La numérotation Sosa, la recherche des ancêtres,... Quelques bases pour bien comprendre comment cela fonctionne.
Une présentation de la terre de nos origines, et les grandes ligne de l'histoire de notre famille au fil du temps...
Explications sur les différents calendriers utilisés dans l'Histoire.
Convertir une date du calendrier républicain vers le calendrier grégorien
Pour situer une date dans l'Histoire.
Quelques mots sur l'origine des noms de famille.
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Dans le temps :
LALLEMAGNE est un nom qui est surtout porté en Gironde. Il semble provenir du lieu d'origine des individus qui le portaient, c'est-à-dire l' Allemagne, mais peut être aussi dû à un amalgame avec les Hollandais qui venaient assécher les marais du Médoc au XVIIème siècle. Ce nom peut aussi désigner une personne originaire de La Limagne, un toponyme qu'on retrouve par exemple à Cendrieux en Dordogne, ou bien de la Lomagne gersoise articulée autour de Lectoure et Fleurance. Il signifie dans ce cas une dépression limoneuse.
Cette branche de notre famille vit à Moulis. Ce village était autrefois appelé "Molinis", et provient de la paroisse Saint-Saturnin de Moulins ("Sanctus Saturnus de Molinis"). La raison en est qu'on y trouvait énormément de moulins. Dans tout le canton de Castelnau, qui regroupe 19 communes, les hommes ont construit pas moins de 88 moulins : 56 à vent et 32 à eau. Les moulins à eau étaient construits sur les jalles, petites rivières qui traversent les terres pour aller se jeter dans l'estuaire de la Gironde. Beaucoup de ces moulins se trouvaient sur le ruisseau qui sépare Moulis d'Avensan, venant de Castelnau, nous précise l'abbé BAUREIN. L'eau, en passant, faisait tourner la roue qui entraînait elle-même une meule, qui écrasait le grain. Le moulin de Tiquetorte, que l'on peut encore voir mais qui ne tourne plus, a été construit pendant la Guerre de Cent ans.
Les moulins à vent, eux, datent du XVIIème siècle, du temps des fameux Hollandais. Il faut bien avoir à l'esprit l'importance du moulin dans un village : c'était un lieu d'échange, de convivialité et de discussion. En effet, quand on allait chez le meunier avec ses sacs de grains, il fallait attendre plusieurs heures pour que ledit meunier ait terminé son travail de transformation de grains en farine. Entretemps, d'autres clients arrivaient, et l'on discutait des derniers événements qui se produisaient dans le village, comme l'on ferait aujourd'hui dans un café. Le paiement se faisait en nature car la richesse du paysan ne se mesure pas en monnaie : on échangeait avec du gibier, de la volaille ou du poisson.
Le nom de "Molinis" déviera ensuite en "Moulins", "Moulix", puis enfin "Moulis".
Une fois n'est pas coutume, nous commençons la saga LALLEMAGNE par une des branches qui s'y rapportent, la branche LAFON.
Nous nous trouvons dans la paroisse de Saint-Ciers-de-Cameyrac. Aujourd'hui et depuis 1812, ce lieu fait partie de la commune de Saint-Sulpice-et-Cameyrac, dans l' Entre-deux-Mers, c'est-à-dire situé entre la Dordogne et la Garonne, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Bordeaux.
Jean de LA FON 2436 est né vers 1604, mais je ne suis pas sûr que ce soit à Cameyrac. Par contre, c'est bien dans cette paroisse qu'il mène sa vie aux côtés de sa femme, Marie FAUPIED 2437 , qui est née vers 1610. J'ignore aussi son métier, et même si le fait qu'il porte une particule à son nom de famille n'est pas forcément une preuve de noblesse, je pense qu'il doit faire partie d'une classe relativement aisée. Jean de LA FON 2436 porte aussi un surnom qu'on retrouve dans 2 actes différents : au village, tout le monde l'appelle Bique !
Jean de LAFON et Marie FAUPIED se sont mariés avant 1634 (naissance du premier enfant). Mais les registres de Cameyrac commencent en 1631, et ne portent pas la mention de ce mariage.
Voir aussi dans les archives historiques si un notable du nom de Jean de LA FON est connu à Cameyrac au XVIIème siècle.
Avec son épouse, Jean "Bique" de LA FON 2436 a au moins 6 enfants :
On remarque que tous les enfants ne prennent pas la particule dans leur patronyme. De même, les premiers actes écrivent le nom en 2 mots séparés "LA" "FON" ; cette séparation prouve de manière flagrante la référence à une fontaine, près de laquelle habitaient nos aïeux de cette branche.
Le père Jean "Bique" de LA FON 2436 décède à 62 ans, le 27 septembre 1666, après avoir vécu en bon chrétien. Sa veuve Marie FAUPIED 2437 ne lui survit que 4 ans, avant de partir à son tour le 4 avril 1670, à l'âge de 60 ans environ.
Non loin de là, toujours dans le village de Cameyrac, un autre couple est formé par Fourtin ou Fortin PELISSON 2438 et par son épouse Guilhemine ROUDIER 2439 , née vers 1612. Le nom PELISSON vient de "Pelisse", nos ancêtres étaient certainement vendeurs de peaux à une époque reculée.
Le prénom "Guilhemine", qui n'est plus du tout utilisé aujourd'hui, était courant à l'époque dans la région : c'est le féminin de "Guillaume". Après un mariage dont je n'ai pas la date, ce couple a 3 enfants nés à Cameyrac :
Chez les PERISSON, ce généanaute a trouvé des choses intéressantes, à vérifier. Je ne trouve pas la naissance de Françoise PERISSON avant 1642 (date de décès de sa mère), ni à Cameyrac, ni à St-Sulpice, ni à St-Loubès.
Cette liste aurait pu être plus importante, si la jeune mère avait pu survivre à une grave maladie. En effet, Guilhemine ROUDIER 2439 décède le 23 février 1642, à l'âge de 30 ans seulement. Son veuf Fourtin PELISSON 2438 se marie une seconde fois avec une jeune femme nommée Jeanne MASSIF. Ensemble, ils ont 7 autres enfants :
Thomas LAFON 1218 grandit et devient marchand. Il épouse la jeune fille du nom de Françoise PELISSON ou PERISSON 1219 , qui est née vers 1644. D'après les écrits de certains actes, il semble que le "N" final de son patronyme se prononce : on doit dire "Périssonne" !
En tant que marchand, notre Thomas LAFON 1218 se doit d'avoir une certaine éducation, de maîtriser la lecture, l'écriture et le calcul. Il porte d'ailleurs le titre de "Maître" dans un acte du 26 juillet 1680, où il est parrain de la petite Anne BARREYRES à son baptême. Thomas a d'ailleurs apposé sa signature au bas de l'acte :
Thomas a même un cuisinier à son domicile, ce qui en dit long sur son niveau de vie. Ce cuisinier, qui s'appelle Hierosme (Jérôme) BONNEFIN, est originaire de Bourgogne, mais son père vit à Villefranche-du-Périgord. Malheureusement, ce fin cordon bleu meurt le 17 juin 1680 au domicile de son maître. J'imagine qu'il a été vite remplacé.
