La numérotation Sosa, la recherche des ancêtres,... Quelques bases pour bien comprendre comment cela fonctionne.
Une présentation de la terre de nos origines, et les grandes ligne de l'histoire de notre famille au fil du temps...
Explications sur les différents calendriers utilisés dans l'Histoire.
Convertir une date du calendrier républicain vers le calendrier grégorien
Pour situer une date dans l'Histoire.
Quelques mots sur l'origine des noms de famille.
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Dans le temps :
Nous avons vu, dans "Les origines des DUCOS 1", que notre famille est originaire du département de la Gironde, entre deux villages du Médoc situés à 36 kilomètres au nord-ouest de Bordeaux : Listrac et Moulis.
Si les informations expliquées dans la page précédente ne peuvent pas encore être reliées à notre famille de façon certaine, l'état actuel de mes recherches me permet d'assurer que celles qui suivent sont vérifiées et nous concernent directement.
Dans cette branche, nos ancêtres vivent dans un hameau de la paroisse de Listrac, qui s'appelle les Martins, tout près de Libardac. Ce lieu-dit ne se trouve qu'à 2 kilomètres du centre-ville de Listrac (que l'on appelle plus communément le bourg). Nos ancêtres du XVIIème siècle ne le savent pas encore, mais Libardac sera le lieu de vie de la famille pendant encore 3 siècles !
François DECAUTX 512 est notre ancêtre patronymique le plus ancien connu. Il est né vers 1636, sous Louis XIII, et très certainement dans la paroisse de Listrac. En ce XVIIème siècle, il vit avec son épouse, Jeanne SEGUIN 513 au lieu-dit Montaut, tout près de Libardac, juste de l'autre côté de la route qui mène au bourg de Listrac. Je n'ai pas de mention de sa profession, mais il y a fort à parier qu'il est vigneron.
Ce couple a au moins 3 enfants, qui sont sans doute nés à Montaut :
Chercher les autres enfants de François DUCAUTS et Marie BERLAN à Carcans, ainsi que le décès de François le 10 novembre 1751. Voir ce registre page 80. Intégrer aussi dans Ancestrologie.
J'ai trouvé le nom de François DUCAUTX et de sa femme dans le contrat de mariage de son fils Jean avec Marie LAGUNES, du 25 janvier 1739. Les noms des parents n'étaient pas cité dans l'acte de mariage du registre paroissial. L'acte de décès de François a été trouvé, avec son âge, mais nulle part sa profession n'est indiquée.
Le contrat de mariage entre Jean CASTAING et Jeanne DUCAUTS (avant le 7 février 1719) serait sans doute intéressant à trouver : il nous informerait de ce que les parents DUCAUTS ont pu donner à leur fille en dot, et donc une idée de leurs biens. Mais dans le contrôle des actes de Castelnau, j'ai vu avec regret qu'il y avait un trou entre le 23 avril 1718 et le 1er juillet 1719... Pas de chance, pile dedans ! Il reste aussi à trouver l'acte de décès de Jeanne SEGUIN à Listrac.
Je constate enfin qu'à la naissance de ses deux enfants, François a 67 et 71 ans (si l'acte de décès de 1724 à 88 ans est bien le sien). Il s'agit très probablement de ses derniers enfants, et j'imagine qu'il y en a eu d'autres avant, qui sont nés avant 1703 (avant que les registres de Listrac ne commencent). De plus, sa femme Jeanne SEGUIN doit être bien plus jeune que lui pour pouvoir enfanter ; il y a peut-être plus de 30 années d'écart entre lui et elle. Je suppose alors qu'il s'agit d'un remariage, donc qu'il y a eu un premier mariage et sans doute des enfants... Tout ceci sera à vérifier.
Autre possibilité : François DUCAUTX aurait un père aussi prénommé François, et c'est ce dernier qui est mort en 1724 à 88 ans. Il devient grand'père à 67 et 71 ans, ce qui paraît plus normal. Son fils François doit alors avoir à peu près le même âge que son épouse Jeanne SEGUIN. Problèmes de cette théorie : 1) je n'ai pas trouvé d'autre acte de décès pour François DUCAUTX (le fils) à Listrac après 1724. 2) Dans son contrat de mariage en 1739, Jean DUCAUTS (256) est dit "fils de feu François DUCAUTX", ce qui peut s'expliquer par son décès en 1724...
Avec l'aide précieuse de Thierry Wangermez, j'ai trouvé dans le contrôle des actes de Castelnau plusieurs actes notariés concernant François DUCAUTS de Listrac (car il y en a un autre à la même époque à Brach) :
Il faudrait se procurer ces actes sur place aux AD33 pour en savoir un peu plus. Malheureusement, les 3 notaires DELISLE, JAUTARD et DESTRILLES n'ont pas déposé leurs actes aux Archives Départementales... Ce maigre résumé issu du contrôle des actes est du coup la seule source d'information à se mettre sous la dent. Seul le notaire CONSTANTIN (un cousin à nous !) a fait son boulot jusqu'au bout et a déposé ses archives.
François DECAUTX 512 décède chez lui, à Montaut, le 2 mars 1724, à l'âge très honorable de 88 ans. A sa mort, son fils Jean n'a que 17 ans, et travaille déjà dans les vignes comme son père. C'est désormais lui l'homme de la maison, et sa soeur étant déjà mariée, il reste vivre avec sa mère.
Si l'on en croit son acte de mariage (32 ans en 1739) et de décès (environ 70 ans en 1776), Jean serait né en 1707. Or je ne trouve pas son acte de naissance dans les registres de Listrac qui débutent pourtant en 1703 mais de manière très succinte et peu lisible. Est-il né dans une paroisse alentour (Moulis, Avensan, Castelnau, Arcins, Cussac, Carcans, etc...) ? Après avoir parcouru les registres en ligne, je peux dire qu'il n'est pas né à Ste-Hélène, ni à St-Laurent, ni à Salaunes, ni à Arsac. Comme dit le proverbe : "Si tu cherches une aiguille dans une meule de foin, trouve d'abord la meule de foin...".
