. Une des connaissances de Julien lui propose une opportunité pour l'une d'elles : il connaît en effet une famille dans le Médoc qui cherche une servante. Cette place sera pour Marie dite Virginie. Est-elle dotée d'un esprit plus aventurier et indépendant que ses soeurs ? En tout cas, elle est la première à quitter son département natal, avec sans doute un étrange mélange d'excitation et d'inquiétude.

J'imagine qu'une fois arrivée à destination et en fonction au sein de cette nouvelle famille, Virginie envoie des lettres à la sienne pour donner des nouvelles. Celles-ci sont certainement très bonnes, et le récit de ses journées doit inspirer du soulagement à Julien et à ses autres enfants. Puisque cela se passe bien pour Virginie, pourquoi ne pas renouveler l'opération avec l'aînée des filles, Germaine ? Peu de temps après, une autre place est donc réservée et Germaine part elle aussi pour la Gironde. Les courriers sont là aussi très positifs, et incitent certainement Joséphine 11 à vouloir partir elle aussi. Le doute doit pourtant s'installer dans son esprit. Elle devra quitter son père et le reste de la fratrie, ne pas les revoir pendant peut-être plusieurs années... Et puis, quelle vie l'attendra-t-elle si loin de Rodelle ? Elle n'en sait rien, mais la métropole bordelaise a des attraits qui ne laissent pas insensibles les jeunes filles rêvant de la "Grande ville" et de sa vie animée...

 

Voyage Gorge-Avensan
Le voyage de Rodelle (12) vers St-Ciers-de-Canesse (33)

 

Entre 1901 et 1906, Joséphine 11 fait donc le grand voyage, d'une distance d'environ 370 kilomètres, et arrive en Gironde. Mais contrairement à ses soeurs, elle ne va pas dans le Médoc : son lieu de vie se situe de l'autre côté de la rivière Gironde, sur la rive droite entre Bourg et Blaye, et plus exactement à Saint-Ciers-de-Canesse. Elle amène avec elle une commode en bois de châtainier (qui n'a pas dû être très facile à transporter !). C'est sans doute le seul souvenir matériel de son enfance que Joséphine conserve, et qu'elle gardera toujours avec elle.

Ainsi, chacune à leur tour, les jeunes filles travaillent en tant que "bonnes" dans des propriétés bourgeoises. Une nouvelle existence s'offre à elles, pleine de promesses pour leur avenir. En 1906, les soeurs de Joséphine sont déjà placées dans deux familles médocaines : Germaine est ménagère à Blaignan chez une rentière qui vit seule, et Marie à Ordonnac avec... son époux ! Cette dernière n'a pas tardé à trouver chaussure à son pied ! Par contre, je ne sais pas où se trouve Joséphine en cette année 1906, année de recensement : je ne la trouve dans aucune commune environnante, ni en Aveyron, ni en Gironde. La seule chose qui soit sûre, c'est qu'avant 1910, Joséphine vit à Saint-Ciers-de-Canesse, comme le précise l'acte de son mariage qui va très vite arriver. Elle est peut-être domestique dans une famille de cette commune, mais embauchée après le recensement de 1906.

Pour remonter plus loin...

On ne trouve plus trace de Joséphine dans les recensements après 1896 à Rodelle. On la retrouve en 1911 à Comps. Entretemps, elle s'est mariée en 1910 à St-Ciers-de-Canesse, et l'acte de mariage dit qu'elle y habitait déjà avant l'union. Pourtant, je ne le trouve pas dans les recensements de 1901 et 1906 à St-Ciers-de-Canesse, ni à Villeneuve, ni à Gauriac, ni à St-Trojan, ni à Samonac, ni à Berson, ni à Cars, ni à Teuillac, ni à Mombrier, ni à Bayon, ni à Blaye, ni à Lansac, ni à Bourg-sur-Gironde, ni à St-André-de-Cubzac. J'ai cherché où a pu être domestique sa soeur Germaine, elle était peut-être avec Joséphine. J'ai trouvé Germaine en 1906 à Blaignan, Marie à Ordonnac en 1906 aussi, mais pas de Joséphine et rien pour ces deux communes en 1901. Rien non plus à Couquèques, ni à Civrac, ni à St-Seurin-de-Cadourne, ni à Valeyrac, ni à Bégadan, ni à Vertheuil, ni à St-Estèphe, ni à Lesparre.

Joséphine a dû partir d'Aveyron avant 1910, et ses soeurs avant 1906. Du coup on devrait les retrouver toutes les 3 dans les recensements de l'Aveyron en 1901, et Joséphine en 1906 en Aveyron aussi. Puisque rien à Rodelle en 1901, j'ai cherché à Muret, où j'ai trouvé Germaine en 1901 mais pas Joséphine, et plus de Germaine en 1906. J'ai trouvé Joséphine en 1901 à Bozouls, Barriac, mais pas en 1906. Elle n'est pas non plus en 1906 à Rodelle, ni à Sébrazac, ni Villecomtal, ni à Mouret, ni à Sébazac-Concourès, ni à St-Félix de Lunel, ni à Espalion, ni à Onet-le-Château.

St-Ciers-de-Canesse
St-Ciers-de-Canesse - L'église

 

Un premier mariage

A 26 ans, la belle Joséphine rencontre Charles GUIBERT  10 , certainement dans une fête de village à Saint-Ciers-de-Canesse, et les discussions avec ce cultivateur font naître en elle une grande attirance, puis un véritable amour. Les deux jeunes gens se marient le 12 novembre 1910 dans l'église du village. Julien PONS  22 , le père de Joséphine, est bien consentant mais, habitant dans l’Aveyron, il ne peut malheureusement pas faire le déplacement pour assister à cette union.