Thomas LAFON 1218 et Françoise PERISSON 1219 ont 12 enfants, tous nés à Cameyrac :
Maître Thomas LAFON 1218 n'a pourtant que 54 ans, quand il décède en ce triste jour du 16 juin 1692, chez lui à Cameyrac. Son épouse Françoise PERISSON 1219 atteindra ses 68 ans avant de décéder à son tour le 23 novembre 1712.
Leur fille Jeanne LAFON 609 fait un premier mariage avec un jeune maçon du nom d' Antoine LESTRILLE. Je n'ai pas la date de ce mariage (avant 1705), ni même son lieu car l'union n'a pas été célébrée dans l'église de Cameyrac ; mais en tout cas, le jeune marié, qui n'est pas notre ancêtre, est né vers 1685. Ils s'installent à Cameyrac, et ont ensemble 7 enfants :
Mais le décès prématuré du jeune père va plonger toute la famille dans un profond chagrin. En effet, Antoine LESTRILLE n'a que 37 ans quand il est enseveli dans le cimetière de la paroisse le 2 juin 1722. Sa veuve, Jeanne LAFON 609 , en a alors 38.
Le premier mariage de Jeanne LAFON avec Anthoine DESTRILLES est introuvable (avant 1705) à Cameyrac et à St-Sulpice, ni à St-Loubès. Où se sont-ils mariés ?
Comment trouver la naissance de Jeanne LAFON, sachant que je n'ai pas le nom de ses parents ? Après son second mariage avec Gérard LALEMAGNE en 1722, j'ai trouvé la naissance de leurs enfants, mais surprise : j'ai trouvé le décès d'une Jeanne LAFON, sans précision sur son mari ni sur ses parents, en 1727. Et depuis, plus de naissance d'enfants... J'en déduis que c'est elle qui est morte cette année-là. Puis en parcourant les registres jusqu'en 1680, j'ai trouvé plusieurs familles LAFON, dont 2 soeurs nées en 1682 et en 1684. Et justement : l'acte de décès indique que Jeanne LAFON avait 43 ans, c'est-à-dire qu'elle est née en... 1684 ! J'ai donc pu ainsi reconstituer sa famille.
Et c'est pourtant seulement 4 mois plus tard, le 20 octobre de cette même année 1722, que Jeanne LAFON 609 se marie une seconde fois à Cameyrac, avec Gérard LALEMAGNE 608 . Il n'y a pas de durée de deuil à respecter sous l'Ancien Régime, et pour une veuve mère de 4 enfants (les survivants), trouver un "père" et réinstaurer une structure familiale stable est une priorité en ce début de XVIIIème siècle.
De ce Gérard LALEMAGNE 608 , je ne sais pas grand'chose, sinon qu'avant son mariage, il habite dans la paroisse de Camarsac, situé aussi dans l' Entre-deux-Mers, à 10 kilomètres au sud de Cameyrac.
Gérard LALEMAGNE 608 et sa femme Jeanne LAFON 609 vivent donc à Cameyrac, avec bien sûr les enfants issus du premier lit de Jeanne. Mais 2 autres enfants vont bientôt compléter cette famille recomposée :
Une note écrite par le curé dans le registre de Cameyrac, à la date du 24 octobre 1723, attire particulièrement ma curiosité. Je ne résiste pas au plaisir de vous en livrer le texte :
" aujourd'huy dimanche 24e 8bre 1723 il m'a esté fait par le nommé gerard Lalemagne une reparation à la porte de l'eglise faisant la procession, à cause des paroles injurieuses prononcées par led(i)t Lalemagne. Bernatet curé "
Comment interpréter cette courte chronique ? Il semble clair que notre Gérard LALEMAGNE ne portait pas le curé de Cameyrac dans son coeur. A-t-il insulté l'homme, M. BERNATET pour une parole ou une attitude qui n'a pas plu à notre ancêtre, ou a-t-il insulté l' Eglise et la religion de manière plus générale ? Nous ne le saurons jamais. Par contre, la réparation à la porte de l'église n'est pas une remise en état physique de la porte pour réparer des dégradations matérielles. Le rituel de "réparation" est utilisé pour "laver" une profanation de l'Eglise. Gérard a dû faire une procession, un parcours à travers le village, sous l'oeil et sans doute la moquerie des habitants, jusqu'à l'église pour demander pardon d'avoir souillé le lieu saint de paroles injurieuses !
Mais notre ancêtre au verbe haut n'est pas encore au bout de ses malheurs. Deux ans après la naissance de son dernier fils Bertrand, il perd sa chère épouse Jeanne LAFON 609 dans la nuit du 19 octobre 1727. Elle n'avait que 43 ans. Est-elle morte en mettant un autre enfant au monde ? C'est possible, mais je n'ai aucun indice pour le prouver. En tout cas, elle est enterrée dans le cimetière de Cameyrac le jour même, par le prêtre BERNATET.
Je n'aurai pas sa naissance de Gérard LALLEMAGNE à Camarsac vers 1700 ou avant, car les registres de Camarsac ne commencent qu'en 1737.
Je ne sais pas ce qui est advenu de Gérard LALEMAGNE 608 après le décès de sa femme en 1727. Où est-il parti vivre, avait-il emmené les premiers enfants de son épouse, où est-il mort ? Pour l'instant tout ceci reste un mystère.
Gérard LALLEMAGNE était encore vivant au décès de son épouse en 1727, et mort avant le 1er mariage de son fils en 1746. Mais je ne sais pas où chercher son décès (pas à Cameyrac ni à Camarsac ni à St-Germain d'Esteuil, ni à Salleboeuf, ni à Beychac, ni à Caillau)...
A Margaux, il y a un Pierre LALIMAIGNE qui se marie en 1703 avec une Marguerite dont je ne peux déchiffrer le nom (p112). Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un ancêtre, mais sans doute d'un cousin. A Margaux aussi, j'ai trouvé dans le contrôle des actes, un Jean LALEMAGNE qui épouse Françoise DOUAT le 22 janvier 1720. Il semble qu'il y ait à Margaux une grande concentration de LALLEMAGNE.
Son fils Bertrand LALLEMAGNE 304 vient s'installer à Saint-Germain-d'Esteuil en 1744 ; il a alors 19 ans. Avec son frère, il a quitté l' Entre-deux-Mers pour le Médoc, où il exerce la profession de brassier et de vigneron. Il ne lui faudra que 2 ans pour rencontrer et épouser Jeanne MOINARD, une jeune fille native de cette paroisse de Saint-Germain-d'Esteuil, le 22 novembre 1746.
Mais malheureusement, les deux époux n'auront pas le temps de faire un seul enfant : la jeune femme décède le 26 septembre 1747 au domicile de son père, au lieu dit Miqueu à Saint-Germain-d'Esteuil, faisant à nouveau de Bertrand un coeur à prendre.