Pourtant, un indice nous laisse supposer qu'il est bien né à Listrac. Dans l'acte de mariage de Jeanne DUCAUTS, elle est dite "de cette paroisse", c'est-à-dire qu'elle y serait née. Si elle en est native, et qu'elle est la soeur de notre Jean DUCAUTS, il doit y être né également... Alors pourquoi n'est-il pas dans le registre ?
Si on ne connaît pas son lieu de naissance, on ignore aussi le lieu de son premier mariage : comme ça, le pack est complet ! Les registres de Listrac ne possèdent pas de trace de l'union entre Jean DUCAUTS 256 et Magdeleine ou Jeanne LAGRAVE (née aussi vers 1707). Ils se sont sans doute mariés dans une autre commune, d'où Magdeleine doit être originaire. Cependant, grâce au contrôle des actes de Castelnau, je sais que ce mariage a eu lieu le 1er février 1732.
Dans la série "On cherche à l'aveuglette", il faut aussi trouver le lieu de mariage, et certainement de naissance, de Magdeleine LAGRAVE. Elle est prénommée Jeanne dans l'acte de décès de Jean DUCAUTS 256. Il se pourrait même que ce soit le même lieu que celui de la naissance de notre Jean DUCAUTS 256. Malheureusement, le site "Mariages en Gironde Atlantique" ne connaît pas cette union, pas plus que Généanet... On peut chercher les LAGRAVE à Soussans, Cussac ou Arcins, mais aucun n'est en ligne pour ces périodes-là. Je ne l'ai pas trouvée non plus à Moulis, ni à Lamarque, ni la naissance de Magdelaine, ni son mariage.
J'ai quand même trouvé, dans les registres de St-Laurent GG11 (1707-1716), p 17/94, la naissance d’une Marguerite LAGRAVE le 27 avril 1708, fille de François LAGRAVE, brassier, et de Jeanne MARCHAND, de la métairie de Taucon. Le mariage de François LAGRAVE et de Jeanne MARCHAND a lieu le 20 février 1709 à St-Laurent, registre GG10 , p 126. Mais Marguerite, ce n'est pas Magdeleine...
Chercher peut-être Magdeleine LAGRAVE à Castelnau... Plus globalement, chercher ce mariage du 1er février 1732 dans les registres de toutes les paroisses environnantes !
J'ai enfin cherché dans le registre de Carcans, où on trouve des LAGRAVE et quelques DUCAU. Certaines pages déchirées ou illisibles rendent impossible toute lecture. J'ai trouvé le mariage de François DUCAUX et de Marie BERLAN à Carcans le 26 février 1732, dont un des témoins est un certain Jean CASTAING de Listrac, beau-frère de l'époux. Tilt ! Mais Jean CASTAING c'est le beau-frère de notre Jean DUCAUX 256, et le parrain des 2 premières filles !!! S'il est le beau-frère de François, ainsi que le beau-frère de Jean, alors qu'il a épousé Jeanne DUCAUX, c'est que Jeanne, Jean et François sont frères et soeur ! Dans son acte de mariage, François est dit "brassier de cette paroisse", ce qui prouve qu'il y travaille, et semble insinuer qu'il y est né. A moins que ce ne soit que parce que Marie BERLAN y est née... Sinon, ça veut dire que notre Jean DUCAUTS aussi ! Mais pour retrouver son acte de naissance, les registres de Carcans ne sont pas encore en ligne avant 1715, alors qu'il doit être né vers 1707. Il faut pister s'ils ne l'ont pas mis en ligne depuis.
CONTROLE DES ACTES : Aux Archives Départementales de la Gironde, on trouve les contrôles des actes dans la sous-série 2 C, qui renferment une liste chronologique de tous les actes notariés du secteur. Les contrats de mariages, testaments ou inventaires sont très largement minoritaires, mais existent. Il y a différents bureaux, dont Castelnau (à partir de 1715), Saint-Laurent (à partir de 1702), Lesparre (à partir de 1697) et Bordeaux (à partir de 1702). Malheureusement pas en ligne. Merci à Thierry Wangermez pour cette information.
Dans le contrôle des actes de Castelnau, j'ai trouvé la mention du contrat de mariage entre Jean DUCAU, brassier, et Magdeleine LAGRAVE daté du 25 janvier 1732, passé devant Me JAUTARD Jeune, notaire à Castelnau. Il semble que le mariage se soit déroulé le 1er février 1732, à Listrac ! Malheureusement, ce notaire n'a pas déposé ses minutes aux Archives Départementales de la Gironde ! On ne pourra pas avoir ce contrat de mariage... Mais je ne trouve pas non plus l'acte de mariage dans les registres de Listrac. Alors ??
La première fille de Jean DUCAUTS et Magdeleine LAGRAVE vivait à Benon (aujourd'hui à Saint-Laurent) avant son mariage avec Pierre CASTAING en 1762. J'ai vérifié dans ce registre de 1725 à 1743 mais il n'y a pas ledit mariage DUCAUTS-LAGRAVE avant 1734.
Jean DUCAUTS 256 et Magdeleine LAGRAVE s'installent alors à Libardac, dans le hameau de Martin, de l'autre côté de la route en face de Montaut. C'est là qu'ils ont 2 filles dont Jean CASTAING est le parrain :
Mais Magdeleine décède le 14 décembre 1735, soit 3 jours après la naissance de son 2ème enfant. L’accouchement de la petite Elizabet s’est certainement très mal passé. Devenu veuf, le pauvre Jean DUCAUTS 256 doit élever seul ses deux filles.