 

Parmi les témoins au mariage, on trouve le cultivateur Simon GUIBERT, oncle de l'époux habitant Gauriac, le charpentier René LAROCHE, cousin de l'époux domicilié à Comps, et le vigneron Louis "La Fleur" VIDEAU, beau-frère de l'épouse (le mari de Marie !) vivant à Ordonnac.

Le temps des noces passé, il faut retourner au travail : en 1911, Charles emmène sa jeune épouse au bourg de Comps, où les deux membres du couple cultivent la vigne pour le compte de leur patron, un dénommé BAYARD. Habituée au travail depuis sa plus tendre enfance dans la campagne aveyronnaise, Joséphine prend pleinement part au labeur quotidien ; les amoureux peuvent ainsi compter sur 2 salaires, ce qui est toujours appréciable !

Puis le couple s'installe au lieu-dit Nicolau, à Saint-Ciers-de-Canesse. Joséphine a 2 filles :

 

Charlotte GUIBERT Marcelle GUIBERT
Charlotte et Marcelle GUIBERT

Après Charles

Mais en 1914, la Grande Guerre éclate. Après presque 2 ans de combat, le pauvre Charles GUIBERT  10 disparaît près de Verdun en 1916. Joséphine est inconsolable. D'autant plus qu'outre cette tragique disparition, elle apprend également, sans doute par des lettres de son père, la mort de ses 3 frères. Pierre est décédé en 1901 pendant son service militaire, Isidore en 1915 et Joseph en 1916, les deux derniers dans cette même guerre qui lui a volé son époux. La vie lui paraît tout-à-coup bien vide, dans le souvenir de tous ceux qu'elle a aimé et qui sont partis. Ses soeurs sont de l'autre côté de la rivière, et son père est resté au pays à 370 kilomètres de là. Seule la présence de sa fille Marcelle  5 reste pour elle une inestimable source de réconfort.

Après 3 ans de veuvage, Joséphine se remarie à 34 ans le 21 juin 1919 à Saint-Ciers-de-Canesse avec Pierre dit "Léopold" CLAIR. Ce cultivateur est né à Saint-Paul en Gironde le 29 mars 1874, et vit également au lieu-dit Nicolau dans cette commune. Sa première femme, Eléonore DARTHIAIL, est morte le 7 octobre 1918 à l'âge de 40 ans lui laissant une petite fille, Marie Paule dite "Denise" CLAIR, née le 12 avril 1905. L'article 12 de la loi sur les pensions des veuves de guerre, voté le 26 décembre 1917, stipule que si la veuve se remarie, elle peut renoncer à sa pension ; elle reçoit alors en une seule fois le capital représentant 3 ans de pension. Si elle n'y renonce pas, elle doit reverser la moitié de sa pension aux enfants du premier lit, jusqu'à leur majorité, au titre du devoir alimentaire. Je ne sais pas quelle option a choisi Joséphine à l'occasion de son second mariage.

 

Pension veuves
Source : Le Petit Journal du 27 décembre 1917

 

Quoi qu'il en soit, la petite Marcelle  5 part donc vivre avec sa mère et son beau-père, au lieu-dit Nicolau.

La fille de Léopold issue de son premier lit, Denise, épousera Etienne Amédée MARCHAND le 31 juillet 1926 à la mairie de Saint-Ciers-de-Canesse. Ils auront 3 enfants :

 

Mais revenons à Joséphine  11 . Elle et son second mari élèvent donc Marcelle ensemble, et la jeune fille trouve en Denise une véritable soeur, elle qui est de 8 ans son aînée. En 1921, les 4 membres de cette jolie famille "recomposée" habitent à Saint-Ciers-de-Canesse, au lieu-dit Cheval Blanc qui ne compte (à l'époque) qu'une seule maison. Mais les CLAIR doivent partager la grande demeure avec une autre famille de cultivateurs, les LOUMEU. Léopold travaille en tant que cultivateur chez Monsieur PROLONGEAU. En 1926, c'est de nouveau au lieu de Nicolau que la famille réside, mais le chef est toujours employé par le même patron.

En devenant femme, Marcelle veut un peu profiter de sa jeunesse et fait une belle rencontre un soir de bal en 1933. Mais cette aventure débouche sur l'arrivée d'un bébé, à laquelle ni Marcelle ni Joséphine n'étaient préparées.

Joséphine a beaucoup de mal à supporter que sa fille soit enceinte, et que le père de l’enfant, Amiet DUCOS  4 , ne veuille pas l’épouser. Elle a du mal à le supporter, c'est le moins que l'on puisse dire ! Marcelle devenant fille-mère, cette situation est pour Joséphine totalement honteuse, moralement très éprouvante et d'un désespoir absolu. A tel point que pour sortir de l'impasse, elle ne voit plus qu'une solution. Elle se suicide en se jetant dans le puits de son domicile au lieu-dit Cibeigne, à Villeneuve, petit village situé à côté de Saint-Ciers-de-Canesse, le 8 mars 1934.

Marcelle, qui déjà n'a presque pas connu son père, doit à 21 ans affronter le décès de sa mère. Suite à cet épouvantable drame, la jeune femme va faire ce qu'il faut pour obtenir "réparation"...

Villeneuve
Villeneuve - Vue générale

 


Lignes de vie
Pierre "Charles" GUIBERT 10 et "Joséphine" Tarcisse Dorothée PONS 11

 

Vers sa fille        Marcelle GUIBERT