La jeune fille qui rendra de nouveau Bertrand amoureux, vit avec ses parents vignerons, François PALIN 610 et Jacquette DUCORNET 611 (née vers 1699), d'abord à Moulis, puis au lieu de Granges, à Listrac. Car d'après ce que j'ai pu trouver, la famille PALIN se compose d'au moins 8 enfants :
Le 25 novembre 1752, à Listrac, Bertrand épouse Marie PALEIN 305 (ou PALEY, ou PALIN, l'orthographe diffère selon les actes), née vers 1722 à Listrac, puisque la tradition veut que le mariage ait lieu dans la paroisse d'où la jeune mariée est originaire. A la cérémonie, le père de la jeune mariée est déjà décédé, mais sont présents 3 des frères de Marie, tous vignerons à Listrac : Pierre, Jean et Louis PALIN.
C'est le 1er juin 1750 que décède leur père François PALIN 610 , au lieu de Granges où vit la famille. Six ans plus tard, son épouse Jacquette DUCORNET 611, meurt le 13 avril 1756 dans la maison familiale, alors qu'elle n'a que 57 ans.
A Listrac, essayer de trouver la naissance de Jacquette DUCORNET vers 1699, puis celle de François PALIN un peu avant.
Bertrand LALLEMAGNE 304 et Marie PALEIN 305 s'installent au bourg de Listrac, où ils cotoient des gens de la bonne société, comme les chirurgiens François VERNINET et Arnaud MANIZAN. Ils ont au moins 4 enfants :
Malheureusement, Marie PALEIN 305 décède 10 ans après son mariage, le 2 novembre 1762, à seulement 40 ans.
A Listrac, remonter la naissance de Marie PALEIN (vers 1722) et le mariage de ses parents. Pas en ligne avant 1737.
Je ne trouve pas la naissance de Catherine LALEMAGNE ni à Moulis, ni à Listrac, entre 1750 et 1762.
Il n'y a peut-être pas de rapport, mais on trouve des PALIN à Lesparre...
Bertrand, alors veuf, se remariera le 4 juin 1767 avec la moulissoise Marie DUPONT ; il décède à 70 ans le 6 mars 1789 au lieu de la Tamponnette à Moulis. Ce lieu-dit doit son nom au minuscule affluent de la jalle de Tiquetorte qui traverse la route à cet endroit.
Le nom "Tiquetorte" est dérivé du mot "Artiguetorte" qui signifie "la jalle tordue" ; ainsi est-il écrit sur la carte de Cassini du XVIIIème siècle, qui situe le moulin d'Artiguetorte près du château Citran.
Les artigues étaient des lieux couverts d'arbres que l'on avait déboisé pour y implanter des cultures. Les moulins à eau fleurissaient alors le long des jalles (ruisseaux) pour moudre le grain. Une autre signification d' "artigue" est celle d'un paysan particulièrement pauvre. Nul doute qu'avant l'implantation de ces fameux moulins, les paysans ne devaient pas avoir beaucoup de revenus. Effectivement, le terroir de Moulis est exclusivement constitué de graves. En inondant les terres du Médoc pour les transformer en marais, la Gironde a amené quantité de galets ou de silex charriés depuis les Pyrénées par les torrents. Ces cailloux, ces graves, rendent le sol impropre à toute culture... A toutes, sauf celle de la vigne !
Pierre LALEMAGNE 152 , fils de Bertrand et de Marie PALIN, naît le 31 août 1756 à La Mouline. Devenu cultivateur, Pierre part travailler dans un village situé à kilomètres de là, Le Pian (aujourd'hui Le Pian-Médoc). Il y rencontre une fille du crû, Marie LARAUZA 153 , née vers 1756. Il n'en faut pas plus pour que les deux amoureux se marient, sans doute au Pian, le 23 mai 1784. Ils ont 8 enfants, certains nés au Pian, au lieu-dit Feydieu, et les autres à Moulis, au lieu de La Tamponette où la famille a finalement élu domicile :
Je suppose que le mariage de Pierre LALLEMAGNE et Marie LARAUZA a eu lieu au Pian-Médoc le 23 mai 1784, car j'ai vu sur le site "Mariages en Gironde Atlantique" un mariage ressemblant à celui-ci, à la différence que le nom du marié est "CALLEMARGUE". Les archives en mairie ne remontent pas jusqu'à cette période : il faut aller le vérifier aux A.D. Gironde. Rien en ligne au Pian-Médoc avant 1793.
Si c'est le bon mariage, on peut remonter l'ascendance de Marie LARAUZA, peut-être née entre 1756 et 1764 au Pian.
Pierre décède chez lui, à la Tamponnette, le 14 juillet 1810, à presque 54 ans. Marie LARAUZA lui survit pendant près de 35 ans ! Car elle décède dans son domicile de Moulis, le 16 mars 1845, à l'âge de 89 ans.
De leur côté, Jean BARRE 616 et sa femme Françoise Marguerite BRANAS 617 vivent aussi à Avensan, une paroisse limitrophe de Moulis. Jean est né vers 1706 ; il est d'abord laboureur, puis maçon à Avensan. Marguerite voit le jour 8 ans plus tôt, vers 1698. Ce couple a au moins 3 enfants :
C'est à 70 ans que Marguerite BRANAS 617 quitte ce monde le 18 juillet 1768, dans son domicile au lieu-dit Le Pont, à Avensan. Son veuf ne lui survit que 3 ans : Jean BARRE 616 décède à son tour le 11 décembre 1771, à l'âge de 66 ans.
C'est par contre à Listrac que vivent Jean DEJEAN 618 , son épouse Marie BORDAS 619 (née vers 1700 et morte le 23 mars 1738 à 38 ans), et sa fille Pétronille DEJEAN 309 .
Comment Pierre BARRE 308 fait-il la connaissance de Pétronille DEJEAN 309 ? Certainement à l'occasion d'une fête de village, à Avensan, à Listrac ou à Moulis... Ce qui est sûr, c'est que le mariage entre ces deux jeunes personnes a lieu dans l'église de la paroisse d'origine de la jeune fille, comme c'est la tradition.
Pierre BARRE 308 et Pétronille DEJEAN 309 se marient donc à Listrac le 4 février 1758. Après le mariage, ils vont s'installer à Avensan, au village du Pont. A la suite de son père qui lui apprend le métier, Pierre devient laboureur mais surtout maçon. Il fait 5 enfants :
Pierre BARRE 308 meurt le 29 juillet 1794 chez lui au village du Pont ; il avait une soixantaine d'années.
La naissance de Pierre BARRE 308 ne peut pas être trouvée à Avensan avant 1737, puisque les registres ne commencent que cette année-là. Pas d'autres enfants BARRE trouvés après 1739.
A savoir qu'un Pierre BARRE est sacristain à Avensan, et qu'il était présent le 8 septembre 1743 au décès de M. Guy de Donissan, marquis de Citran, dans son château situé à Avensan. Cité dans l'acte, il n'a pas su signer. Certes, il n'y a que son patronyme (BARRE) sans son prénom, mais la page d'après, son prénom est bien précisé Pierre. Est-ce notre ancêtre ?
La naissance de Pétronille DEJEAN doit être à Listrac avant 1737, mais pas de registre...