Au mariage de sa fille aînée Jeanne en 1768, l'acte de mariage nous indique que la famille vit au bourg de Listrac. Jean et ses enfants ont dû quitter Libardac après le décès de Magdeleine.
Or c'est justement à Libardac que vit une autre famille de laboureurs, Jean LAGUNES 514 , né vers 1677, et Marie RAYMOND 515 . Je n'ai pas beaucoup d'informations à leur sujet, si ce n'est qu'ils ont au moins 4 enfants :
(Re)trouver l'acte de naissance de Marie LAGUNES le 30 septembre 1706 à Listrac. Il y est, je l'ai vu, à une époque où je ne savais pas que c'était elle, puisque je ne connaissais pas ses parents !
La vie étant ce qu’elle est, Jean DUCAUTS 256 ne reste pas seul très longtemps après le décès de sa tendre épouse Magdeleine LAGRAVE. En effet, 4 ans plus tard, le 7 février 1739, il se marie en secondes noces à Listrac avec Marie LAGUNES 257 .
Pour l'aider à démarrer dans sa vie conjugale, les parents de Marie lui offrent quelques biens relativement modestes : un chalit (le cadre du lit qui accueille le sommier et le matelas) en bois d'ormeau et de brule, 2 draps (appelés à l'époque "linceuls") pour garnir la couche, 4 serviettes, une nappe d'un mètre et demi de long, un plat, une assiette d'étain, un boisseau de seigle (un boisseau est une unité de mesure qui, pour le seigle, pèse 70 livres) et un coffre en bois de brule fermant à clef. Outre ces biens meubles, Jean LAGUNES 514 et Marie RAYMOND 515 lui font donation de 8 règes de vignes récemment plantées, situées au lieu-dit Le Bouchon de Barbat.
Du côté du jeune marié, c'est une autre histoire... Les parents n'ont absolument rien à donner à Jean DUCAUTS 256 ! Aucune trace de la moindre petite cuillère ! Le niveau de vie des DUCAUTS en ce XVIIIème siècle est malheureusement très bas, comme pour la majorité des paysans de cette époque. Je crois qu'on peut même parler de misère...
Le père de la jeune fille, Jean LAGUNES 514 , déjà veuf, décède le 3 novembre 1747 chez lui à Libardac, à l'âge de 70 ans.
Toutes ces informations sur les dons des parents LAGUNES à leur fille Marie à l'occasion de son mariage, sont issues du contrat de mariage de Jean DUCAUTS avec Marie LAGUNES, passé le 25 janvier 1739 devant le notaire de Castelnau Me Escot (côte n° 3 E 20843). Ce contrat m'a généreusement été transmis par Thierry Wangermez, qui l'a trouvé aux Archives Départementales de la Gironde. J'en profite ici pour le remercier chaleureusement !
C’est de ce second mariage que nous sommes issus. Jean DUCAUTS 256 et Marie LAGUNES 257 ont 3 enfants, dont seul l’aîné survivra :
Le jeune couple s'installe à Libardac, sans doute dans la même maison que Jean DUCAUTS 256 habitait avec sa première épouse Magdeleine LAGRAVE.
Essayons maintenant de décrire un peu la vie quotidienne de Jean DUCAUTS 256. Il est laboureur, et vit dans le petit hameau de Martin, qui comporte trois maisons, au village de Libardac dans la commune de Listrac-Médoc. Sur les cartes de Cassini (établies au XVIIIème siècle, entre 1762 et 1778 en Gironde), le village est écrit Libardat avec un "t" final, ce qui est certainement une mauvaise retranscription du cartographe, puisque les actes paroissiaux de l’époque écrivent bien Libardac avec un "c".
Jean vit dans une propriété d’environ 10 hectares (100 000 m²), qui comprend un corps d'immeubles, des prés et des vignes. Le corps d'immeubles, situé sur un terrain d'environ 23 ares et 60 centiares (soit une superficie de 2 360 m²), est composé d'une maison d’habitation avec un étage, un cuvier adossé à l’ouest de la maison, un jardin potager, un chai avec grenier, un hangar adossé à l’est du chai, un parc à bœufs au sud du chai (devenu écurie par la suite), un parc à cochons contigu au parc à bœufs (disparu depuis).
Elle est encore aujourd’hui la propriété de la famille (depuis donc au moins 3 siècles). Viticulteurs de père en fils sur des générations, les Ducos ne sont pas de grands voyageurs… Leur nom provient même du nom de ce lieu, le « Coous », plus précisément prononcé « Ca-ou-ts ». D’ailleurs, depuis le 1er janvier 2008, date à laquelle la commune de Listrac-Médoc a rebaptisé ses rues, l’adresse de cette propriété est 13, chemin du Cos !
Nous avons vu que le jeune couple s'installe à Libardac, près des parents de la jeune marié, les LAGUNES. Alors, de 2 choses l'une :
Comment alors trouver la vérité ? Il faudrait voir au cadastre de la mairie de Listrac, si l'information est encore trouvable. Mais d'instinct, je privilégierais la seconde option : le contrat de mariage ne cite en rien une maison à Libardac qui aurait été donnée par les parents LAGUNES. Cela peut signifier qu'elle n'existait pas encore.
Jean DUCAUTS 256 n'est pas passé chez le notaire seulement pour établir son contrat de mariage. Il a aussi recours à ses services pour vendre des parcelles de terre, ce qui prouve qu'il en possède ! Même si le niveau de vie de cette famille de vignerons n'est pas des plus élevés, les DUCAUTS sont néanmoins des propriétaires terriens. Le premier acte qu'on trouve dans les registres notariés est daté du 27 décembre 1761. Ce jour-là, Jean s'associe avec son beau-frère Jean LAGUNES, frère de son épouse qui vit aussi à Libardac, pour vendre une parcelle de 18 règes de terre en friche situé au lieu dit le Loc du Graves à Listrac. Cette terre est issue de l'héritage des parents LAGUNES ; les deux Jean en sont donc propriétaires conjointement, LAGUNES en tant que fils, DUCAUTS en tant que mari de la fille. L'heureux acquéreur est Jean-Baptiste HOSTEIN, avocat à la cour du Parlement de Bordeaux, qui achète cette terre pour le prix de 21 livres.
Deux mois plus tard, le 28 février 1762, Jean DUCAUTS 256 fait cette fois-ci un échange avec un laboureur de Libardac, Pierre BOS. A cette occasion, Jean abandonne 11 règes de terre labourable au lieu dit Au Broussaud à Listrac. En échange, il acquiert de Pierre BOS un ensemble de 7 règes de terre (dite "en jaugua" dans l'acte, je ne sais pas ce que ça veut dire) et de 10 autres règes de terre attenantes au 7 premières. L'ensemble est situé au lieu du Bouchon de Barbat à Listrac, entre le chemin qui va de Baudan à Berniquet à l'est, et le chemin qui va de Libardac à Listrac à l'ouest. Mais le gros avantage de cet échange, c'est que cet ensemble est attenant au nord et au sud à des terres que Jean possède déjà ! Les superficies ne sont pas précisées sur l'acte, mais cet échange fait que notre ancêtre constitue une surface importante et homogène de terre où il peut planter de la vigne. La valeur de chaque parcelle échangée est estimée à environ 20 livres.
Le 14 novembre de la même année, Jean fait une nouvelle vente, cette fois à un maître en chirurgie listracais, Arnaud MANIZAN. La pièce vendue comprend 12 règes de terre complantée en pignada, et située au lieu à Sables à Listrac. La vente se fait au prix de 57 livres. Le détail qui attire mon attention dans cet acte est le lieu de vie de Jean : il est dit habitant à Montaut ! La maison de son père... Pourquoi ?
Une seconde vente au chirurgien Arnaud MANIZAN a lieu le 17 février 1765. Ce sont 2 parcelles différentes à Listrac qui font l'objet de cette vente : une pièce de 17 règes de terre ensemmencée de pins au lieu du Sabla, et une autre pièce de 15 règes de terre (une partie semée en pins, et une partie en terre labourable) située au même lieu près de la première. L'acte précise que la pièce de 15 règes est voisine à l'ouest d'un bois qui appartient aussi à Jean DUCAUTS 256 ! La vente proprement dite est faite au prix de 75 livres. Comme tous les biens fonciers situés par ici, ces terres sont soumises aux droits seigneuriaux, et jusqu'à leur vente, notre ancêtre doit payer ces droits envers Mademoiselle Pétronille D'ESSENAULT, Dame et baronne de la terre de Castelnau.
Pour plus d'informations sur Dame D'ESSENAULT : le Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables (p.23/452), et ce pavé :
Pétronille de Largeteau, la Dame blanche, baronne d'Issan et de Castelnau :
Alors que sa famille est ignorée, Pétronille réalise en 1689 un mariage inattendu avec un cadet de la famille d'Essenault, devenu l'année suivante baron d'Issan. Ensemble, ils joindront à leur patrimoine, en 1703, la vaste seigneurie de Castelnau, avec autorité sur 10 paroisses du Médoc : Saumos, Sainte-Hélène, Brach, Le Porge, les villages canaulais de Méogas et de Narsot, en font partie.
Veuve en 1714, mais éternelle amoureuse, Madame d'Essenault prend le deuil et consacre le reste de sa vie à entretenir le souvenir du disparu. Elle fut la dernière à mourir entre les murs du vieux château de Castelnau. Son testament, célèbre pour la dotation perpétuelle en faveur des filles pauvres, est une pièce touchante et magistrale : en égrenant le chapelet de sa vie, elle nous dévoile son attachement pour Issan, joyau de l'héritage et symbole d'une passion.
Jean DUCAUTS 256 ( le père) décède à 69 ans, le 21 novembre 1776, et Marie LAGUNES 257 à 76 ans le 18 juillet 1782, tous deux dans leur maison de Libardac. Leur fils Jean DECAUX 128 , seul enfant survivant, reste vivre dans la propriété familiale et devient brassier, c'est-à-dire un ouvrier agricole qui travaille de ses bras.
Il y a encore beaucoup d'interrogations dans cette branche SAUTS. En particulier, parce qu'il y en a partout en pagaille, dans beaucoup de paroisses, et avec des orthographes différentes (notamment SAUTS et SAUX). Pour preuve, rien que dans notre généalogie, nous avons une branche SAUTS liée aux ROSSIGNOL (à Listrac), une branche SAUTS liée aux LAMBERT (à Listrac aussi), et une branche SAUX liée aux LACOURTY (à Carcans) ! Essayons d'y voir un peu plus clair.
Pour cette branche-ci, le couple le plus ancien est formé par Jean SAUTS 258 (né vers 1691) et Catherine GUITARD 259 (née vers 1703). Je ne sais pas où ils se sont mariés, mais c'était avant 1729, et pas à Salaunes. Par contre, c'est bien dans cette paroisse de Salaunes, au lieu de La Rue, située à une quinzaine de kilomètres au sud de Listrac, qu'ils viennent s'installer, pour faire 5 enfants :
Un détail étonnant attire mon attention : Jean SAUTS 258 est laboureur de son état, comme il en existe beaucoup, et en ce début de XVIIIème siècle, il sait parfaitement signer de son nom. Etant parrain de Jean GUITTARD (le fils du frère de sa femme), né le 14 décembre 1734 à Salaunes, Jean signe très lisiblement "Sauts" (voir ci-dessous). Il a donc reçu une certaine éducation, ce qui est plutôt rare pour un paysan à cette époque.