Pierre BOUEY 620 et son épouse Marie VIALARD 621 (née vers 1705) vivent sans doute à Moulis, et ont 3 enfants :
Pierre BOUEY est mort entre 1745 (mort de sa femme) et 1758 (mariage de son fils), mais je ne l'ai pas trouvé à Moulis.
Je n'ai pas la naissance de Jean BOUEY à Moulis, qui a lieu avant 1737.
Toujours à Moulis vit un couple dont les noms et prénoms varient un peu suivant les actes. Le mari s'appelle François ou Jean BERNADA 622 , la femme est Marie PLAMONDON ou ESCLAMONDON 623 . Je leur connais 2 enfants, mais il y en a sûrement d'autres :
La jeune demoiselle serait-elle une descendante de Maître Louÿs BERNADA 1194, notre ancêtre avocat à la cour du Parlement de Bordeaux ? Pour l'instant, rien ne permet de l'affirmer, mais vu sa propension à faire des enfants un peu partout, cela pourraît bien être le cas !
Une recherche à faire, c'est de trouver l'ascendence de François ou Jean BERNADA, pour déterminer si effectivement Maître Louis BERNADA est bien son ancêtre.
Sur l'acte de naissance de Marie BARRE le 21 mars 1764, on lit que le parrain, Pierre ESCLAVENDON, est boulanger à Ludon. Faut-il chercher l'origine de Marie ESCLAMONDON à Ludon aussi ?
C'est évidemment à Moulis que le vigneron Jean BOUEY 310 et Marie BERNADA 311 unissent leurs destinées le 1er février 1758. La mère du jeune homme, Marie VIALARD 621 , n'a que 40 ans quand elle décède, le 20 septembre 1745 chez elle à La Mouline.
Jean BOUEY 310 et Marie BERNADA 311 auront au moins 2 enfants :
Marie BERNADA 311 décède avant son mari, à une date que j'ignore. Jean BOUEY 310 , lui, meurt peut-être le 22 septembre 1800 à Piquey.
D'après son acte de décès, Marie BOUEY doit être née à Avensan vers 1769 (morte en 1863 à 94 ans). Mais j'ai trouvé la naissance d'une Marie BOUEY le 28 mai 1771 à Moulis. Sur cet acte de naissance, son père est bien Jean BOUEY brassier, mais sa mère est Marie ROUJAL (ou quelque chose d'approchant), et non BERNADA. Elle est née à Piquey, paroisse de Moulis. Je ne suis pas certain qu'il s'agisse bien de notre ancêtre...
Autre doute sur le décès de Jean BOUEY 310 : j'ai trouvé son décès le 22 septembre 1800 à Moulis, à l'âge de 73 ans. Il vivait bien à Moulis, au lieu de Piquey, et veuf de Marie BERNADA. Ce qui ne correspond pas, c'est le nom de ses parents sur l'acte : Jean BOUEY (au lieu de Pierre) et ? ESCLAMADON (au lieu de Marie VIALARD). Je ne sais pas trop quoi penser de cet acte...
Les approximations dans ces deux actes me laissent quand même à penser que ce sont les bonnes personnes, puisque je n'en trouve pas d'autres dans les registres. Je considère ces dates commes correctes jusqu'à preuve du contraire ! Mais prudence, les amis !
Guilhaume BARRE 154 épouse Marie BOUEY 155 le 10 février 1787 à Moulis, et ensemble ils s’installent au village du Piqueÿ dans cette commune. Guillaume est maçon et tailleur de pierre. La maman de la jeune épouse, Marie BERNADA 311 , décède le 2 avril 1790 à seulement 50 ans... Elle n'aura connu aucun de ses petits enfants :
Je ne trouve plus de naissances de frères et soeurs de Guillaume BARRE après 1771 à Avensan, ni le décès de sa mère jusqu'à cette date. Non plus à Moulis après 1766.
De même, je ne trouve pas de naissance des frères et soeurs de Marie BOUEY entre 1759 et 1771 à Moulis ! Comme dit Pierre Bachelet : "pour moi, c'est sûr, elle est d'ailleurs".
Pour aider ses parents, Marie BARRE 77 travaille et devient cultivatrice dans les vignes de la commune. Mais son papa Guilhaume 154 décèdera à Moulis le 24 mars 1813, 8 ans avant le mariage de sa fille ; il avait seulement 46 ans, ce qui laisse deviner qu'il est mort soit de maladie, soit par accident. Sa veuve Marie BOUEY 155 deviendra alors ménagère pour faire bouillir la marmite. Elle.survivra à son mari pendant 50 longues années avant de disparaître à son tour à 94 ans le 23 octobre 1863, dans sa maison du Piqueÿ, à Moulis.
Car Jean LALEMAGNE 76 , devenu vigneron à Moulis, épouse Marie BARRE 77 le 27 mars 1821. Ils vont s'établir au village de Piqueÿ dans un premier temps, où naissent leurs 2 enfants, puis au lieu de Maine ensuite ; Marie y exerce la profession de ménagère. Elle décède chez elle à 69 ans le 23 juin 1869, et Jean moins d'un an plus tard, le 13 mai 1870, à l'âge de 72 ans.
Leur fils Pierre LALEMAGNE 38 est né au Piqueÿ le 14 octobre 1831 (sous Louis-Philippe). Il est d'abord vigneron, mais va s’installer à Arcins, près de Moulis, où il devient tonnelier.
Pierre a également une soeur, Françoise LALEMAGNE, née le 24 mai 1842 au Piqueÿ, et qui est mariée avec un maçon de Moulis, Jacques GIRAUD ; ce dernier ira déclarer le décès de ses beaux-parents à la mairie avec Pierre.
Cela me semblait étrange (vous avez dit bizarre ?) qu'un couple marié en 1821 n'ai eu que 2 enfants, un né 10 ans après le mariage en 1831 et l'autre 11 ans encore après en 1842. Mais les tables décennales de Moulis sont catégoriques : il n'y a pas d'autres enfants. Les parents auraient-ils vécu ailleurs ? Pas de Lallemagne dans cette période à Listrac, ni à Avensan, ni au Pian-Médoc. Jean LALLEMAGNE et Marie BARRE ont sans doute eu des difficultés à avoir des enfants.
L'histoire de la branche HUGON commence à Avensan. C'est effectivement là, dans le petit village de Gombaudins, que vivent Jean HUGON 312 et son épouse Marie ou Pétronille PONTET 313 . Le père de la jeune mariée, Pierre PONTET 626 , est laboureur dans la ville de Sainte-Hélène ; il sera parrain de leur fils aîné. Sa marraine sera sa grand'mère paternelle, Elisabeth DUBOSQ 625 qui vit elle aussi aux Gombaudins.
Jean a un surnom que l'on connaît parce qu'il est indiqué dans l'acte de naissance de son autre flis Pierre : il est ainsi surnommé "Le Raffle". Si ce surnom est original, sa profession n'est, elle, pas une grande surprise : il est laboureur.