Jean DECAUX 128 et Jeanne SAUTS 129 vivent donc à 18 kilomètres l'un de l'autre. Il est très probable qu'ils se soient rencontrés lors d'une fête de village. Cela peut même s'être produit à Castelnau, car cette ville est idéalement placée pile entre Libardac et Salaunes ! Mais au-delà de cette supposition, on peut être sûr que les deux jeunes gens tombent amoureux l'un de l'autre, et projettent rapidement de se marier.
Avant de rencontrer Monsieur le curé, il faut aller voir le notaire. Le 15 décembre 1761, Jean et Jeanne se retrouvent face à Maître BERNON, notaire à Castelnau justement, mais dans la maison de la jeune future épouse et de son frère. En effet, les parents de la jeune fille sont déjà décédés à ce moment-là. Catherine GUITARD 259 disparaît jeune, à à peine 40 ans, le 24 avril 1743, et Jean SAUTS 258 le 28 juillet 1756 à 65 ans, ce qui fait que Jeanne doit se marier avec le consentement de Raymond SAUTS, son frère et curateur, ainsi que de sa soeur Marie SAUTS.
Selon le contrat de mariage, Jeanne SAUTS 129 se constitue en dot la somme de 600 livres en argent, un cheptel de 10 brebis et un mouton, un coffre neuf en bois de pin fermant à clé, une paire de draps de lit en toile commune (plus que demi-usée, précise l'acte !), 2 serviettes ouvragées, 2 plats d'étain et 4 cuillères en étain également. Tous ces biens meubles sont d'une valeur de 300 livres, mais sont considérés par le contrat comme des biens immeubles, qui doivent être reversés à la future épouse. En effet, la dot doit être donnée par le curateur de Jeanne, à défaut de ses parents, au père du futur époux qui doit le reverser au jeune couple au jour du mariage. Raymond SAUTS, frère de Jeanne, ne peut verser que 200 livres le jour du contrat de mariage devant le notaire, il devra payer les 400 livres restantes sous les 2 ans à venir. Les brebis et les meubles seront, eux, propriété des époux dès le jour du mariage.
Du côté du futur époux, Jean DUCAUTS père 256 donne à son fils en dot tous les meubles et immeubles qu'il possède au jour de son décès. Nous avons vu plus haut que les DUCAUTS possèdent des terres et des vignes, mais malheureusement le contrat de mariage ne donne aucun détail, ni sur la surface des parcelles, ni sur leur valeur pécuniaire. La seule contrainte est que le futur époux Jean DUCAUTS 128 , qui héritera de tout, doit payer à sa demi-soeur Jeanne DUCAUTS la somme de 500 livres au titre de ses droits paternels et maternels, et ce dans les 5 ans à venir.
Enfin, le contrat prévoit qu'une fois mariés, le jeune couple doit habiter dans la maison des parents de Jean DUCAUTS 128 , avec eux, en les servant et en les respectant "comme enfants sont tenus de faire". Ils leur rapporteront le fruit de leur travail ; en échange, les parents DUCAUTS les logeront, les nourriront et les entretiendront, le couple et les futurs enfants à venir.
Toutes ces dispositions maintenant prises, c'est à Salaunes que Jean DECAUX 128 épouse Jeanne SAUTS 129 le 6 janvier 1762. Ils y avaient auparavant célébré leurs fiançailles le 15 décembre de l'année précédente.
Je n'ai pas trouvé à Salaunes le mariage de Jean SAUTS et Catherine GUITARD : il n'y a plus rien les concernant avant la naissance de leur fille aînée en 1729. Où ont-ils donc pu se marier ? Pas à Carcans, mais peut-être à Lacanau, Ste-Hélène (pas en ligne), Brach (pas en ligne)... ? Raymond SAUTS doit être son frère aîné, né avant Marie dans cette paroisse à trouver.
A Listrac, trouver le décès de Jeanne SAUTS entre 1793 (d'après mes recherches en cours) et 1811 (décès de son mari, dit "veuf"). Les registres ne sont pas en ligne entre 1793 et 1804 (an XII), puis seulement à partir de 1809 pour les décès. Dans les TD, on a le décès d'une Jeanne SAUTS le 12 février 1806, mais pour l'instant je ne peux pas le vérifier...
Après leur mariage, comme cela est prévu par le contrat dont nous venons de parler, Jean DECAUX 128 et Jeanne SAUTS 129 reviennent s'installer à Libardac, dans la maison des parents DUCAUTS, et ont alors 4 enfants :
Jean DUCAUTS 256 , le grand-père, meurt en 1776, le 21 novembre. A partir de ce jour, c'est à Jean DUCAUTS 128 que reviennent toutes les terres et les vignes. Il les travaille depuis qu'il est tout petit, il en est maintenant le propriétaire.
Jean 128 décède à presque 71 ans, le 27 juin 1811 dans la maison familiale de Libardac. Jeanne 129 est morte avant lui, certainement à son domicile, mais on ne sait pas encore la date de son décès. Leur contrat de mariage a aussi défini que le survivant des époux gagnerait la somme de 15 livres.
Le répertoire du notaire Guillaume JAUTARD à Listrac est en ligne pour les années 1760-1812. Intéressant pour trouver des actes de vente ou contrats de mariages de nos ancêtres dans cette période. A parcourir.
De leur côté, dans le petit village voisin de Bernones (qui se situe aussi dans la commune de Listrac), vit une autre famille de laboureurs. Raymond VIDAU 260 , qui est né vers 1683, y cultive la vigne avec son épouse Catherine BRAQUESSAC 261 .
Ils ont au moins 2 enfants, mais sans doute plus :
La famille déménage ensuite au village du Fourcas, également situé à Listrac. Catherine BRAQUESSAC 261 disparaîtra la première, le 14 septembre 1739, à l'âge de 50 ans. Puis ce sera le tour de son époux, Raymond VIDAU 260 , de s'en aller le 10 décembre 1748 à environ 65 ans.
Raymond VIDEAU 260 étant né vers 1683, il sera quasi-impossible de trouver son acte de naissance. De même pour Catherine BRAQUESSAC.
Par contre leur mariage doit être trouvable avant 1730 à Listrac, quand le premier registre sera en ligne.
Idem pour la naissance de Raymond VIDEAU 130 (vers 1730 ou après).
Parmi les familles voisines de Bernones, on trouve également Jean MOUREAU ou MORAU 262 (né vers 1709), qui est vigneron et laboureur, et son épouse Marie GONDE 263 (née vers 1702). Ceux-ci ne font visiblement pas pousser que du raisin, puisqu'ils ont 10 enfants tous nés chez eux, dont seulement 4 semblent avoir survécu :
Jean MORAU 262 a approximativement 70 ans lorsqu'il est victime d'une grave chute, causant une mort subite. Cette précision est étonnamment notée sur son acte de décès, alors que normalement les prêtres rédigeant ces actes ne mentionnent jamais la cause de la mort de leurs paroissiens. Le pauvre homme décède alors le 11 septembre 1779 à Listrac. Son épouse Marie GONDE 263 lui survit 3 ans, et meurt à son tour le 29 novembre 1782, à l'âge de 80 ans.
Trouver le mariage de Jean MOREAU et Marie GONDE avant 1737 à Listrac, quand le premier registre sera en ligne. En déduire après leurs naissances à tous les deux.
Raymond VIDEAU 130 devient donc vigneron et travaille au Fourcas où il vit désormais seul, ayant déjà perdu ses parents.
Sans doute a-t-il encore des attaches à Bernones, car il y rejoint la jeune Marie MAUREAU 131 qu'il juge tout-à-fait à son goût...
L'amour se mêlant à leurs vies, ils se marient le 6 février 1762 dans l'église de Listrac.
Les amoureux reviennent vivre à Bernones où ils ont 7 enfants dont des jumelles :
Raymond "Mouran" VIDEAU 130 décède le 25 décembre 1775 à Bernones, à l'âge d'environ 45 ans.
Trouver le décès de Marie MOREAU, après 1791 (mariage de Elenne 65) à Listrac. Registres pas en ligne avant l'an 12.
Avant son mariage, Raymond DUCAUTS 64 vit au village des Martinens, un autre village de Listrac, situé près de Bernones. Ce lieu des Martinens ne doit pas être confondu avec celui de Martin, près de Libardac !
Comme partout à cette époque, et depuis les origines, les moyens de locomotion étaient limités : on n’allait pas chercher bien loin pour trouver compagne ! C’est donc entre les Martinens et Bernones que Raymond DUCAUTS 64 et Elenne VIDEAU 65 se rencontrent, et de très forts sentiments apparaissent chez les deux jeunes gens. A tel point que le 30 janvier 1790, les amoureux se marient à Listrac. Auparavant, ils passent un contrat de mariage à Listrac le 8 janvier 1790 devant Me Jean JAUTARD.
Mais le rapprochement des deux familles ne s’arrête pas là : le même jour, Marguerite DUCAUTS, la sœur de Raymond, épouse Pierre VIDEAU, le frère d’ Hélène !
Raymond DUCAUTS 64 et Hélène VIDEAU 65 vivent d'abord au hameau de Martin, où naît leur première fille Jeanne, puis à Libardac. A propos de rapprochement, Raymond et Hélène font leurs devoirs conjugaux très consciencieusement puisqu’ils ont 9 enfants :
Mic-mac chez les DUCAUTS. Trois des enfants se nomment Pierre, dont notre ancêtre. Les deux derniers (nés en 1801 et 1803) meurent en bas-âge, et leurs actes de décès respectifs précisent bien leurs dates de naissance respectives. Il semble ne pas y avoir de mystère : notre ancêtre est le 1er des trois, celui né en 1798. Sauf que dans son acte de mariage avec Pétronille FOURTHON précise qu'il est né le 14 nivose an IX, c'est-à-dire en 1801, le jour du baptême de son frère le 2ème Pierre. Or que je sache, il n'est pas possible de se marier 23 ans après être décédé...
Il y a forcément une erreur dans les dates données par un des actes. Soit l'erreur se trouve dans l'acte de mariage, et notre ancêtre Pierre DUCAUTS est né en 1798 ; soit l'erreur est dans l'acte de décès du Pierre né en 1801, le décès réel concerne en réalité celui né en 1798, et notre ancêtre est celui né en 1801. Je n'ai pour l'instant pas d'élément solide pour trancher, mais j'estime qu'il est plus facile de se tromper de date de naissance 29 ans après les faits, plutôt que seulement 6 ans après. Je pars donc sur l'hypothèse que notre ancêtre est celui né en 1798.
Dans le recensement de 1820 pour la commune de Listrac-Médoc, on trouve le foyer de Raymond DUCAUTS, en tant que chef de famille habitant le village de Libardac qui compte 47 maisons. Le foyer est composé de lui-même, son épouse, 3 filles, 1 garçon, et 1 militaire aux armées.
Le recensement de 1820 ne précise pas les noms de ceux qui composent le foyer, mais seulement leur nombre. Essayons d'identifier les enfants de la famille.
Hélène VIDEAU 65 décède au village de Martin, Libardac, à 77 ans le 4 janvier 1847, et Raymond 64 le 22 août 1849, à l’âge de 81 ans.
Les FOURTHON sont aussi une vieille famille de Listrac, habitant comme les DUCOS au village de Libardac.
Jean FOURTHON 264 , né vers 1713, est tisserand de métier. Il est marié avec Marie MALET 265 , avec qui il vit à Libardac, ainsi que leurs 7 enfants :
Jean FOURTHON 264 décède le 4 octobre 1792 à Libardac, à l'âge de 79 ans.
Trouver le mariage de Jean FOURTHON et Marie MALET, avant 1737 dans le premier registre de Listrac.