Jean HUGON 312 et son épouse Marie ou Pétronille PONTET 313 ont 4 enfants :
Les parents de Pierre HUGON 156 n'ont pas été simples à trouver. Sur son acte de mariage avec Marie BAULE en 1789, on a ses parents : Jean HUGON et Marie PONTET. Sur son acte de décès en 1819, il est dit avoir 66 ans, ce qui le fait naître vers 1753 ; ses parents n'y sont pas précisés. Un Pierre HUGON est né le 6 septembre 1751, mais ses parents sont Jean HUGON (dit lui aussi Le Raffle... Etrange...) et Marie LEONARD ! L'autre, fils de Jean HUGON et Pétronille PONTET, est né le 19 novembre 1756 : il s'agit très certainement du nôtre ! On en trouve aussi un autre, fils de Arnaud HUGON et Marie PONTET (mariés le 28 novembre 1758 à Avensan), mais né beaucoup plus tard.
Hypothèse : Jean "Le Raffle" HUGON est marié d'abord à Marie LEONARD, et ensemble, ils ont un fils, Pierre HUGON né en 1751. Puis Marie LEONARD décède, et Jean HUGON se remarie avec Pétronille PONTET, avec qui il a les 4 enfants ci-dessus. Mais je n'ai pas trouvé le décès de Marie LEONARD entre 1751 et 1756 à Avensan... Soit elle est morte ailleurs, soit ce n'est pas le même Jean HUGON (ce qui je pense est plus probable).
Par contre, on ne trouve pas d'autre enfant né avant 1756, ni le mariage de Jean HUGON et Pétronille PONTET à Avensan. Où se sont-ils mariés ? Le site Mariages33 donne le mariage d'un Pierre HUGON avec Pétronille PONTET le 3 février 1756 à Ste-Hélène, lieu de vie du père de la mariée. Mais ce n'est pas en ligne : le registre passe de 1748 à 1766.
C'est aussi à Avensan qui vit la famille BAULÉ. En effet, Jean BAULÉ 628 et Marie LAMBERTS 629 (née vers 1711), deux jeunes gens habitant Pimbalin, ce petit lieu-dit d'Avensan, se marient le 24 novembre 1733, où Jean est laboureur. François LAMBERTS 1258 , le père de la jeune fille, habite, lui, à Listrac. Jean BAULÉ 628 et Marie LAMBERTS 629 fondent alors une famille composée de 8 enfants :
1er problème : Jean BAULE 628 serait mort en 1751 à l'âge de 90 ans environ, dit son acte de décès, il est donc né vers 1661. Sa femme Marie LAMBERTS est morte en 1774 à 63 ans, elle est donc née vers 1711, soit 50 ans d'écart avec son mari ! Il se serait donc marié en 1733 à 72 ans, alors qu'elle en avait 22. Je pense que ce n'est pas le bon : il s'agit d'un autre Jean BAULE, dont la femme s'appelle aussi Marie LAMBERT, et vivant aussi à Avensan ! Il faut voir les archives dans la mairie d'Avensan pour trouver sa naissance, car bien sûr pas en ligne.
2ème problème : j'ai dans ce registre le décès du papa Jean BAULE 628 daté du 1er septembre 1751. Il est écrit dans l'acte "époux de feue Marie Lambert". Ca ne va pas, puisque Marie LAMBERT est morte plus tard, en 1774. De plus, un peu plus loin dans le registre, j'ai au 11 avril 1753 une naissance d'un Jean BAULE, fils de Jean BAULE et Marie LAMBERT. Un an et demi après sa mort ! Donc ce n'est pas lui ! D'autant plus que je ne trouve pas son acte de décès après cette date, et que sur l'acte de mariage de sa fille Marie avec Jean DUCASSE en 1766, il est déjà mort. Je crois que notre Jean BAULE est mort entre 1753 et 1766, mais sans doute pas à Avensan. Alors où ?
Je n'ai pas la naissance de notre Jean BAULÉ 314, car les registres d'Avensan ne commencent qu'à partir de 1737. Je n'ai donc pas non plus le mariage de ses parents Jean BAULÉ et Marie LAMBERTS, que cette Généanaute a trouvé le 24 novembre 1733 à Avensan.
Non loin de ce joli foyer vit une autre famille, dont les parents, Siméon DUCASSE 630 (né vers 1705) et Marguerite LESTAGE 631 (née vers 1709), se sont mariés le 5 février 1731 dans la même église avensanaise. Siméon est laboureur au village de Villeranque à Avensan. Une particularité remarquable le concernant est qu'il sait signer (il écrit son nom sur l'acte de naissance de sa petite-fille Marie BAULÉ née en 1761).
J'ai trouvé le décès d'un Pierre DUCASSE, dit "Loucrebat", le 15 mars 1747 à Avensan. Il était marié en secondes noces avec Jeanne BERNARD. Mort à 75 ans, il serait donc né vers 1672. Je ne sais pas qui il est, mais il se pourrait qu'il soit le père de Simeon DUCASSE. Il serait alors notre sosa 1260. A vérifier.
Siméon DUCASSE 630 , qui semble porter le surnom de Timothée (d'après son acte de décès) et Marguerite LESTAGE 631 ont 8 enfants connus :
Les registres d'Avensan ne commençant qu'à partir de 1737, je n'ai pas non plus la naissance de notre Marie DUCASSE 315, non plus que le mariage de ses parents Siméon DUCASSE et Marguerite LESTAGE, que cette Généanaute a trouvé le 5 février 1731 à Avensan. C'est d'ailleurs elle qui a trouvé aussi Bertrand et Mathieu DUCASSE, les frères de Marie.
Entre 1746 et 1748, Siméon DUCASSE 630 n'est plus décrit sur les actes de naissance de ses enfants comme simple laboureur, mais comme laboureur métayer au lieu-dit de La Lande, à Avensan. Le propriétaire de la métairie lui a confié le soin de cultiver ses terres, et lui donne en contre-partie un pourcentage sur la récolte, ou sur l'argent obtenu de la vente des produits.
Marguerite LESTAGE 631 décède des suites d'une maladie le 20 janvier 1774 à 65 ans, et Siméon DUCASSE 630 lui survit 7 ans puisqu'il meurt le 12 janvier 1781, à l'âge de 76 ans, tous deux à Villeranque.
Jean BAULÉ 314 devient laboureur et vigneron. Il ne manque pas de remarquer sa jolie voisine Marie DUCASSE 315 qui semble lui faire les yeux doux, à tel point qu'ils se marient à leur tour le 12 février 1760. Cependant, les alliances entre les deux familles ne s'arrêtent pas là, puisque 6 ans plus tard, Jean DUCASSE, le frère de Marie, et Marie BAULÉ, la soeur de Jean, s'épousent également, le 18 janvier 1766.
Mais le couple qui nous intéresse, Jean BAULÉ 314 et Marie DUCASSE 315 , s'installent dans le village de Pimbalen à Avensan. Ils y ont 8 enfants nés dans leur domicile :
Mais à tout juste 40 ans, Jean BAULÉ 314 tombe gravement malade, et le 8 avril 1775, il décède dans sa maison après avoir reçu l'extrême-onction du curé de la paroisse.