De leur côté, un autre couple semble vivre également à Libardac : il s'agit de François MINAUD 266 et de son épouse Marie HUGON 267 qui est née avec le siècle en 1700.
François est né vers 1706, et il est bien sûr vigneron, mais il exerce aussi la profession de "galocher", c'est-à-dire qu'il fabrique des souliers à semelles de bois (les galoches), des sabots que tous les paysans portent aux pieds quand ils sortent de chez eux. Il doit donc chausser la très grande majorité des Listracais ! Son surnom est alors tout trouvé : tout le monde l'appelle "Gallocheÿ" !
François "Gallocheÿ" et Marie ont ensemble 4 enfants :
Je ne trouve pas la naissance de Jeanne MINAUT, avant 1748 à Listrac, ni le mariage de ses parents François MINAUT et Marie HUGON encore avant. Ils se sont sûrement mariés ailleurs ; pas à Castelnau (pas en ligne avant 1737), pas à Moulis.
C'est à l'âge de 63 ans que Gallocheÿ termine sa vie, dans son domicile de Libardac. Son épouse Marie HUGON 267 lui survit 9 ans avant de disparaître à son tour le 6 février 1778, à 78 ans.
Le fils aîné Pierre FOURTHON 132 reprend le métier de son père, si j'ose dire, et devient lui aussi tisserand. Il rencontre aussi cette jeune femme du nom de Jeanne MINAUT 133 ; ils sont alors certainement voisins.
L'amour naissant les incite à se marier dans l'église de Listrac le 8 février 1766, puis à s'installer à Libardac pour donner le jour à 4 enfants :
Chercher le décès de Pierre FOURTHON et de sa femme Jeanne MINAUT, après 1791 à Listrac. Registres pas en ligne avant l'an 12.
Nous sommes toujours dans le Médoc, même si pour cette partie, les lieux et les dates me manquent encore. Si nous avons déjà une branche RAYMOND, dont l'histoire est relatée sur la page des Origines des RAYMOND, nous en avons une seconde ici. Pierre RAYMOND 536 et son épouse Jeanne CASTAING 537 vivent à Listrac, où ils ont un petit garçon, Jean RAMOND 268 . Je n'ai pas encore la date de naissance de ce fils, mais nous sommes aux environs de 1728. Celui-ci devient évidemment laboureur et vigneron.
Quand je dis que nous avons une seconde famille RAYMOND, en réalité nous en avons "deux" secondes ! Car notre Jean RAMOND 268 va trouver l'amour en la personne d'une jeune fille qui s'appelle... Marie RAMOND 269 ! Cette ravissante demoiselle vit à St-Laurent avec ses parents Pierre RAMOND 538 et Pétronille MANEY 539 . Le mariage entre Jean RAMOND 268 et Marie RAMOND 269 a alors lieu à Listrac le 7 février 1741. Le jeune couple décide de s'installer à Libardac, où naîtront leurs 4 enfants :
Jean RAMOND 268 a déjà perdu son épouse depuis plusieurs années, quand il meurt lui-même dans son domicile de Libardac le 30 janvier 1784. Il n'a alors que 56 ans.
Il ne faut pas s'étonner de la multiplicité des personnes s'appelant RAYMOND dans le Médoc, c'est un nom (et un prénom) très répandu. J'ai même eu la surprise de trouver, dans les registres de Listrac, des actes concernant une personne nommée Raymond de RAYMOND !
Un mot sur la naissance de Jean RAYMOND 268. J'estime qu'il est né vers 1728 car sur son acte de décès en 1784, il a 56 ans. Ouf, je sais encore faire une soustraction ! Sauf que du coup, marié en 1741, il aurait ... 13 ans ! Ca fait un peu jeune quand même... Il faut absolument trouver son acte de naissance pour confirmer ou infirmer cet état de fait.
Il me manque le mariage de Jean RAYMOND 134 et Jeanne BACQUEY 135 , avant 1767, pour avoir le nom de ses parents ; donc je ne peux pas encore certifier qu'il s'agit bien de ses parents Jean RAYMOND 268 et Marie RAYMOND 269, même s'il y a de fortes présomptions. Voir rectangle jaune plus bas.
De l'autre côté, Jean BAQUEY 270 et son épouse Françoise BOS 271 vivent au bourg de Brach avec leur fille Jeanne BACQUEY 135 . Jean BAQUEY 270, le père, sait écrire et signe son nom sur l'acte de naissance de son petit-fils Jean né en 1768, dont il est le parrain.
Jean RAMOND 134 et Jeanne BACQUEY 135 se marient et ont 4 enfants tous nés à Libardac :
François FOURTHON 66 exerce la profession de tisserand. Il se marie une première fois avec une jeune fille dont on ne connaît pas le nom. Toujours est-il qu'il se marie en secondes noces, le 9 avril 1799, avec Marie RAMOND 67 (décédée le 5 février 1814).
François FOURTHON 66 et Marie RAMOND 67 ont pour fille Pétronille FOURTHON 33 , qui naît le 11 février 1806. L'enfant a seulement 8 ans à la mort de sa mère Marie le 5 février 1814, et 23 ans au décès de son père François le 13 février 1829.
Il faut chercher d'abord le mariage de François FOURTHON et de Marie RAMOND le 9 avril 1799. Le registre n'est pas en ligne à Listrac : cela s'arrête en 1791 et reprend en l'an XII, soit 1804.
A Listrac, chercher le mariage de Jean RAMOND et Jeanne BAQUEY. Je ne trouve pas le mariage RAYMOND-BACQUEY jusqu'en 1761, la 1ère naissance datant de 1767 ; ils se sont sans doute mariés ailleurs... Essayer Blanquefort.