Laquelle des deux Marie BAULE est notre ancêtre ? Car rien ne nous prouve qu'il s'agisse de la seconde... Le fait qu'elles n'aient que un an et demi d'écart ne facilite pas les choses. Si c'est l'aînée, elle serait mariée à 28 ans, et aurait eu son dernier enfant à 41 ans. Si c'est la seconde, mariage à 27 et dernier enfant à 40. Tout est possible, mais je donne l'avantage à la seconde, de manière tout-à-fait arbitraire et avec plus d'intuition que de déduction.
Je n'ai pas non plus trouvé le décès de Marie BAULE sur les tables décennales d'Avensan, entre 1819 et 1850. Où et quand est-elle morte ?
Leur fils aîné Pierre HUGON 156 , né en 1756, est lui aussi laboureur au village de Gombaudins. Il se marie une première fois avec une jeune fille du nom de Marie LALANDE. Elle est originaire de St-Aubin-de-Médoc, et c'est sans doute dans cette paroisse que les amoureux se sont mariés. Ils reviennent pourtant s'installer à Avensan pour faire leur vie.
Une petite fille leur vient vite au monde : Marguerite HUGON naît le 8 février 1785. Mais le bonheur de cette arrivée va être éclipsée par la douleur d'un départ. La jeune maman, qui n'a que 26 ans, décède 3 ans plus tard le 10 novembre 1788 dans leur maison des Gombaudins.
Pierre se retrouve veuf alors qu'il a 32 ans. Ce n'est que 7 mois après ce terrible drame, le 13 juin 1789, presque un mois avant la prise de la Bastille, que Pierre fait un second mariage : il épouse Marie BAULÉ 157 , à Avensan également. Ils passent un contrat de mariage devant Me BONNET, le notaire de Castelnau, juste avant cette union.
Le brassier Pierre HUGON 156 et Marie BAULÉ 157 s'installent eux aussi au village des Gombaudins à Avensan, et ont 5 enfants :
Mais devenu grand, Jean HUGON 78 quitte Avensan pour s'installer dans le village voisin d' Arcins, où il devient vigneron et surtout tailleur d’habits. Son père Pierre fera sa vie à Avensan jusqu'au 26 juin 1819, jour où il décèdera à 62 ans.
Trouver le mariage de Pierre HUGON avec Marie LALANDE le 17 février 1784 à St-Aubin-de-Médoc (source : Mariage en Gironde). Pas en ligne aux AD33
C’est à Listrac que vit la famille DAURAT, qui produira plusieurs générations de tisserands. Evidemment, le " T " final du patronyme se prononce ! Dans l'Encyclopédie de DIDEROT et D'ALEMBERT, on trouve la définition suivante pour Tisserand : "ouvrier qui travaille de la navette dans les manufactures de lainage, & qui fait sur le métier, de la toile, des draps, des ratines, des serges, & autres étoffes de laines". En effet, le tisserand se sert de la navette, un métier à tisser, pour fabriquer les étoffes et tissus en laine, soie, chanvre ou or, nécessaires à la confection des vêtements, des draps, etc...
L'ancêtre le plus ancien identifié est Estienne DAURAT 1264 né vers 1671. Tisserand de métier, il épouse Catherine GONDE 1265 (née vers 1669), peut-être dans la paroisse de Margaux, d'où semble venir la jeune femme, et où ils ont leurs 3 premiers enfants. Ensuite, ils vont s’installer au village de Montaut, commune de Listrac, où sont nés leurs 4 enfants suivants :
Les archives paroissiales de Listrac ne remontent que jusqu'en 1703 en mairie, et 1692 aux AD33. Les naissances de Estienne DAURAT vers 1671, et de Catherine GONDE vers 1669, ne peuvent pas être trouvée par ce biais. Je n'ai pas trouvé non plus leur mariage, entre 1691 et 1703. Soit leur union a eu lieu dans les "trous" entre les registres (entre 1694 et 1696, entre 1699 et 1703), soit elle a eu lieu ailleurs. Peut-être par des archives notariales ?
La naissance de Jean DAURAT, vers 1705, doit par contre être trouvable dans la mairie de Listrac.
Les enfants nés à Margaux ont été trouvés... sans le vouloir, en cherchant d'autres ancêtres dans cette commune ! Il existe à Margaux beacoup de GONDE, notamment parmi les parrains et marraines des 3 premiers enfants : Catherine GONDE est sans doute née dans cette paroisse. Par contre je n'ai pas trouvé le mariage d'Estienne DAURAT et Catherine GONDE à Margaux. Mais il y manque l'année 1694. Soit ils se sont mariés à Margaux cette année-là, soit c'est à Listrac.
Catherine 1265 décède le 2 décembre 1746 à 77 ans, et Estienne 1264 le 13 février 1751 à l'âge exceptionnel (pour l'époque) de 80 ans, tous deux à Montaut.
Jean DAURAT 632 devient aussi tisserand, et épouse à Listrac le 25 février 1743 Elizabeth SAUTS 633 (née vers 1715), fille de Pierre SAUTS 1266 (brassier né vers 1677 et décédé le 3 juillet 1740 à Libardac, commune de Listrac) et de Jeanne GASTON 1267 (née vers 1687 au village de Baudan à Listrac) - les parents mariés le 24 novembre 1705 à Listrac.
Même constat que ci-dessus pour les naissances de Pierre SAUTS, vers 1677, et Jeanne GASTON, vers 1687.
A Listrac, je n'ai pas trouvé le décès de Jeanne GASTON (après 1743) jusqu'en 1777.
Jean 632 et Elizabeth 633 ont 9 enfants, tous nés à Libardac. Mais la mortalité infantile est telle que sur les 9 naissances, un seul enfant atteind l'âge adulte !
Jean DAURAT 632 décède le 3 novembre 1777 dans sa maison de Libardac, après avoir reçu les sacrements religieux ; il avait environ 66 ans. En ce qui concerne son épouse Elizabeth SAUX 633 , elle quitte ce monde le 19 mai 1786, à l'âge de 65 ans.
Trouver la naissance d'Elisabeth SAUTS vers 1715 à Listrac. Mais les registres d'avant 1737 ne sont pas en ligne.
Une autre source (que je ne parviens pas à retrouver !) me donnait son décès en 1802. Mais les AD33 n'ont pas les registres de décès pour cette année-là, je ne peux donc pas vérifier. Ce qui me fait tiquer, c'est que le nom de la personne décédée le 19 mai 1786 est Jeanne SAUTX, et non Elizabeth. Mais dans cet acte, elle est dite "veuve de Jean Daurat du village de Libardac", ce qui semble bien coller. Alors ?
C'est ici que se produit le lien entre les DAURAT et les CURAT. En effet, Jean CURAT 1268 est né vers 1690, et exerce la profession de tailleur d'habits à Moulis. Malheureusement pour nous, le nom de son épouse n'est mentionné nulle part dans les archives...
Il faut trouver à Moulis la naissance de Jean CURAT, vers 1690, et son mariage vers 1720 ou avant. Cela nous donnera le nom de sa femme. Il faut aussi la naissance du fils Jean DAURAT, né aussi vers 1720.