Pierre DUCAUTS 32 (celui né en 1801) est lui aussi cultivateur à Libardac. Le 30 mars 1827, il épouse Pétronille FOURTHON 33 à Listrac. Ils ont 4 enfants, tous nés au hameau de Martin à Libardac :
En tant qu’aîné, François DUCAUTS hérite de la propriété de Libardac aux Martins. Il s'agit donc de la maison d'habitation, du cuvier attenant, du jardin potager, du chai situé de l'autre côté du chemin, du hangar attenant au chai, du parc à boeuf et du parc à cochons. Les autres bâtiments à l'ouest du cuvier appartiennent à Pierre FAURE dit Cardayre, et ne sont donc pas la propriété de la famille. François semble pourtant ne pas toujours habiter dans la maison des Martins, puisque entre 1860 et 1870, deux de ses enfants sont nés à Berniquet et Gayon...
Mais pour une raison inconnue, François a de gros problèmes d’argent. Dans un premier temps et pour parer au plus pressé, il vend d’abord des parcelles de la propriété à Etienne BOSC, bouvier, et sa femme Jeanne SEGUIN, qui habitent à Listrac dans le domaine de Grange. Mais ce n’est pas suffisant : François demande et obtient un prêt de 23 000 Francs devant Maître DUPUY, notaire à Listrac, le 27 mai 1876. Le maire de Ste-Hélène François DAMAS lui prête 13 000 Francs, et le charpentier Pierre GAUBINEAU, propriétaire à Castelnau et ami de la famille (il était témoin au mariage de sa tante Hélène avec Raymond SIEULANE en 1829) lui prête 10 000 Francs, et ce pour une durée de 4 ans.
Mais malheureusement François décède un an et demi après avoir obtenu le prêt, en décembre 1877, et à l’issue du contrat, sa femme ne peut pas rembourser les 10 000 Francs à Pierre GAUBINEAU. Le charpentier ne restera pas ami de la famille plus longtemps…
GAUBINEAU prend un avocat (on dit alors "un avoué") en la personne de Me Aristide PEYRELONGUE pour le représenter au Tribunal de Première Instance de Bordeaux. La justice fait alors son travail. La propriété ainsi que des terres avoisinantes appartenant à la famille (y compris des parcelles à Moulis et à St-Laurent) sont saisies au préjudice des héritiers le 3 janvier 1881. L’adjudication des immeubles est prononcée en faveur de Pierre CASSE fils, qui en devient le nouveau propriétaire le 27 mai 1881 ; le produit de cette vente permet enfin de rembourser Pierre GAUBINEAU.
Jeanne MIQUAU, devenue veuve, doit donc déménager et part habiter à Ludeye avec ses enfants. La propriété ne reviendra à notre famille qu'en 1920, quand Paul dit Charles DUCOS 8 la rachètera.
Pour remonter plus loin...
Un mot sur le notaire de Listrac, Me DUPUY, devant lequel le prêt a été contracté. J'ai été très surpris de trouver, dans le journal "La Petite Gironde" daté du 3 mai 1886, un article dans lequel on apprenait que ce fameux notaire était arrêté et "inculpé de nombreux abus de confiance" ! Il fut écroué à la prison du Fort du Hâ à Bordeaux. Sur un autre article du 15 décembre 1886, on apprend qu'il aurait frauduleusement détourné 35 000 Francs au total, mais on trouve aussi ses initiales : P.D. D pour Dupuy, d'accord, mais le P ? Celui de l'acte du prêt indique que le notaire s'appelle Théodore. Ce n'est donc pas notre notaire ! D'ailleurs, une autre annonce plus récente, dans un article du 27 mai 1896, indique de s'adresser à Me Dupuy pour la vente d'une propriété à Listrac, ce qui semble bien prouver qu'il ne s'agit pas de notre homme.
Pierre DUCAUTS 32 décède à 75 ans le 3 novembre 1876, et Pétronille FOURTHON 33 le 9 décembre 1877, à 71 ans, tous deux à Libardac.
Avant 1860, les familles de Jean ROSSIGNOL et de Paul FATIN (sans doute le frère de Marie), qui sont témoins des actes de naissance et de décès de certains de ces personnages, sont déjà voisines des DUCAUTS à Libardac, ce qui laisse présager les futurs mariages qui se produiront bientôt. Un Pierre ROSSIGNOL est même adjoint au maire de Listrac autour de 1893.
Cette fin d’année 1877 est terrible pour la famille. En un mois, elle voit disparaître Bertrand DUCAUTS 16 le 25 novembre, sa fille Anne le 11 novembre, sa mère Pétronille FOURTHON 33 le 9 décembre et son frère aîné François le 15 décembre. La raison en est une maladie infectieuse provoquée par un virus, la variole, aussi appelée petite vérole. Cette maladie a longtemps été la première cause de mortalité chez les enfants. Depuis 1869, une nouvelle épidémie se développe dans toute l'Europe, et la Guerre de 1870 en aggrave la propagation avec les mouvements de troupes. Un article du quotidien "La Petite Gironde" daté du 17 novembre (voir ci-contre) relate que pendant le mois de novembre 1877, le nombre de décès dûs à cette maladie est monté à 86 (contre 42 en octobre) à Bordeaux. La variole provoque d'abord de la fièvre et des maux de tête, puis rapidement surviennent des lésions, principalement sur le visage, les mains et les pieds. Ces lésions deviennent ensuite des pustules, puis forment des croûtes. La réponse inflammatoire massive du corps peut provoquer la mort au cours de la 2ème semaine de la maladie ; c'est sans doute ce qui s'est passé pour nos 4 membres de la famille. Un vaccin est pourtant disponible à l'époque, mais il n'est encore obligatoire que pour les enfants placés en nourrice et les appelés du contingent. Ce n'est qu'en 1979 que la maladie est totalement éradiquée de la surface du globe grâce à une vaccination massive. En cette fatidique année 1877, nos ancêtres n'y ont malheureusement jamais eu accès...
Suite de l'histoire : vers Bertrand DUCOS
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