Son fils aussi prénommé Jean CURAT 634 est né vers 1716. Avant son mariage, ce vigneron habite à Moulis (sans doute avec ses parents), mais c'est à Listrac qu'il épouse Catherine BAUDOUX 635 (née vers 1720, fille d' Antoine BAUDOUX 1270 ) le 29 février 1740. C'est aussi à Listrac qu'ils vont s'installer, au village du Fourcas (dit à l'époque le Fourcats), où ils auront 5 enfants :
Jean CURAT 634 décède chez lui dans son domicile du Fourcas le 23 octobre 1782 ; il est alors âgé de 62 ans environ.
Il faut la naissance de Catherine BAUDOUX, vers 1720 à Listrac, et le mariage de ses parents. Pas en ligne.
Je n'ai pas non plus son décès, après 1782 à Listrac. Je ne l'ai pas trouvé dans ce registre allant jusqu'en 1791, et les registres de décès suivants ne reprennent qu'à l'an XII, soit 1803-1804 où elle n'est pas non plus. Elle doit être morte dans cette décennie, entre 1792 et 1802.
Louis DAURAT 316 exerce la profession de tisserand dans son village natal de Libardac, mais il est également vigneron, comme tout le monde ! Le 11 janvier 1777, il épouse Jeanne CURAT 317 . Louis et Jeanne ont 4 enfants nés à Libardac :
Tout la maisonnée a pour voisin et ami un certain Pierre Antoine Paul TARDIVIER 70 , qui se liera à une autre branche de notre famille, les FATIN. C'est d'ailleurs dans leur domicile de Libardac que Jeanne 317 décède à 73 ans le 22 février 1830, et Louis 316 le 21 décembre 1834 à l'âge de 83 ans.
Jean DAURAT 158 reprend également le métier de ses aïeux et devient lui aussi tisserand.
C'est au village du Tris (dit à l'époque le "Trix") que vivent François LESCOUTRA 636 , brassier et vigneron né vers 1707 sur les terres listracaises, et Peyronne ou Pétronille LABORDE 637 . Ils ont 10 enfants, dont seulement 5 atteindront l'âge adulte :
Le jeune Pierre LESCOUTRA 318 va trouver la femme de ses rêves à Lamarque, sur le bord de l'estuaire de la Gironde, à 7 kilomètres à l'est de Listrac. Concernant ses parents : François LESCOUTRA 636 aura 75 ans à son décès le 10 novembre 1782 dans son domicile du Tris. Sa femme Pétronille LABORDE 637 ne lui survivra que 3 jours : en effet, elle meurt le 13 novembre de la même année, au village du Fourcas, également âgée de 75 ans.
Selon Mariage en Gironde, la mariage de François LESCOUTRA et Pétronille LABORDE a lieu le 13 février 1734 à Listrac. Mais le registre en ligne ne commence qu'en 1737... A quand le scan du registre précédent (disponible en mairie) ??
Pour cette branche-ci, c'est dans le village de Lamarque que vivent deux familles qui nous intéressent.
D'un côté, le couple formé par Jean BONDAT 2552 et sa femme Jeanne RICHARD 2553 . Cette famille est composée d'au moins 7 enfants :
Je n'ai pas encore trouvé à Lamarque le mariage de Jean BONDAT et Jeanne RICHARD. Il doit avoir eu lieu bien avant 1670. Pas trouvé sur Mariages33.
Pourquoi ce patronyme est-il parfois écrit BONDAT, et parfois GONDAT ? La différence entre les deux sons semble pourtant assez distincte pour que le curé de Lamarque n'ait pas à se tromper. Pourtant, la famille qui nous intéresse est la plupart du temps écrite BONDAT. Pas toujours cependant, car sur un même acte, les deux noms cohabitent ! Dans la même période, on trouve une autre famille, celle d' Arnaud GONDAT et de Peyronne MARTIN, et tous leurs enfants (dont aucun ne s'appelle Pierre) sont appelés GONDAT. Alors, y a-t-il eu une "assimilation" qui a fait que tous nos BONDAT ont fini par s'appeler GONDAT comme l'autre famille ? Cela est très possible. D'autant que sur d'autres actes concernant des individus appelés "Guillaume", le prénom est parfois écrit "billaume" !
Le basculement de BONDAT en GONDAT se produit à partir de notre ancêtre Pierre BONDAT 1276 . En effet, suivant les actes, son patronyme est tantôt écrit avec un B en initiale, tantôt avec un G. Cela ne change rien au fait qu'il soit laboureur, et qu'il rencontre une jeune fille du nom de Marie BILLOT 1277 , surnommée Léonne. Leur mariage a lieu le 27 novembre 1700 dans l'église de Lamarque, et a la particularité d'unir en même temps 2 soeurs de l'un à 2 frères de l'autre ! Car pendant que nos ancêtres célébrent leur union, Margueritte et Peyronne GONDAT, les 2 soeurs de Pierre, épousent respectivement Jean et Gillins BILLOT, les frères de Marie !
Le premier couple issu de ce "triple mariage", Pierre GONDAT 1276 et son épouse Marie "Léonne" BILLOT 1277 , a 7 enfants nés à Lamarque :
Il faut dire un mot sur l'origine du patronyme MAURIN. Nous sommes dans le Sud-Ouest de la France, région qui a subi maintes invasions au cours de son histoire : les Wizigoths d'Alaric, les Maures, les Vikings,... Avant que le roi Charles MARTEL ne repousse les Arabes à Poitiers en 732, ceux-ci s'étaient installés en Aquitaine et y avaient fait souche. Ils ont donc fondé des familles dont les noms viennent de la racine "Maure", dont les MAURIN, MOREAU, etc... Cet éclairage nous donne une bonne indication sur l'origine de la branche que nous allons étudier ici.
J'indique également que nous avons une autre branche MAURIN, originaire de Moulis, que vous pourrez retrouver dans la page Les origines des GOFFRE.
Arnaud MAURIN 1278 , brassier de son état, se marie le 16 janvier 1723 à Lamarque avec une jeune femme originaire de Cussac, Marie MALLON 1279 . Ils ont 4 enfants, eux aussi nés à Lamarque :
Je n'aurai pas la naissance de Marie MALLON (vers ou avant 1703) à Cussac, car le registre 1640-1779 présente un gros trou entre 1686 et 1737.
Pour Arnaud MAURIN, j'en ai trouvé deux différents à Lamarque qui peuvent correspondre : le premier né le 9 janvier 1698, fils de Jean MAURIN et de Marie ROSSIGNOL, et le second né le 26 octobre 1698, fils de Pey MAURIN et de Jeanne BERNADA. Parmi les parrains et marraines des enfants d'Arnaud, qui peuvent me mettre sur une piste, on trouve un Guillem ROSSIGNOL. Parmi ceux des petits-enfants d'Arnaud, on a Marie ROSSIGNOL et Pierre (Pey en occitant) MAURIN : là les 2 pistes sont possibles. Je n'ai pour l'instant aucun moyen de savoir lequel des deux est notre ancêtre, même si j'ai tendance à privilégier la piste de Marie ROSSIGNOL. Seule certitude : Arnaud MAURIN est né en 1698 !
Pour Pierre GONDAT, j'en ai trouvé un né le 21 octobre 1675, fils de Jean BONDAT et de Jeanne RICHARD. Ses frères et soeurs sont nés entre 1671 et 1683. C'est le seul Pierre (B)(G)ONDAT que j'aie trouvé. Il y a par contre une autre famille formée par Arnaud GONDAT et Peyronne MARTIN, qui ont des enfants nés entre 1661 et 1672, mais pas de Pierre dans le lot.
De même je n'ai pas trouvé Marie BILLOT dans les registres. Mais j'ai trouvé la naissance d'une Jeanne BILHOT le 27 janvier 1664, et celle d'un Pierre BILOT le 11 mai 1670, tous les deux enfants de Jean BILOT et de Jeanne DUCOUS
Comme on pouvait s'y attendre, ces deux familles vont bientôt n'en former qu'une seule. Effectivement, le 12 février 1752, Raymond GONDAT 638 , épouse Marie MAURIN 639 dans l'église de Lamarque. Ils s'installent ensuite dans cette même paroisse, où Raymond multiplie ses compétences professionnelles. En effet, il est suivant les besoins de ses contemporains charpentier de haute futaie, bouvier, et laboureur. Lui et sa femme élèvent ensemble leurs 7 enfants :
Raymond GONDAT 638 arrive au soir de sa vie le 14 juin 1782. Il n'a pas atteint l'âge de 63 ans lorsqu'il tombe malade, et décède dans son domicile au bourg de Lamarque. Pour son épouse Marie MAURIN 639, le veuvage va durer 28 ans. Elle s'éteint le 4 novembre 1810 dans la maison familiale, alors âgée de 81 ans et 9 mois.
Pierre LESCOUTRA 318 devient vigneron. Il se rend à Lamarque pour épouser Marie GONDAT 319 : le mariage a lieu le 5 février 1780. Mais ils ne feront par leur vie au bord de l'eau : Pierre ramène sa jeune épouse à Listrac, au village du Tris (parfois écrit "Trix"), où ils ont 5 enfants :
Marie GONDAT 319 a 74 ans quand elle décède le 8 septembre 1827, chez elle dans sa maison du Trix. Ce n'est que 12 ans après que son mari Pierre LESCOUTRA 318 la rejoint, le 17 novembre 1839, à l'âge de 85 ans.
A trouver le mariage de Jean DAURAT, le 9 avril 1799 à Listrac, avec Marie LESCOUTRA (date trouvée sur Mariage en Gironde). Mais le seul registre qui couvre cette période ne donne que les naissances. Voir en mairie.
Jean DAURAT 158 et Marie LESCOUTRA 159 se marient mars ou avril 1799, et s'installent au village du Tris à Listrac, où naîtront leurs 2 enfants :
Marie LESCOUTRA 159 décède à 87 ans le 24 janvier 1863, et Jean DAURAT 158 le 22 juin 1870 au bel âge de 91 ans, tous deux chez eux au Tris.
Je n'ai pas trouvé d'autres enfants de Jean DAURAT et Marie LESCOUTRA à Listrac, si ce n'est sur les TD An XII-1812 la naissance d'une Jeanne DAURAT née le 29 juillet 1806. Mais le registre des naissances de cette année-là n'est pas en ligne.
Jean HUGON 78 fait la connaissance d'une jeune fille de Listrac, Jeanne DAURAT 79 , qui fait profession de ménagère. Ils se marient donc à Listrac le 19 avril 1831. Mais c'est au bourg d' Arcins qu'ils préfèrent s'installer, où ils auront 6 enfants :
Jean HUGON 78 ne sera pas tailleur d'habits toute sa vie, et devra travailler la vigne comme la majorité de ses voisins. Dans les actes de naissance de tous ses enfants, il est dit "tailleur d'habits", mais dans son acte de décès, il est dit "vigneron". Son premier métier ne devait pas suffire à faire vivre toute sa famille... Jean décède le 9 janvier 1883 dans son domicile d' Arcins, alors qu'il avait 80 ans. Jeanne DAURAT 79 , elle, reste veuve pendant 12 ans et décède le 29 octobre 1895, à l'âge de 91 ans.
Le tonnelier Pierre LALLEMAGNE 38 et la ménagère Jeanne HUGON 39 décident, à 24 et 22 ans, de s'unir pour la vie. Ils passent d'abord un contrat de mariage le 4 octobre 1855 devant Me BIGEAT, notaire à Lamarque.
Puis ils se marient à Arcins le 24 novembre 1855. Ils ont 2 filles :
Après la naissance de Françoise, la famille déménage à Bordeaux, plus exactement au 25 rue de la Chartreuse, dans le quartier de Mériadeck. Ne cherchez pas cette rue sur une carte de la ville : elle n'existe plus ! En effet, tout ce quartier, alors habité par une population pauvre et ouvrière, a été rasé dans les années 1963 pour être reconstruit et modernisé. On peut quand même trouver sa trace sur des cartes plus anciennes, comme celle ci-dessous. A gauche, le quartier tel qu'il était à l'époque ; on peut voir la rue de la Chartreuse que j'ai surlignée en jaune. A droite, le même quartier aujourd'hui : on se rend compte que plus rien ne correspond depuis les travaux qui ont transfiguré ce lieu. Mais le surlignage en jaune indique l'emplacement de l'ancienne rue de la Chartreuse qui nous intéresse.
Mais il semble que les LALLEMAGNE ne restent pas longtemps à Bordeaux. En effet, ils déménagent à Moulis, au lieu-dit Les Graves, où Pierre devient vigneron. Sur le contrat de mariage de sa fille Louisa, on apprend qu'il est propriétaire et cultivateur. Etre propriétaire est un signe d'une relative aisance matérielle, comparé à ceux qui sont journaliers et qui doivent chercher tous les jours de quoi travailler pour gagner leur pitence et celle de leur famille. D'ailleurs, ce même document montre que le père et sa fille savent tous les deux signer au bas de l'acte, ce qui prouve que l'éducation était d'une très grande importance dans la famille.
Puis la famille s'installe à La Tamponnette, toujours dans la commune de Moulis, où Jeanne HUGON 39 vivra jusqu'à ses 76 ans ; elle y décède le 10 juillet 1910. Par contre, je ne sais pas ni quand ni où Pierre LALLEMAGNE 38 est mort... Si c'est à Moulis, c'est après 1920.
Il n'y a pas d'autres enfants de Pierre LALLEMAGNE et de Jeanne HUGON à Arcins entre 1855 et 1866. Plus rien à Bordeaux entre 1866 et 1872 (2ème section).
Pierre LALLEMAGNE est certainement décédé à Moulis, mais après 1920 (les TD des AD33 s'arrêtent en 1920). Pas d'aide sur Généanet.
N.B.: Un grand merci à Christine Suzanne Daurat Grillot pour certaines des informations sur la branche Daurat !
Suite de l'histoire : vers Françoise "Louisa" LALLEMAGNE
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